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Révolution industrielle

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Le terme de révolution industrielle ne peut être attribué qu'à la Grande-Bretagnecitation nécessaire (le Royaume-Uni à partir de 1801), chez qui le processus de transformation des sociétés a été brutal. Ne peuvent donc être intégrés dans cette "révolution" les autres pays en cours d'industrialisation, étant donnée que leurs premières phases furent longues et continues. Dans ce cas, on parle alors d'industrialisation.

Voir l’article Industrialisation.

Le terme "révolution" est mal employé, car il est contradictoire, mais c'est ainsi que fut traduite la croissance industrielle de l'époque.

La révolution industrielle ne touche pas tous les pays européens et son propre développement diffère dans les régions touchées. On peut alors distinguer plusieurs approches :

  • L’une fait de la révolution industrielle un processus entamé au XVIIIe siècle et qui n’est toujours pas achevé.
  • L’autre associe la révolution industrielle à une inflexion durable des rythmes de la croissance économique. Il s’agit donc d’une brusque évolution de l’économie, une transition de quelques décennies.
  • Une troisième approche distingue plusieurs révolutions industrielles correspondant chacune à une grappe d’innovation technique :
    • la première révolution industrielle est liée à la vapeur et au progrès de l’industrie textile et métallurgique,
    • la deuxième révolution industrielle est caractérisée par l’essor de l’électricité, du pétrole, de la mécanique et de la chimie.
    • Enfin une troisième révolution industrielle serait marquée par l’énergie nucléaire, l’informatique... le manque de recul rend cette dernière révolution moins facile à cerner.

Sommaire

[modifier] Les différentes délimitations de la Révolution industrielle

[modifier] La Révolution industrielle au XVIIIe en Grande-Bretagne

La révolution industrielle eut lieu en Angleterre. En Europe, au XVIIème siècle, l’Angleterre est une exception à plus d’un titre. Elle fait exception sur le plan culturel. Depuis le traité de Westphalie (1648), qui stabilise la situation en Europe, en consolidant la France, l’Europe du Nord est stable sur le plan religieux, l’anglicanisme s’impose et se rapproche du protestantisme. Cette partie du monde se détache. Le parlementarisme anglais émerge. Les conceptions économiques des Anglais prennent une évolution radicale avec le libéralisme d’Adam Smith, qui reconnaît la valeur économique de l’individu, avec des droits. Le système des corporations, immobile, disparaît, avec l’apparition des brevets. Mais l’Angleterre est surtout une île, et cette situation géographique impose une politique maritime ambitieuse. Au XVIIIème siècle, le Royaume-Uni possède une grande flotte maritime, un grand capital technique et économique. L’affrontement franco-anglais est à son paroxysme. Les Anglais dominent la mer, malgré les grands efforts français. L'avance anglaise est technique (chronomètre de marine), la richesse française se dilue dans sa puissance démographique (un Européen sur cinq est alors Français).

C’est dans ce contexte que naît la Révolution industrielle. Sa précocité en Angleterre pose la question de ses origines. Plusieurs facteurs sont avancés :

  • L'acceptation des innovations et des changements qu'elles entraînent.
  • La création d'un premier système de brevets.
  • La révolution agraire.
  • La disponibilité de charbon et de coke.

[modifier] L'acceptation du changement

Tout changement dérange l'ordre établi, et il n'est pas évident que ceux qui sont au pouvoir et à qui l'ordre établi profite rendent le changement possible.

Par exemple la substitution de coke au charbon de bois n'était pas de l'intérêt des propriétaires des forêts. De même, la machine à vapeur pour ceux qui disposaient de la force hydraulique. En France, la noblesse et les grandes abbayes qui possédaient forêts et moulins ont plutôt recherché l'immobilisme. Face à la thèse libérale d'Adam Smith, les corporations volent en éclats. En France, le système est protégé par la monarchie, et refuse l'innovation. Ainsi la corporation des modères à Lyon rachète tout les brevets et compagnies concurrentes pour sauver son métier (un remorquage à la main), jusqu'en 1820!

