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Charles de Montalembert en 1831
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Charles de Montalembert en 1831

Charles Forbes René de Tryon, comte de Montalembert, né le 15 avril 1810 à Londres, décédé le 13 mars 1870 à Paris, était un journaliste, historien et homme politique français. Pair de France en 1831, parlementaire des assemblées constituante et législative de la Deuxième République après la révolution de 1848, membre du Corps législatif du Second Empire, il était favorable à une monarchie constitutionnelle et libérale.

L'un des principaux théoriciens et défenseurs en France du catholicisme libéral, le comte de Montalembert défendit la liberté de la presse et la liberté d'association, soutint constamment les droits des nationalités opprimées et fut l'un des auteurs de la loi de 1850 sur la liberté de l'enseignement.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse et formation

[modifier] Un aristocrate doué

La famille de Montalembert, originaire de l'Angoumois, pouvait faire remonter sa généalogie jusqu'au XIIIe siècle ; des chartes permettaient d'aller encore deux siècles plus haut. La tradition familiale était celle de la carrière des armes, dans laquelle s'étaient illustrés la plupart des ancêtres de Charles de Montalembert, notamment, au XVIIIe siècle, le marquis de Montalembert, général et ingénieur français, son grand-oncle.

Pendant la Révolution, le père de Charles de Montalembert, Marc René de Montalembert, s'exile en 1792 sous la Terreur, et combat aux côtés des royalistes émigrés dans l'armée de Condé, puis dans la cavalerie britannique. En 1808, il épouse Elise Rosée Forbes, fille de James Forbes, explorateur en Inde et en Afrique, savant et artiste, issu d'une vieille famille protestante écossaise. Le 15 avril 1810, leur fils aîné, Charles, naît à Londres. Jusqu'en 1819, il est élevé en Angleterre, à Stanmore par son grand-père maternel.

Après la chute de l'Empire, en 1814, le comte de Montalembert rentre en France aux côtés du roi Louis XVIII. En 1816, il est nommé ministre plénipotentiaire à Stuttgart, puis, à partir de 1820, siège à la Chambre des pairs, à Paris. Son fils poursuit ses études à Paris, d'abord au lycée Bourbon, puis, à partir de 1826, à l'institution Sainte-Barbe, rue des Postes (collège Rollin). Étudiant zélé et d'une grande précocité intellectuelle, marqué par l'exemple du système politique britannique, Charles de Montalembert développe alors des idées politiques libérales. Parallèlement, la conversion de sa mère au catholicisme en 1822 renforce sa foi religieuse.

Ses études ne l'empêchent pas de développer un cercle important de relations intellectuelles et mondaines : le jeune homme fréquente alors le salon de Madame de Davidoff, celui de Delphine Gay, assiste aux cours du philosophe Victor Cousin, avec qui il se lie d’amitié, de même qu’avec François Rio, professeur d'histoire à Louis-le-Grand. Mais ses amis les plus proches sont alors Léon Cornudet, futur conseiller d'État, et Gustave Lemarcis, qu'il a rencontré en septembre 1827 au château de la Roche-Guyon, où il séjournait chez l'abbé-duc de Rohan.

[modifier] Romantisme, libéralisme, catholicisme

Comme toute sa génération, Montalembert est influencé alors par les idées romantiques, rêve de sublime, de génie et de sacrifice. À l'âge de quinze ans, il prend la résolution solennelle de servir à la fois Dieu et la liberté de la France :

« En vivant pour notre patrie, nous aurons obéi à la voix de Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres ; et comment pourrions-nous mieux aimer nos concitoyens qu’en leur dévouant notre vie entière ? Nous aurons ainsi vécu pour ce qu’il y a de plus beau et de plus grand dans le monde, la religion et la liberté. » [1]

Après avoir obtenu son baccalauréat le 2 août 1828, ainsi qu'un prix de rhétorique au concours général, il part le 26 août rejoindre ses parents en Suède, à Stockholm, où, en 1827, Marc René de Montalembert avait été nommé ministre plénipotentiaire. Le jeune vicomte de Montalembert admire alors Stockholm et les institutions politiques suédoises, mais méprise le roi Charles XIV, en raison de ses origines roturières et impériales. Rebuté alors par la lecture de Kant, dont il traduit pour Cousin la Critique de la raison pratique, il découvre avec enthousiasme les œuvres des penseurs idéalistes et mystiques allemands, Schelling, Zimmer, Baader, qui l'amènent à renier peu à peu l'éclectisme de Victor Cousin.

