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Histoire du Front national

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Les 10 et 11 juin 1972, lors du deuxième congrès de l'organisation Ordre nouveau, un vote avait décidé de participer aux élections législatives de 1973 au sein d'une structure plus large, nommée « Front national », par 224 voix, soit 78,9 %. Une autre proposition « Front national pour l'ordre nouveau » avait obtenu 18,3 % des voix.

Sommaire

[modifier] Fondation du Front national

Les fondateurs proposent la présidence à Jean-Marie Le Pen qui s'était retiré de la vie politique pour se consacrer à sa société d'éditions (la SERP) après la dissolution des Comités Tixier le 23 janvier 1966, ce qui avait marqué la dislocation et l'émiettement de la droite nationale en plusieurs partis éphémères.

Le 5 octobre 1972 a eu lieu le congrès constitutif du Front national pour l'unité française, communément appelé Front national, l'élection de Jean-Marie Le Pen comme président et du journaliste François Brigneau comme vice-président.

Parmi les fondateurs du nouveau mouvement, on pouvait relever les personnalités suivantes :

  • Victor Barthélemy, ancien du Parti communiste français, puis de la LVF, puis secrétaire général du PPF (voir son livre de mémoires Du communisme au fascisme), l'un des deux animateurs français avec Maurice Bardèche du Mouvement social européen, partira en mai 1978 ;
  • Georges Bidault, le successeur de Jean Moulin à la tête du CNR, ancien Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères du GPRF et de la Quatrième République, ayant rompu avec l'attachement à de Gaulle au moment des événements d'Algérie, alors chef du Mouvement pour la justice et la liberté, partira presque immédiatement le 12 octobre 1972 tout en conservant des relations d'amitié avec la plupart des nationalistes ;
  • Pierre Bousquet, secrétaire général du Parti de l'Unité Française et ancien de la division SS Charlemagne. Il partira en 1981 ;
  • François Brigneau, pour Ordre nouveau, journaliste à Minute et au Crapouillot, cofondateur avec Antoine Blondin et Pierre Boutang de nombreux journaux comme La Dernière Lanterne qui deviendra La Fronde et enfin Rivarol, ancien des Comités Tixier (cf. sa cassette vidéo sur la campagne) ;
  • Dominique Chaboche ;
  • André Dufraisse, ancien du Parti communiste français, puis du PPF ;
  • François Duprat, historien, journaliste et personnalité majeure du militantisme nationaliste révolutionnaire des années 60-70, assassiné en 1978 ;
  • Pierre Durand ;
  • Roland Gaucher, célèbre historien du communisme et romancier engagé dans la dénonciation de la dictature dans les démocraties populaires, journaliste à Minute, Initiative nationale Itinéraires, L'Auto-Journal, avec Barthélemy et Brigneau la personnalité la plus influente et la plus décisive sur le nationalisme recomposé de la seconde moitié du XXe siècle ;
  • Léon Gaultier, ancien proche collaborateur du Secrétaire général à l'Information du gouvernement du Maréchal Pierre Marion, un des fondateurs de la Milice, il fut l'espace d'un combat sous uniforme allemand sur le Front de l'Est durant l'été 1944 (il raconte son parcours dans Siegfried et le Berrichon, paru chez Perrin), il a travaillé après sa sortie du bagne pour l'agence Havas, et a été l'un des cofondateurs avec son ami Jean-Marie Le Pen de la SERP : s'il n'est pas directement un fondateur du parti, il y participera après dans la traversée du désert mais sera progressivement écarté du cercle des amis de Jean-Marie Le Pen au début des années 1980 ;
  • Roger Holeindre, personnalité incontournable du nationalisme en France, alors président du Parti de l'Unité Française ;
  • Alain Robert, pour Ordre nouveau et le GUD.

Le comité directeur était composé :

Le 12 octobre 1972, élection du premier bureau politique, avec Jean-Marie Le Pen (président), François Brigneau (vice-président), Alain Robert (secrétaire général), Roger Holeindre (secrétaire général adjoint), Pierre Bousquet (trésorier) et Pierre Durand (trésorier adjoint). Le Mouvement pour la Justice et la Liberté/Unité Française quitte le FN.

