Lazare Kaganovitch
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Lazare Moïsseïevitch Kaganovitch (Лазарь Моисеевич Каганович) né à Kabany le 22 novembre 1893 et mort le 25 juillet 1991) est un homme politique de l'Union soviétique, collaborateur de Joseph Staline.
Juif ukrainien d'origine, il adhéra au communisme et au POSDR (tendance bolchevik) dès 1911. Partisan de Staline, il devint membre du Comité Central en 1924, du Bureau Politique en 1930 et du Présidium en 1952. Il ne joua qu'un rôle effacé pendant la période révolutionnaire et la guerre civile. Néanmoins il participa aux côtés de Staline à l'élaboration de la politique des nationalités, notamment en Asie centrale. C'est lui qui est à l'origine de l'abandon de l'expression "Turkestan" alors utilisée pour désigner l'Asie centrale, estimant qu'elle manifestait «une aspiration grand-turque qui devrait être rayée au plus tôt de la terminologie soviétique ».
Pendant les années 1930, il se distingua par la modernisation de Moscou et en particulier par la construction de la première ligne du métro. Il participa avec zèle et sans état d'âme à la mise en œuvre des réformes économiques et sociales de Staline, avec la collectivisation de l'agriculture et l'industrialisation lourde rapide du pays, ainsi qu'aux purges politiques. Le 5 mars 1940, il fut l'un des responsables soviétiques qui contresignèrent l'ordre d'exécution de 25 700 polonais, dont 14 700 prisonniers de guerre (le Massacre de Katyń).
Bien que d'origine juive, Kaganovitch n'en était pas moins un stalinien intransigeant pur et dur y compris lorsque Staline lança de violentes campagnes antisémites. Il fut membre du Bureau Politique puis du Présidium jusqu'en 1957. Un de ses protégés était Khrouchtchev, qui se fit connaître comme député de Moscou dans les années 1930. En 1947, lorsque Khrouchtchev fut temporairement démis de la direction du parti en Ukraine (et nommé au poste moins important de chef du gouvernement de cette république soviétique), Kaganovitch le remplaça dans cette fonction.
Bien qu'il demeurât membre du Présidium après la mort de Staline en mars 1953, son influence réelle diminua rapidement. En 1957 avec son collègue de la tendance ultra-autoritaire Molotov, il fomenta une intrigue avortée (faction « anti-parti ») pour éliminer son ancien protégé Khrouchtchev qui était devenu entre-temps un détracteur de plus en plus virulent des méthodes staliniennes. Il s'ensuivit que Kaganovitch dut démissionner du Présidium et du Comité Central et en 1964 il fut même exclu du Parti Communiste de l'Union soviétique.
Il atteignit l'âge vénérable de 97 ans, étant mort en 1991, très peu de temps avant les évènements qui devaient aboutir à la chute finale de l'Union soviétique.
