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Histoire de l'histoire

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L'histoire de l'histoire a pour objet l'écriture de l'histoire. En France, la question est traitée par l'historiographie ; les Allemands nomment ce champ d'étude Geschichtswissenschaft ou Geschichtsschreibung. L'adjectif historiographique se rapporte quant à lui à la manière dont on écrit l'histoire.

Sommaire

[modifier] L'Antiquité : naissance de l'histoire critique

Les premiers chroniqueurs grecs, qui s'intéressaient surtout aux mythes de fondation (les logographes), pratiquaient déjà le récit des événements : leur narration pouvait s'appuyer sur l'écrit, comme chez Hécatée de Milet (deuxième moitié du VIe siècle av. J.-C.). Au Ve siècle avant l'ère chrétienne, Hérodote d'Halicarnasse se distingue d'eux par sa volonté de distinguer le vrai du faux : cette préoccupation est au cœur même des « enquêtes » ou « recherches » de ce dernier. En effet, à l'époque, l'histoire n'a pas le même sens qu'aujourd'hui: elle signifie "enquête".

Avec Thucydide, surtout, cette préoccupation se mue, moins d'une génération après, en esprit critique, fondé sur la confrontation de diverses sources, orales et écrites. Son Histoire de la guerre du Péloponnèse a pu être vue comme la première œuvre véritablement historique.

Polybe, peut-être en cherchant à écrire une œuvre de géographe, aborde quant à lui au IIe siècle avant l'ère chrétienne la question de la succession des régimes politiques pour expliquer comment son monde est entré dans l'orbite romaine (dans les Pragmateia, traduit par Histoires). Il est le premier à chercher des causes intrinsèques au déroulement de l'histoire plutôt que d'évoquer des principes externes.

[modifier] Le Moyen Âge : le temps des chroniqueurs et des hagiographes

L'histoire au Moyen Âge est principalement écrite par des hagiographes, des chroniqueurs, souvent membres du clergé épiscopal et proches du pouvoir, ou par des moines. Elle est constituée de généalogies, d'annales assez sèches (listes chronologiques d'événements concernant les règnes des souverains – annales royales – ou la succession des abbés – annales monastiques), de vies (biographies à caractère édifiant, comme celle des Saints mérovingiens ou, plus tard, des rois de France) et enfin d'Histoires qui racontent la naissance d'une nation chrétienne (d'une gentis), exaltent une dynastie ou, au contraire, fustigent les méchants dans une perspective chrétienne.

Cette histoire est religieuse, au sens premier, et inscrit les actions des Hommes dans le cadre des desseins de Dieu : ainsi, les Histoires ecclésiastiques comme celle de Bède le Vénérable (l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais au début du VIIIe siècle) participent surtout à la description de l'extension de l'Église catholique aux confins de la terre et vers la fin des temps, dans une perspective augustinienne.

Enfin, il faut attendre le XIVe siècle pour que les chroniqueurs s'intéressent au peuple, grand absent de la production de cette période, par exemple avec Froissart.

[modifier] De la Renaissance jusqu'au XXe siècle

Durant la Renaissance, l'humanisme gagne l'histoire en lui apportant, par le biais de la redécouverte de l'Antiquité classique, un goût renouvelé pour l'étude des textes anciens, grecs ou latins, mais aussi de nouveaux supports d'étude : ainsi se développe un intérêt pour les inscriptions (l'épigraphie), pour les monnaies antiques (la numismatique) ou pour les traités (la diplomatique). Ces « sciences » nouvelles de l'époque moderne contribuent à enrichir les méthodes des historiens : en 1681, Dom Mabillon indique quels sont les critères qui permettent de déterminer l'authenticité d'un acte dans le De Re diplomatica, notamment par la comparaison de sources différentes.

Cependant, les mouvements de réforme ramènent l'histoire dans le giron de l'Église, ou du moins la maintiennent dans l'idée que le déroulement des événements est dicté par une force supérieure, immanente ou non.

