Ordre de Saint-Lazare

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff^?).

Des armes de l'ordre

L’ordre de Saint-Lazare est un ordre hospitalier fondé à Jérusalem au XI^e siècle pour s’occuper des lépreux, et devenu un ordre militaire à la fin du XII^e siècle.

Sommaire

1 Histoire
2 Articles connexes
3 Liens externes
4 Bibliographie

[modifier] Histoire

L’ordre est dédié à saint Lazare, patron des malades de la lèpre et arbore la croix verte. Les Lazaristes, dont nombre sont lépreux eux-mêmes, comme le second maître Roger Boyant quittent leur rôle de soins des malades pour la défense des Lieux Saints, de la même manière que les Hospitaliers de Saint-Jean, mais sans jamais avoir la même importance que ces derniers, ou encore que les Templiers ou les Chevalier Teutoniques. L'ordre se retire de Terre Sainte en 1256 pour se réfugier dans ses possessions françaises dues à la libéralité de saint Louis. Le château de Boigny, près d'Orléans devient en 1291 la résidence des maîtres de l’ordre. Son second point fort est le château de Saint-Lazare près de Paris, qui a donné son nom à l’actuel quartier Saint-Lazare.

Coupé de son rôle primitif par les progrés médicaux, l’ordre périclite. En 1603 le pape le réunit à l' ordre de Saint-Maurice sous le patronage des ducs de Savoie. Henri IV, voulant le maintenir en France, le réunit à l’ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et fonde en 1608 l'ordres Militaires et Hospitaliers de Saint-Lazare de Jérusalem et Royaux Notre-Dame du Mont-Carmel Réunis. L’union personale des deux ordres sous une même grande maîtrise est confirmée par la bulle du cardinal de Vendôme, légat du pape en France, datée du 5 juin 1668. Ce dernier disparaît à la Révolution, ce qui n'empêche pas Louis XVIII de créer en exil des chevaliers. A sa mort, en 1824, son successeur, le roi Charles X devient Protecteur de l’ordre. Celui-ci est alors dirigé par le Conseil des Officiers au nombre desquels figure le chevalier du Prat-Taxis, agent général de l’ordre, secondé par le baron Silvestre, héraut d’armes et du Baron Dacier historiographe, l’abbé Picot étant chapelain du Conseil. Louis XVIII, protecteur de l’ordre, ne semble pas avoir autorisé de nomination ou de promotion dans l’ordre, par contre, sous le protectorat du roi Charles X, une dizaine de nominations et deux promotions témoignent de son renouveau.

Après la révolution de juillet 1830, l'ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem est supprimé. Néanmoins des groupes d'anciens chevaliers de Saint-Lazare de Jérusalem continuent leur activité. Les chevaliers de Saint-Lazare perdent leur protecteur temporel, le roi Charles X, contraint à l’exil. Le conseil des officiers, auquel se sont joints le commandeur comte d’Albignac et le commandeur marquis d’Autichamp, s’adressent alors à leur ancien protecteur spirituel, le patriarche grecque-catholique melkite. Le patriarche Maximos III accepte, en 1841, de reprendre cette protection. Celle-ci, qui rappelle la première juridiction dont dépendait les Hospitaliers de Saint-Lazare au début de leur présence en Terre Sainte, se substitue à celle du roi de France en ce qui concerne la dimension historique et à celle directe du Saint Siège en ce qui concerne la dimension spirituelle (le conseil des officiers est conscient de l’impossibilité, à cette époque, de faire admettre des chevaliers non catholiques par l’Église romaine de rite latin). Dès 1844, ils participent à une œuvre importante dans le cadre de leurs nouveaux engagements. Il s’agit de la reconstruction du monastère du Mont-Carmel près de Jérusalem. Cet important projet mobilise les énergies des membres de l'association se présentant comme étant « l'ordre de Saint-Lazare » dans la deuxième partie du XIX^e siècle. Cette mobilisation s’élabore autour de deux objectifs : retrouver leurs racines en Terre Sainte et recentrer leur action hospitalière sur l’accompagnement des pèlerins. Ce retour aux sources et cette action sont encouragés par un comité où l’on trouve Charles de Montalembert, Alfred de Vigny, Alphonse de Lamartine côtoyant Alexandre Dumas et Victor Hugo. Au cours de ces années, les derniers chevaliers, nommés pendant la Restauration, sont rejoints par des « chevaliers » nommés par l'ex-Conseil des officiers et confirmés par les patriarches successifs afin de maintenir le service de l'association se présentant comme étant « l'ordre de Saint-Lazare ».

En 1910, le patriarche Cyrille VIII rétablit la Chancellerie l'association se présentant comme étant « l'ordre de Saint-Lazare » à Paris et celle-ci reprend en main les destinées de « l’Ordre ». Après la guerre de 1914-1918, il s’étend en France, en Espagne et aux Pays-Bas et s’implante hors d’Europe notamment aux États-Unis et au Canada. En 1933, « le grand magistère » est restauré et François de Bourbon, duc de Séville, en prend la tête avec le titre provisoire de Lieutenant Général.

