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Médecine en Grèce antique

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Achille pansant Patrocle, kylix à figures rouges du peintre de Sôsias, v. 500 av. J.-C., Staatliche Museen de Berlin
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Achille pansant Patrocle, kylix à figures rouges du peintre de Sôsias, v. 500 av. J.-C., Staatliche Museen de Berlin

Probablement inspirée par la médecine égyptienne, la médecine en Grèce antique est censée remonter à l'époque homérique. Elle ne prend toutefois son véritable essor qu'au Ve siècle av. J.-C. avec Hippocrate.

Sommaire

[modifier] Médecine et épopée

L'Iliade cite pour médecins les guerriers achéens Machaon et Podalire, deux fils d'Asclépios, dieu de la médecine, ainsi que le dieu Péan, médecin des dieux. Le premier est chargé notamment de soigner Ménélas (IV, 188-219), atteint d'une flèche : il commence par retirer la flèche, puis déshabille le malade, suce le sang de la plaie et applique des médicaments (φάρμακα / phármaka) sur lesquels nous n'avons pas de précision, si ce n'est qu'ils ont été offerts par le centaure Chiron à Asclépios, lequel les a transmis à Machaon. Péan soigne de même Hadès (V, 400-401), atteint d'une flèche lancée par Héraclès : il répand sur la plaie des médicaments (pharmaka) dont on précise cette fois qu'ils sont analgésiques (ὀδυνήφατα / odynếphata).

L'Odyssée connaît pour sa part des médecins de profession : le porcher Eumée cite le médecin (ἰατήρ / iatếr, littéralement « celui qui soigne ») comme faisant partie des « artisans qui rendent service à tous » (XVII, 383-385), à l'instar du couvreur ou de l'aède, mais aussi du devin. Ailleurs (IV, 231-232), le poète rend hommage à la science médecinale des Égyptiens, qu'il qualifie de « fils de Péan ».

[modifier] Médecine et religion

Asclépios appuyé sur son caducée, statue découverte à l'Asklépieion d'Épidaure, Musée national archéologique d'Athènes
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Asclépios appuyé sur son caducée, statue découverte à l'Asklépieion d'Épidaure, Musée national archéologique d'Athènes

Le titre de médecin ne faisant l'objet d'aucun contrôle, n'importe qui peut se faire passer pour tel. Il existe donc nombre de guérisseurs dont les remèdes reposent sur des pratiques magiques ou religieuses.

De manière générale, les cultes guérisseurs ont pour caractéristique d'être situés hors des villes : développés de manière tardive, ils s'implantent à la marge. Ainsi, Asclépios est d'abord vénéré à Trikka, en Thessalie, puis en pleine campagne près d'Épidaure. À Corinthe comme à Athènes, Délos ou Cos, le dieu s'installe à l'écart de l'agglomération. La visite au sanctuaire nécessite donc une excursion. Autre caractéristique, les sanctuaires sont souvent liés à une source ou une rivière dont les eaux possèdent des vertus bienfaisantes.

La plupart du temps, le dieu guérisseur agit par « incubation » : c'est le cas d'Asclépios à Épidaure ou Athènes, ou d'Amphiaraos à Oropos et Thèbes. Le rituel commence pour le malade par un bain de purification, suivi par un sacrifice relativement modeste et donc accessible à tous. Ensuite, le pélerin s'endort sous le portique sacré (ἅϐατον / ábaton). Les plus chanceux bénificient pendant leur sommeil d'une apparition du dieu ; en touchant la partie malade du corps, celui-ci la guérit. Le dieu peut également se contenter de dicter au patient une liste de médicaments que celui-ci s'empressera de se procurer une fois réveillé. Les stèles retrouvées à Épidaure, sortes d'ex-voto, montrent qu'Asclépios guérit toutes sortes de maladies : il traite les ulcères tout autant qu'il rend la vue aux aveugles. Le traitement n'est pas gratuit : ainsi, à Oropos, le malade doit jeter une pièce d'or ou d'argent dans la source sacrée[1].