Cet état d'esprit favorable à l'innovation existait en Angleterre. En effet le pays est très sensible aux pénuries, comme le bois, indispensable pour la marine. Il est à l'étranger, et cela implique la meilleur marine du monde. De même, l'Angleterre importe son fer de Suède et Russie. C'est une raison essentielle de la colonisation, et les innovations deviennent indispensables.

[modifier] Naissance du libéralisme économique

Cette théorie fut créée par Adam Smith. Selon elle, la richesse d'une nation repose sur sa production de biens. Selon Adam Smith, pour favoriser cette production, mieux vaut laisser toute la liberté possible au marché et à l'entrepreneur.

[modifier] Les brevets

La première véritable législation attribuant un monopole pour les inventions apparaît à Venise en 1474. Cette loi précisait que le monopole était la contrepartie de sa divulgation.

Dès cette époque, le brevet a deux fonctions :

  • Protéger les inventeurs de la concurrence.
  • Informer les innovateurs.

En Grande-Bretagne, la législation sur les brevets apparut progressivement : selon l'usage britannique, le système de brevets fut créé sans intervention du gouvernement, par une succession de décisions de justice. Sous la reine Anne, les juges de la couronne donnèrent comme condition d'obtention d'un brevet que « Le demandeur doit décrire par écrit et établir la nature de l'invention et la façon de la réaliser ». En 1718, le brevet accordé à James Puckle pour une mitrailleuse fut l'un des premiers à qui on demanda une « spécification ». Le fameux brevet d'Arkwright pour des machines de filage fut invalidé en 1785 pour absence d'une spécification adéquate, après dix ans d'existence. Par ailleurs, l'acceptation du brevet de James Watt en 1796 pour les machines à vapeur établit le principe important selon lequel un brevet peut être accordé pour l'amélioration d'une machine connue, ainsi que pour des idées et des principes - à condition qu'ils puissent être appliqués concrètement.

L'existence de brevets assurant un monopole à l'inventeur pour une durée déterminée incita les innovateurs à investir en temps et en argent, avec la possibilité en cas de succès de pouvoir bénéficier de leurs efforts.

En France, la première législation sur les brevets fut créée en 1791.

[modifier] Le rôle de la Révolution agricole

[modifier] La Révolution agricole

Les « Enclosure acts » de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècles donnèrent aux propriétaires de grandes surfaces de terre gérées auparavant en communs, leur permettant ainsi de les exploiter de façon plus rationnelle. Ceux-ci se rendirent compte aussi que l'épuisement du sol, qui nécessitait qu'un tiers des terres soit laissées en jachère, pouvait être évité par une rotation des cultures. Au début du XVIIIème siècle, le blé épuise les sols, on utilise alors l'assolement triennal. Pour assurer les besoins en éléments nutritifs, on recourt aux fumures animales, ce qui oblige à tenir un troupeau conséquent. Les champs sont drainés, on débute la sélection végétale (agronomie) et animales. La luzerne est utilisé pour produire des sels minéraux et azotes, le rendement augmente.

Les Enclosures sont des clotures que les riches propriétaires de terres achétaient pour mettre autour de leurs champs afin d'empêcher les animaux d'allé y paître. Plus le temps avancera, plus les pauvres agriculteurs quitteront la campagne pour s'installer en villes et ils vendront leurs terres aux plus riches. Ainsi, la Grande-Bretagne s'enrichira.

[modifier] Ses impacts

Ces améliorations, ainsi que d'autres, permirent une augmentation de la production agricole, et rendirent possible le développement de la population ouvrière par « l'expropriation » des paysans. En effet, le mouvement des enclosures a converti des champs ouverts et des pâturages communs cultivés par la communauté en pâturages pour des troupeaux de moutons, pour le commerce de la laine alors en pleine expansion par et au profit de riches propriétaires fonciers (gentry et yeoman nobles). il s'en est suivi un appauvrissement de la population rurale de l'époque qui constituera la population ouvrière. Les outils agricoles se modernisent, et provoque une demande pour l'industrie.

