Harlem

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quartier de Harlem près de la 125^e rue

La partie de New York appelée Harlem regroupe les quartiers de Manhattan, au nord de la 96^e rue, et rejoint le nord de Manhattan appelé Washington Heights.

Sommaire

1 Histoire
2 Un centre de la culture afro-américaine
3 Criminalité
4 Activisme dans Harlem
5 Voir aussi
- 5.1 Notes
- 5.2 Lien externe

[modifier] Histoire

le village de harlem a été fondé en 1658 par le gouverneur Peter Stuyvesant qui l'a appelé Nieuw Haarlem d'après la ville néerlandaise de Haarlem. Il est renommé Harlem par les Britanniques quand ces derniers s'emparent de New York en 1664.

Le 16 septembre 1776, pendant la Guerre d'Indépendance, la bataille des Hauts de Harlem opposa les forces britanniques aux Américains. Il s'agit en fait d'une escarmouche à l'issue incertaine, avec environ 70 victimes dans chaque camp.

[modifier] Un centre de la culture afro-américaine

Harlem

Les premiers habitants noirs de Harlem emménagèrent en 1904, sous l'impulsion d'un entrepreneur immobilier d'origine africaine, Philip Payton Jr. Lors des deux décades suivantes, nombre d'Afro-Américains les rejoignirent, quittant les quartiers de Upper West Side ou de Hell's Kitchen. Dans les années 1920, Harlem devint un creuset de la culture afro-américaine, où se produisit une explosion artistique, notamment musicale, surnommée la Renaissance de Harlem. Parmi les hauts-lieux du jazz, on y trouvait des salles comme le Cotton Club, le Small's Paradise, l'Appolo Theater ou le dancing swing Savoy Ballroom.

Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des noirs des classes moyennes quittèrent le quartier pour d'autres banlieues, mais Harlem demeura le centre d'une certaine culture Afro-Américaine de New York.

[modifier] Criminalité

Le quartier de Harlem, longtemps marginalisé et dépourvu de ressources, a souvent été associé à la criminalité new-yorkaise.

Dans les années 1920, la mafia "blanche" (autant juive qu'italienne) opérait dans les night-clubs réservés aux blancs et les bars clandestins qui servaient de l'alcool pendant la prohibition. Le truand "Dutch" Schultz contrôlait toute la production et la distribution de spiritueux dans le quartier.

Plutôt que d'entrer en compétition avec les réseaux établis, les gangs afro-américains se concentrèrent sur le jeu clandestin. Ils inventèrent une sorte de loterie, le 'bolito', qui pouvait être jouée illégalement dans une multitude d'endroits de Harlem. Les dirigeants de ces entreprises, enrichis par ces paris illicites, acquirent un certain pouvoir financier. Ils financèrent d'autres projets plus honnêtes, en prêtant notamment à leur tour de l'argent à ceux qui, souhaitant investir, n'étaient pas capable de les distinguer d'autres instituts plus honorables. Il est à noter que l'une des premières dirigeantes de ces entreprises était une femme, Mme Stephanie St. Clair.

Avec la grande dépression de 1929, le commerce illicite, tout comme celui qui était légal, devint moins rémunérateur. La mafia blanche chercha alors à prendre le contrôle de la loterie, qu'elle avait auparavant ignorée. Après une guerre des gangs brutale, Dutch Schultz prit le contrôle de toutes ces opérations de racket à Harlem, jusqu'à son assassinat en 1935.

La popularité du bolito s'évanouit avec l'apparition de la loterie de l'État de New York, qui rapportait davantage et était légale. Il subsista toutefois une frange de la population à préférer les parties illicites.

Vers 1950, la plupart des blancs avaient quitté Harlem, suivis dans les années 1960 des classes moyennes afro-américaines. Au moment des émeutes de 1964, le pourcentage de toxicomanes vivant à Harlem était dix fois plus élevé que la moyenne de New York, et douze fois plus que pour l'ensemble des États-Unis. Sur une estimation de 30 000 toxicomanes new-yorkais, 15 000 à 20 000 habitaient Harlem. Le taux de criminalité était six fois plus élevé que la moyenne de la métropole. La moitié des enfants n'avaient plus qu'un seul de leurs parents, ou aucun des deux, pour les élever, ce qui a contribué à la montée de la délinquance.

Aujourd'hui, Harlem est à nouveau un quartier sûr^[1] dans la journée, et il est possible de s'y promener la nuit en toute sécurité sur les grands axes. Ce succès est lié à l'action du maire de la ville, Rudolph Giuliani, entre 1993 et 1998, qui mit en place :

la « tolérance zéro »,
la réhabilitation des quartiers,
l'intégration des minorités éthniques dans les forces de l'ordre,
un travail concerté des diverses institutions municipales, en particulier des écoles.

[modifier] Activisme dans Harlem

NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), mouvement pour la promotion des droits civiques des noirs, s'implanta à Harlem en 1910, suivi par le Universal Negro Improvement Association de Marcus Garvey en 1916.

Le résultat le plus probant fut la campagne visant à obliger les commerçants de la 125^e rue à employer des noirs. Les boycotts commencèrent dans les années 1930 à l'initiative du Parti Communiste et de la Citizens' League for Fair Play, qui furent relayés par d'autres activistes, notamment le leader Adam Clayton Powell, Jr.

Le quartier de Harlem connut des émeutes en 1935, 1943, 1964, 1968 et 1995. La plupart de ces mouvements étaient dus à des actes, réels ou supposés, de brutalité policière. Toutefois, les émeutes de 1968 furent la conséquence directe de l'assassinat de Martin Luther King, et celles de 1995 dirigées par des activistes noirs contre des commerçants juifs de la 125^e rue.

A la fin des années 1950 et au début des années 1960, Harlem fut le théâtre d'une immense "grève des loyers", les locataires refusant de s'acquitter de leurs dettes. Le leader de ce mouvement, Jesse Gray, fut discrédité par son appartenance supposée au Parti Communiste.

Au début du XXI^e siècle, l'Église baptiste d'Abyssinie est une organisation très influente à Harlem, et possède un important patrimoine immobilier. Elle se fait l'avocat des classes noires les plus défavorisées. Le quartier est le centre du mouvement islamiste noir des États-Unis. Malcolm X vécut à Harlem...