En vue des élections législatives de mars 1973, le Front national adopte un programme intitulé Défendre les Français qui peut se résumer en sept points :

  1. le régime présidentiel doit être équilibré par une assemblée élue au scrutin proportionnel ;
  2. la dénonciation des accords d'Evian de 1962 et l'indemnisation des rapatriés considérée comme un préalable à la politique d'aide à l'étranger ;
  3. une règlementation très stricte de l'immigration ;
  4. la suppression du service militaire obligatoire remplacé par un service volontaire de six mois et une armée de métier ;
  5. la défense du commerce et de l'artisanat ;
  6. une politique d'aide à la famille qui comporte plusieurs mesures, en particulier des allocations spéciales et des dégrèvements fiscaux ;
  7. la dépolitisation de la fonction publique, en particulier celle de l'enseignement avec l'abrogation de la loi Faure.

[modifier] Chronologie du Front national

[modifier] Années 1970

  • En 1973 :
    • Le 4 mars, aux élections législatives le Front national obtient 1,32 % des suffrages exprimés (JM Le Pen obtient le meilleur score du FN avec 5,22% dans la 15e circonscription de Paris).
    • Du 28 au 29 avril, se déroule le premier congrès du Front national.
  • Ordre nouveau sera dissous par Raymond Marcellin, le ministre de l'Intérieur, à la suite d'un meeting particulièrement dur contre « l'immigration sauvage » en juin 1973. Le divorce est alors consommé entre Alain Robert-Ordre nouveau et le Front national mené de plus en plus fermement par Le Pen.
  • En 1974 :
    • suite au décès subit du Président Georges Pompidou le 4 avril, Jean-Marie Le Pen décide de se présenter aux élections présidentielles en tant que candidat « de choc » de la droite "nationale, populaire et sociale", afin de "dire la vérité aux Français" avant qu’il ne soit trop tard. Il préconise notamment la limitation des fonctions de l’État, la lutte contre la subversion à l’intérieur, le renforcement du pacte atlantique à l’extérieur, la séparation nette du secteur de l’État et du secteur privé en matière économique, la primauté de l’intérêt national, la limitation de l’immigration étrangère, l’abrogation des accords d’Evian de 1962, la protection de l’environnement, l’hostilité à la politisation des syndicats, la limitation du droit de grève en matière sociale, la promotion de la famille et de la natalité, ainsi que la création d’une armée de volontaires. Concurrencé par le ministre démissionnaire des P.T.T., Jean Royer, et, surtout par le ministre d’État à l’Économie et aux Finances, Valéry Giscard d’Estaing, soutenu notamment par Ordre nouveau et Minute, Jean-Marie Le Pen n’obtient, le 5 mai, que 0,75 % des suffrages. Pour le second tour, JM Le Pen appelle à voter pour Valéry Giscard d'Estaing.
  • À l'occasion du deuxième congrès, juin 1974, l'historien Jean-François Chiappe et le cimentier richissime Hubert Lambert (qui lèguera fortune et manoir de Montretout à Le Pen) rentrent au comité central.
  • À partir d'octobre, la Fédération d'action nationale et européenne (néo-nazis) tente un rapprochement avec le courant nationaliste-révolutionnaire dirigé par François Duprat, suivis par les néo-nazis de la FANE de Fredriksen.
  • En 1975, présence de Jacques Dominati et son directeur de cabinet, Jean-Marie Le Chevallier.
  • Le 2 novembre 1976 : un attentat détruit l'appartement parisien de JM Le Pen.
  • En mars 1977, aux élections municipales, le FN est présent sur certaines listes RPR/UDF, notamment à Toulouse, où il obtient une élue.
  • En septembre 1977 : l'Union solidariste dirigée par Jean-Pierre Stirbois, Jean-Claude Nourry et Michel Collinot, se rallie au Front National. L'anticommunisme viscéral du Front commence à être supplanté au niveau des thèmes par les mots d'ordre contre l'immigration.
  • Le 12 mars 1978, au premier tour des élections législatives, le Front national obtient 0,33 % des suffrages exprimés.
  • Le 18 mars 1978 : François Duprat est assassiné. Suite à cet assassinat, les Groupes Nationalistes Révolutionnaires et la FANE, rompent les liens avec le Front National en mai et juin. Aux élections législatives, le thème de l'immigration occupe une place importante dans la campagne du Front national.
  • Le 10 juin 1979, aux élections européennes, échec de la constitution d'une liste commune entre le FN et le Parti des forces nouvelles (PFN), issu des dissidents de novembre 1973. L'idée avait été de présenter en tête de liste une personnalité qui fît l'unanimité au sein de la droite nationale : il s'agissait du célèbre écrivain monarchiste, le marquis Michel de Saint-Pierre. Cependant JMLP — troisième de la liste — plus encore que par le problème posé par le candidat à choisir pour la 4ème position, est outré par le fédéralisme libéral de Tixier-Vignancour et du PFN. En conséquence, le FN prône l'abstention tandis que le PFN présente sa "liste d'Union Française pour l'Eurodroite des Patries" que conduit Tixier-Vignancour et qui obtient 1,31% des suffrages.

