Orgasme
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L'orgasme est la réponse physiologique et psychologique qui a lieu au maximum de la phase d'excitation sexuelle. Il est généralement associé, chez l'homme, à l'éjaculation et à des contractions musculaires rythmiques des muscles du périnée, chez la femme, à la rétraction du clitoris, à des contractions musculaires rythmiques périnéales et intra-vaginales.
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[modifier] Généralités
L'orgasme est la troisième étape de la stimulation sexuelle, selon le modèle en quatre phases de la réponse sexuelle actuellement accepté. C'est la conclusion de la phase en plateau par la relâche de la tension sexuelle. Les hommes et les femmes subissent des cycles rapides de contractions musculaires de l'anus et des muscles du bassin inférieur et des organes génitaux.
L'orgasme sain chez les femmes et les hommes se caractérise par d'autres actions involontaires, dont des vocalisations et des contractions musculaires diverses. Une sensation euphorique généralisée s'associe à l'orgasme.
[modifier] Jouissance et orgasme
L'orgasme est tout d'abord à différencier de la jouissance.
[modifier] La jouissance
On peut jouir sans avoir d'orgasme.
La jouissance de la femme s'accompagne de l'humectation des parois vaginales, du gonflement du clitoris et des différentes parties du vagin qui l'entourent. Ce gonflement s'explique par un afflux sanguin accru dans ses tissus spongieux. Plusieurs femmes montrent un rougissement répandu sur le corps dû à une vasodilatation généralisée. La jouissance désigne en fait simplement le plaisir sexuel non orgasmique.
La jouissance de l'homme présente des signes similaires de gonflement accru du pénis.
[modifier] L'orgasme
Lors d'une relation sexuelle, l'orgasme n'est pas systématique mais dépend de l'état psychologique, du lâcher-prise personnel et du partenaire. On peut jouir de nombreuses fois au cours de sa vie sans jamais connaître l'orgasme.
Juste après l'orgasme, une sensation de vide et de détente physique, mental et émotionnel apparait. Ce moment, est très important dans la sensation fusionnelle qui apparait à ce moment là avec l'autre.
Chez la plupart des sujets le clitoris/pénis est trop sensible après un premier orgasme pour une stimulation directe qui serait alors douloureuse. La période dite réfractaire désigne le temps pendant lequel il est impossible d'orgasmer (néologisme) à nouveau. Cette période peut durer entre une minute et une demi-journée, dépendant de facteurs individuels.
[modifier] Orgasme clitoridien/pénien et orgasme prostatique
Il y a deux sortes d'orgasme : l'orgasme clitoridien/pénien et l'orgasme prostatique.
Le premier est le plus courant et basique.
Le deuxième necéssite la plupart du temps un apprentissage et a de grandes répercussions psychologiques et émotionnelles.
[modifier] L'orgasme féminin
Quand la femme approche de l'orgasme, le clitoris en érection se retire sous le prépuce clitoridien, et les petites lèvres deviennent plus foncées et s'épaississent. Lorsque l'orgasme est imminent, le vagin diminue de volume, environ 30%, et se gorge de sang. Les muscles de l'utérus se contractent. Au moment même de l'orgasme, l'utérus, le vagin et les muscles du bassin subissent une série de contractions musculaires. La lubrification naturelle du vagin est alors intense.
Après avoir orgasmé (néologisme), l'afflux de sang disparaît, ce qui fait que le clitoris sort du prépuce et reprend sa taille normale, en moins de 10 minutes.
[modifier] L'éjaculation féminine
Par stimulation du point G, certaines femmes expulsent un liquide plus ou moins abondant (femmes "fontaines"). Ce liquide est produit par les glandes de Skene (appelées parfois prostate féminine) et son émission peut être correllé ou pas à l'orgasme.
À en croire Voltaire, dans L’Homme aux quarante Écus le célèbre jésuite Sánchez croyait comme article de foi « que les deux véhicules fluides de l’homme et de la femme s’élancent et s’unissent ensemble, et que dans le moment l’enfant est conçu par cette union », partageant en cela l’opinion d’Hippocrate. Et il en était si persuadé qu’il se posait une question théologique qu’on n’oserait citer, même en latin.
Ayant étudié les faits de plus près que l’illustre théologien qui, nous assure la Catholic Encyclopedia, « carried his baptismal innocence to the grave », Voltaire remarquait que : « il y a beaucoup de femmes qui ne répandent aucune liqueur, qui ne reçoivent qu’avec aversion les embrassements de leurs maris, et qui cependant en ont des enfants. Cela seul décide contre Hippocrate et Sanchez. »
A contrario, les études modernes démontrent que le liquide éjaculatoire féminin facilite la survie et la fécondation des spermatozoïdes donc les possibilités de fécondation.
L'idée que les orgasmes prostatiques féminins sont plus « matures » fut originalement émise par Sigmund Freud. En 1905, Freud prétendit que l'orgasme clitoridien était un phénomène adolescent, et que la réponse propre aux femmes adultes est l'orgasme vaginal (causé par le coït plutôt que par la masturbation). Alors que Freud ne présenta pas de preuves soutenant cette théorie, les conséquences furent élaborées plus tard et désastreuses pour beaucoup de femmes.