De retour à Paris en 1829, il commence en même temps que ses études de droit sa carrière de journaliste, en écrivant des articles sur la Suède pour la Revue française, dirigée par Guizot, Broglie et Barante, et en collaborant au Correspondant, feuille hebdomadaire fondée en mars 1829 par Carné, Cazalès et Augustin de Meaux.

En matière littéraire, Montalembert est favorable à la jeune école romantique contre les « vieux classiques encroûtés »[2]. La comtesse de Montalembert, sa mère, reçoit fréquemment Lamartine, Martignac, Delphine Gay. Charles de Montalembert admire Vigny, Sainte-Beuve, et, par-dessus tout, Victor Hugo, dont il soutient ardemment Hernani, qu'il voit comme une manifestation de la liberté dans le théâtre. Il fréquente alors assidûment le poète, qui lui fait découvrir l'architecture religieuse du Moyen Âge à travers la préparation de Notre-Dame de Paris.

[modifier] L'engagement politique

[modifier] L'exemple irlandais

Le 25 juillet 1830, Charles de Montalembert part pour l'Angleterre. Il est à Londres pendant la révolution de Juillet. D'abord favorable à la chute de Charles X, coupable selon lui d'avoir violé la Charte, fondement des libertés garanties par la monarchie constitutionnelle, il réprouve ensuite les excès anti-religieux des libéraux.

Depuis l'Angleterre, il part pour l'Irlande. Il y rencontre Daniel O'Connell, le fondateur de l'Association catholique (Catholic Association), qui a obtenu en 1829 l'émancipation politique des catholiques d'Irlande et qui personnifie aux yeux de Montalembert la liberté et la foi triomphantes, ainsi qu'une victoire pacifique, fondée sur le droit et non sur la violence. Montalembert est alors séduit par l'Église catholique d'Irlande, « libre et pauvre comme à son berceau »[3], puisque le gouvernement n'y prend aucune part à la nomination des évêques, et qu'elle ne vit que des dons de ses fidèles.

En France, l'Église, dont la situation est réglée par le Concordat de 1801 et les articles organiques, est traditionnellement unie au gouvernement de la Restauration. Sous la monarchie de Juillet, elle est donc en butte à l'opposition libérale.

[modifier] L'Avenir et les débuts du catholicisme libéral

Article principal : L'Avenir

Montalembert attend avec impatience depuis son adolescence de s'engager pour défendre la liberté civile et la liberté de l'Église catholique. Longtemps, il se sent isolé dans cette voie. En désaccord avec les idées réactionnaires de la plupart des aristocrates catholiques qu'il fréquente, il déclare ainsi en 1827 que :

« Au nom d'une religion qui a introduit la vraie liberté dans le monde, on me prêche l'arbitraire et l'ancien régime. [...] Mais aujourd'hui je ne désespère pas de trouver des hommes qui comme vous et moi prennent pour mobile de leur conduite Dieu et la liberté. » [4]

La révolution de 1830, et sa rencontre avec Félicité de Lamennais, lui fournissent enfin l'occasion de s'engager pour défendre ses idées, et de développer dans le journal l'Avenir les thèses qui formeront la base du catholicisme libéral, mêlant la doctrine contre-révolutionnaire traditionnelle telle que l'avait développée Joseph de Maistre et la pensée libérale héritée de la Révolution française.