[modifier] L'impact de la transition démographique

[modifier] Les innovations technologiques

[modifier] Textile

[modifier] Innovation de l'industrie textile et essor des manufactures

Jusque vers 1750 la production était réalisée soit à domicile, soit dans des ateliers artisanaux avec quelques apprentis. Il s'agissait souvent d'un revenu d'appoint, pendant les temps morts de l'agriculture.

L'industrie textile fut la première à être mécanisée:

  • 1733 : John Kay inventa la navette volante qui permet de tisser quatre fois plus vite et des tissus plus larges. Il fallait donc quatre fileurs pour un tisserand. Cette rupture d’équilibre provoqua d’autres inventions techniques.
  • 1767 : James Hargreaves breveta la « Spinning-Jenny » un rouet où l’on peut poser huit broches.

Hargreaves était un ouvrier tisserand illettré. Sa machine fut détruite par des ouvriers tisseurs furieux de perdre leur travail, et il mourut dans la pauvreté.

  • 1769 : Richard Arkwright breveta la « water-frame », première fileuse mécanique
  • 1779 : Samuel Crompton créa la « mule-jenny » qui mettait en œuvre 400 broches à la fois. (eau ou charbon nécessaire).
  • 1785 : Edmund Cartwright - un « clergyman » du Leicestershire inventa le premier métier à tisser mécanique.

Richard Arkwright achetait leurs cheveux aux paysannes pour faire des perruques. Après avoir inventé la mule-jenny, il créa en 1771 une usine à Cromfort. Il y avait de l'eau pour actionner les machines, mais peu de monde. Il fit venir des familles pauvres, dont les femmes et les enfants travaillaient sur les métiers à tisser 13 heures par jour. En 11 ans , il créa deux autres usines, employant 5000 personnes et il fut anobli. Son système fut largement copié, et en 1780 il y avait 120 usines, la plupart dans le nord-ouest de l'Angleterre.

En 1800, 80% du coton était tissé mécaniquement avec des « mule » dans le Lancashire.

En 1815 : on trouvait en Angleterre 2500 métiers mécaniques contre 250 000 à bras.

La production fut concentrée dans des manufactures, utilisant une très importante main-d'œuvre dans de mauvaises conditions d'hygiène, d'éclairage, de bruit et de sécurité.

L'utilisation de machines à vapeur permit d'installer ces manufactures près des villes, qui devinrent rapidement des villes industrielles. Les ouvriers devaient habiter à proximité de leur lieu de travail, car ils y allaient à pied, leurs journées de travail étaient très longues et le temps de repos trop court pour qu'il puisse être réduit par un long trajet.

[modifier] La vapeur

[modifier] Les premières machines à vapeur

Au Ier siècle de l'ère chrétienne Héron d'Alexandrie construisit l'Éolipyle, sorte de jouet à vapeur fonctionnant comme une turbine à réaction. Il faudra attendre d'autres inventeurs, comme Denis Papin pour montrer que la vapeur sous pression pouvait actionner un piston dans un cylindre. En fait, au départ, la notion de travail associé à cette machine est totalement absente et il faudra attendre les travaux de Nicolas Léonard Sadi Carnot et la naissance de la thermodynamique pour formaliser ce concept. C'est précisément cette notion qui, attachée aux machines développées au moment de la révolution industrielle, avec en parallèle l'utilisation d'énergie fossile, feront basculer le système technique vers la civilisation thermo-industrielle.

La première machine fonctionnant à vapeur à être utilisée industriellement fut celle du capitaine Thomas Savery en 1698. Elle servit à pomper l'eau d'exhaure dans les mines de Cornouailles. Bien que simpliste et gourmande en charbon, elle sauva de nombreuses mines de la ruine.

Mine de cornouailles vers 1850
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Mine de cornouailles vers 1850

La première véritable machine à vapeur, celle dont toutes les machines alternatives descendent, fut celle inventée et construite par un forgeron du Devon : Thomas Newcomen en 1712. Elle fut construite comme machine de pompage pour une mine de charbon située près de Dudley Castle, dans le Staffordshire. Très fiable, cette machine fonctionnait au rythme lent de douze coups par minute, et consommait aussi beaucoup de charbon.

La machine suivante, très en progrès sur celle de Newcomen, fut celle de James Watt en 1777.