En 1966, Masters et Johnson publièrent des recherches importantes portant sur la stimulation sexuelle. Leurs études, portant autant sur les femmes que sur les hommes, tentèrent d'établir les étapes physiologiques menant à l'orgasme ainsi que celles venant après. Une des conclusions fut que les orgasmes clitoridien et vaginal suivent les mêmes étapes. De plus, ils soutinrent la thèse que la stimulation clitoridienne était la cause primaire de l'orgasme.
Des médecins et des féministes soutiennent que l'orgasme prostatique n'existe pas, l'orgasme ne s'obtenant que par la stimulation clitoridienne. Les intéressés ne donnent pas d'explication sur le fait que l'orgasme prostatique peut être appris par des techniques sexologiques.
Une nouvelle compréhension de l'orgasme prostatique fut élaborée dans les années 1980. Beaucoup de femmes rapportent que pour atteindre l'orgasme, il leur faut une stimulation vaginale associée à la stimulation clitoridienne.
Des recherches anatomiques récentes montrent l'existence d'une connexion nerveuse entre les tissus intravaginaux et le clitoris. Ainsi qu'un trajet nerveux différencié entre le clitoris et la prostate.
Additionné à l'évidence anatomique démontrant que le corps interne du clitoris est beaucoup plus grand que l'on ne croyait jusqu'alors, ceci pourrait expliquer l'orgasme chez les femmes ayant subi l'excision du clitoris.
[modifier] L'orgasme de l'homme
L'orgasme pénien se caractérise par des contractions rapides et rythmiques de la prostate, de l'urètre et des muscles à la base du pénis. Ces contractions expulsent le sperme par le méat urétral du pénis (l'éjaculation). Ce processus dure de 3 à 10 secondes et entraîne habituellement une sensation de plaisir intense.
Les hommes peuvent avoir des orgasmes avant la maturité sexuelle, mais ils n'éjaculent pas. Il est aussi possible pour l'homme adulte d'avoir un orgasme sans éjaculer (par exemple lorsqu'il a déjà éjaculé plusieurs fois), on parle alors d'étreinte réservée, et d'éjaculer sans orgasme (ce qui peut être le cas pour les éjaculateurs précoces notamment).
Ces orgasmes non éjaculatoires ont une qualité différente de l'orgasme issu de la stimulation direct du pénis.
La capacité de jouir sans éjaculer peut aussi résulter d'un entraînement. Habitués à contrôler et à reculer le plus longtemps possible leur éjaculation, certains hommes parviennent à un état de jouissance sans éjaculation. La jouissance ainsi atteinte peut être beaucoup plus intense que lors d'un orgasme avec éjaculation. Et dans la plupart des cas, elle dure beaucoup plus longtemps (jusqu'à plusieurs minutes). Elle peut s'accompagner d'un état de transes. La pratique du yoga tantrique (aussi connu sous le nom de "massages tantriques" mais les deux activités n'ont pas le même objectif) permet aux hommes qui le souhaitent de parvenir à ce contrôle. Il est recommandé aux hommes qui pratiquent cette technique de prévenir leur partenaire afin d'éviter chez lui ou elle un sentiment de frustration lié à ce qu'elle pourrait interpréter comme une incapacité à faire jouir son partenaire.
[modifier] La capacité multiorgasmique
Certains sujets présentent une possibilité multiorgasmique ce qui signifie qu'ils peuvent expérimenter plusieurs orgasmes à peu de temps d'intervalle les uns des autres. Ce phénomène est de loin bien plus courant chez les femmes que chez les hommes.
Malgré l'attrait que peut, dans un premier temps, présenter la capacité multiorgasmique, ce n'est pas nécessairement un avantage puisque probablement souvent lié au contrôle de la montée orgasmique. Plusieurs orgasmes sont alors nécessaires à la satisfaction sexuelle.
Des recherches ont montré que la proportion de femmes naturellement multiorgasmiques serait d'environ 13%. Alors que les hommes naturellement multiorgasmiques se trouvent dans une proportion négligeable. Cela est peut-être lié aux différences anatomiques et culturelles. L'homme ayant plus facilement accès à l'orgasme pénien que la femme au clitoridien. Et celle-ci est souvent bloquée par la morale qui veut qu'une femme "doit se montrer réservée".
Il est possible d'apprendre à déveloper une capacité multiorgasmique grâce à certaines techniques développées en sexologie. Cet apprentissage est délicat à mettre en œuvre car il est corrélatif avec l'apprentissage du lâcher-prise orgastique (pour ne pas tomber dans le travers de l'orgasme insatisfaisant) et la plupart des sexologues ne pratiquent pas ces techniques.
Il est possible également d'obtenir un orgasme prostatique juste après un orgasme clitoridien/pénien. Pour cela, le moyen le plus simple est pour les femmes et les hommes une stimulation appropriée du point G (avec l'utilisation d'un jouet sexuel spécialisé) et à l'aide d'une disposition psychologique favorable.
Quelques femmes et hommes peuvent avoir un orgasme prolongé (status orgasmus) pendant plusieurs minutes.
[modifier] Ailleurs
Des techniques sexologiques issues des traditions orientales et asiatiques se répandent en occident. Beaucoup ne sont que des déformations ou des simplifications de techniques de découverte de soi. La plupart se présentent sous couvert de tantrisme ou de taoïsme mais ne font en fait que rajouter une note d'exotisme à de la sexologie basique.