Félicité de Lamennais
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Félicité de Lamennais

Lancé en octobre 1830 par Lamennais, dans un contexte très anticlérical, le nouveau journal marie donc ultramontanisme (défense de la souveraineté absolue du pape en matière religieuse) et libéralisme (défense de la liberté de conscience, de la liberté d'expression), aspirations démocratiques et catholicisme. Son rédacteur en chef est Lamennais, secondé par les abbés Gerbet et Lacordaire, qui devient rapidement l'un des amis les plus proches de Montalembert. Principalement destiné au clergé, l'Avenir séduit plus largement une partie de la jeune génération romantique.

Le 7 décembre 1830, les rédacteurs de l'Avenir résument leurs revendications : ils demandent la liberté de conscience, la séparation de l'Église et de l'État, la liberté d'enseignement, la liberté de la presse, la liberté d'association, la décentralisation administrative et l'extension du principe électif.

Les contributions de Montalembert dans l'Avenir concernent principalement la liberté d'enseignement, et la défense des droits des peuples opprimés. Il soutient en effet l'émancipation des nationalités européennes, au nom du droit des personnes et des communautés à disposer d'elles-mêmes. Séduit par l’exemple des luttes d'Irlande, de Belgique, de Pologne, où l’Église catholique joue un rôle prépondérant dans le combat pour la liberté des nations, Montalembert rêve alors, à la suite de Lamennais, d’établir une souveraineté spirituelle du pape sur les peuples chrétiens d'Europe unis et libres.

Il soutient donc avec éloquence l'Irlande catholique de Daniel O'Connell, ainsi que la Belgique, soulevée le 15 août 1830 contre les Hollandais qui la gouvernaient depuis le Congrès de Vienne de 1815. Mais ses accents les plus dramatiques sont consacrés à la Pologne : écartelée au XVIIIe siècle, elle se révolte en novembre 1830. Le 2 décembre 1830, les Russes sont chassés de Varsovie. Montalembert songe même alors à partir combattre auprès de la « fière et généreuse Pologne, tant calomniée, tant opprimée, tant chérie de tous les cœurs libres et catholiques. »[5] L'Avenir appelle alors, sans succès, le gouvernement français à soutenir les Polonais insurgés. Finalement, l'insurrection polonaise est écrasée le 12 septembre 1831, et Montalembert écrit alors dans l'Avenir : « Catholiques ! la Pologne est vaincue. Agenouillons-nous près du cercueil de ce peuple trahi ; il a été grand et malheureux. »

Henri Lacordaire
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Henri Lacordaire

D'autre part, afin de défendre la liberté de l'enseignement, en-dehors du contrôle de l'Université, conformément à la Charte de 1830, les journalistes de l'Avenir fondent en décembre 1830 l'Agence générale pour la défense de la liberté religieuse, et ouvrent, le 9 mai 1831, une école libre, rue des Beaux-Arts, à Paris. Aux côtés de Lacordaire et de l'économiste Charles de Coux, Montalembert s'improvise alors maître d'école. Après un procès retentissant devant la Chambre des pairs, qui s'achève par la condamnation de cette initiative et la fermeture de l’école, l'Avenir est suspendu par ses fondateurs le 15 novembre 1831. En butte à l'opposition d'une majorité de l'épiscopat français, traditionnellement gallican et légitimiste, ils décident d'en appeler au jugement du pape Grégoire XVI.

[modifier] L'échec de l'Avenir et la rupture avec Lamennais

Le 30 décembre 1831, Lacordaire, Lamennais et Montalembert, les « pèlerins de la liberté », se rendent donc à Rome. D’abord confiants, il déchantent vite face à l'accueil réservé qui leur est accordé. Le 15 août 1832, le pape, sans les nommer, condamne leurs idées libérales par l'encyclique Mirari Vos.

Montalembert se lie à la même époque avec l'abbé Félix Dupanloup, qu’il ne parvient cependant pas à convaincre de collaborer à l'Avenir, mais qui devient son confesseur. En janvier 1831, il commence également à fréquenter le salon de Madame Swetchine.

