Tout le monde en parle

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Tout le monde en parle était une émission française d'entretien (talk show en franglais) présentée par Thierry Ardisson et produite par Catherine Barma. Elle a été diffusée sur France 2 le samedi en deuxième partie de soirée de septembre 1998 à juillet 2006.

Lors de la première saison (1998-1999), elle se présente comme une émission de débats de société ; c'est en septembre 1999 qu'elle prend son format de talk show.

L'animateur y reçoit les personnalités qui font l'actualité du moment : comédiens, chanteurs, écrivains, hommes politiques, sportifs, etc. Les invités y racontent leur vie, font leur promotion et sont confrontés aux fameuses interviews thématiques. L'émission acquiert peu à peu une réputation de provocation notamment parce que l'animateur n'hésite pas à poser aux invités politiques des questions sur leur vie privée et sexuelle.

D'abord accompagné par Laurent Ruquier, Linda Hardy, Éric et Ramzy, Kad et Olivier, Thierry Ardisson a ensuite pour acolyte l'humoriste Laurent Baffie jusqu'à la fin de l'émission.

Sommaire 1 Aspects originaux de l'émission 1.1 Rituels 1.2 Montage 1.3 Blind test 2 Fin de l'émission 3 Le bilan de huit années d'émission 3.1 Adaptations à l'étranger 3.2 La critique de Daniel Schneidermann 4 Quelques interviews-types 5 Quelques phrases rituelles 6 Voir aussi 6.1 Articles connexes 6.2 Liens externes 6.3 Références

[modifier] Aspects originaux de l'émission

[modifier] Rituels

Outre les interviews insolites et l'impertinence sympathique de l'animateur, Tout le monde en parle est un talk show qui se démarque par de nombreuses habitudes originales et amusantes propres à l'émission (gestes, phrases cultes, rituels) ainsi que par son habillage sonore à la fois élaboré et ludique. Il se compose essentiellement d'une sélection d'extraits musicaux qui rythment de manière thématique chaque transition entre les différentes séquences de l'émission, ainsi que du fameux clavier-sampler de Thierry Ardisson qui lui permet de lancer à la volée des sons, des répliques célèbres ou des chansons qui viendront illustrer humoristiquement les discussions avec les invités.

[modifier] Montage

Le montage de l'émission se veut aussi assez marginal, de même que la réalisation (de Serge Khalfon), avec notamment des prises de vue en coulisses à chaque entrée ou sortie d'invité et la mise en avant illustrative de l'aspect technique par le biais de plans sur les cadreurs et surtout sur l'assistante de réalisation qui fait partie intégrante du show. En l'occurrence, il s'agira de Méline Micciché pendant la quasi-totalité de l'existence de l'émission, puis Rebecca Azan jusqu'à ce que l'émission disparaisse.

[modifier] Blind test

Tout le monde en parle se termine rituellement par un blind test : un jeu dans lequel il s'agit d'être le premier ou la première à reconnaître l'interprète d'une chanson. Dans une première phase ce jeu se joue en équipe, alors que dans une deuxième phase c'est du « chacun pour sa gueule ». L'une des règles les plus importantes du jeu est « si y'a soufflage y'a perdage », ce qui signifie que si les invités répètent une réponse soufflée par le public, le point va à l'équipe adverse. Le blind test fut longtemps animé par Philippe Corti, accompagné de Thallia et Titia, puis par un DJ différent chaque semaine.

À maintes reprises Ardisson accusa Marc-Olivier Fogiel, Benjamin Castaldi, Cauet, Daniela Lumbroso ou encore Stéphane Bern d'avoir copié son émission.

[modifier] Fin de l'émission

Suite à un différend avec Patrick De Carolis (président de France Télévisions) au sujet de la nouvelle clause d'exclusivité concernant les animateurs du service public, Thierry Ardisson est contraint de quitter la chaîne et donc d'arrêter Tout le monde en parle en juillet 2006, ce dernier ne souhaitant pas mettre un terme illégitime à son autre émission, 93, Faubourg St Honoré, diffusée sur la chaîne Paris Première.

Diffusée le 8 juillet 2006, la dernière de l'émission aura réuni autour de Thierry Ardisson et Laurent Baffie :

• Jean-Marie Bigard
• Charlotte Gainsbourg
• Alain Chabat
• Jamel Debbouze
• Michèle Bernier
• Jean-Louis Aubert
• Elie Semoun
• Marc Lavoine
• Titoff
• Florent Pagny
• Arthur
• Estelle Lefébure
• André Manoukian
• Yvan Attal
• Frédéric Beigbeder
• Gérard Darmon
• Liane Foly
• Laurent Ruquier
• Dany Boon
• Geneviève de Fontenay
• Bruno Gaccio
• Omar et Fred
• Christophe Alévêque
• Dominique Ségall
• Philippe Corti
• Pascal Sellem
• Méline Micciché
• Thallia
• Titia

[modifier] Le bilan de huit années d'émission

[modifier] Adaptations à l'étranger

L'émission disparaît donc du paysage audio-visuel français d'une manière déconcertante après huit ans de succès, mais elle poursuit malgré tout son existence télévisuelle sous la forme de déclinaisons étrangères, avec tout d'abord l'apparition d'une version québécoise ; tentative fructueuse qui sera par la suite réitérée avec la création d'une étonnante version libanaise. En France, elle a été remplacée depuis le 16 septembre 2006 par On n'est pas couché, sur le même créneau horaire, réalisée par Serge Khalfon et produite par Catherine Barma, animée par Laurent Ruquier entouré de Jean-Luc Lemoine, Florence Foresti, Michel Polac, Éric Zemmour et Frédéric Martin.

