Délinquance
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La délinquance est une conduite caractérisée par des délits répétés, considérée surtout sous son aspect social.
Sommaire |
[modifier] Histoire
[modifier] Lutte contre la délinquance
[modifier] Le débat sur l'exemple new-yorkais
Comme dans le reste des États-Unis, la criminalité et la délinquance ont diminué le début des années 1990 à New York. Certains considère que cette baisse fut consécutive aux politiques du maire Rudolph Giuliani, entre 1993 et 1998. Durant cette période, le nombre de meurtres par an a été divisé par plus de trois (source : KASPI A., DURPAIRE F., HARTER H., LHERM A., La civilisation américaine, Paris, PUF, 2004, page 145). Certains ont alors considéré que celà était le fruit des faits suivants:
- de la « tolérance zéro »,
- d'une répression plus forte,
- de la baisse du chômage
- de la réhabilitation des quartiers du nord de Manhattan, par exemple de Harlem
- de l'omniprésence de la police et de l'intégration des minorités ethniques dans les forces de l'ordre (affirmative action).
- d'un travail concerté des diverses institutions municipales, en particulier des écoles
- Le sentiment d'insécurité a baissé et il est tout à fait possible de se promener sans crainte dans tous les quartiers de Manhattan. Il est seulement conseillé aux touristes de faire plus attention la nuit et d'éviter alors Central Park.
Nombres de chercheurs contestent ce point de vue arguant notamment qu'à la même époque la criminalité a également baissé dans une mesure équivalente dans d'autres villes américaines (Houston, San Diego, Dallas ...) par le biais de politiques différentes, Steven Levitt et Stephen Dubner constatant notamment que la baisse avait déjà commencé avant la mise en place de ces politiques et fournissent pour leur part une explication générationnelle. Le sociologue et anthropologue Loïc Wacquant justifie lui pour sa part la baisse du crime par la fin de l'épidémie du crack, très importante à New-York entre 1985 et 1991 (cf. Philippe Bourgois), qui serait un facteur criminogène d'envergure. Celui-ci a fortement critiqué l'importation en Europe des principes de la théorie de la « vitre brisée » à l'origine des politiques de Tolérance Zéro. Cette théorie est d'ailleurs récusée par une large majorité des chercheurs, mais l'on peut toutefois citer Sébastian Roché en tant que contre-exemple.
[modifier] Des villes qui aident les villes en matière de prévention de la déliquance
Issu en 1992 du Forum Européen pour la Sécurité Urbaine, le Forum Français [1] réunit plus de cent trente collectivités territoriales. Il est dirigé par un Comité Exécutif de vingt et un membres élus représentatifs des sensibilités politiques et des diversités urbaines de la France.
Le Forum Français pour la Sécurité Urbaine se reconnaît dans les principes de la Charte "Démocratie et Sécurité" et œuvre pour :
- Asseoir des politiques de sécurité sur le triptyque "prévention, répression et solidarité" mis en exergue par le rapport des maires pour la sécurité de 1982, sous l’égide de Gilbert Bonnemaison.
- Inscrire la politique locale de sécurité dans la politique nationale et européenne.
- Renforcer le rôle des collectivités territoriales, des élus locaux dans le partenariat présidant aux politiques locales de sécurité.
[modifier] Statistiques
[modifier] Les statistiques de la délinquance en France
Les statistiques de la délinquance en France sont réalisés à partir de l'État 4001, fichier réalisé sur la base des chiffres enregistrés par la police. On a pu faire différentes critiques au sujet de l'utilisation de ces statistiques:
- On a reproché à l'état 4001 de ne pas mesurer tant la délinquance que l'activité des services de police. En effet, à délinquance constante et à efficacité égale des services de police, une suractivité policière sur un domaine particulier de la délinquance entraînera une augmentation du délit en question dans les statistiques.
- Les chiffres de l'état 4001 dépendent également fortement de la propension ou pas des victimes à porter plainte. Ainsi, on sait que les statistiques en matière de vols de voitures sont assez fiables (en raison du dépôt de plainte obligatoire pour les assurances), qu'en revanche elles le sont beaucoup moins pour nombre de délits.
- On a critiqué l'utilisation notamment médiatique de l'expression généralisante de baisse (ou de hausse) de « la » délinquance. En effet de part son importance numérique dans les statistiques (Environ 65%) la catégorie de vols dicte son évolution aux statistiques. Ainsi, si les homicides et les viols doublaient et que dans le même temps les vols diminuaient de 5%, on observerait statistiquement une baisse de la délinquance illusoire.
-Des faits (apparemment) paradoxaux peuvent alors être observés. Une moins bonne implantation de la police dans une région peut paradoxalement faire baisser les "chiffres de la délinquance" en décourageant les individus à porter plainte. A l'inverse, à nombre égal de délits et à efficacité égale des services de police, ces "chiffres de la délinquance" augmenteraient si on augmente les effectifs de police sur le terrain.
Ces statistiques sont donc à analyser avec la plus grand prudence. Elles constituent tout de même une source d'information non négligeable et peuvent être complétées par les enquêtes de victimation. Ces enquêtes interrogent un échantillon représentatif de la population française au sujet des délits subis, en général sur une période de 24 mois avant l'enquête.
[modifier] L'usage idéologique des statistiques de la délinquance
Ce qu'on appelle les "statistiques de la délinquance" sont en réalité incapables de mesurer la délinquance réelle. En raison de la méconnaissance de cela par le citoyen lambda et par les journalistes, les hommes politiques ont pris l'habitude d'en faire leur propre interprétation en fonction de leur propre intérêt. On peut relever trois types d'interprétations erronées fréquemment utilisées par le personnel politique:
- L'interprétation de la baisse globale des chiffres comme l'expression d'une baisse réelle. Outre le fait qu'il n'y a pas de sens à parler de la délinquance comme d'un ensemble homogène, il suffit de dépénaliser certains délits pour faire baisser la délinquance, ou d'y insérer certains délits non-répertoriés pour la faire augmenter.