Sainte Élisabeth de Hongrie
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Sainte Élisabeth de Hongrie

En 1835, Montalembert écrit une Histoire de sainte Élisabeth, duchesse de Thuringe au XIIIe siècle. Dans ce livre, empreint de merveilleux et d’une vision romantique et idéalisée du Moyen Âge, il renouvelle le genre de l’hagiographie, en insistant sur les sentiments de la sainte, et notamment, sur l’amour qui unit Élisabeth à son époux, le landgrave Louis. Le livre est un important succès de librairie tout au long du XIXe siècle.

Après la publication de l'Histoire de sainte Elisabeth, alors que, séduit par la vie monastique à l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes, encouragé en ce sens par Lacordaire et Guéranger, Montalembert hésite à choisir cette voie, il rencontre Marie-Anne de Mérode. Fille du comte Félix de Mérode, héros de l’indépendance de la Belgique en 1830 et conseiller du roi Léopold, et de Rosalie de Grammont, dont le père, le marquis de Grammont, était l’un des principaux actionnaires de l'Avenir, sœur de Werner et Xavier de Mérode, Anna de Mérode est âgée de 18 ans en 1836. Les deux époux sont unis le 16 août 1836 à Trélon, château de la famille de Mérode en Hainaut français, près d’Avesnes, lors d’une cérémonie présidée par l’abbé Gerbet. Suit un voyage de noces en Allemagne et en Italie. Reçus par Manzoni à Milan, les jeunes époux partent ensuite pour Rome. Montalembert, plusieurs fois reçu en audience par le pape Grégoire XVI, proteste alors devant lui de sa fidélité à son égard, achève de renier Lamennais et ses Affaires de Rome, critique l'archevêque de Paris, Monseigneur de Quélen et les gallicans français, et plaide les causes de Gerbet et de Lacordaire.

[modifier] Carrière parlementaire

Félix de Mérode
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Félix de Mérode

En 1837, Montalembert commence véritablement sa carrière parlementaire. Même s'il n'apprécie pas la Monarchie de Juillet, qu'il considère comme un régime bourgeois, dominé par la domination individualiste des intérêts matériels, au détriment de la cohésion sociale et de l’union nationale, il décide de la soutenir, à travers le travail législatif mené à la Chambre des pairs. Souvent isolé, il y prend à de nombreuses reprises la parole, à propos de thèmes variés. Il y défend inlassablement deux thèmes principaux : la défense du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et celle des libertés religieuses, à travers le rétablissement officiel des congrégations religieuses et la liberté d'enseignement.

Ainsi, il soutient en Espagne les partisans de la reine Isabelle, favorables à une monarchie constitutionnelle, et défend avec constance la cause de la Pologne. Il lutte surtout pour la liberté de la Belgique, dont il avait salué l’affranchissement en 1830 : en 1838, lors de la crise diplomatique du Luxembourg et du Limbourg, il tente aux côtés de son beau-père, Félix de Mérode, mais sans succès, de convaincre le roi Louis-Philippe et son ministre, Mathieu Molé, de défendre les prétentions territoriales belges du roi Léopold contre le roi de Hollande.

[modifier] La constitution du « Parti catholique »

L'essentiel de l'action de Montalembert pendant les années 1837-1850 vise à la constitution d’un « parti catholique » unifié, fédérant l’action des catholiques français autour de la défense des intérêts de l'Église et la liberté d'enseignement, en s’assurant de l’appui des évêques, qui avait cruellement manqué aux hommes de l'Avenir.

L’action à mener est immense, à la mesure de la division des catholiques français : les uns sont fidèles au régime déchu en 1830, au gallicanisme, et considèrent le roi Louis-Philippe comme un usurpateur. À leur tête se trouve Monseigneur de Quélen, l'archevêque de Paris, soutenu par l'abbé Dupanloup. L'autre fraction, soutenue par le pape Grégoire XVI, rassemble une partie de la jeune génération catholique, sous la direction de Lacordaire, Ozanam, et Montalembert. Ultramontains et libéraux, ils entreprennent alors, chacun à leur manière, de réconcilier la religion catholique et la société française post-révolutionnaire, en détachant le catholicisme français des traditions légitimistes et gallicanes : tandis que Frédéric Ozanam se tourne vers l’action charitable, rapprochant les classes populaires de l’Église catholique, que Lacordaire prêche la liberté à Notre-Dame de Paris, Montalembert défend les libertés religieuses à travers son action politique.