Certaines des « ordonnances » dictées par le dieu ont été conservées et permettent de mieux comprendre les guérisons attestées par les ex-voto. D'abord, il faut souligner que le rituel mêle savamment suggestion et mise en scène. Ensuite, le dieu ordonne généralement des remèdes simples (cataplasmes, tisanes) et prodigue des conseils d'hygiène de vie : nécessité de faire de l'exercice (sport et promenade), régulation du régime alimentaire. Enfin, le volet religieux à proprement parler est généralement assorti d'une véritable cure thermale, comprenant bains et frictions[2].

Les troubles mentaux sont également guéris par des pratiques cathartiques. Ainsi, le chœur dans l’Hippolyte porte-couronne d'Euripide (v. 141-150) distingue trois types d'« égarement ». L'un est de type panique (associé à Pan), l'autre de type lunatique (associé à Hécate, déesse lunaire), le dernière enfin est associé à Cybèle et aux Corybantes. Hippocrate lui-même reprend ce type de considérations, avec un effort supplémentaire de typologie, dans Du mal sacré (I, 6, 360.13). La cure consiste généralement en une danse rituelle au son d'une musique dans le mode phrygien.

En l'espèce, ce n'est pas le rituel qui est adapté à la maladie mais l'inverse : si le malade réagit aux rituels de tel dieu, c'est bien que son mal était envoyé par ce dieu. En l'absence de réaction, on passe au dieu suivant. Aristophane, dans les Guêpes (v. 118-124), illustre bien l'indifférence des Grecs à la nature du traitement : l'important, c'est qu'il soit eficace. Ainsi, le jeune Bdélycléon essaie de traiter son père successivement par une cure hippocratique (bains et purge), un passage par les Corybantes (traitement par l'hypnose) puis par une nuit dans le sanctuaire d'Épidaure.

[modifier] Médecine scientifique

[modifier] L'apport hippocratique

Le développement scientifique de la médecine grecque est traditionnellement attribué à Hippocrate de Cos, médecin du Ve siècle av. J.-C. On lui rattache un ensemble de traités, le « Corpus hippocratique », bien que vraisemblablement il n'ait écrit aucun d'entre eux. Portant sur des sujets variés comme la gynécologie ou la chirurgie, ils s'étagent en effet de la fin du Ve siècle jusqu'à l'époque hellénistique : on estime généralement qu'il s'agit d'une bibliothèque d'école de médecine.

L'enseignement qui en ressort apporte trois innovations qui marqueront durablement la médecine occidentale. Premièrement, il écarte les considérations religieuses. Ainsi, l'auteur de Sur la maladie sacrée entreprend de montrer que l'épilepsie, appelée alors « maladie sacrée », n'est pas « plus divine ou plus sacrée que n'importe quelle autre maladie[3].  » Sa preuve est simple : la maladie ne s'en prend qu'aux « flegmatiques » (cf. ci-dessous la théorie des humeurs) ; or si la maladie était véritablement une visitation divine, tous devraient pouvoir en être atteints.

La médecine hippocratique est donc fondée sur l'observation et le raisonnement. Les Épidémiques comprennent ainsi des séries d'observations quotidiennes effectuées par le médecin sur son patient : il commence par décrire précisément les symptômes puis observe jour après jour l'état général (calme, agitation) en veille et pendant le sommeil. Son examen porte aussi sur l'état de la langue, l'urine et les selles. Un effort de rationnalisation est fait : on distingue fièvre tierce ou quarte suivant le rythme observé dans les poussées de fièvre.

Deuxièmement, l'enseignement hippocratique tente de se donner un cadre théorique. Le plus connu est la théorie des humeurs (bile jaune, bile noire ou atrabile, phlegme ou lymphe et sang), dont le déséquilibre cause maladie physique mais aussi trouble psychique. On sait que d'autres attribuent la cause des maladies aux déséquilibres entre le chaud et le froid, le sec et l'humide dans le corps. Cependant, d'autres auteurs comme ceux de Sur l'ancienne médecine ou Sur la nature de l'homme mettent en garde contre toute tentation de simplification excessive : pour eux, le médecin doit avant tout agir et réfléchir de manière empirique.

Outre la recherche des grandes causes des maladies, les médecins hippocratiques s'intéressent à des problèmes de nature plutôt théorique, comme la croissance biologique (comment l'alimentation aboutit-elle à une croissance du corps) et la reproduction (comment la semence peut-elle donner naissance à un être complet ?). Sur un plan plus pratique, ils étudient le fonctionnement du corps humain, faisant ainsi considérablement progresser l'anatomie. Pour ce faire, ils se fondent surtout sur des connaissances cliniques : ainsi, la connaissance des os et des tendons se fonde probablement sur l'étude des entorses et autres luxations. Les médecins recourent également, dès cette époque, à la dissection, mais la pratique reste très marginale.

