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Milice française

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La Milice française fut une unité paramilitaire française, créée le 30 janvier 1943 par le gouvernement de Vichy pour lutter contre le « terrorisme » (c'est-à-dire contre la Résistance). Supplétifs de la Gestapo et des autres forces allemandes, les miliciens participèrent aussi à la traque des Juifs, des réfractaires au STO, et de tous les déviants dénoncés par le régime.

Ses chefs furent officiellement Pierre Laval, et surtout Joseph Darnand, son secrétaire national, fondateur du Service d'ordre légionnaire, première forme de la Milice française.

Organisation de type fasciste, elle se voulait un mouvement révolutionnaire, à la fois antirépublicain, anticommuniste et anticapitaliste. Elle semble avoir ambitionné de devenir l'équivalent d'un parti unique de l'Etat français. Sa montée en puissance marque en tout cas, selon Robert Paxton et Stanley Hoffmann, la fascisation finale du régime de Vichy.

Comme les Allemands, les miliciens usaient couramment de la délation, de la torture, des rafles, des exécutions sommaires et arbitraires, voire de massacres. Leur pratique systématique de la violence et leurs nombreuses exactions, tout comme leur collaborationisme jusqu'au boutiste, contribuèrent à les faire rester très minoritaires au sein d'une population qui les rejettait largement. La Milice n'eut jamais plus de 35.000 membres.

L'école de la Milice
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L'école de la Milice

Sommaire

[modifier] L'origine de la Milice

Joseph Darnand, patriote et combattant courageux de la première guerre mondiale de 1914-1918, puis activiste d'extrême-droite, avait pris la tête de la Légion française des combattants, dans les Alpes Maritimes.

Après l’ouverture de celle-ci aux jeunes partisans du régime qui n’avaient jamais combattu, il avait fondé en août 1941, dans son département, le Service d'ordre légionnaire.

[modifier] La Milice française, police supplétive de la Gestapo

Une affiche de recrutement de la Milice
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Une affiche de recrutement de la Milice
Fausse carte de la brigade spéciale des Milices révolutionnaires françaises établie pour le Résistant Serge Ravanel sous le pseudonyme de Charles Guillemot.
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Fausse carte de la brigade spéciale des Milices révolutionnaires françaises établie pour le Résistant Serge Ravanel sous le pseudonyme de Charles Guillemot.

Pierre Laval, en accord avec le maréchal Pétain, décida de créer, par la loi du 30 janvier 1943, la Milice française, qui absorba l'ancien Service d'ordre légionnaire. Il en devint le chef nominal, avec Joseph Darnand pour secrétaire adjoint qui en sera cependant le véritable chef opérationnel. Francis Bout de l'An dirigeait la propagande et l'information avec l'organe Combats. Noël de Tissot était chargé des relations entre le haut-commandement et les services.

Pétain et Laval ne démentiront jamais leur soutien public à la Milice et à ses actes. En novembre 1943, Laval rappelle encore qu'il « marche main dans la main avec Darnand » car selon lui, « la démocratie, c'est l'antichambre du bolchevisme ».

Le serment de la Milice mentionnait entre autres le combat contre la « lèpre juive ». Le mouvement se voulait à la fois antisémite, anticommuniste, anticapitaliste et révolutionnaire. Selon les historiens Henry Rousso ou Jean-Pierre Azéma, le projet de Darnand et de ses hommes était de faire de la Milice un succédané de parti unique, et à terme l'ossature d'un authentique régime totalitaire. La montée en force de Darnand dans le régime de Vichy, jusque là avant tout autoritaire et réactionnaire, marque une étape décisive dans la fascisation finale du régime, ainsi que dans sa sattelisation par les Allemands (Robert Paxton, Stanley Hoffmann).

En août 1943, Darnand fut nommé Sturmbannführer de la Waffen SS, et prêta serment de fidélité personnelle à Hitler, dans les locaux de l'ambassade d'Allemagne, rue de Lille. Les nazis furent cependant longtemps rétifs à armer des Français, fussent-ils leurs supplétifs de la Milice.

Le 30 décembre 1943, Joseph Darnand fut nommé Secrétaire d'État ; le 10 janvier 1944, il devint responsable du Maintien de l’Ordre ; Secrétaire d’État à l’Intérieur le 13 juin 1944.

En 1944, la Milice fut étendue au Nord de la France, et les hommes de mains des partis collaborationnistes y furent versés. Les effectifs de la Milice atteindront ainsi près de 30.000 hommes.

La Milice finit par se substituer aux forces de police et coopéra avec la Gestapo, notamment en contribuant activement à l'arrestation des Juifs. Elle disposait d'un service de sécurité dirigé de Marcel Gombert, assisté de Paul Fréchoux, Henri Millou et Joannès Tomasi.

La loi du 20 janvier 1944 autorisa la Milice à constituer des cours martiales sommaires : 3 juges, tous miliciens, siégeaient anonymement, et prononçaient en quelques minutes des condamnations à mort exécutables immédiatement. Elles se chargeront notamment de condamner à mort et de faire exécuter les révoltés de la prison centrale d'Eysses (avril 1944), à qui la vie sauve avait été promise par les miliciens en échange de leur reddition.