Au cours du XX^e siècle l'association se présentant comme étant « l'ordre de Saint-Lazare », minée par des querelles internes, se sépare en deux associations rivales, dénommées obédience. Un troisième groupe se forme en 2004, ce groupe lié aux prétendants orléanistes (en revanche, la grand-mère paternelle du prétendant légitimiste, Emmanuelle de Dampierre, « duchesse douairière d'Anjou et duchesse de Ségovie », a quant à elle rappelé dans sa déclaration de 2005 que l'ordre de Saint-Lazare n'existe plus, de par la volonté de Louis XVI (1774–1792)). Louis XVI avait en effet décidé en 1788 de laisser s'éteindre cet ordre, « par le décès de ses membres et en ne les remplaçant pas ». Le Grand Chancelier de la Légion d'Honneur confirma cette décision en 1824 : « s'agissant des Ordres Réunis de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont Carmel, depuis l'année 1788 il ne se confère plus ; on le laisse s'éteindre », ce qui n'empêche pas Louis XVIII de créer des chevaliers de Saint-Lazare.

Après le conflit, ceux qui se présentent encore comme des « chevaliers de Saint-Lazare » reprennent leurs actions hospitalières et leur démarche en faveur de l’unité des chrétiens. Pour cela des accords sont passés avec Raoul Follereau afin de reprendre le combat contre la lèpre : des dispensaires sont créés en Afrique. Au croisement de la vocation humanitaire et de celle de l’unité des chrétiens, le association accueillent Albert Schweitzer comme membre.

Aujourd'hui les associations se présentant comme « ordre de Saint-Lazare » sont représentées par des antennes nationales dans l'Argentine, l'Australie, l'Autriche, l'Afrique du Sud, Belgique, la Brésil, la Croatie, la Grèce, la République Tchèque, la Danemark, l'Espagne, l'Estonie, la République française, l' Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Irlande du Nord, la Finlande, la France, la Hongkong, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie, l'Indonésie, la Japon, la Liechtenstein, la Luxembourg, la Malte, la Île de Man, le Hollande, la République de Macédoine, de Nouvelle-Zélande, le Norvège, la Pologne, la Portugal, la Roumanie, la Saint-Marin, la Serbie, la Slovaquie, l'Espagne, le Suède, la Thaïlande, la Confédération helvétique, aux États-Unis d'Amérique et États-Unis mexicains.

Les associations mènent des actions caritatives dans 43 pays. L’ensemble de ces actions vaut aux associations se présentant comme étant « l'ordre de Saint-Lazare » la reconnaissance officielle d’un certain nombre d’États: l’Autriche, l'Afrique du Sud, la Bolivie, le Canada, la Croatie, l'Espagne, la Hongrie, la Luxembourg, la Russie, la Suède et la Commission européenne.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Association se prétendant « ordre de Saint-Lazare » - Les Obédiences de Paris et Malte : http://www.st-lazarus.net/world/menu.htm
Compte rendu de la sécession des dissidents orléanistes : http://www.st-lazarus.net/pariso/toronto2004/facts_events_fr.htm

Association se prétendant « ordre de Saint-Lazare » - L'Obédience d'Orléans : http://www.oslj.org
Liste alphabétique des Chevaliers les ordres réunis de Saint Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel aux XVIIe et XVIIIe siècles: http://www.memodoc.com/slzindex.html
Ordre de Saint-Lazare - Commanderie de Provence et du Comté de Nice http://www.oslj-provence.org/

[modifier] Bibliographie

Paul Bertrand de la Grassiére, L’Ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem, Son histoire - son action, Paris, 1960
Guy Coutant, Les Chevaliers et Hospitaliers de Saint Lazare de Jérusalem de 1789 à 1930, Paris, 1984
Ygr H Stuart, The Insignia and Decorations of the Military and Hospitaller Order of Saint Lazarus of Jerusalem, Perthshire, 1986
Peter Bander van Duren, Orders of Knighthood and of Merit The Pontifical, Religious and Secularised Catholic-founded Orders and their relationship to the Apostolic See, 1995,
Félix Alberto Montilla Zavalía, Las Órdenes de Caballería y las Órdenes Honoríficas Católicas en la actualidad, Editorial Dunken, Buenos Aires, 2001,
Orden Militar y Hospitalaria de San Lázaro de Jérusalen Declarada de Utilidad Pública, Madrid, 1970(Déclaration d'utilité publique)
Gautier de Sibert, Histoire des Ordres royaux hospitaliers-militarires de Notre-Dame du Mont-Carmel et de St.-Lazare de Jérusalem, Paris, 1772, réédité 1983
F. Toussaint de Saint-Luc, Mémoires sur l'institution, progrès et privilèges de Notre_Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, Paris, 1666