[modifier] La machine à vapeur de James Watt

La machine à vapeur de Newcomen ne pouvait servir qu'à pomper de l'eau, d'autre part sa consommation de charbon était très élevée. En effet, pendant son fonctionnement on envoyait dans le cylindre successivement de la vapeur, qui le réchauffait, puis de l'eau froide, qui le refroidissait : le charbon servait surtout à réchauffer le métal du cylindre.

James Watt - né à Greenock, Ecosse en 1736 - effectuait l'entretien des instruments scientifiques à l'université de Glasgow.

En 1764, il avait 28 ans quand il fut chargé de réparer une machine à vapeur de Newcomen. Frappé par la déperdition d'énergie, il imagina de ne plus condenser la vapeur dans le cylindre, mais dans un condenseur séparé. Il prit le brevet en 1769. L'application industrielle commença à partir de 1775, après que James Watt se fut associé avec Matthew Boulton, propriétaire de la manufacture de Soho, près de Birmingham. Leur démarche de commercialisation était elle-même innovante : ils passaient un contrat avec un client équipé d'une machine Newcomen, et finançaient le remplacement par une machine de Watt. les deux associés se payaient en prenant pour eux une part des économies de charbon réalisées par le client, grâce au bon rendement énergétique de la machine de Watt.

Watt breveta plusieurs autres inventions comme la machine rotative et surtout la machine à double effet (1783) dans laquelle le cylindre reçoit la vapeur alternativement par le bas et par le haut, ainsi qu'un régulateur centrifuge ou à boules (1788) assurant une vitesse constante au moteur. La machine à vapeur pouvait remplacer les roues de moulin, pour l'entraînement des équipements industriels.

Le développement fut rapide, et 496 machines à vapeur Boulton et Watt étaient en service en Grande Bretagne en 1800.

Les brevets de Watt tombèrent dans le domaine public vers 1800.

James Watt fut admis à l'Académie française des sciences en 1814 en tant que membre associé, il mourut à Heathfield (Angleterre) le 19 août 1819. Son nom a été donné à l'unité de puissance, le Watt (W).

[modifier] Comparaison avec la France

En 1830 le Royaume-Uni possède 15 000 machines à vapeur, la France 3000 et la Prusse 1000. La France restera à la traîne dans ce domaine puisqu’en 1880 elle ne possède que 500 000 chevaux-vapeur installés contre 2 millions pour le Royaume-Uni et 1,6 million pour l’Allemagne.

[modifier] Métallurgie

[modifier] Ironbridge, le berceau de la révolution industrielle

En 1708 Abraham Darby, un Quaker qui exploitait une fonderie de cuivre, s'installa à Coalbrookdale dans les gorges de la Severn. Il avait l'intention de réaliser ce qu'aucun maître de forge n'avait réussi jusque là : faire de la fonte en utilisant du coke au lieu du charbon de bois, plus coûteux. Il loua un vieux haut fourneau fonctionnant au charbon de bois au seigneur du lieu.

[modifier] La disponibilité du charbon et du coke

Le charbon a été exploité très tôt en Grande-Bretagne.

On considère que les moines de Newbattle Abbey ont créé la première mine de charbon d'Ecosse au XIIIe siècle, et les mines écossaises produisaient 400 000 tonnes en 1700, 2 000 000 tonnes en 1800.

Le coke était fabriqué, exactement comme le charbon de bois, par une combustion incomplète dans des meules.

Charbon et coke étaient utilisés à la place du bois, pour le chauffage domestique ou industriel (verreries, tuileries, poteries).

La difficulté venait de la teneur en soufre élevée des cokes, rendant la fonte impropre à l'utilisation.

Après une année d'expérimentations, en sélectionnant des cokes peu chargés en soufre, il réussit à produire une fonte utilisable. Celle-ci était encore de qualité médiocre et ne permettait pas d'obtenir du fer. Mais elle était assez bonne pour fabriquer des marmites de cuisine bon marché, des taques de cheminée et d'autres produits analogues.

Abraham Darby en vendit dans toute l'Europe, et cela dura 40 ans, jusqu'en 1750.