A l'epoque, l'histoire ne se différencie pas de la géographie, ni même des sciences naturelles. Cependant, elle se divise en deux parties : -l'histoire générale (l'histoire au sens actuel du terme), -et l'histoire naturelle (sciences naturelles et géographie). Ce sens large de l'histoire s'explique par l'étymologie du mot (voir Antiquité ci-dessus).

La question de l'unité du royaume que posent les guerres de religion en France, au XVIe siècle, donne lieu à des travaux d'historiens qui appartiennent au courant de « l'histoire parfaite » ; ce courant s'attache à montrer que l'unité politique et religieuse de la France moderne est inéluctable, parce que présente dès les origines gauloises (Étienne Pasquier, Recherches de la France). Le carcan de la Providence, chez Bossuet (Discours sur l’histoire universelle, 1681), tend quant à lui à dévaluer la signification de tout changement historique.

En parallèle et durant l'ensemble de la période moderne, l'histoire est un instrument du pouvoir : elle est mise au service des princes, de Machiavel jusqu'aux panégyristes de Louis XIV, parmi lesquels on compte Jean Racine.

Au XVIIIe siècle, enfin, a lieu un changement majeur : l'esprit des « Lumières » et sa philosophie d'une part, la découverte de l'altérité des autres cultures avec l'« exotisme » d'autre part, suscitent un nouvel essor de l'esprit critique. Celui-ci s'exerce principalement dans la remise en cause des préjugés culturels et de l'universalisme classique.

La tendance s'exprime chez Fénelon, qui s'intéresse aux mœurs du corps de la nation. Elle est également présente chez Voltaire dans son Histoire de l'empire de Russie sous Pierre le Grand ou encore dans Le Siècle de Louis XIV (1751). Enfin, un esprit similaire existe en Angleterre avec Edward Gibbon dans A History of the Decline and Fall of the Roman Empire, souvent abrégée en Decline and Fall (17761788). Mais ce dernier, qui fait de la précision un aspect majeur du travail de l'historien ([1]), indique aussi par son œuvre les limites de l'histoire de la fin du XVIIIe siècle : celle-ci, soumise à la morale, émet des jugements partisans alors que son objet reste limité.

[modifier] Le XIXe siècle : l'histoire, science érudite

Le XIXe siècle est une période riche en changements, à la fois dans la manière de concevoir et d'écrire l'histoire.

En France, celle-ci est désormais considérée comme une discipline intellectuelle à part entière, distincte des autres genres littéraires, dès le début du siècle, alors que les historiens se professionnalisent et que sont fondées les archives nationales françaises (1808). En 1821 est créée l'École nationale des Chartes, première grande institution pour l'enseignement de l'histoire.

En Allemagne, cette évolution s'était dessinée plus tôt et l'histoire était déjà présente dans les universités de la période moderne. L'institutionnalisation de la discipline y donne lieu à la mise en œuvre de vastes chantiers ayant pour but de réunir et de transcrire systématiquement les sources. Le plus connu d'entre eux est sans doute celui des Monumenta Germaniae Historica (M.G.H.), lancé en 1819.

L'histoire y gagne une dimension d'érudition, encore d'actualité. Par la suite, la discipline puise dans cette érudition et dans son nouveau cadre institutionnel sa prétention à rivaliser avec les sciences, surtout lorsque ces dernières connaissent leur grand essor à la fin du siècle.

Participant aux M.G.H. et à la réunion des inscriptions latines en un Corpus Inscriptionum Latinarum, l'historien allemand Theodor Mommsen, est celui qui contribue par excellence à donner à l'érudition des bases critiques, notamment dans sa Römische Geschichte (18541856).

En France, dès les années 1860, l'historien Fustel de Coulanges écrit « l’histoire n’est pas un art ; elle est une science pure, comme la physique ou la géologie ».

Pourtant, l'histoire demeure partie prenante des débats de son temps : elle est alors influencée par les grandes idéologies, comme le libéralisme avec Alexis de Tocqueville et François Guizot.

Elle est surtout influencée par le nationalisme, voire le racisme (le marxisme marque quant à lui l'histoire au début du XXe siècle) : avec la guerre de 1870, F. de Coulanges et T. Mommsen se déchirent, transposant dans le débat historique l'idéologie de leur nation.