Enfin, l'enseignement hippocratique repose sur une véritable déontologie médicale, dont le serment d'Hippocrate est le meilleur exemple et qui peut se résumer par l'adage latin primum non nocere (« avant tout, ne pas nuire »).

[modifier] La médecine hellénistique

(à compléter)

[modifier] Galien

(à compléter)

[modifier] Professions médicales

[modifier] Médecins

Médecin traitant un patient, aryballe à figures rouges du Peintre de la Clinique, v. 4!0-470 av. J.-C., musée du Louvre
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Médecin traitant un patient, aryballe à figures rouges du Peintre de la Clinique, v. 4!0-470 av. J.-C., musée du Louvre

Les traités qui composent le Corpus hippocratique ne sont pas toujours rédigés par ce que nous appelerions un médecin. Aristote (Politique, III, 11, 11) reconnaît ainsi trois catégories de personnes habilitées à parler de médecine : le praticien (δημιουργός / dêmiourgós), le professeur de médecine ou médecin savant (ἀρχιτεκτονικός / arkhitektonikós) et l'homme cultivé qui a étudié la médecine au cours de son cursus général. Les sophistes prétendent également pouvoir enseigner, entre autres disciplines, la médecine.

Cependant, une distinction se fait jour, dans le Corpus hippocratique lui-même, entre d'une part le médecin et le profane (Sur l'ancienne médecine), d'autre part le médecin et le charlatan (Sur la maladie sacrée). Nous avons connaissance d'une école spécialisée à Cnide et la famille des Asclépiades, à Cos, peut être considérée comme une école.

Si les médecins sont souvent des hommes libres, il arrive que des esclaves apprennent la médecine, soit au contact de leur maître, lui-même médecin, soit sur demande de leur maître qui souhaite bénéficier d'un médecin privé.

La formation des médecins se fait par apprentissage. Les disciples apprennent l'art du diagnostic et du prognostic auprès de leur maître, de même que les actes médicaux : saignées, lavements par clystères, pose de ventouses mais aussi actes chirurgicaux comme la trépanation.

Contrairement à l'Égypte, la Grèce ne connaît guère que le médecin généraliste. Ainsi, la chirurgie et la gynécologie ne sont pas des spécialités. On a cependant connaissance d'ophtalmologistes, soignant à bases de collyres, et de dentistes, capables de plomber les dents cariées. Il existe également des médecins militaires (Xénophon, Anabase, III, 4, 30) spécialisés dans le pansage des blessés et des médecins du sport.

[modifier] Médecins publics

Les médecins peuvent exercer à titre privé. Dans ce cas, ils sont généralement itinérants, ce qui leur pose problème pour faire reconnaître d'emblée leurs compétences dans leur ville d'arrivée. Il existe également être médecins publics, payés par la cité elle-même. Ainsi d'un médecin réputé du début du Ve siècle, Démokédès de Crotone (Hérodote, III, 129-133) : il fait carrière d'abord à Égine, puis à Athènes et Samos, avant d'être capturé par les Perses et d'entrer au service du roi Darius Ier. À Égine, il gagne un talent par an dès la seconde année, et à Athènes, cent mines. Une tablette de bronze de la même époque nous apprend également qu'un dénommé Onasilos et ses frères sont embauchés par Idalion, à Chypre, pour être médecins publics.

Dans la cité attique, la procédure nous est bien connue : il revient à l'Ecclésia d'examiner les titres de chaque candidat et de sélectionner le plus capable. Le médecin recruté se voit ensuite mettre à disposition un local servant aux consultations. Les médicaments prescrits sont remboursés par l'État grâce à un impôt spécial, le ἰατρικόν / iatrikón. De manière générale cependant, il s'agit moins de mettre en place un système de soins gratuits, à l'instar des Sécurités sociales modernes, que de disposer d'un médecin toujours à portée de main, dans des cités où l'état sanitaire est souvent précaire (cf. la « peste » d'Athènes de 430-429 av. J.-C.), l'activité sismique souvent présente et où les conflits armés sont fréquents.