Marmite de fonte du type fabriqué par Darby
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Marmite de fonte du type fabriqué par Darby

Ces marmites de fonte sont le début modeste de la révolution industrielle

En 1750, le fils d'Abraham Darby - Abraham Darby II - réussit à obtenir du fer à partir de la fonte au coke, ce qui permit une baisse du prix du fer. En 1779, le petit-fils Abraham Darby III construisit le premier pont métallique, Iron Bridge, sur la Severn, en un lieu nommé depuis Ironbridge. Il fallut trois mois à son haut fourneau pour produire les 384 tonnes de fonte nécessaires. Ironbridge est considéré comme le berceau de la révolution industrielle.

Le premier pont métallique réalisé en France fut le pont d'Austerlitz, en 1807 (reconstruit en 1854 à cause de nombreuses fissures).

La société Darby cessa son activité en 1818, victime de la crise qui suivit la fin des guerres contre la France et de la concurrence.

[modifier] Bessemer : l'acier enfin bon marché
 Représentation d'un atelier avec deux convertisseurs Bessemer avec leur forme caractéristique en cornue.
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Représentation d'un atelier avec deux convertisseurs Bessemer avec leur forme caractéristique en cornue.

La fonte, produite par le haut fourneau, est du fer contenant un pourcentage élevé de carbone. En enlevant le carbone, on obtient du fer. Et on obtient de l'acier en ajoutant un peu de carbone au fer.

Le premier mode de fabrication de l'acier, déjà connu dans l'antiquité, fut celui de la cémentation, un processus qui visait à chauffer des barres de fer à l'aide de charbon de bois dans un four fermé de sorte que la surface du fer acquière une importante teneur en carbone. La méthode dite au creuset initialement développée afin de retirer les scories de l'acier issues de la cémentation, permet de fondre ensemble le fer et d'autres substances dans un récipient (le creuset) composé d'argile réfractaire et de graphite. C'est par cette méthode qu'étaient fabriqués les couteaux de Damas et les épées de Tolède, par exemple. L'acier obtenu ainsi a un prix de revient élevé.

En 1784, Henri Cort inventa le procédé du puddlage pour obtenir du fer à partir de la fonte - procédé très bien décrit par Jules Verne dans son roman « Les 500 millions de la Begum ». La tour Eiffel est faite en fer puddlé. Mais pour l'acier, on en restait au creuset.

Et il fallait de plus en plus d'acier avec le développement de la révolution industrielle : rails de chemin de fer, éléments de machines à vapeur, pièces de machines textiles, coques de bateaux... Ce fut l'anglais Henry Bessemer qui trouva la solution , avec son convertisseur breveté en 1856.

C'est une cornue de grande taille, à parois réfractaires, que l'on remplit de fonte en fusion. On envoie alors par le fond de l'air comprimé, qui fait brûler le carbone en produisant un spectaculaire jaillissement d'étincelles. Après 20 minutes, le convertisseur contient du fer; on y introduit alors une quantité précise de carbone qui, après quelques minutes de mélange, donne l'acier correspondant aux spécifications. Il ne reste plus qu'à incliner le convertisseur sur ses pivots pour le vider dans une lingotière.

Ce procédé permettait de convertir en une demi-heure 10 tonnes de fonte en autant d'acier. Le prix de l'acier doux passa de 50 £ la tonne à 3 £.

[modifier] Le gaz

L'existence d'un « air inflammable » est connue depuis longtemps, mais ce n'est qu'au XVIIème siècle, en Angleterre, qu'on commença à s'y intéresser et à faire diverses expériences. Les « Philosophical transactions » de la société Royale de Londres rapportent plusieurs témoignages dont le plus ancien date de 1659. Ils font état de vapeurs inflammables liées à la présence de houille.

En 1609, le chimiste flamand Van Helmont qui baptise l'air inflammable qu'il a obtenu d'esprit, ou « ghost », terme qui est à l'origine du mot « gaz ».

