Voie romaine
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Les Romains créèrent un réseau de routes, appelées voies romaines, permettant de parcourir tout l'empire à partir de Rome.
La première voie fut créée en 312 av. J.-C. par Appius Claudius Caecus pour relier Rome à Capoue, il s'agit de la voie Appienne - Via Appia. Le réseau italien fut presque entièrement réalisé sous la République, chaque route portant le nom du magistrat (censeur) qui l'a créée. Ces voies n'étaient pavées qu'exceptionnellement : à l'intérieur de Rome et à ses abords, ainsi que la Via Appia, qui fut progressivement pavée sur tout son parcours.
Les voies romaines étaient régulièrement entretenues : les bornes milliaires étaient là pour le rappeler. Contrairement à ce que leur nom pourrait laisser croire, elles n'étaient pas disposées de mille en mille. Elles portaient une inscription mentionnant le nom du magistrat, ou de l'empereur ayant fait réparer la route, ainsi que la date. Elles indiquaient en plus les distances à parcourir pour atteindre les villes les plus proches. Elles étaient donc proches de nos panneaux routiers.
Les voies romaines permirent, à partir d'Auguste, d'établir un système de communication, le cursus publicus, acheminant la correspondance officielle et permettant la circulation de l'administration impériale.
Dans le secteur de Soulosse sous Saint-Elophe (Solimariaca à l'époque des Romains) ont été faites de nombreuses trouvailles. Notamment les stèles de Rosmerta et de Mercure (le dieu du commerce et des voyageurs, reconnaissable aux ailes disposées par paires à ses deux chevilles et sur sa coiffe). Solimariaca se trouve précisément sur la voie romaine qui va de Lyon à Trèves et était un lieu de passage important du temps des Romains. La voie romaine dans ce secteur se résume actuellement en un chemin de terre sans pavage apparent, que l'on peut suivre pratiquement sans interruption entre Soulosse et Toul.
Sommaire |
[modifier] Les principales voies romaines
- Via Agrippa, en 40 ap. J.-C., Rome-Boulogne-sur-Mer
- Via Æmilia (-187) : de Rimini à Plaisance
- Via Appia (Voie Appienne) (-312) : de Rome à Brindisi
- Via Aurelia (-241) : de Rome à la Ligurie, par la côte
- Via Cassia : de Rome à l'Étrurie
- Via Clodia : de Rome à la Mer Tyrrhénienne
- Via Domitia (Voie Domitienne) : créée vers 118 av.n.è., elle reliait l'Italie du nord à l'Espagne par la Gaule Narbonnaise
- Depuis le col du Montgenèvre, elle descendait la vallée de la Durance, franchissait le Rhône entre Beaucaire et Tarascon pour rejoindre, après avoir traversé les plaines du Languedoc, le col du Perthus.
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- Via Fenollentis
- Via Confluentana
- Via Vallespiri
- Via Egnatia : (IIe siècle av. J.-C.) : de Dyrrachium (Durrës) à Byzance
- Via Flaminia (-220) : de Rome à l'Ombrie
- Via Latina : de Rome à l'Italie du Sud
- Via Postumia : de Gênes à Aquilée
- Via Salaria (« route du sel) : de Rome vers la Sabine par la vallée du Tibre
- Via Valeria : de Rome vers l'Italie centrale
[modifier] Voies romaines de Gaule
- Tracées par les Romains vers -34, quatre voies romaines partent de Lugdunum (Lyon) alors capitale de la Gaule :
- Chaussée Jules César, Paris-Rouen-Harfleur (tracé actuel de la RN 15).
- Chaussées Brunehaut, Cambrai-Cologne(Köln): plusieurs tronçons existent toujours.
- Via Aquitania reliant Narbo Martius (Narbonne), capitale de la Gaule narbonnaise à Tolosa (Toulouse) puis Burdigala (Bordeaux).
Beaucoup plus largement, les voies romaines sont encore visibles dans tout l'ancien empire romain. En France et ailleurs, beaucoup de villes - plus ou moins importantes - ont été créées après la conquête romaine sur les restes de cités ou oppida (de oppidum, place-forte) des tribus locales (des Celtes en France). Ces cités anciennes étaient reliées entre elles par des "pistes", que les Romains ont transformées en voies.
Avec leur sens de l'organisation, de la géométrie et de la construction, les Romains, avec l'appui logistique d'un grand nombre de soldats, ont ainsi tracé des cheminements encore souvent visibles de nos jours (cf les cartes IGN au 100 000, où elles sont très souvent indiquées), mais qui peuvent être occultées par des routes actuelles.
[modifier] Autres voies romaines
- Via Corsica en Corse, relie du nord au sud, les sites de : Mariana, Aleria, Praesidim, Portus Favonius, Pallas.
- Via Egnatia
- débute en Macédoine de l'Ouest à Dyrrachium puis traverse les sites de Claudiana, Apollonia, Lychnidos, Édessa ;
- en Macédoine de l’Est (Thrace) traverse les sites de Pella, Thessalonique, Amphipolis, Philippes, Kavala, Kypsela, Perinthus pour aboutir à Byzance / Constantinople.
- Viae Lusitanorum, au Portugal et notamment en Algarve traverse les sites de : Baesuris, Balsa, Ossonoba (Faro), Milreu, Cerro da Vila, Lacobriga.
[modifier] Localiser les voies romaines
De nos jours, de nombreuses voies romaines sont recouvertes par un axe moderne (exemple : la nationale 7). La prospection aérienne et l'étude cartographique fine permettent de retrouver facilement la trace des voies oubliées par leur marque visible dans le parcellaire ou les limites de communes. La toponymie est aussi une source de renseignements, des noms de lieu comme la chaussée, la haute-borne, le chemin ferré, la voie blanche, etc. indiquent la possibilité d'une voie antique. Des documents antiques qui sont parvenus jusqu'à nous dressent une carte imprécise des voies romaines. Les deux principaux sont la table de Peutinger et l'itinéraire d'Antonin.
[modifier] Voir aussi
Histoire de la voirie
[modifier] Liens externes
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