Stylo à bille
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Un stylo à bille (on entend parfois stylo-bille ou pointe-bille) est un outil servant à écrire, plus spécifiquement un stylo, proche d'un crayon à papier dans la forme et la dimension. Les stylos-bille possèdent une réserve interne d'encre visqueuse qui est étalée sur le papier lors de l'écriture par l'intermédiaire d'une petite bille (en général entre 0,7 et 1 mm de diamètre) qui est en rotation ; l'encre sèche presque immédiatement après le contact avec le papier. Peu chers, sûrs et ne nécessitant pas d'entretien, ils ont fortement remplacé le stylo-plume.
[modifier] Historique
Un journaliste hongrois du nom de Laszlo Biro remarqua un jour l'encre à séchage rapide utilisée pour l'impression des journaux afin d'éviter les taches par frottement. Il l'essaya alors dans un stylo à plume dont un certain Slavoljub Penkala avait inventé le principe en 1907 : en vain, la viscosité de l'encre l'empêche de s'écouler.
En travaillant avec son frère Georg, chimiste, il développe en 1938 une nouvelle pointe constituée d'une bille tournant librement dans une alvéole, et qui, en tournant, entraînait l'encre d'une cartouche et la dépose sur le papier. Ainsi naquit le stylo à bille en 1938.
Réfugiés en Argentine en 1943 où Lazlo est rebaptisé Lisandro José, les deux frères déposent un nouveau brevet le 10 juin. Ils créent alors la société des stylos Biro qui commercialise leur produit sous le nom de Birome resté en usage dans ce pays. La Royal Air Force britannique l'adopte pour ses pilotes en vertu de ses performances en altitude.
Tandis qu'Eversharp, un fabriquant de portemines états-unien s'associe avec Eberhard-Faber en mai 1945 pour exploiter une licence de fabrication du Birome, un autre homme d'affaires fonde la Reynolds International Pen Company et lance avant les détenteurs légitimes des droits une copie pirate à prix inférieur sous le nom de Reynolds Rocket, tuant aussitôt la concurrence. The Rocket, lancé le 29 octobre 1945 au prix de 12,5 $ se répand très largement aux États-Unis et poursuit aussitôt sa route triomphante et sans vergogne au Royaume-Uni puis en Europe continentale.
Négociant le brevet avec Biro, un certain Marcel Bich, baron de son état, fait alors un pari génial : une pointe-bille jetable à 50 centimes. En 1950, il lance sous la marque Bic le modèle Cristal. Cela ressemble à un crayon muni d'un capuchon dont la couleur annonce la couleur de l'encre, encre dont on peut suivre le niveau grâce à la transparence des matières plastiques du tube souple qui la contient et du tube rigide à section hexagonale qui en constitue la carrosserie. En 1961 le carbure de tungstène de la bille remplace l' acier inox employé jusque là et lui garantit un fonctionnement sans crachotements tandis qu'il s'efforce de franchir les portes de l'école et y réussit en 1965 en France. Autre cause, marginale certes mais non négligeable, du succès inouï de cet instrument à l'école, la petite goupille qui ferme l'extrémité de ce prisme oblong et le tube encreur avec sa tête conique de laiton sont amovibles, laissant à l'écolier muni de boulettes de papier mâché une sarbacane fort discrète et divertissante pendant les cours.
Bic entre dans le club très fermé des marques devenues noms communs. Il conquiert le monde et inaugure l'ère du jetable et la société de consommation. Il devient monnaie d'échange pour les touristes occidentaux qui visitent les pays du bloc soviétique. Il est l'auxiliaire modeste de l'alphabétisation des pays pauvres.
Aujourd'hui, le Bic cristal a été vendu à plus de 100 milliards d'exemplaires à travers le monde. Il est aussi entré dans les collections de design contemporain de plusieurs musées. Ce succès est dû en partie à sa forme plus proche du crayon à papier (différentes faces).