Afrikaner
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Un Afrikaner est un Sud-Africain d'origine néerlandaise, mais aussi française, allemande ou scandinave, et qui s'exprime dans une langue dérivée du néerlandais du XVIIe siècle : l'afrikaans.
Les Afrikaners proprement dits ne sont qu'un des peuples de langue afrikaans, bien qu'ils soient à l'origine de l'introduction de cette langue en Afrique du Sud. On écrit encore parfois Afrikander ou plus rarement Afrikaander. Ces termes utilisés dans cette langue et qui signifient littéralement « Africains » en afrikaans, désignent ainsi principalement les Africains blancs d'Afrique du Sud de langue maternelle afrikaans. On peut aussi les désigner par le terme « Hollandais du Cap ».
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[modifier] Démographie et Géographie
Plus de 3 millions de personnes sont identifiés en tant qu'Afrikaners. Ils résident principalement en Afrique du Sud et en Namibie.
De petites communautés d'Afrikaners sont également installées au Botswana, au Lesotho, au Swaziland, au Zimbabwe et depuis peu en Australie et au Mozambique.
En Afrique du Sud, la population afrikaner est principalement située dans les provinces du Cap-Occidental, de l'État-Libre et du Gauteng. Elle constitue également la majorité de la population blanche des provinces du Cap-du-Nord, du Mpumalanga, du Limpopo et du Nord-Ouest.
La grande majorité de cette population est de religion chrétienne, protestante ou calviniste.
[modifier] Historique
Le terme « afrikaner » apparait au début du XVIIIe siècle. Le premier témoignage de son utilisation est attribué à Hendrik Bideault en 1707, arrêté pour scandale public et condamné au fouet. Il rétorqua au Landrost qui venait de le condamner et de lui infliger ce châtiment : « Ek been ein Afrikaaner ! » (« Je suis un Afrikaner ») et il ajouta : « Peu importe que le Landrost me condamne au fouet, je ne me tairai pas ». Il s'agit là de la première marque de distinction entre colons de souche sud-africaine et ceux nés en Europe. Les premiers sont irrémédiablement attachés à l'Afrique et ne se reconnaissent plus dans la lointaine Europe. Revendiquant leur identité africaine, les Burghers (citoyens libres par opposition aux fonctionnaires) puis les Trekboers (ceux s'éloignant du Cap) et enfin les Voortrekkers vont s'enraciner dans la terre africaine et s'identifier à une géographie précise au nom de leur africanité. Cette indentité ethnique va s'affirmer évidemment par rapport aux autres en les excluant, qu'ils soient de souche britannique ou de souches africaines et de race noire.
La langue afrikaans sera leur outil de communication et de reconnaissance. La première publication dans cette langue date de 1795. Il s'agissait d'un poème satirique relatant un épisode de la première occupation britannique. Mais jusque dans les années 1870, elle demeurera la langue du Veld. En 1875, les premiers journaux en afrikaans apparaissent.
Les républiques que les Boers fondent dans les années 1850 assoieront cette légimité au travers des institutions, du Volkstem (le vote populaire) et des représentants du peuple (Representantem van het volk).
Dans les années 1880, le temre d’Afrikanerdom est forgé lors de la première guerre des Boers.
En mai 1918, une association est fondée à Johannesburg par trois jeunes afrikaners dont le but est la défense des membres de leur communautée afin de recouvrer les droits perdus en 1902 à la fin de la seconde guerre des Boers. D'abord baptisée Jong Suid-Afrika, puis Afrikaner Broederbond (Ligue des frères afrikaners), cette association qui rassemblait à son origine des pasteurs calvinistes, des employés des chemins de fer et des policiers, devient en 1924 une société secrète franc-maçonne, recrutant un nombre croisant d'instituteurs, de professeurs, d'universitaires et de politiciens. A partir de 1927 (date de la renonciation au républicanisme par le premier ministre James Barry Hertzog), le Bond va accroitre son activisme et étendre son influence et son audience au sein de la communautée de langue afrikaans. Il va définir l'identité de l'Afrikaner duquel il placera les intérêts au-dessus de toutes les autres communautées d'Afrique du Sud.
Les afrikaners vont longtemps se considérer commes les authentiques sud-africains surnommant les blancs anglophones de « couilles salées » (car ils auraient un pied en Afrique du Sud, un au Royaume-Uni et les parties dans l'Atlantique) alors que les non-blancs sont au pire des Kaffirs (cafres) ou des « fils de Cham » (terme biblique).
