Charles Ier de Flandre
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous avez de 
- Pour les articles homonymes, voir Saint-Charles.
| Charles Ier de Flandre vers 1083 - 1127 |
|||
| Prédécesseur: Baudouin VII |
Comte de Flandre 1119 - 1127 |
Successeur: Guillaume Cliton |
|
| Grand-Père | Robert Ier de Flandre | ||
| Grand-Mère | Gertrude de Saxe | ||
| Père | Knut IV de Danemark | ||
| Mère | Adèle de Flandre | ||
| Épouse | Marguerite de Clermont | ||
Charles Ier de Flandre, dit Charles le Bon né Charles de Danemark (vers 1083 - 2 mars 1127). Fils du roi du Danemark Knut IV et d'Adèle de Flandre. Petit-fils du comte Robert Ier de Flandre et de Gertrude de Saxe, neveu du comte Robert II et cousin germain du comte Baudouin VII. Comte de Flandre de 1119 à 1127. On le fête le 2 mars comme saint.
[modifier] Le cours de sa vie
Knut IV de Danemark ayant été assassiné en 1086, Adèle se réfugia en Flandre, prenant le très jeune Charles avec elle. Charles grandit à la cour de son grand-père Robert Ier et de son oncle Robert II. En 1092 Adèle le quitta pour se marier avec Roger Borsa, duc des Pouilles dans le sud de l'Italie.
Charles partit à la croisade en 1096 avec son oncle, qui mourut en 1111. Il devint un proche conseiller du nouveau comte Baudouin VII (qui était de plusieurs années plus jeune). En 1118 Charles épousa l'héritière du comte d'Amiens, Marguerite de Clermont.
En 1119 il fut reconnu par les États convoqués à Rouliers comme successeur de Baudouin VII agonisant. Il devint effectivement comte le 19 juin. Sa prise de couronne fut néanmoins vivement contestée. La comtesse douairière Clémence de Bourgogne s’avéra son opposante la plus acharnée : elle favorisait son propre candidat, Guillaume d'Ypres. Charles vainquit un à un tous ses rivaux, et Clémence dut renoncer à une partie de son douaire ; Guillaume, fait prisonnier, fut amadoué par quelques seigneuries et une somme d’argent ; Baudoin III de Hainaut, allié à Thomas de Coucy, fut vaincu en bataille rangée ; le comte Gauthier d’Hesdin fut chassé et privé de ses états ; Hugues Champ d’Avoine vit les forteresses de son comté de St-Pol rasées ; le comte de Boulogne Eustache III dut finalement se tenir coi.
Après ces débuts guerriers, Charles de Danemark gagna rapidement une réputation de grande vertu et de générosité envers les pauvres, ce qui lui valut son surnom de “bon”. Sa bonté s’exerçait sans affectation ; il était bon sans être faible, et était naturellement fort pieux, même s’il était clairement conscient du rôle et de la place de chacun, fût-ce un religieux. On raconte que l’abbé de St-Bertin, ayant une plainte à formuler à propos d’une terre dont l’abbaye avait hérité par donation, s’étant présenté au comte le jour de l’Epiphanie, ce dernier lui fit reproche de n’être pas présent en son abbaye pour y célébrer et y chanter la messe, alors qu'un messager aurait suffi pour transmettre la plainte. Charles rendit toutefois justice en sa faveur. Sa réputation était telle que le siège impérial et le trône de Jérusalem lui furent tour à tour proposés. Mais il déclina ces deux offres, arguant qu’il préférait se consacrer au bonheur de ses sujets flamands.
Il s'unit au roi de France, Louis VI le Gros, pour repousser l'empereur Henri V du Saint-Empire (1123).
L’hiver 1126 - 1127 fut particulièrement terrible en Flandre : tous les blés de la contrée gelèrent. Charles prit pendant cette période de famine des mesures de salut public qui se révélèrent efficaces : il empêcha que le grain fût vendu à des prix excessifs; ordonna que la moitié des semis à planter fussent des semis de pois et de fèves, qui arrivent à maturité plus rapidement que les blés; visita les greniers des riches et organisa la distribution de leurs grains en les vendant à coût modéré, faisant reverser le bénéfice à leurs propriétaires légitimes ; distribua pain et argent, et interdit la fabrication de la bière. Mais le 2 mars 1127, Charles fut brutalement assassiné dans l’église St-Donatien de Bruges pendant la messe du mercredi des Cendres.
Ses meurtriers, des marchands de la lignée du chancelier Bertholf, son neveu Burchard en tête, avaient été mécontentés à plusieurs reprises par la justice du comte, rendue en leur défaveur. Ils furent impitoyablement pourchassés et exécutés. Les chroniqueurs virent dans cet assassinat la punition de la branche cadette de Flandre qui avait évincé la branche aînée plus d’un demi-siècle auparavant. Le corps de géant du comte (il mesurait, dit-on, neuf pieds de haut, une exagération typique de l'époque, qui équivaudrait à environ 2,75 mètres) fut inhumé dans la sacristie de St-Donat, puis transféré bien plus tard, le 26 novembre 1606 par l’évêque de Bruges Philippe de Rodoan dans la partie supérieure de l’église. Une messe est dite depuis cette date tous les ans en son honneur.
Très populaire, Charles a été très vite considéré comme un martyr et un saint. Il fut béatifié en 1883 par le pape Léon XIII.
Charles n'ayant pas de postérité connue de son union avec Marguerite de Clermont, c'est son deuxième cousin Guillaume de Normandie dit Guillaume Cliton qui devint brièvement comte, rapidement suivi de Thierry d'Alsace dit Thierry III de Lorraine.