Furent aussi exécutés des hommes politiques hostiles à la Collaboration, comme Georges Mandel ou Maurice Sarraut. De même, le député Victor Basch (81 ans), président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), et sa femme, dont les exécutions furent dirigées par Paul Touvier, du 2ème service de la Milice (dont le chef était Jean Degans), rendu sur place.

En mars 1944, la Milice française participa à l'assaut contre le maquis des Glières (Savoie), entrepris par 3 bataillons de la Wehrmacht.

Destabilisés par leur impopularité auprès de la nette majorité des français, les miliciens redoublèrent d'extrêmisme. Les immeubles de la Milice, à commencer par son QG au Petit Casino de Vichy, devinrent des lieux de torture systématique. Les miliciens pratiquaient également la délation, contribuèrent à l'organisation des rafles, et se livrèrent parfois, même seuls, à d'authentiques massacres, ainsi à Saint-Amand-Montrond (11 juin 1944) où plus de 80 cadavres de civils seront retirés d'un puits après leur passage.

À la suite de l’exécution par la Résistance le 28 juin 1944 du Secrétaire d'État à l'Information Philippe Henriot, membre de la Milice, des miliciens sillonnèrent les rues de Châteauroux en voiture en tirant sur les passants qui s'y trouvaient. De nombreuses autres exactions furent perpétrées à cette occasion, la plus célèbre étant l'exécution de sept Juifs à Rillieux-la-Pape par Paul Touvier.

Manquant toujours d'hommes, Darnand ne disposa jamais de plus de 35.000 militants, dont beaucoup pas armés ou inactifs. Aussi la Milice se montra-t-elle peu regardante sur son recrutement : des jeunes gens qui cherchent à échapper au STO, mais aussi un gros nombre d'aventuriers, de repris de justice, de criminels de droit commun. Les exactions politiques des miliciens se doublent ainsi de nombreux vols, viols, cambriolages, rackets, extorsions de fonds, voies de faits sur la voie publique ou contre des fonctionnaires, qui achèvent de discréditer totalement la Milice dans la population.

L'historien J.F. Sweets montre dans une étude locale (Clermont-Ferrand à l'Heure allemande, Perrin, 1996) comment les hommes de Darnand restaient ultra-minoritaires (200 dans une agglomération de plus de 100.000 habitants) et profondément méprisés et haïs (un enfant de milicien était aussitôt mis en quarantaine par tous ses camarades d'école). Redoutant ces ultracollaborationnistes convaincus, la Résistance abattit dès le 24 avril 1943 un premier milicien, le chef local marseillais Paul de Gassowski, aussitôt prômu martyr icônique par la Milice.

Si des résistants ont ponctuellement exécuté des hommes de Darnand pendant les combats, et que quelques cas de tortures contre des miliciens capturés sont avérés, il n'y eut rien là de systématique de la part de la Résistance. On ne peut du reste dissocier ces faits de l'horreur de la répression allemande et milicienne en 1944, particulièrement brutale. D'autre part, comme le montre l'historien Olivier Wieviorka, la violence fut une valeur systématiquement proclamée, exaltée et assumée par Darnand et les siens, dans la logique des idéologies de type fasciste. Au contraire, elle fut toujours regardée avec suspicion par les résistants, même communistes, et ne constitua jamais, pour la partie d'entre eux ayant choisi la lutte armée, qu'un mal nécessaire et provisoire. C'est ainsi que le résistant Pierre Dunoyer de Segonzac, qui reconnut un jour de 1944 Darnand parmi les voyageurs en civil de son train, répugna à le dénoncer au maquis qui avait arrêté le train quelques minutes, et lui sauva de fait la vie.

Le 6 août 1944, Pétain finit par désavouer - dans une lettre qu'il ne rendit pas publique - les exactions des hommes de Darnand, trop tardivement pour que ce dernier en soit dupe. « Pendant quatre ans », répondra-t-il caustiquement, « j'ai eu le droit à tous vos encouragements parce que ce que nous faisions, c'était pour la France. Et aujourd'hui que les Américains sont aux portes de Paris, vous commencez à me dire que je vais être la tâche de l'Histoire de France. On aurait pu s'y prendre plus tôt! »

[modifier] La fin de la Milice

À la Libération, les miliciens prirent le chemin de l’Allemagne, où ils furent versés dans la 33e Division SS Charlemagne avec les survivants de la LVF et d'autres unités auxiliaires. Mais Joseph Darnand dut en abandonner le commandement à un officier supérieur allemand, et partit en Italie du Nord faire la chasse aux partisans.

Joseph Darnand, capturé par les partisans italiens, fut remis aux autorités françaises, puis condamné à mort à l’issue d’un procès.

[modifier] Sources et Bibliographie

  • Jean-Pierre Azéma, La Milice, in Vingtième Siècle, 2000
  • Jean-Pierre Azéma, De Munich à la Libération, Points-Seuil, 1978, rééd. 2002
  • Jean-Paul Cointet, La légion française des Combattants, Éditions Albin Michel, Paris, 1995.
  • Pierre Giolitto,Histoire de la Milice, Éditions Librairie Académique Perrin, Paris, 2002 ;
  • Jean Delperrié de Bayac, Histoire de la Milice (1918-1945), Éditions Fayard, Paris 1995
  • Henry Charbonneau, Les Mémoires de Porthos (2 tomes), Éditions du Trident, Paris 1979

[modifier] Voir aussi

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