Les Afrikaners sont donc les blancs sud-africains parlant l'Afrikaans. Mais tous les locuteurs de cette langue ne sont pas blancs, et à ce titre ne sont pas reconnus par les Afrikaners comme faisant partis de leur communauté, juste des cousins éloignés. En effet, dès le début de la colonisation néerlandaise, au XVIIe siècle, des esclaves et des métis issus d'unions mixtes ont adoptés l'Afrikaans comme langue natale. Ils sont à l'origine de diverses communautés vivant en Afrique du Sud, parlant l'Afrikaans, mais maintenus en dehors de la communauté Afrikaner.
A partir des années 90, la partie la plus libérale de la communautée afrikaner appela à intégrer au sein du peuple afrikaner tous ceux de langue maternelle afrikaans y compris les non blancs comme les métis, les Malais du Cap, les basters de Rehoboth et les Griquas.
[modifier] Témoignage
- « Ils étaient racistes, très attachés à la terre, et généreux. Envers les Noirs aussi. J'ai vu une famille dans son jardin qui fabriquait un cercueil pour la bonne noire - mon entourage de gauche n'aurait pas passé un samedi après-midi à faire ça ; ils auraient donné de l'argent à la famille. Mais tout en construisant le cercueil, ils faisaient des blagues pour savoir si la bonne allait rentrer dedans. S'il fallait couper les jambes pour que ça tienne. C'est une contradiction qui dit notre histoire. » - Témoignage de David Goldblatt, photographe anglophone sud-africain, à propos de fermiers afrikaners, au début des années 1960 (Le Monde du 6 juillet 2006).
[modifier] Liste d'Afrikaners
Nombre de patronymes Afrikaners sont d'ascendance française huguenote. Parmi ceux-ci, on peut citer le joueur de rugby à XV Pieter de Villiers, joueur du Stade français et de l'équipe de France, ainsi que Daniel François Malan, ancien premier ministre, Eugène Terreblanche, dirigeant du mouvement d'extrême droite AWB ou encore l'actrice Charlize Theron.
On peut citer égalment parmi les Afrikaners historiques les plus connus :
- Hendrik Potgieter (Voortrekker)
- Andries Pretorius (Voortrekker)
- Eugene Marais (poète)
- Hendrik Verwoerd (Premier ministre d'ascendance néerlandaise)
- James Barry Hertzog (Premier ministre)
- J.G. Strijdom (Premier ministre)
- Jan Smuts (Premier ministre)
- Louis Botha (Premier ministre)
- Paul Kruger (Président du Transvaal)
- Siener van Rensburg
- Sarel Cilliers (Voortrekker)
- Piet Retief (Voortrekker)
- Olive Schreiner (1855-1920), auteur
- Petrus Jacobus Joubert (Général boer)
- Marthinus Steyn
- Sailor Malan (1910-1963), pilote de la RAF et héros de la Seconde Guerre mondiale.
Parmi les personnalités contemporaines :
- André Brink, écrivain
- Antjie Krog, sculpteur
- Anton Rupert, fondateur de Richemont
- Arnold Vosloo, acteur
- Athol Fugard
- Beyers Naudé, théologien et militant anti-apartheid
- Bram Fischer, avocat et leader du Parti communiste
- Breyten Breytenbach, poète
- Charlize Theron, actrice
- Christiaan Barnard, chirurgien
- Constand Viljoen, ancien chef d'état-major et ancien chef du Front de la liberté
- Ernie Els, golfeur
- Ettienne le Roux
- Eugène Terre'Blanche
- Frederik de Klerk, Président de la Pépublique
- Francois Pienaar, capitaine de l'équipe de rugby des Springboks
- Frederik van Zyl Slabbert
- J.M. Coetzee, Prix Nobel de littérature
- Jan Breytenbach
- Laurens van der Post, auteur (1906-1996)
- Leon Schuster, comédien
- P.W. Botha
- Zola Budd
- Amanda Coetzer, joueuse de tennis
- Hanse Cronje
- Danie Craven, joueur de rugby
- Morné du Plessis, joueur de rugby
- Naas Botha, joueur de rugby
- Joost van der Westhuizen, joueur de rugby
- Schalk Burger, joueur de rugby
[modifier] Voir aussi
- Paul Coquerel : L'Afrique du Sud des Afrikaners, Editions complexes, 1992, 303p
[modifier] Liens internes
- Front de la Liberté, le parti nationaliste Afrikaner.
- Grand Trek
- Bataille de Blood River
- Portail:Minorités
[modifier] Liens externes
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