Vice-président des États-Unis d'Amérique
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États-Unis d'Amérique
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Le vice-président des États-Unis d'Amérique (Vice President of the United States of America) est considéré comme le deuxième personnage de l'exécutif national, et succède au Président en cas de décès, démission ou impeachment de ce dernier.
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[modifier] Rôle constitutionnel
Constitutionnellement, le vice-président est le Président du Sénat des États-Unis. Ce rôle ne lui octroie que peu de pouvoir sur les affaires de l'État et le cantonne à un travail essentiellement procédural. Cependant, il a la possibilité, en cas d'égalité au Sénat, de faire jouer sa voix pour éviter le blocage de la Chambre Haute.
Il est tenu de ne pas intervenir dans les débats au Sénat, si ce n'est pour voter en cas d'égalité.
[modifier] Rôle historique
Pendant les 200 premières années de l'histoire des États-Unis, la vice-présidence était un rôle honorifique, sauf dans les cas où le Président mourait. John Adams, le premier vice-président, resta pendant ses deux mandats au Massachusetts, ne venant à Washington qu'en cas de nécessité.
En 1841, la vice-présidence changea suite à la mort du Président William Henry Harrison. Le vice-président John Tyler, un démocrate mis sur le ticket de Harrisson, un whig (droite), pour ramener des voix, accèda à la Présidence. Alors que la Constitution lui donnait le droit de devenir Président, Tyler eut du mal à s'imposer à ce poste. En 1967, le 25e amendement de la Constitution éclaircissait le sujet en déclarant le vice-président successeur légitime du Président.
À partir de 1961, le rôle de vice-président va prendre de l'ampleur avec la nomination, par le Président John F. Kennedy, du vice-président Lyndon B. Johnson à la tête, entre autres, du programme spatial national (qui devait par la suite devenir la NASA).
Curieusement, Johnson, devenu Président à la mort de Kennedy en 1963, qui n'avait jamais caché son manque d'enthousiasme pour le poste choisit de ne pas accorder plus de pouvoir à son successeur Hubert Humphrey. Sous Richard Nixon, élu en 1968 la vice-présidence va marquer un recul. Le premier vice-président de Nixon, Spiro Agnew, dut démissionner en 1973 accusé de fraude fiscale et d'avoir accepté des pots-de-vin pendant son mandat de gouverneur du Maryland. À la démission de Nixon en 1974 suite au scandale du Watergate, Ford devient Président et nomme Nelson Rockefeller vice-président, mais Ford qui servait de sous-remplaçant peine infiniment dans sa nouvelle fonction.
A son élection en 1976, Jimmy Carter, tout comme Kennedy, donne quelques responsabilités à son vice-président Walter Mondale, en particulier un rôle au National Security Council (Conseil de sécurité Nationale, organe qui oriente fortement la politique étrangère du pays). Le vice-président de George H. W. Bush, Dan Quayle reste surtout connu pour ses gaffes et Bush père ne lui laissa aucun pouvoir pendant sa Présidence.
Bill Clinton et Al Gore étendront le rôle du vice-président, Gore siègeant au National Security Council et possèdant de nombreuses prérogatives dans les domaines économiques et des affaires étrangères.
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, le Président donne de larges pouvoirs à Dick Cheney, créant un exécutif à deux têtes pour que l'État ne soit pas paralysé en cas d'attaque terroriste contre le Président. Bush, contraint par les circonstances et son manque de connaissances des dossiers, voit plus son vice-président comme un bras droit que comme un remplaçant en retrait des affaires publiques.
Souvent le vice-président va prendre des positions plus extrêmes que le Président pour contenter la base sans couper le Président de l'opinion publique. Il peut aussi servir de remplaçant au Président pour les visites à l'étranger : montrer le soutien ou l'intérêt du gouvernement sans pour autant envoyer le Président en personne.
[modifier] Succession à la Présidence
La ratification du 25e amendement en 1967 est l'aboutissement de longues discussions pour éviter que ne se reproduisent certains problèmes :
- 1881, suite à une tentative d'assassinat, le Président James Garfield agonise pendant 3 mois avant de mourir, laissant l'exécutif paralysé dans ce temps ;
- 1901, le Président William McKinley agonise pendant 8 jours suite à une tentative d'assassinat ;
- 1919-1921, suite à un infarctus, le Président Wilson est incapable de diriger le pays et, selon certaines rumeurs, c'est sa femme Edith Bolling Galt Wilson qui prend en charge la direction du pays ;
- 1955-1961, le Président Dwight David Eisenhower est fréquemment handicapé par des attaques cardiaques et d'autres problèmes de santé. Le vice-président Richard Nixon assume alors certaines des prérogatives du Président sans jamais obtenir le contrôle complet de l'exécutif.