[modifier] Années 1980

  • En 1980, le Front national ne compte que 270 adhérents.
  • 1981
    • en avril-mai, à cause de la concurrence que lui cause une nouvelle fois le PFN et son candidat à la candidature Pascal Gauchon et à cause surtout des candidatures de Michel Debré, de Marie-France Garaud et de Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen n'arrive pas à réunir les 500 parrainages nécessaires à sa candidature pour l'élection présidentielle. Il appelle à voter "Jeanne d'Arc".
    • aux élections législatives du 14 juin, le Front national obtient 0,18% des suffrages exprimés.
    • en juin, Jean-Pierre Stirbois est nommé nouveau secrétaire général du FN, ce qui entrâine le départ des nationalistes-révolutionnaires de "Militant".
    • en septembre, se déroule la première fête des Bleu-blanc-rouge.
  • 1982 : lors des élections cantonales, le Front national obtient dans quelques circonscriptions des résultats en forte progression (12,62 % à Dreux-Ouest, 13,30 % à Grande-Synthe près de Dunkerque), et une moyenne de 0,20 % des suffrages au niveau national. C'est le tout début de l'ascension du FN.
  • 1983, fut une année électorale historique pour le Front national, lors de laquelle diverses élections vont confirmer son cette ascension :
    • En mars : 11,3 % aux municipales pour Jean-Marie Le Pen à Paris XXe (mais seulement 0,11 % pour toute l'extrême droite à l'échelle nationale) ;
    • En septembre : municipale partielle à Dreux (Eure-et-Loir), ou Jean-Pierre Stirbois obtient 16,7% et fusionne au second tour avec la liste de droite.
    • 12 % pour Jean-Marie Le Pen lors d'une élection législative partielle dans le Morbihan).
  • 1984 : Les élections européennes sont l'occasion d'un élargissement du FN aux réseaux nationaux-catholiques
  • 1985 :
    • en mars, aux élections cantonales, Jean Roussel (ancien dirigeant local de l'UDF) est élu conseiller général FN dans un canton de Marseille (Bouches-du-Rhône), bénéficiant de l'investiture de son parti mais aussi du Centre national des indépendants et paysans. Droite et FN signent un accord de désistement réciproque dans les Alpes-maritimes.
    • en novembre, se produit une nouvelle dissidence : Roger Palmiéri, Hugues d'Alauzier et Jean-Claude Chapuis créent le Front d'Opposition Nationale qui deviendra en octobre 1987, le Mouvement Travail Patrie.
  • 1986 :
    • Aux élections régionales simultanées, le score se monte à 9,56 % et entraîne l'élection de 137 conseillers régionaux frontistes. Les élus FN vont permettre à la droite d'obtenir la présidence de sept régions (Aquitaine, Franche-Comté, Languedoc-Roussillon, Haute-Normandie, Picardie, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte-d'Azur); le FN sera représenté dans quatre exécutifs régionaux (deux vice-présidents en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, où la droite possède la majorité relative ; une vice-présidence en Languedoc-Roussillon, Haute-Normandie et Picardie) puis six (une vice-présidence en Aquitaine et en Franche-Comté à partir de 1988).
  • 1987 :
