Sinbad le Marin
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Sinbad le marin (aussi épelé « Sindbad », du perse سندباد, Sand-baad) est le nom de la légende d'origine perse qui conte les aventures d'un marin du temps de la dynastie des Abbassides. Durant ses voyages dans les mers de l'est de l'Afrique et du sud de l'Asie, Sinbad vit de nombreuses aventures fantastiques.
Les Sept Voyages de Sinbad le marin se retrouvent dans la 133e histoire (volume 6) des contes des Mille et Une Nuits. Les aventures sont basées, d'une part, sur de véritables expériences de marins de l'océan Indien et, d'autre part, sur d'anciens textes de sources diverses (dont L'Odyssée d'Homère, ainsi que de nombreuses légendes perses et indiennes).
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[modifier] Éthymologie
On attribue plusieurs éthymologies au nom « Sinbad » :
- « Es-Sindibád of the Sea » (« Es-Sindibád de la mer »)
- « Siddhapati », mot sanscrit qui signifie « le seigneur des sages »
- « Bidpai » (Bidyápati)
- « ábád », une région perse
- « Sind » ou « Sindh », le nom d'origine de l'Indus et d'une région du Pakistan.
- « Baad », signifie « vent » en perse.
- « Sānbǎo », nom à la naissance de l'explorateur musulman chinois Zheng He.
[modifier] Adaptations
Plusieurs films, séries télévisées, dessins animés et romans sont basés sur ses aventures, dont :
- Sinbad le marin (Sinbad the Sailor) (1957), film américain de Richard Wallace avec Anthony Quinn
- Le Septième voyage de Sinbad (1958), film américain
- Sinbad - la légende des sept mers (Sinbad : Legend of the Seven Seas), film d'animation américain
- Les Aventures de Sinbad (The Adventures of Sinbad), série télévisée canadienne (1996-1998)
- Bandes dessinées de Gaël Rougy, dont le Troisième voyage
- Le quotidien indien Daily Thanthi publie depuis une cinquantaine d'année un comics quotidien en tamoul. En novembre 2006, il a publié sa 16450e bande.
[modifier] Les aventures
[modifier] Introduction
Les Mille et Une Nuits, une collection d'histoires parmi lesquelles on retrouve les aventures de Sinbad, racontent les 1001 nuits où la jeune vierge Shéhérazade invente des contes afin d'empêcher son mari de la tuer au matin, curieux qu'il est de savoir la suite de l'histoire.
Vers la fin de la 536e nuit, Shéhérazade débute l'histoire de Sinbad : à l'époque de Haroun al-Rashid, calife de Baghdad, un pauvre livreur prend une pause sur un banc près de la grille de la maison d'un riche marchand. Alors qu'il se plaint à Allah à propos des injustices d'un monde qui permet aux riches de vivre pleinement alors que lui doit travailler d'arrache-pied et demeurer pauvre, le propriétaire des lieux l'entend et envoie chercher le livreur. Il s'avère que les deux hommes se prénomment Sinbad. Le riche Sinbad dit au pauvre Haroun al-Rashid qu'il est devenu riche par la chance, au cours de ses sept voyages fantastiques qu'il va maintenant raconter.
[modifier] Le premier voyage
Après avoir dépensé les biens laissés en héritage par son père, Sindbad se rend en mers afin de refaire sa fortune. Il accoste sur ce qui apparaît comme une île, mais qui est en réalité un gigantesque poisson sur lequel des arbres ont poussé. Le poisson plonge dans la mer et le bateau part en abandonnant Sinbad.
Il est sauvé par un bateau passant par là, grâce à Allah. Il débarque sur une île où il devient l'ami du roi, lequel le nomme directeur du port. Un jour, le propre navire de Sinbad arrive au port : Sinbad réclame alors son dû et, après avoir reçu de nombreux présents du roi, retourne à Baghdad où il vit une vie de plaisirs.
À la fin du récit, Sindbad le marin donne cent pièces d'or à hindbad le livreur et lui demande de revenir le lendemain afin d'entendre l'histoire de son second voyage.
[modifier] Le second voyage
Durant le second jour de l'histoire de Sinbad, la 549e nuit de Sheherezade, il raconte comment il s'est fatigué de sa vie de plaisirs et est reparti en mer, possédé par l'idée de voyager dans le monde des hommes et de visiter leurs villes et leurs îles.
Accidentellement abandonné par son équipage, il se retrouve seul dans une inaccessible vallée de serpents géants et d'oiseaux encore plus gigantesques, des rokh. Piégé dans le nid d'une de ces créatures, il se rend compte que le sol du nid est tapissé de diamants.
On y apprend que des marchants récoltent les diamants en lançant de gros blocs de viandes dans la vallée, blocs que les oiseaux ramènent dans leurs nids: les diamants se collent à la viande et les marchands les récoltent en ramenant la viande à l'aide d'une corde. Afin de sortir du nid, Sinbad s'attache à une pièce de viande, emportant avec lui un gros sac de pierres précieuses.