Le 25e amendement autorise le Président à se déclarer incapable en transmettant une déclaration écrite aux présidents de groupes au Sénat et au Congrès, le vice-président devient Président par interim. Autre cas de figure, le vice-président, avec la majorité du Cabinet, peut déclarer le Président incapable d'exercer ses fonctions et devenir Président par interim. Cet alinéa de l'amendement a été utilisé à deux reprises :
- 13 juillet, 1985, le Président Reagan est opéré afin d'enlever des polypes cancéreux de son colon et transmet au préalable le pouvoir à son vice-président George H. W. Bush (le père). L'interim durera 8 heures ;
- 29 juin, 2002, le Président George W. Bush (le fils) subit une coloscopie et transfère les pouvoirs exécutifs pendant 2 heures à Dick Cheney, son vice-président.
Jusqu'à présent, le Président n'a jamais été jugé incapable de remplir sa tâche par son cabinet. Cependant, les constitutionnalistes considèrent qu'à la suite de la tentative d'assassinat contre lui le 30 mars 1981, le Président Reagan n'était pas en état de gouverner. Le vice-président Bush choisit de laisser la tête de l'État vacante, et ne mis pas en œuvre la procédure visant à faire déclarer le président incapable d'assumer ses fonctions.
Parmi les vice-présidents qui ont été nommés Présidents :
- John Tyler, à la mort de Harrisson en 1841.
- Millard Fillmore, à la mort de Taylor en 1850.
- Andrew Johnson, suite à l'assassinat de Lincoln en 1865.
- Chester Alan Arthur, suite à l'assassinat de James Abram Garfield en 1881.
- Theodore Roosevelt, suite à l'assassinat de William McKinley en 1901.
- Calvin Coolidge, à la mort de Warren Harding en 1923.
- Harry Truman, à la mort Franklin Delano Roosevelt en 1945.
- Lyndon Johnson, suite à l'assassinat de John F. Kennedy en 1963.
- Gerald Ford, à la démission de Richard Nixon en 1974.
[modifier] Vacance du poste
A 16 reprises avant la ratification du 25e amendement le poste de vice-président s'est retrouvé sans titulaire suite à la mort, la démission (pour John Caldwell Calhoun en 1832) ou la nomination à la Présidence.
Le 25e amendement ordonne au Président de nommer un vice-président qui le remplacerait en cas de vacance du pouvoir. Ce choix de vice-président doit être confirmé par un vote à la majorité des deux Chambres.
Gerald Ford est le premier à avoir bénéficié de cet amendement. Il est nommé vice-président en remplacement de Spiro Agnew, démissionnaire six semaines plus tôt. Sa nomination fut confirmé par les Chambres le 6 décembre 1973.
[modifier] Choix du vice-président
Le candidat à la présidence choisit généralement son running mate, son candidat à la vice-présidence une fois assuré de l'investiture de son parti. Le choix du candidat à la vice-présidence repose sur des considérations hautement éléctorales : un candidat qui puisse renforcer le candidat à la Présidence dans des États (le ticket Kennedy-Johnson de 1960) ou dans des domaines de compétences (les tickets Clinton-Gore en 1992 ou Bush-Cheney en 2000) où il manifeste des lacunes.
[modifier] Vice-présidents des États-Unis
- (1) - Entré en fonction le 21 avril 1789 ; neuf jours avant le Président Washington.
- (2) - Mort en fonction.
- (3) - Démissionne lors de son élection au Sénat en tant que représentant de la Caroline du Sud.
- (4) - Succède au Président suite à la mort de ce dernier.
- (5) - Démissionne après une condamnation pour avoir accepté des pots-de-vin en tant que gouverneur du Maryland.
- (6) - Nommé par le Président et confirmé dans ce poste par le Congrès sous le 25e amendement.
- (7) - Président par interim le 13 juillet, 1985.
- (8) - Président par interim le 29 juin, 2002.