    • Le 26 avril, depuis sa ville natale de la Trinité sur Mer (Morbihan), le président du Front national annonce avoir « pris la grave décision d’être candidat à la présidence de la République ». J.-M. Le Pen aspire, dit-il, à rassembler cette majorité de Français, qui appelle de ses vœux « l’ordre, le travail, la concorde », autour des thèmes sur lesquels il fera sa campagne : la restauration de « la foi patriotique » dans la famille et à l’école, l’exaltation des « valeurs les plus sacrées », « la volonté d’agir contre le chômage, contre la crise économique et contre le socialisme qui les a engendrés ». À l’émission politique L’Heure de Vérité, le 6 mai, il présente les principaux points de son programme : dès son élection, il prononcerait la dissolution de l’Assemblée nationale et, parmi ses premières initiatives, introduirait dans la Constitution la procédure du référendum d’initiative populaire qu’il appliquerait à des sujets tels que la peine de mort, l’immigration et la Sécurité sociale, à propos de laquelle il préconise « une profonde réforme du système » visant à la « purger des privilèges qui l’accablent ». Le président du Front national souhaite, en particulier, « des caisses séparées pour les Français et pour les étrangers ». Il évoque le sort des malades atteints du S.I.D.A. qu’il importe d’isoler, selon lui, du reste de la population. Le S.I.D.A., maladie « terriblement contagieuse », porte atteinte à « l’équilibre de la nation », proclame JM Le Pen. Enfin, il suggère, à propos du chômage, d’organiser, « de manière élégante et humaine », le retour de « 300 à 400 000 chômeurs immigrés ».
    • 13 septembre : JM Le Pen déclare lors de l'émission le « Grand Jury RTL/Le Monde » : « Je suis passionné par l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé. Je n'ai pas pu moi-même en voir. Je n'ai pas étudié spécialement la question, Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.» Cette déclaration déclenche un tollé général, et un procès. JM Le Pen est condamné le 18 décembre 1991 par la Cour d'appel de Versailles pour « banalisation de crimes contre l'humanité » et « consentement à l'horrible » pour ces propos.
  • 1988
    • Le 24 avril, JM Le Pen obtient 14,38% au premier tour de l'élection présidentielle.
    • 5 et 12 juin, élections législatives générales, à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale consécutive à la réélection de François Mitterrand. Le FN dépasse la droite dans 9 circonscriptions (8 dans les Bouches-du-Rhône, 1 dans le Var), un accord de désistement réciproque dans les Bouches-du-Rhône et le Var est passé avec la droite menée par Jean-Claude Gaudin et Maurice Arreckx, mais compte tenu du rétablissement du scrutin majoritaire à deux tours, le Front national perd son groupe parlementaire et n'est plus représenté au Parlement que par Yann Piat, élue député de la 3e circonscription du Var (23,26 % au premier tour et 53,38 % au second tour).
      Note : la députée quittera le parti (ou en sera exclue, selon le point de vue) en octobre de la même année, et rejoindra le Parti républicain (PR/UDF). Elle sera assassinée le 25 février 1994, quelques mois après sa réélection sous les couleurs de l'UDF, sans doute en raison de son opposition à certaines pratiques mafieuses dans le département du Var.
    • 2 septembre, jeu de mot douteux de J.-M. Le Pen sur le nom de Michel Durafour et les chambres à gaz, ce qui conduit J.-M. Le Pen à une condamnation à 10 000 francs (1524 euros) d'amende par la Cour d'appel de Paris pour « outrage ».
    • 5 novembre, Jean-Pierre Stirbois décède accidentellement en voiture.
  • 1989 :

[modifier] Années 1990

Bilan et enjeux fidèles au FN passés au MN autres
12 parlementaires européens 6 (1) 3 (2) 1 (3)
275 conseillers régionaux 131 140 4 (4)
8 conseillers généraux 5 (5) 3 (6) -
4 maires de villes de plus de 20 000 habitants 1 (7) 2 (8) 1 (9)
44 membres du bureau politique 29 14 1
120 membres du comité central 67 52 1
97 secrétaires départementaux 39 57 1


