Machiavélisme
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Le machiavélisme désigne dans le langage courant une conception de la politique pronant la conquête et la conservation du pouvoir par tous les moyens, y compris la manipulation .
A l'origine et dans un sens noble, le machiavélisme se rapporte aux concepts développés par Nicolas Machiavel dans ses divers ouvrages politiques. En ce sens, « le machiavélisme est l'effort pour percer à jour les hypocrisies de la comédie sociale, pour dégager les sentiments qui font véritablement mouvoir les hommes, pour saisir les conflits authentiques qui constituent la texture du devenir historique, pour donner une vision dépouillée de toute illusion de ce qu'est réellement la société »[1].
Pour désigner la machiavélisme sans le sens péjoratif qu'il a acquis, des auteurs préferent parfois utiliser le néologisme machiavélien.
[modifier] Définition de la philosophie
Le terme fait référence à une interprétation politicienne de l’œuvre de l'auteur Nicolas Machiavel, en particulier de son ouvrage Le Prince. L'objet de ce traité est d'exposer l'art et la manière de gouverner en jouant habilement des sentiments populaires au moyen d'une politique dénuée de scrupules. De son chef-d’œuvre pourraient être retenues ces citations : « Car la force est juste quand elle est nécessaire », et « Si tu peux tuer ton ennemi, fais-le, sinon fais-t’en un ami ». C'est ainsi que se résume couramment et à tort la philosophie politique de Machiavel.
Il convient cependant de ne pas trop trop noircir le tableau. La volonté de Machiavel, de par des calculs rusés, démagogiques et souvent perfides, est de préserver le peuple de soulèvements qui pourraient le conduire à la famine et à la répression armée. Jean-Jacques Rousseau, quant à lui, voit dans Le Prince une dénonciation en filigrane de la tyrannie : « En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples. Le Prince est le livre des républicains ». Cette interprétation n'est toutefois pas dominante chez les exégètes de Machiavel.
On peut ajouter que le Prince n'était pas au départ un livre destiné à être publié. À sa conception il s'agissait d'un présent de Machiavel à son Prince Laurent le Magnifique. Le but de l'ouvrage étant de faire profiter ce dernier de la connaissance que par une longue experience des terribles vicissitudes politiques de son âge, et par une continuelle lecture des histoires anciennes, Machiavel avait acquis.
Comme il l'ecrit deux mois avant sa mort, Machiavel aimait la liberté de sa patrie plus que de son âme. Ainsi, le but de son livre était bien de délivrer les peuples des tyrans et non de conduire ceux-ci au pouvoir. La mauvaise réputation de Machiavel, et ensuite du terme machiavelisme, n'est que la création de certains hommes qui trouvèrent intéret à discréditer son œuvre.
L'exemple le plus flagrant de cette réputation injustifiée est certainement le fait que Rome anathémisât Machiavel, alors même que c'est le pape Clément VII qui ordonna, peu après la mort de celui-ci, la publication de son œuvre. Comme le dit Napoléon, beaucoup de gens ont lu Machiavel, mais peu l'ont compris, les gens comme Voltaire qui ont beaucoup écrit contre Machiavel ne l'ont pas lu.
[modifier] Note
- ↑ Raymond Aron, in Les Etapes de la pensée sociologique