Chaque historien tend alors à mettre en valeur les qualités (le « génie ») de son peuple dans ses écrits : la période est celle de la fondation des grandes « histoires nationales ».

En France, les historiens « romantiques » – parmi lesquels il faut citer Augustin Thierry (1795-1856) et Jules Michelet (17981874) – dressent une histoire où la qualité de la réflexion et l'exploitation critique des sources tranchent avec les productions précédentes. Mais l'histoire, si elle devient de plus en plus une science, n'en demeure pas moins un art, le style flamboyant de Michelet l'exalte au plus haut point.

Ces progrès méthodologiques ne les empêchent pas, pour autant, d'être partisans en voulant contribuer au triomphe des idées politiques de leur temps : A. Thierry exprime ainsi les motivations qui l'ont conduit à devenir historien : « En 1817, préoccupé d'un vif désir de contribuer pour ma part au triomphe des opinions constitutionnelles, je me mis à chercher dans les livres d'histoire des preuves et des arguments à l'appui de mes croyances politiques. […] Sans cesser de subordonner les faits à l'usage que j'en voulais faire, je les observais avec curiosité, même lorsqu'ils ne prouvaient rien pour la cause que j'espérais servir […] » (préface aux Lettres sur l'histoire de France).

J. Michelet, par sa lecture de la Révolution française (Histoire de la révolution française, 18471853), contribue également à la définition de la nation française contre la dictature des Bonaparte, puis contre le démembrement de la France après la défaite de Sedan, survenue peu avant sa mort.

Avec la IIIe République, enfin, c'est l'histoire enseignée qui devient un outil de propagande au service de la formation des citoyens. Cette exploitation est appelée à se poursuivre au XXe siècle.

Ernest Lavisse (1842-1922), par exemple, introduisait ainsi l'entreprise coloniale française en Algérie dans son Histoire de France, cours élémentaire (1913) : « En l’année 1830, le roi Charles X envoya des vaisseaux attaquer la ville d’Alger, parce que les Algériens faisaient beaucoup de tort à notre commerce en arrêtant et pillant nos navires. La ville fut prise. Ensuite il fallut conquérir l’Algérie ».

L'histoire est devenue une « science sociale » en ce qu'elle se présente comme une discipline scientifique ancrée dans la société.

[modifier] Le XXe siècle : de l'histoire « scientifique » à l'histoire « éclatée »

Au début du XXe siècle, l'histoire a acquis une dimension scientifique incontestée.

[modifier] L'histoire « positive » ou événementielle

Installée dans le monde de l'enseignement, érudite, la discipline est influencée par une version appauvrie du positivisme d'Auguste Comte. Prétendant à l'objectivité, l'histoire a resserré les limites de son objet : le fait ou l'événement isolé, replacé au centre du travail de l'historien, est alors considéré comme la seule référence répondant correctement à l'impératif d'objectivité.

Aussi, cette « histoire événementielle » se borne à établir des relations de causalité, substituant ainsi un discours qui se veut scientifique à la rhétorique.

Sa principale transformation vient alors d'apports extérieurs : le marxisme, d'abord, introduit l'économie dans les préoccupations de l'historien. Ensuite, les bouleversements politiques, techniques, économiques ou sociaux que connaît le monde, sans oublier les conflits mondiaux, viennent inexorablement perturber le champ de l'histoire.

C'est en se dégageant du positivisme qui l'a un temps marquée que la discipline se renouvelle réellement. De nouvelles sciences « auxiliaires » apparaissent ou se développent considérablement : l'archéologie, la démographie, la sociologie et l'anthropologie, dont le structuralisme l'influence.

[modifier] L'École des Annales

En France, naît au tournant des années 1930 un courant de pensée, appelé école des Annales parce qu'il s'était constitué autour d'une revue portant le nom d'Annales d’histoire économique et sociale, qui agrandit le champ de la discipline, sollicite les autres sciences, en particulier la sociologie, et plus généralement transforme l'histoire en éloignant son objet du cadre événementiel et en l'inscrivant dans la longue durée.