Les inscriptions en l'honneur de médecins publics nous permettent de savoir quelles qualités on attendait d'un tel praticien. Ainsi, une stèle de Samos datée de 201-197 av. J.-C.[4] loue Diodoros, fils de Dioscouridès, pour s'être, lors d'un séisme, « également partagé entre tout le monde pour porter secours à tous » et « avoir placé le secours commun au-dessus de toute fatigue et de toute dépense. »

[modifier] Autres professions de santé

Les remèdes grecs étant élaborés à partir d'épices et de plantes, le pharmacien (φαρμακοπώλης / pharmakopốlês) occupe une place importante dans le système de soins, même s'il arrive que le médecin prépare ses propres remèdes. Le pharmacien prépare les médicaments prescrits par le médecin mais aussi des remèdes vendus directement. Ainsi, dans les Thesmophories (v. 504), Aristophane décrit le mari d'une femme sur le point d'accoucher courant « les boutiques en achetant des spécifiques pour hâter la délivrance. »

Une autre profession importante est celle de sage-femme. S'il existe quelques femmes médecins, les accoucheuses et infirmières sont bien plus nombreuses. Selon le Théétète (149a), Phénarètè, la mère de Socrate, est sage-femme, et Socrate reprend l'accouchement comme métaphore de son art, la maïeutique.

Enfin, il faut mentionner les pédotribes, responsable de l'enseignement sportif au sein du gymnase. Apprenant sur le tas le plus souvent, ils sont à la fois diététiciens, masseurs et kinésithérapeutes : ils doivent prendre en charge les entorses, luxations, tendinites et autres traumatismes courants dans la pratique sportive. Certains se convertissent à la médecine à proprement parler : ainsi d'Hérodicos de Sélymbria, mentionné à plusieurs reprises par Platon (par exemple République, III, 406 a–b ou encore Protagoras, 316 e).

[modifier] Notes

  1. Inscriptiones Græcæ, IV, 1, 2e édition, 121, 33-41. Cité par André et Baslez, Voyager dans l'Antiquité, Fayard, 1993, p. 268.
  2. Ibid., p. 267-281.
  3. Cité par Geoffrey E. R. LLoyd, Les débuts de la science grecque, de Thalès à Aristote, La Découverte, 1990 (1re édition 1974), ch. 5, p. 69.
  4. Samos, Inv. J 1 + J 278. Jean Pouilloux, Choix d'inscriptions grecques, Belles Lettres, 2003 (1re édition 1960), p. 64, no 14 = Christian Habicht, Athenische Mitteilungen, 72 (1957), p. 233, no 64.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Louis Bourgey, Observation et expérience chez les médecins de la collection hippocratique, Vrin, coll. « Bibliothèque d’Histoire de la Philosophie », Paris, 2005 (1re édition 1953) (ISBN 2-7116-0083-1) ;
  • (en) Louis Cohn-Haft, The Public Physicians of Ancient Greece, Northampton, Massachusets, 1956 ;
  • E. R. Dodds, Les Grecs et l'irrationnel, Flammarion, coll. « Champs », Paris, 1977 (1re édition 1959) (ISBN 2-08-081028-6) ;
  • Robert Flacelière, La Vie quotidienne en Grèce au temps de Périclès, Hachette, 1988 (1re édition 1959) (ISBN 2-01-005966-2) ;
  • (en) W. H. S. Jones, Philosophy and Medicine in Ancient Greece, Johns Hopkins Press, Baltimore, 1946 ;
  • Geoffrey E. R. Lloyd :
    • Les Débuts de la science grecque, de Thalès à Aristote, La Découverte, coll. « Textes à l'appui », 1999 (1re édition 1973) (ISBN 2-7071-1943-1),
    • La Science grecque après Aristote, La Découverte, coll. « Textes à l'appui », 1999 (1re édition 1974) (ISBN 2-7071-1951-2) ;
  • Jacques Jouanna, Hippocrate, Fayard, Paris, 1992 (ISBN 2213028613) ;
  • Jean Lombard, Aristote et la médecine, le fait et la cause, L'Harmattan, 2004 ;
  • (en) James Longrigg, Greek Rational Medicine: Philosophy and Medicine from Alcmæon to the Alexandrians, Routledge, 1993.

[modifier] Lien externe


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