Clayton, doyen de Kildare, ayant repéré en 1739 une fosse où l'eau brûle comme de l'eau-de-vie, fait creuser jusqu'à une couche de charbon. Mettant un peu de ce charbon dans une cornue chauffée sur un feu, il constate l'apparition d'eau, puis d'une huile noire, et enfin d'un gaz, qu'il nomme « esprit de houille ». Ce gaz brûle et Clayton le conserve dans des vessies pour le montrer à ses relations, et le faire brûler en perçant la vessie avec une aiguille. C'est la première distillation de la houille pour obtenir du gaz.

Après 1750, le développement de l'aérostation stimule les recherches pour fabriquer un gaz, semblable à l'hydrogène et pouvant être utilisé dans les aérostats.

Trois hommes permettront le passage au stade industriel : l'ingénieur anglais William Murdoch, l'ingénieur français Philippe Lebon et le Germano-Tchèque Winzler.

Murdoch met au point en 1792 un appareil permettant d'éclairer sa maison et ses bureaux, ainsi qu'une petite machine à vapeur fonctionnant au gaz avec laquelle il se rend quotidiennement aux mines qu'il exploite à Redruth, en Cornouailles. Il installe en 1798 l'éclairage au gaz d'un bâtiment de la fonderie Soho, à Birmingham - ou par coïncidence James Watt expérimente ses premières machines à vapeur. En 1803, toute l'usine de Soho est éclairée au gaz. Il commence à créer les technologies qui seront largement utilisées par la suite : cornue horizontale à section elliptique, gazomètre...

Lebon effectue des essais de distillation de sciure de bois qui l'amènent à déposer un brevet d'invention en 1799 « sur les nouveaux moyens d'employer les combustibles plus utilement et à la chaleur et à la lumière et d'en recueillir les divers produits ». En 1801, il passe aussi à la houille. Pour convaincre l'opinion, il loue l'hôtel de Seignelay, y installe un appareil de distillation, un réseau de distribution du gaz desservant des luminaires éclairant les appartements, la cour et le jardin. Malheureusement Lebon est assassiné en 1804.

Winzer popularise par des conférences les réalisations des Anglais et de Lebon, et crée en 1804 à Londres une société par actions pour l'éclairage au gaz. Malgré la violente opposition des fabricants de chandelles, il réunit un capital de 50 000 £ avec lequel il réalise le premier éclairage d'une voie publique : celle de Pall Mall à Londres. En 1810, il crée la première compagnie du gaz : la « London and Westminster chartered gaz light and coke compagnie » mais, mauvais gestionnaire il échoue. Il part alors à Paris et crée une société d'éclairage au gaz qui éclaire en 1817 le passage des panoramas, les quartiers du Luxembourg et de l'odéon. Là aussi, il doit renoncer à cause de ses piètres qualités de gestionnaire mais le mouvement était lancé. Il ne s'arrêtera plus : dès 1830, les techniques de fabrication et de distribution du gaz sont suffisamment au point pour que le gaz se répande un peu partout. Éclairage public et privé, chauffage des appartements, de l'eau des salles de bain, réchauds et cuisinières, fers à repasser, casques sèche-cheveux, nombreuses applications dans l'artisanat et l'industrie...

[modifier] La dynamique des marchés

[modifier] Constitution des marchés nationaux

[modifier] Les canaux, artères de l'industrie naissante
Canal vers 1850
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Canal vers 1850

Au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, le développement de l'industrie charbonnière reposait sur les transports par bateaux, soit sur les rivières navigables, soit par mer. Les routes ne permettaient pas de transporter des chargements lourds, surtout après une pluie.

Le jeune Francis Egerton, troisième Duc de Bridgewater (1736 - 1803), put voir dans son grand tour d'Europe le canal du midi, ouvert en 1681. Possédant des mines de charbon à Worsley, près de Manchester, il décida la construction d'un canal pour transporter son charbon de ses mines jusqu'à Manchester. La construction commença en 1759, dirigée par James Brindley, et se termina en 1776, pour un coût de 350 000 £ - énorme pour l'époque. Ce canal rapporta un grand profit au Duc, et la prospérité à Manchester qui put disposer d'un charbon bon marché, pour les machines à vapeur et l'industrie du coton qui commençait à se développer.