À cette fin, il rachète en 1836 le journal l'Univers, fondé par l'abbé Migne, pour en faire un organe de combat au service des libertés de l'Église.

Il cherche ensuite à faire remplacer l’ancienne génération d’évêques légitimistes par des hommes indépendants du pouvoir royal et favorables aux idées libérales, et appuie auprès du roi plusieurs nominations importantes : celles de Bonald à Lyon, de Sibour à Digne, de Denys Affre à Paris, de Thomas Gousset à Reims, et de Doney à Montauban.

Montalembert soutient aussi la restauration des ordres religieux, supprimés en France par la Révolution française, qu’il s’agisse des bénédictins, reconstitués par Prosper Guéranger, ou des dominicains, restaurés par son ami Henri Lacordaire: Montalembert diffuse en France le Mémoire sur le rétablissement des Frères Prêcheurs, et cherche des fonds et des établissements pour les dominicains français.

[modifier] La liberté d'enseignement

[modifier] Montalembert et le Second Empire

[modifier] L'échec du ralliement à l'Empire

Le 10 mars 1850, des élections législatives partielles donnent une majorité aux socialistes à Paris. Les chefs de la droite, ou « Burgraves », Adolphe Thiers, Mathieu Molé, Pierre-Antoine Berryer, Changarnier, Montalembert, par crainte d'une victoire des socialistes aux élections de 1852, entreprennent, avec l'aval du président, une réforme de la loi électorale de la Constitution de 1848, imposant à tout électeur un domicile continu depuis trois ans, afin d'éliminer l'électorat ouvrier. Montalembert défend la loi, votée le 31 mai 1850, à l'Assemblée : « Nous voulons la guerre légale au socialisme, afin d'éviter la guerre civile. »

En 1851, l'Église est majoritairement favorable au prétendant légitimiste, le comte de Chambord. Il est soutenu par Monseigneur de Salinis, Pie, Dupanloup, Parisis. Louis Veuillot, après avoir été républicain, passe aussi au légitimisme. Montalembert, hostile à une restauration prématurée et impopulaire, soutient fermement le président, et cherche à obtenir une révision constitutionnelle pour éviter le coup d'État.

Après le coup d'État du 2 décembre 1851, Montalembert décide de cautionner le fait accompli, par crainte de la révolution, et dans l'espoir d'obtenir de Louis-Napoléon des lois favorables aux catholiques (liberté d'association, abrogation des articles organiques de 1802). Aux côtés de Louis Veuillot, il appelle donc dans l'Univers à voter pour le coup d'État : « Je suis pour l'autorité contre la révolte, pour la conservation contre la destruction, pour la société contre le socialisme... » [6]

[modifier] Échec et division du « Parti catholique »

Sa rupture avec le Second Empire est entérinée le 20 octobre 1852 par la publication d'un ouvrage, Les Intérêts catholiques au XIXe siècle, dans lequel Montalembert fait l'éloge du gouvernement représentatif. Consterné par le ralliement de nombreux évêques légitimistes, comme Donnet, Salinis ou Parisis, au césarisme de Napoléon III, Montalembert y demande aux catholiques de ne pas associer la cause de l'Église et celle de l'absolutisme monarchique. L'ouvrage réconcilie Montalembert et les libéraux, comme Lacordaire et Foisset, mais le brouille définitivement avec Veuillot, Guéranger et le nouveau parti clérical, ultramontain et absolutiste.

Élu à Besançon pour le Corps législatif , il tente jusqu'en 1857, sans succès, de s'opposer à la politique autoritaire de l'empereur.

Opposition de la Civilta cattolica, organe des jésuites de Rome.

