Tétrodotoxine
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La tétrodotoxine est une toxine isolée pour la première fois en 1909 et présente chez certaines espèces de poisson, les tétraodons. Elle est appelée également poison de Fugu, poison de Puffer et poison de tétraodon. Elle a aussi été isolée dans d'autres espèces incluant le triton de Californie, le poisson-perroquet, certaines grenouilles, certains crabes (par exemple : l'Atergatis), chez des étoiles de mer de la famille des Astropecten, chez le poulpe à anneaux bleus, chez des limaces de mer (Babylonia japonica, Charonia sauliae, Tufufa lissostoma). On constate une prévalence certaine dans l'océan Indien.
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[modifier] Nature de la toxine
On trouve cette toxine dans les gonades, le foie, les intestins et la peau. Cette toxine est sans doute d'origine bactérienne. On la trouve aussi dans le poisson globe !
- Nomenclature selon l'IUPAC : Octahydro-12-(hydroxyméthyl)-2-imino-5,9:7,10a-diméthano-10aH-[1,3]diox ocino[6,5-d]pyrimidine-4,7,10,11,12-pentol
- Masse moléculaire : 319,3 Da
- Sa synthèse nécessite pas moins de 15 étapes.
Appelé aussi « TTX », ce poison contient 1/200 de cyanure de potassium et une dose de 0,5 à 1mg suffit à provoque la mort. Lorsqu’on l’ingurgite, la vitesse d’empoisonnement est assez lente et les cas de sauvetages sont fréquents, mais en infiltration directe avec le sang, l’empoisonnement est très rapide : le système nerveux se paralyse et on meurt par asphyxie.
[modifier] Mode d'action
La tétrodotoxine bloque de manière très selective le pore des canaux sodium dépendants du potentiel, empêchant ainsi le passage de l'influx nerveux. Ce blocage est réversible. La DL 50 serait de 20 mg pour un être humain ; in vitro le blocage apparaît pour une concentration de 0,1 µg/ml.
[modifier] Symptômes de l'intoxication
Engourdissement des lèvres et de la langue apparaissant de 20 minutes à 3 heures après ingestion. Puis paralysie du visage et des extrémités. Peuvent venir ensuite une céphalée, des douleurs épigastriques, des nausées, une diarrhée, et/ou le vomissement. On recense aussi des difficultés à marcher. Par la suite la paralysie augmente, les victimes devenant incapable de se mouvoir et même de rester assises. La parole est affectée, et la victime montre habituellement une dyspnée, une cyanose, et de l'hypotension. Des dommage mentaux et l'arythmie cardiaque peuvent survenir. La victime, bien que complètement paralysée, peut être consciente et dans certains cas complètement lucide.
La mort se produit dans 50% des cas, habituellement dans un délai de 4 à 6 heures, avec une plage connue d'environ 20 minutes à 8 heures. Il n'y a pas d'antidote connu mais on peut tenter une respiration artificielle.
On estime qu'il y aurait 200 cas annuels dont 30 à 100 rien qu'au Japon. Cette toxine sert parfois d'anesthésique local. Des tests sont en cours pour étendre son utilisation comme antidouleur chez les patients atteints d'un cancer en phase terminale.
Ce poison aurait déjà été identifié il y a presque 5000 ans, dans le "pentsao chin", la pharmacopée la plus ancienne au monde. Et on retrouve de nombreuses allusions en Égypte antique et même dans la bible : le Deutéronome stipule qu'il est défendu de manger du poisson sans écailles. Cette interdiction serait due à la présence de poissons globes dans la mer Rouge. La tétrodotoxine est 160.000 fois plus puissante que la cocaïne ...
[modifier] Rites vaudou haïtiens
La tétrodotoxine était utilisée pour un rite vaudou haïtien, des personnes condamnées par la communauté étaient paralysés avec une mixture à base de tétrodotoxine qui les mettaient dans un état proche de la mort puis plus tard leurs fonctions physiologiques étaient ramenées à la normale grace à des décoctions de plante contenant de l'atropine. Cela transformait ces victimes en « morts-vivants » qui étaient mis en esclavage[1].
[modifier] Notes et références
- ↑ Science et vie n°1067 d'août 2006 page 51
Citée par G.Chesbro dans son roman "le rêve d'un aigle foudroyé" p 140. Voir aussi livre de M. chattam : Maléfices
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