Commentaires :

(1) : Bruno Gollnisch, Jean-Claude Martinez, Carl Lang, Marie-France Stirbois, Bernard Antony et Fernand Le Rachinel.
(2) : Jean-Yves Le Gallou Yvan Blot et Éric Pinel, mais les deux derniers sont revenus rapidement vers JM Le Pen.
(3) : Jean-Marie Le Chevallier a continué sa dissidence personnelle.
(4) : dont 1 a rallié le Mouvement Régionaliste Alsacien.
(5) : Marie-France Stirbois en Eure-et-Loir, Fernand Le Rachinel dans la Manche, Pierre Descaves dans l'Oise, Jean-Pierre Reveau à Paris, et Éliane Guillet de la Brosse dans le Var.
(6) : Daniel Simonpieri dans les Bouches-du-Rhône, Gérard Freulet dans le Haut-Rhin et Dominique Michel dans le Var.
(7) : Jacques Bompard à Orange.
(8) : Daniel Simonpieri à Marignane et Catherine Mégret à Vitrolles.
(9) : Jean-Marie Le Chevallier à Toulon.
  • 1999 :
    • 9 janvier déclaration de Jean-Marie Le Chevalier : "Le Var et Toulon vont connaître la plus forte explosion démographique de France, avec beaucoup de Français du Nord et d’Européens voulant profiter du climat, mais aussi une partie qui arrivera des pays du sud, de confession musulmane. Or nous savons que l’Islam, quand il devient révolutionnaire, est une véritable catastrophe. (...)
    • Le 27 mars, Jean-Marie Le Chevallier, maire de Toulon et parlementaire européen entre en dissidence contre JM Le Pen.
    • Le 13 juin, aux élections européennes. la liste FN obtient 5,70% et 5 élus : Jean-Marie Le Pen, Charles de Gaulle, le petit-fils, homonyme du général et élu sur la liste conduite par Philippe de Villiers en 1994, Jean-Claude Martinez, Bruno Gollnisch et Carl Lang. La liste "Européens d'accord, Français d'abord" conduite par Bruno Mégret obtient 3,28%. C'est à l'occasion de ces élections européennes que Jean-François Touzé, qui avait créé 10 ans plus tôt les Comités Espace Nouveau, revient, avec armes et bagages, au Front national.