Veuillot traite le livre de « Marseillaise parlementaire ». Dépit. 17 et 18 novembre 1852 : De la liberté sous l’absolutisme. Eloge de la monarchie absolue

L’Univers. Opposé à la révolution et au parlementarisme. Attaque Montalembert et les libéraux (Augustin Cochin, Armand de Melun…)

Opposés à l’Univers : Melun, Falloux, Vatimesnil, Foisset, Lenormant, Lacordaire, Dupanloup, Guibert, Rivet (Dijon), Sibour…

Guibert dénonce l’Univers au cardinal Antonelli. Sibour : Scission du parti ultramontain

Il décide de relancer le Correspondant, revue fondée en 1828. Avec Albert de Broglie (orléaniste), Alfred de Falloux (légitimiste), Mgr Dupanloup, Théophile Foisset, Augustin Cochin, Lacordaire. En ces « temps de bassesse », « le Correspondant n’est pas destiné à vaincre, mais à s'honorer et à honorer l'Église de son honneur » (Lettre d'Henri Lacordaire à Charles de Montalembert, 6 décembre 1855).

Comité de rédaction : Montalembert, Falloux, Broglie, Lenormant, Foisset, Cochin.

Constat : l’Eglise perdla sympathie qu’elle s’était acquise en 1848. Opinion se retourne. Crainte de conséquences néfastes (réveil anticlérical). Eglise présentée comme l’adversaire de la raison, de la société moderne, de la liberté de conscience, des libertés politiques. La revue entreprend de réconcilier l’Eglise et la société moderne, dont les principes constitutifs (égalité civile) sont conformes à la religion. Liberté religieuse doit être admise, au moins à titre « temporaire », pas comme un absolu. Indépendance du pouvoir politique. Collaboration de Villemain, Saint-Marc-Girardin, Barante, vicomte de Meaux.

600 abonnés en 1855. 3000 L’Univers mène la lutte contre la revue mensuelle. Attaques de Cochin et Falloux contre Veuillot. Félix de Mérode soutient Montalembert auprès du pape. Le pape reste silencieux.

Le 9 janvier 1851, Charles de Montalembert est élu à l'Académie française. Il est reçu par Guizot le 5 février 1852. Avec les opposants au Second Empire, il soutient par la suite les candidatures de Dupanloup en 1854, de Berryer en 1855, de Falloux en 1856, de Lacordaire en 1860.

[modifier] Contre l'absolutisme pontifical

Congrès de Malines et Concile du Vatican

En 1848 il vit la chute de Louis-Philippe auquel il avait toujours été hostile. Il eut un siège à la Chambre des députés puis au Corps Législatif jusqu'en 1857, mais fut alors obligé de se retirer dans la vie privée, toujours reconnu comme un adversaire redoutable de l'Empire. Ses idées libérales lui avaient valu quelques ennemis irréconciliables parmi les ultramontains. Louis Veuillot, dans son journal, L'Univers, s'opposait à lui. Montalembert répondit en ressuscitant une revue dont il avait quelque temps arrêté la publication, le Correspondant (1855), dans laquelle il combattait les partisans fanatiques du pape Pie IX et les libéraux plus ou moins libres-penseurs de la Revue des deux Mondes.

Il prit un grand intérêt aux débuts de l'Empire libéral, en même temps qu'il essayait de parer le coup que les ultramontains voulaient porter aux idées libérales par la proclamation au Concile du Vatican du dogme de l'infaillibilité pontificale. Mais encore une fois il refusa de se séparer du pape et il cessa ses rapports avec le père Hyacinthe Loyson comme il l'avait fait avec Lamennais ; il mourut avant la proclamation du nouveau dogme mais on peut croire qu'au bout du compte il se serait soumis. Cependant il était brisé, obligé de se battre continuellement contre des personnes appartenant à sa propre religion et il mourut prématurément.