L'histoire des Annales est d'abord l'histoire économique et sociale : la revue périodique est fondée par Lucien Febvre et par Marc Bloch en 1928. Après la parenthèse tragique de la guerre, elle trouve en Fernand Braudel, désormais aux côtés de L. Febvre le continuateur de l'œuvre des années 30. Ce dernier, en effet, « introduit les sciences sociales en histoire » : il recourt pour la première fois à la géographie, à l'économie politique et à la sociologie ([2]) pour élaborer sa thèse de l'« économie-monde ».

Le rôle du témoignage historique change : il demeure au cœur des préoccupations de l'historien mais il n'est plus l'objet. Désormais, il est considéré comme un outil pour inventer l'histoire, outil qui peut être pris dans n'importe quel domaine de la Connaissance.

La vision du Moyen Âge, notamment, change complètement suite à une relecture critique des sources qui fait la part belle à ce qu'elles ne mentionnent pas (Georges Duby). Des excès, également, peuvent exister : tel est le cas du quantitivisme exclusif qui anime une démarche similaire, celle de la new economic history d'outre-Atlantique.

Privilégiant la « longue durée » au temps court de l'« histoire événementielle » dans le sillage des Annales, plusieurs historiens proposent jusqu'à aujourd'hui de repenser le champ de l'histoire dans le sillage de la revue : parmi eux, on peut citer Emmanuel Le Roy Ladurie ou Pierre Goubert.

[modifier] La « nouvelle histoire »

La dénomination, rendue populaire en 1973 à travers la publication par Pierre Nora et par Jacques Le Goff de Faire de l'Histoire, désigne le courant historiographique qui anime la troisième génération des Annales. La nouvelle histoire est avant tout l'«histoire des mentalités» : il s'agit d'établir une histoire sérielle des mentalités, c'est-à-dire des représentations collectives et des structures mentales des sociétés. Avec elle, le champ de l'histoire s'élargit encore et la discipline s'intéresse davantage aux phénomènes de longue durée.

[modifier] L'histoire « éclatée »

L'histoire est aujourd'hui plus que jamais auparavant plurielle, s'étant scindée en plusieurs branches ou spécialités ; elle est aussi « éclatée » en ce sens que certaines de ses branches ne communiquent pas entre elles, voire n'ont plus ni sujet ni objet commun.

Ainsi, l'histoire comprend aujourd'hui la microhistoire, qui s'intéresse à la spécificité des phénomènes sociaux, l'histoire du temps présent, créée il y a une vingtaine d'années et qui s'intéresse aux grandes ruptures de notre époque, et de nombreuses histoires transversales comme l'histoire des femmes et du genre, l'histoire de la sensibilité, ou encore l'histoire de l'entreprise. Depuis deux ou trois décennies, avec des décalages selon les périodes, l'histoire culturelle enregistre une nette montée en puissance.

Et encore, très récemment, de nouveaux outils influencent déjà, à leur tour, le débat historique : ce sont, pour ne citer qu'eux, la climatologie et la génétique.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Kula (Witold), Rozwazania o historii, Warszawa, 1958 (accessible en espagnol Reflexiones sobre la historia, Mexico, 1984, et en italien Riflessioni sulla storia, Venezia, 1990).
  • Braudel (Fernand), Ecrits sur l'histoire, Paris, Flammarion, 1969.
  • De Certeau (Michel), L'écriture de l'histoire, Paris, Gallimard, 1975.
  • Dosse (François), L'histoire en miettes. Des Annales à la nouvelle histoire, Paris, La Découverte, 1987.
  • Fontana (Josep), La historia despues del fin de la historia, Barcelona, 1992.
  • Dosse (François), L'histoire, Paris, Armand Colin, 2000.
  • Poirrier (Philippe), Aborder l'histoire, Paris, Seuil, 2000.
  • Poirrier (Philippe), Les enjeux de l'histoire culturelle, Paris, Seuil, 2004.
  • Koselleck (Reinhart), L'expérience de l'histoire, Paris, Gallimard/Le Seuil, 1997.
  • Guerreau (Alain), L'avenir d'un passé incertain, Paris, Le Seuil, 2001.
  • Hartog (François), Régimes d'historicité. Présentisme et expérience du temps, Paris, Le Seuil, 2003.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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