[modifier] Années 2000

  • 2001 :
  • 2002 :
    • En vue de la prochaine élection présidentielle, JM Le Pen semble éprouver des difficultés afin de rassembler les 500 parrainages nécessaires pour valider sa candidature auprès du Conseil constitutionnel. Selon lui, l’équipe de campagne du chef de l’État fait pression sur les élus locaux soit pour qu’ils refusent de lui accorder leur signature soit pour qu’ils renoncent à honorer leur éventuelle promesse de signature. Finalement, le président du Front national atteindra son objectif et sa candidature sera retenue. Au cours de cette campagne du premier tour, les observateurs ont pu remarquer le travail effectué par la cellule « Idées images » conduite par Marine Le Pen et Jean-François Touzé afin de relooker l'image de Jean-Marie Le Pen.
    • 21 avril : ayant recueilli 16,86 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen est qualifié pour le second tour. La qualification du président du Front national pour le second tour provoque un séisme politique et sera suivie de nombreuses manifestations de protestation dans toute la France. Seul le candidat du M.N.R., Bruno Mégret (2,34%), se félicitant « des scores de la droite nationale et républicaine », lui apporte son soutien. Le premier ministre socialiste, Lionel Jospin, grand perdant du scrutin, annonce à cette occasion son retrait de la vie politique.
    • Au soir du premier tour, JM Le Pen affiche son ambition de rassemblement en s’adressant aux déçus et aux abstentionnistes de tout bord : « n’ayez pas peur de rêver, vous les petits, les sans-grades, les exclus ». Il se définit comme « socialement à gauche, économiquement à droite et, plus que jamais, nationalement de France » et cherche à séduire une partie de l’électorat, autrefois représentée par le P.C.F. (qui s’effondre à 3,37%) ou l’extrême gauche (qui atteint plus de 10% des suffrages) : « vous les mineurs, les métallos, les ouvrières et les ouvriers de toutes les industries ruinées par l’euromondialisme de Maastricht. Vous, les agriculteurs aux retraites de misère et acculés à la ruine et à la disparition, vous aussi qui êtes les premières victimes de l’insécurité ».
    • 5 mai : le président sortant Jacques Chirac, qui avait obtenu 19,88 % des voix au premier tour, est réélu avec un score de plus de 82 % des suffrages exprimés. Toutefois, Jean-Marie Le Pen avec 17,79% des suffrages, obtient 5 millions et demi de voix.
  • 2003 :
    • 10 avril : JM Le Pen est destitué de son mandat de parlementaire européen.
    • 19-21 avril : lors du congrès national, Marine Le Pen, la fille de JM Le Pen, devient vice-présidente du Front National, à cette occassion, selon certains journalistes, une fronde interne aurait eu lieu, mais sans aucune confirmation. Gollnisch est confirmé comme le successeur désigné de JM Le Pen.
    • 4 juillet : Bernard Antony, chef de file des nationaux-catholiques du FN, démissionne du bureau politique.
    • En août 2003, le Front national désirait organiser son Université d'été au palace de l'Impérial à Annecy, or ce dernier s'est vu notifier, trois semaines avant, une interdiction par la municipalité de recevoir cet évènement, alors que le lieu était réservé depuis le mois d'avril. Après un recours négatif, auprès du tribunal de première instance, puis un autre recours toujours négatif auprès de la Cour d'Appel, le Conseil d'État avait fini par juger inconstitutionnelle toute manœuvre tendant à empêcher la libre expression d'un parti politique, et avait autorisé la tenue de l'université d'été du Front national. Cette décision fait aujourd'hui jurisprudence.
  • 2004 :
    • 22 février : JM Le Pen est déclaré inéligible en Provence-Alpes-Côte-d'Azur par le tribunal administratif de Marseille, sur l'argument d'une mauvaise domiciliation fiscale.
    • 21 mars : Premier tour des élections régionales (et premier tour des élections cantonales pour la moitié des cantons).
  • 2005
    • En août 2005, Jacques Bompard, le maire d'Orange déclare : « Avant de vouloir combattre le système en place (...) il faut être capable, il faut être responsable, il faut être crédible. Or je ne crois pas hélas, que ce soit l'image que donne notre famille de pensée aujourd'hui en France (...) Les évènements de la Seconde Guerre mondiale n'intéressent pas les Français. Les discours imprécateurs, les provocations verbales (...) choquent également ou désorientent (...) Nous avons trop souffert et souffrons encore tous les jours du poids de l'ego au sein du mouvement national ». Au sujet de l'absence d'élus : « La faute en revient uniquement au mirage présidentiel, à ceux qui pensent que l'on pèse plus politiquement lorsqu'on est battu à une élection nationale que vainqueur à un scrutin local. »
    • En septembre 2005, JM Le Pen, dans l'hypothèse d'un deuxième tour entre entre la gauche et Sarkozy en 2007, déclare : « Jacques Chirac a témoigné à l'égard du FN d'une hostilité constante et injustifiée (...) alors que Sarkozy, lui, nuance tout de même sa rivalité politique bien naturelle. Sur un certain nombre de sujets, il est d'accord avec les propositions que j'ai faites. »
    • Le 9 septembre, lors du bureau exécutif, Bruno Gollnisch, le numéro 2, et Carl Lang, le numéro 3, ont refusé l'exclusion de Jacques Bompard. De plus ils refusent de prendre la direction de la campagne présidentielle de JM Le Pen.
    • Les 8 et 9 octobre, le FN a renoué avec sa traditionnelle fête des Bleu-blanc-rouge qui n'avait pu être organisée depuis 2001, car la pelouse de Reuilly à Vincennes, lui était désormais interdite. Elle a été organisée au parc des expositions du Bourget.
    • Le 11 octobre, Louis Aliot remplace Carl Lang au poste de secrétariat général.
  • 2006
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