Équation de Pell
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[modifier] Définition générale
Une équation de Pell est toute équation diophantienne de la forme
où n est un entier positif différent d'un carré parfait. En l'appelant « diophantienne », nous disons réellement ce que nous avons l'intention de faire avec l'équation plutôt que d'en décrire une propriété intrinsèque : nous avons l'intention de chercher les solutions où x et y sont entiers. Dans le cas , une infinité de telles solutions de cette équation existent. Celles-ci produisent de bonnes approximations rationnelles de la racine carrée du nombre naturel n. Si a toujours une solution particulière, ceci n'est pas le cas de , par exemple l'équation , n'admet aucune solution entière.
Le nom de cette équation provient du mathématicien suisse Leonhard Euler qui attribua son étude de façon erronée à John Pell.
Par exemple, considérons la racine carrée de deux . Elle est souvent approchée par 1,414..., que certains peuvent incorrectement interpréter comme 1,41414141414..., ou 140/99. De la même manière, l'inverse de la racine carrée de deux à trois décimales est 0,707, qui suggère 0,70707070..., ou 70/99. Si 70/99 approche l'inverse de la racine carrée de deux, il découle que 99/70 approche la racine carrée de deux. Ainsi, la racine carrée de deux est comprise entre 140/99 et 99/70. La moyenne arithmétique de ces deux rationnels est 19601/13860. Ce nombre élevé au carré est 384199201/192099600. On voit que 2 fois le dénominateur 192099600 est 384199200, qui diffère du numérateur de seulement 1. p = 19601 et q = 13860 satisfont l'équation diophantienne . Toute fraction de nombres naturels p et q qui satisfait cette équation sera une bonne approximation raisonnable pour la racine carrée de deux.
Plus généralement, si n est un nombre naturel donné, alors toute fraction de nombres naturels p et q qui satisfait à l'équation de Pell
est une bonne approximation pour la racine carrée de n. Plus les nombres p et q sont grands, meilleure est l'approximation.
On peut voir que si (a, b) et (c, d) satisfont une équation de Pell du type , alors il vient
et
- .
Le mathématicien français Pierre de Fermat à démontré que p et q peuvent toujours être trouvés pour satisfaire une équation de Pell pour tout nombre naturel n qui n'est pas un carré parfait. Avec un ordinateur capable de calculer les grands nombres, il est facile ainsi de converger rapidement vers n'importe quelle racine carrée (donc irrationnelle) de n. Comme bonus, une équation de Pell peut toujours être résolue en un nombre fini d'étapes en calculant la représentation en fraction continuée de la racine carrée de n.
[modifier] Équation de Pell et entier algébrique
Si (a, b) satisfait une équation de Pell du type x2 -n.y2 = ±1, alors a + √n.b est un élément du groupe des unités de l'anneau des entiers de l'extension algébrique Q[√n]. Un élément du groupe des unités est un élément inversible dans l'anneau, l'égalité (a + √n.b).(a - √n.b) = ±1 montre de fait que l'élément est inversible.
Le groupe des unités ainsi que l'équation de Pell est étudié dans le cas où le paramètre est égal à cinq dans l'article Entier de Dirichlet, cet analyse montre la relation entre les équations de Pell et la théorie algébrique des nombres. L'analyse de cet anneau d'entiers a permis à Dirichlet et Legendre de trouver la démonstration du dernier théorème de Fermat dans le cas où le paramètre est égal à cinq.
[modifier] Cas x²-ny² = 1
On démontre alors :
- Si avec car n'est pas un carré parfait, alors
- l'équation de Pell admet, suivant la parité de , la solution minimale suivante :
- quand est pair, le couple où est la réduite de rang de
- quand est impair, le couple où est la réduite de rang de
- La réduite de rang de étant la fraction qui est irréductible.
- Les autres solutions avec sont obtenues en identifiant au développement de
- En particulier, , , etc.
- La formule de récurrence étant :
[modifier] Exemples détaillés
- Recherche des solutions de
- Le développement en fraction continue périodique de est (m = 4 et est pair)
- La réduite de rang (m − 1) = 3 de est
- La solution minimale est donc qui vérifie bien
- Les autres solutions sont , , etc.
- Recherche des solutions de
- Le développement en fraction continue périodique de est (m = 6 et est pair)
- La réduite de rang (m − 1) = 5 de est
- La solution minimale est donc qui vérifie bien
- Les autres solutions sont , , etc.
- Recherche des solutions de
- Le développement en fraction continue périodique de est (m = 1 et est impair)
- La réduite de rang (2m − 1) = 1 de est
- La solution minimale est donc qui vérifie bien
- Les autres solutions sont , , etc.
- Recherche des solutions de
- Le développement en fraction continue périodique de est (m = 5 et est impair)
- La réduite de rang (2m − 1) = 9 de est
- La solution minimale est donc qui vérifie bien
- Les autres solutions sont , , etc.
[modifier] Cas x²-ny² = -1
On démontre que si est une solution particulière, alors les couples vérifiant
- avec
sont les solutions générales.
[modifier] Exemple
Une solution particulière de est
Les développements :
fournissent les solutions , et :
[modifier] Bibliogaphie
- Jean Trignan; Fractions continues & Différences finies, Editions du Choix, 1994, ISBN 2-909028-16-X