James Brindley, qui était apprenti constructeur de moulins, sans formation scolaire, n'utilisait ni plans ni notes écrites, mais travaillait de mémoire. Après cette première réalisation, il devint très demandé et en 13 ans, construisit 590 km de canaux.

Rapidement, un réseau de 4800 km de canaux permit l'acheminement du charbon et d'autres produits un peu partout. Par la route, un cheval pouvait transporter 120 kg, sur un canal, le même cheval pouvait tirer 50 tonnes à la vitesse moyenne de 6,5 km/h. Des bateaux rapides tirés par deux chevaux (remplacés tous les 6,5 km) transportaient des passagers à la vitesse moyenne de 16 km/h.

Pendant 50 ans, les canaux furent les artères de la révolution industrielle, faisant la fortune de leurs propriétaires. Puis le chemin de fer les remplaça peu à peu, et de nos jours les canaux qui subsistent ne servent plus que pour les loisirs.

[modifier] Les chemins de fer

On utilisait depuis 1760 en Angleterre des chemins de fer, sur lesquels les wagons étaient tirés par des chevaux. par rapport aux routes, l'effort de traction est bien inférieur.

En 1804, Richard Trevithick adapta à la traction sur rails une machine à vapeur fabriquée par les Pen-y-darren ironworks à Methyr Tydfil. en 1804 : cela permit d'atteindre la vitesse de 5 miles à l'heure (8 km/h) en tirant une charge de 10 tonnes et 70 passagers de Merthyr à Abercynon, sur une distance de 14 Km. Mais les rails se cassèrent sous les 5 tonnes de la locomotive, et la machine à vapeur réutilisée à poste fixe.

Richard Trevithick est considéré comme l'inventeur de la traction à vapeur, et a un monument à Merthyr (Carmarthenshire, pays de Galles)

La première locomotive à vapeur utilisée en usage régulier fut celle de l'ingénieur George Stephenson. Celui-ci fabriqua et breveta sa première locomotive en 1815.

Chargé de construire une voie ferrée pour transporter le charbon de Darlington à Stockton en Angleterre, Stephenson convainquit les propriétaires des mines de le financer pour construire une locomotive. Ce fut la « Locomotion », dont la première utilisation eut lieu le 25 septembre 1825. Elle eut à tirer 20 wagons de voyageurs et 10 bennes de charbon. Un cavalier portant un drapeau galopait devant la « Locomotion ». Stephenson ordonna au cavalier de s'écarter, et on put constater que le train allait plus vite qu'on homme à cheval.

Il fallut cependant des années pour que la traction à vapeur soit suffisamment fiable pour qu'on puisse lui faire transporter des passagers. En 1830 Robert Stephenson,le jeune fils de Georges créa la première ligne de chemin de fer moderne: Manchester - Liverpool. Elle était constituée d'une voie double sur toute sa longueur et offrait pour la première fois des horaires fixes aux voyageurs.

Première ligne en France en 1823 (Saint-Étienne-Andrézieux), elles se limitent au transport du charbon. Véritable départ après 1840 à une moyenne de 60 km/h en 1850.

site internet sur les chemins de fer et leur histoire : http://www.geocities.com/pauledoyon2003/

site internet sur Richard Trevithick : http://www.alangeorge.co.uk/PenydarrenLocomotive.htm

[modifier] La marine à vapeur

L'adaptation de la machine à vapeur à des bateaux était plus difficile que pour les chemins de fer: Risque d'incendie avec les coques de bois, risque de panne - un bateau dont la machine tombe en panne est désemparé - faible autonomie due au mauvais rendement des machines à vapeur. La navigation à vapeur commença donc sur les rivières, dans les ports pour les remorqueurs, et sur des trajets courts, comme la traversée de la Manche.

Grandes étapes :

le 15 juillet 1783 : le « Pyroscaphe », premier bateau à vapeur ayant navigué - pendant un quart d'heure, sur la Saône - , construit par le marquis Claude François Dorothée de Jouffroy d'Abbans (1751- 1832).

1806 : le "Steamboat" de Robert Fulton navigue sur l’Hudson. En 1807, son premier bateau à roues à aubes,le "Clermont", relie Albany à New York à la vitesse de 10 km/h.

