Tamara de Lempicka
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Tamara de Lempicka, née Maria Gorska le 16 mai 1898, à Varsovie, en Pologne, et décédée le 18 mars 1980 à Cuernavaca, au Mexique.
Elle est la peintre la plus célèbre de la période Art déco. Brillante, belle et audacieuse, inclassable, mystérieuse et contradictoire, elle a fait de sa vie une succession de mises en scène très élaborées. Elle prône le luxe et la modernité. Elle aimait avant tout les femmes mais elle s'est mariée deux fois.
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[modifier] Biographie
Fille d'un avocat, elle évolue dans un milieu plus qu'aisé entre Saint-Pétersbourg et les grandes villes d'eaux européennes. En 1914, elle s'installe à Saint-Pétersbourg pour apprendre la peinture. Elle s'éprend de Tadeusz Lempicki, un jeune avocat russe qu'elle épouse en 1916. La Révolution d'octobre bouleverse sa vie et après un séjour à Copenhague elle gagne Paris. Son mari supporte mal d'avoir perdu sa vie privilégiée et refuse de travailler. Le couple bat de l'aile. Tamara décide d'entamer une carrière de peintre.
En 1920, à l'Académie de la Grande Chaumière, elle reçoit l'enseignement de Maurice Denis et d'André Lhote. Autant passionnée par le cubisme que par la peinture d'Ingres ou encore celle de Pontormo dont elle part copier les œuvres en Italie, Tamara a son style à elle, tout à la fois décoratif, élégant et sculptural, dès 1922, date à laquelle elle présente un portrait au salon d'Automne. Le succès ne tarde pas et le peintre immortalise la bohème parisienne de son temps : André Gide, Suzy Solidor, de riches industriels, des princes russes émigrés, etc. Elle fréquente Paul Poiret ou encore Georges Braque.
Les peintures de Tamara de Lempicka frisent régulièrement le scandale : ses personnages féminins sont souvent garçonnes, ses ambiances parfois équivoques. Elle est un oiseau de nuit fréquentant assidûment les cabarets parisiens où elle joue le rôle d'une femme fatale en grand apparat. Cette grande mondaine est en fait une grande mystique à la double personnalité et à la double vie.
Elle divorce en 1928 pour se remarier, en 1933, avec le baron Raoul Kuffner (décédé en 1962). Ce nouveau changement de statut social lui fera perdre de vue le monde artistique de l'époque autant à titre personnel que dans son œuvre. Fuyant la guerre, elle s'installe aux États-Unis. Après-guerre, son œuvre tombe dans un profond oubli jusqu'à ce que la mode Art déco, dans les années 1970, fasse ressurgir son nom.
[modifier] Son œuvre
Tamara de Lempicka n'est sans doute pas une artiste majeure du XXe siècle : sa production pléthorique et par trop homogène manque de chefs-d'œuvre, elle aura avant tout marqué l'histoire de la peinture par un style reconnaissable entre tous, charmant, un peu lisse et totalement en phase avec ces années folles de l'entre-deux-guerres qui se sont plues, par elle, à se regarder vivre.
Ses portraits se caractérisent par des regards interrogateurs et sensuels, une bouche pulpeuse pour les femmes et pincée pour les hommes, les mains repliées, des couleurs vives, violentes, encore plus mises en valeur par des fonds gris. Dans les formes où transparaît l'influence du cubisme elle n'hésite jamais dans son éternelle recherche de la déconstruction/reconstruction à utiliser jusqu'à l'outrance les procédés picturaux qui donnent une impression de stylisation.
[modifier] Œuvres
Liste non exhautive
- Portrait de Kizette, (1924)
- Le Modèle, (1925)
- Nue assise, (1925)
- Nue étendue, (1925)
- Portrait de la Duchesse de La Salle, (1925), Galerie du Luxembourg
- Portrait du Marquis d'Afflitto, (1925)
- Portrait du Marquis Sommi, (1925)
- Portrait du Prince Eristoff, (1925)
- Tête de femme slave, (1925)
- La Belle Rafaela, (1927), collection privée
- Andromède enchainée (1927-1928), collection privée
- Printemps, (1928)
- Portrait de Tadeuz de Lempicki (1928), Paris, Musée national d'art moderne
- Portrait d'Arlette Boucard (1928)
- Première communiante, (1929)
- Autoportrait dans voiture verte, (1929)
- Nue avec immeubles, (1930)
- Femme endormie, (1930)
- Portrait de Mme Alan Bott, (1930)
- Portrait de Madame M., (1930)
- Nue avec des voiles, (1931)
- Jeune fille avec une robe verte, (1931)
- Dormeuse, (1931-1932)
- Adam et Ève (1932), Genève, Musée d'art moderne
- Portrait de Suzi Solidor, (1933), Cagnes, Château-musée
- La Chemise rose, (1933)
- Dormeuse (1934)
- Femme endormie, (1935)
- Mère supérieure (1939)
- Améthyste (1946)
- Deux amies
- Chaleur d'été
- Femme aux yeux verts
- Femmes se baignant
- Grappes de raisin
- Idylle
- Iris blancs
- Jeune fille à la colombe
- Jeune fille à la fenêtre
- Jeune fille sur le balcon
- Kizette en rose
- Lady en bleu avec guitare
- Lady en jaune
- Les Filles
- Masque, plume et cartes
- Portrait d'Ira P.
- Portrait de Madame Boucard
- Portrait de Marjorie Ferry
- Portrait de Mille
- Portrait de Nana de Herrera
- Portrait du Grand duc Gabriel
- Quatre nues
- Saint-Moritz
- Turban orange
- Turban vert
[modifier] Citation
- « Je veux qu'au milieu de cent autres, on remarque une de mes œuvres au premier coup d'œil » Tamara de Lempicka.
[modifier] Expositions
- En 1961, exposition de la galerie Ror-Volmar, à Paris, avec une cinquantaine de toiles de 1925 à 1935.
- En 1972, exposition de la galerie Alain Blondel, à Paris.
- De juin à juillet 2006, rétrospective des œuvres de l'artiste au musée des années 30 de Boulogne. Catalogue coédité par Flammarion et le musée.