[modifier] Œuvre de Montalembert

Montalembert n'était pas seulement un orateur éloquent, il écrivait dans un style imagé, vif et recherché. Il se passionnait pour le Moyen Âge, mais son enthousiasme se mêlait étroitement à sa foi. Son premier travail historique, La Vie de sainte Élisabeth de Hongrie (1836) est moins une histoire qu'un manifeste religieux, et il a fait beaucoup pour rendre sa dignité à l'hagiographie. Le succès en a été vif ; mais Montalembert a dû tout de même attendre la chute de la Monarchie de Juillet pour entrer à l'Académie française le 9 janvier 1851, où il succédait à François-Xavier-Joseph Droz.

Château de Montalembert
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Château de Montalembert

À partir de cette époque il consacra beaucoup de son temps à un grand travail sur le monachisme en Occident. Il fut d'abord attiré par le personnage de saint Bernard et lui consacra un volume ; par la suite, cependant il abandonna ce travail sur le conseil de son ami Dupanloup et l'édition entière fut détruite. Il élargit alors son plan original et publia les premiers volumes de ses Moines d'occident (1860), œuvre admirablement écrite et qui fut reçue avec beaucoup d'admiration dans ces cercles où la langue était plus appréciée que l'étude elle-même. Le travail, inachevé à la mort de l'auteur, fut complété par la suite à l'aide de quelques longs fragments retrouvés parmi ses papiers (vols. VI et VII, 1877).

Montalembert avait épousé Anne de Mérode, fille du comte Félix de Mérode, un proche du roi Léopold de Belgique, et sœur de Xavier de Mérode, l'un des ministres de Pie IX. Sa fille, Élisabeth de Montalembert, épousa le vicomte de Meaux, un homme d'État catholique et écrivain distingué.

Le comte de Montalembert possédait un château dans la commune d'Annappes, qui aujourd'hui est un quartier de Villeneuve d'Ascq.

[modifier] Notes

  1. Lettres, p. 91, cité par Lecanuet, op. cit., t. I, p. 35.
  2. lettre de Charles de Montalembert à Gustave Lemarcis, 26-27 février 1830, citée par Lecanuet, op. cit., p. 88.
  3. L'Avenir, janvier 1831.
  4. Lettre de Charles de Montalembert à Rio, 7 septembre 1827, citée par Lecanuet, op. cit., t.I, p. 38
  5. L'Avenir, 12 décembre 1830.
  6. L'Univers, 12 décembre 1851.

[modifier] Citations

  • « Les longs souvenirs font les grands peuples. La mémoire du passé ne devient importune que lorsque la conscience du présent est honteuse. »
  • « Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s'occupe de vous tout de même. »
  • « Les longs souvenirs font les grands peuples. »
  • « On n'est jamais aussi vainqueur ni aussi vaincu qu'on se l'imagine. »

[modifier] Œuvres

  • Défense de l'école libre devant la Chambre des Pairs, 1831
  • Histoire de sainte Élisabeth, reine de Hongrie, 1836
  • Monuments de l'histoire de sainte Élisabeth, 1838
  • Du vandalisme et du catholicisme dans l'art, 1839
  • Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d'enseignement, 1843
  • Trois discours sur la liberté de l'Église. Saint Anselme, 1844
  • Quelques conseils aux catholiques, 1849
  • Des intérêts catholiques au XIXe siècle, 1852
  • De l'avenir politique de l'Angleterre, 1855
  • Un débat sur l'Inde au Parlement anglais, 1858
  • Pie IX et lord Palmeston, 1859
  • Discours, 3 vol., 1860
  • Les moines d'Occident, depuis saint Benoît jusqu'à saint Bernard, 7 vol., 1860
  • Pie IX et la France, 1860
  • Lettre à M. le comte de Cavour, 1860
  • Une nation en deuil, la Pologne en 1861, 1861
  • Le père Lacordaire, 1862
  • L'Église libre dans l'État libre. L'insurrection polonaise, 1863
  • Le Pape et la Pologne, 1864
  • Le général Lamoricière. La victoire du Nord aux États-Unis, 1865
  • L'Espagne et la Liberté, 1870
  • Lettres à un ami de collège, publiées par M. Cornudet, 1872

[modifier] Textes en ligne

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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