- L'interprétation du taux d'élucidation comme un indicateur d'efficacité de la police. Il révèle en réalité davantage l'activité policière. certains délits (drogue par exemple) étant élucidés en même temps qu'ils sont découverts, il suffit d'axer l'activité de la police sur ces délits (par les contrôle d'identité) pour faire augmenter ce taux. C'est d'ailleurs ce qui a été fait depuis l'arrivée de N.Sarkozy à l'intérieur.
- De même l'interprétation des chiffres de la délinquance révélée par les services de police comme indicateur de l'efficacité policière. C'est en réalité une sous-catégorie statistiques prenant en compte certains délits (Stupéfiants, police des étrangers). C'est encore une fois un certain type d'activité de la police qu'on mesure et non pas son efficacité.
[modifier] Les ILS (Infractions à la Législation sur les Stupéfiants)
Jusqu'à la fin des années 70 ces infractions étaient quasiment absentes des statistiques de police car il y avait peu d'activité policières de lutte contre la drogue. Au contraire les années 80 ont connu un brusque développement de la proactivité policière et principalement des contrôles d'identité, ceux-ci permettant de révéler principalement deux délits, l'infraction à la police des étrangers et la détention de stupéfiants. de ce fait la place des ILS dans les statistiques de police à explosé, et ceci conjugué à une plus grande sévérité des tribunaux a entraîné un fort développement des incarcérations pour ce motif. De 850 condamnations à la prison ferme en 1979, on passa à 8400 en 1988.
Au cours des années 90, la proactivité policière continua de façon régulière : de 70700 faits relevés par la statistique en 1994 on passa à 108000 faits en 2002. Dans le même temps les tribunaux connaissaient une tendance à la baisse de leur sévérité dans ce domaine, de ce fait malgré l'augmentation des faits relevés, il y eut en moyenne 8000 condamnations fermes chaque année pour ILS.
Lors de son arrivée Place Beauvau, Nicolas Sarkozy a fait de la proactivité policière une priorité. De ce fait les ILS ont grimpé dans statistiques aussi vite en deux ans qu'ils n'avaient augmenté lors des huit précédentes années (Pour dépasser les 141000 en 2004 selon les statistiques du ministère de l'intérieur, et qu'on peut estimer à plus de 150000 pour l'année 2006). L'arrivée de Sarkozy a également coïncidé avec un très fort développement du recours à l'incarcération en deux ans ce qui constitue un véritable tournant répressif à l'encontre des stupéfiants. Alors que les condamnations fermes s'étaient stabilisées depuis quinze ans, elles ont connu une croissance de 45% entre 2002 et 2004, passant de 8200 condamnations à 11900.
[modifier] Les homicides
Contrairement à une idée répandue l'époque moderne n'est pas corrélative d'un développement des homicides. On assisterait à une stagnation voire à une baisse des homicides dans les statistiques (Plus précisément du taux d'homicides). Par ailleurs on recensait environ 550 condamnations fermes par an entre 1984 et 1990 pour homicide volontaire, et entre 450 et 500 entre 2000 et 2004. En revanche les condamnations semblent être plus sévères, puisque la condamnation moyenne pour homicide volontaire était de 125,2 mois (fermes) en 1988 contre 160,4 mois en 2003.
Une des particularité du traitement pénal des homicides et le développement de la sévérité des peines à l'encontre des homicides involontaires. Alors que depuis 1979 on recense chaque année environ 2000 condamnations (fermes + sursis), l'emprisonnement ferme a pris une place croissante. En 1979, 5% des condamnations étaient fermes, 12% en 1985 puis 25% en 2000. Plus frappant encore, alors que la peine ferme moyenne pour homicide involontaire était de 6,2 mois, elle était de 8,9 mois en 2000 et surtout de 15,9 mois en 2004.
[modifier] Allemagne
- Nombre de délits enregistrés pour 100 000 habitants en 2005[1] :
- Francfort-sur-le-Main : 17 213
- Berlin : 14 966
- Hambourg : 14 111
- Düsseldorf : 14 035
- Cologne : 13 595
[modifier] Les tendances répressives en France
L'évolution des sanctions envers les différents délits ne connaît pas les même tendances. Si globalement la moyenne des durées des peines d'enfermement se situait à 4,6 mois en 1979 et en 8,4 mois aujourd'hui, on peut remarquer une croissance importante des peines d'incarcérations de certains délits alors que d'autres se stabilisent au même niveau. Le délit qui connaît le plus fort accroissement de sa peine moyenne d'enfermement prononcé est celui d'homicide involontaire. De 6,2 mois en 1988, on est passé à 15,9 mois en 2004. De même l'enfermement moyen pour blessures involontaire est passé de 3,8 mois en 1998 à 6 mois quatre ans plus tard. Les autres délits connaissent en revanche une stabilisation de la durée moyenne des peines d'enfermement. Pour les coups et blessures volontaires on reste à 6,9 mois en 1989 comme en 2004. On est passé de 4,7 à 5 mois pour "destructions et dégradations" dans le même temps, alors que les "vols et recels" sont passés de 7 à 6,4 mois. On peut même observer une baisse de la durée d'enfermement pour ILS (De 20,1 à 14,4 mois), même si ces chiffres masquent l'augmentation du nombre de condamnations fermes prononcées (De 8400 à 11900).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
- ↑ « Francfort, haut lieu de la délinquance », dans Courrier International, web, 16/05/2006