[modifier] La critique de Daniel Schneidermann

Dans sa rubrique Médiatiques publiée dans le quotidien Libération, le journaliste spécialiste des médias dresse un bilan très dur de l'émission. Titré « Paysage de l'après-Ardisson »^[1], son article décrit Tout le monde en parle comme une « émission chatoyante, multifacettes, polysémique, avec son lot d'inventions, de fulgurances, de malaise et de perversité, (...) une œuvre audiovisuelle majeure de la décennie écoulée », mais encore comme « l'éloge de la partouze et de la coke, ou la constatation navrée de la corruption universelle (qui) devinrent ainsi, semaine après semaine, des axiomes indiscutables ».

Dans cet article, sa critique porte sur deux points essentiels : le rôle de l'émission comme vitrine pour le monde de l'édition et sa responsabilité dans la montée du communautarisme en France. Sur le premier point, Daniel Schneidermann écrit : « Ardisson, jusqu'en juin dernier, était l'Intouchable. Philosophes, ministres, anciens ministres, candidats aux candidatures, sociologues, pamphlétaires, investigateurs, comploteurs, découvreurs de complots, directeurs de rédaction : pour tout auteur, un passage chez Ardisson faisait miroiter la promesse des plus étincelants succès. Pas question de s'attaquer aux mots d'Ardisson, au pouvoir d'Ardisson, à l'évidence Ardisson, et plus précisément à la longue influence d'Ardisson sur le débat public. »

Avec la publication d'un livre décortiquant les apparitions télévisées de Thierry Ardisson^[2], Daniel Schneidermann en veut pour preuve que l'animateur n'est plus « l'Intouchable ». S'appuyant sur l'ouvrage de Jean Birnbaum et Raphaël Chevènement^[3], le journaliste analyse « l'obsession du déterminisme ethnique » comme le « thème majeur de l'ardissonisme » et mesure « combien Ardisson contribua à la crispation communautaire de la société française » : « A force d'inviter systématiquement sur ses plateaux le Juif, le Musulman et le Black de service, si possible face à face, et si possible en les amenant à se jeter des verres d'eau à la figure, Ardisson a peut-être enjoint à une société française qui n'y aurait pas forcément pensé toute seule, de reproduire en son sein les mêmes tensions. »

[modifier] Quelques interviews-types

• Ardiview
• Hardyview
• Interview nulle
• Interview mensonge
• Interview alerte rose
• Interview par amour
• Interview "avec des si"
• Interview Alain Delon
• Interview up & down

[modifier] Quelques phrases rituelles

• « Amis de l'homme en noir, BONSOIR ! »
• « Amis du samedi soir, BONSOIR ! »
• « Bienvenue à Tout le Monde en Parle, l'émission pas comme les autres. »
• « Bienvenue à Tout le Monde en Parle, l'émission qui parle CASH ! » (phrase d'ouverture de la saison 2005-2006)
• « Magnéto, Serge ! » (phrase mythique et emblématique de l'émission, que les invités doivent prononcer les yeux dans la caméra pour que la régie diffuse la bande annonce d'un film ou d'autres vidéos. Le "Serge" en question était Serge Khalfon, réalisateur de l'émission)
• « Orlando exige le clip ! » (pour les chanteurs, Orlando étant le frère de Dalida)
• « On ne bouge pas pendant le jingle ! »
• « Est-ce que sucer c'est tromper ? » (question de Thierry Ardisson à Michel Rocard)
• « Si y'a soufflage y'a perdage ! »
• « J'accueille maintenant… » (Thierry Ardisson accueillant un invité)
• « On passe au Blind Test !!! » (vociféré par Thierry Ardisson)
• « C'était Tout le Monde en Parle. » (formule habituelle clôturant l'émission)
• « Et mon ami Laurent Baffie » (Thierry Ardisson accueillant Laurent Baffie)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

• Tout le monde en parle : adaptation au Québec.
• L'Effroyable Imposture, livre de Thierry Meyssan. En invitant, en 2002, l'auteur à Tout le monde parle, Thierry Ardisson fut accusé de propager les théories du complot sur les attentats du 11 septembre 2001. Thierry Ardisson reconnu plus tard avoir commis une erreur.
• Peoplisation : en invitant les responsables politiques français à participer à cette émission de divertissement, Thierry Ardisson a contribué, selon certains observateurs, à un « abaissement du politique »^[4].

[modifier] Liens externes

• Site officiel
• Comment Thierry Ardisson a été piégé par la direction de France Télévision
• Site non officiel, avec notamment la liste des invités complète.

[modifier] Références