1816 : L'Elise, venant de Newhaven et construite en Angleterre, accoste au quai des Tuileries le 29 mars 1816, après avoir traversé la Manche en 17 heures.

1830 : les premiers steamers mettent dix jours de moins sur le trajet New-York /Londres que les voiliers les plus rapides. L’augmentation de la taille des navires divise les frais de transports par quatre entre 1820 et 1850 sur les liaisons internationales. Cependant les marins conserveront longtemps, par prudence, des voiles.

entre 1830 et 1850 : Utilisation du fer pour les coques, de façon progressive. L'invention du minium vers cette époque, améliorant la protection contre la corrosion, favorisera le fer. L'acier remplaça le fer vers 1890.

Navires dans le Détroit de Menai, sous le pont Britannia, vers 1850.
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Navires dans le Détroit de Menai, sous le pont Britannia, vers 1850.

1836 : l'hélice. Découverte simultanément par le Suédois John Ericsson et par le Britannique Francis Pettit Smith. L'hélice permit un meilleur rendement, une plus grande fiabilité, et aussi l'utilisation de la vapeur pour les bateaux de guerre : les roues à aubes étaient trop fragiles et prenaient la place d'une partie des canons.

1857 : lancement à Millwall du Great Eastern, grand navire en fer propulsé par des roues à aube, une hélice et des voiles (Toujours la prudence des marins !). Sa longueur était de 230 mètres. Il est décrit dans le roman de Jules Verne Une ville flottante. Ce fut un échec commercial.

Les progrès de la vapeur furent réguliers. En 1869 on construisit encore six clippers en bois et à voile ; mais cette même année, l'ouverture du canal de Suez permit aux bateaux à vapeur de faire le trajet vers l'Inde en 60 jours, alors qu'il fallait six mois aux voiliers qui devaient faire le tour par Le Cap.

Des dizaines de bateaux à vapeur ont sillonné la Loire entre 1830 et 1850. Leur vitesse était impressionnante (de 8 à 10 km/h à la remonte, et 18 km/h en descendant), et donnait lieu à des courses qui se terminaient parfois dans un banc de sable… Vers 1850, le chemin de fer entraînera leur disparition.


site internet : http://www.amicale-genealogie.org/Histoires_temps-passe/batelvap1.htm

[modifier] Soutien des marchés externes

[modifier] La deuxième Révolution industrielle

Elle démarre dans les années 1870 avec l'invention de l'électricité, du téléphone et du moteur à explosion. Progressivement, l'économie va se structurer autour de grandes firmes industrielles, appliquant l'Organisation Scientifique du Travail (OST) ou taylorisme. Le paradigme organisationnel est le travail à la chaîne(inovation de Henry Ford), rendant productifs les ouvriers non qualifiés provenant de l'exode rural ou de l'immigration. Cette révolution industrielle s'accompagne d'un rétrécissement des inégalités dans les pays industrialisés et d'une élévation progressive du niveau de vie des ouvriers.

[modifier] La troisième Révolution industrielle

Elle démarre après dans les années 1970 avec l'invention de l'Internet (Arpanet, 1969), du microprocesseur (Intel, 1971) et l'ordinateur de bureau (Apple, 1977). Ces inventions vont progressivement se diffuser a l'ensemble de l'économie provoquant un bouleversement complet du paradigme productif. Les grands conglomérats industriels sont démantelés. Les ouvriers disparaissent des usines dans les pays industrialises consécutivement a la robotisation des chaînes de montage. Les entreprises se spécialisent alors que les employés deviennent polyvalents. Elle est aussi une révolution de l'information et de l'intermédiation, avec un essor considérable des télécommunications et de l'industrie financière. Dans le domaine social, elle s'accompagne parfois d'une hausse des inégalités.

[modifier] Références

MARX, Roland. La révolution industrielle en Grande-Bretagne. Paris, Armand Colin, 1992 (1970).

MANTOUX, Paul. La révolution industrielle au XVIIIe siècle, essai sur le commencement de la grande industrie moderne en Angleterre. Paris, Génin, 1959.

THOMPSON, E.P. The Making of the English Working Class. London, Pelican, 1969.

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