Secouru par les marchands, il retourne à Badhdad avec une fortune en diamants.
[modifier] Le troisième voyage
Sans cesse en quête d'aventures, Sinbad repart de Bassorah.
Par malchance, lui et ses compagnons sont emprisonnés sur une île par une grosse créature qui ressemble à un cyclope avec une peau noire, un seul oeuil tel un charbon ardent, des lèvres longues et pendantes comme celles des chameaux et des oreilles pendant sur ses épaules et les ongles de ses mains comme les griffes d'un lion.
Le monstre mange un à un l'équipage, débutant par le plus gros. Sinbad élabore un plan pour aveugler le géant avec un bout de bois trempé dans le feu. Ainsi, l'équipage s'enfuit allant au-devant d'autres problèmes, dont un gigantesque serpent.
Il retourne alors à Baghdad, plus en forme que jamais, où les festivités de son retour lui font oublier les horreurs de son voyage.
[modifier] Le quatrième voyage
Toujours à la recherche d'aventures, Sinbad reprend la mer et, comme à l'habitude, son navire s'échoue. Les sauvages nus avec lesquels il se retrouve leur donnent à manger une plante qui leur enlève toute volonté. Sinbad refuse de manger de cette plante et, lorsque les cannibales se lassent de lui, il s'échappe. Un groupe de marchands itinérants le ramènent sur leur propre île, où leur roi s'éprend d'amitié pour Sinbad et lui donne une riche et belle vie.
Un peu trop tard, Sinbad apprend une coutume particulière de l'île : à la mort de l'époux ou de l'épouse, l'autre partenaire est enterré vivant avec celui ou celle-ci, tous les deux dans leurs plus beaux atours. Malgré toute son attention, la femme de Sinbad tombe malade et meurt peu après, laissant Sinbad emprisonné dans une caverne souterraine, une tombe commune, avec un pot d'eau et quelques morceaux de pain. Au moment où ses maigres provisions sont écoulées, un autre couple, le mari étant mort et la femme vivante, sont jetés dans la caverne ; Sinbad tue la femme et prend ses rations.
Bientôt, il a une bonne quantité de pain et d'eau et beaucoup d'or et de joyaux, mais est toujours incapable de s'échapper, jusqu'au jour où un animal sauvage lui montre un passage vers l'extérieur, haut au dessus de l'océan. De là, un navire le recueille et le ramène à Baghdad, où il donne ses richesses aux pauvres et recommence à vivre une vie de plaisirs.
Note : Cet épisode rappelle l'histoire de Aristomenes de Messénie qui s'échappa du trou, où il avait été jeté, grâce à un renard. À une certaine époque, les Arabes étudiaient beaucoup la littérature grecque.
[modifier] Le cinquième voyage
Après un moment de repos et de plaisirs et en regardant ses avoirs, Sinbad oublie tous les périls et la souffrance qu'il a vécue et ressent encore le besoin de prendre le large.
En passant près d'une île déserte, l'équipage de Sinbad remarque un gigantesque oeuf que Sinbad reconnaît comme étant celui d'un rokh. Curieux, l'équipage débarque, brise l'oeuf et finit par faire cuire l'oisillon pour souper. Sinbad reconnait l'imprudence de leur geste et rappelle son équipage à bord.
Toutefois, les parents de l'oeuf rokh rattrapent le navire et le détruisent en y lançant de gros rochers qu'ils transportent dans leurs griffes. Échoué à nouveau, Sinbad est fait esclave, au service du Vieil homme de la mer qui voyage sur les épaules de Sinbad, ses jambes autour de son cou. Ils voyagent nuits et jours, jusqu'à ce que Sinbad souhaite mourir. Il finit par convaincre le vieil homme de boire jusqu'à s'enivrer, le tue peu après et s'échappe.
Un bateau le ramène dans la ville des Singes, un endroit où les habitants passent chaque nuit sur des bateaux en mer, alors que leur ville est abandonnée aux singes mangeurs d'hommes. Malgré les singes, Sinbad regroupe sa fortune et éventuellement trouve un navire qui pourra le ramener à Baghdad.
(Dans la traduction de Mardrus, les singes ne sont pas anthropophages, mais les habitants de la ville s'enrichissent à cause d'eux. Ils lancent des cailloux sur les singes perchés dans des arbres dits « coco d'Inde ». Enragés, les singes lancent en réponse des noix de coco, lesquelles se vendent chers. Sindbad y participe et se fait une fortune considérable.)
Note : Le Vieil homme de la mer pourrait tirer son origine de la coutume africaine de voyager sur le dos de ses esclaves.
[modifier] Le sixième voyage
Sinbad est reparti en mer et s'échoue cette fois sur une île dont les rivières sont remplies de pierres précieuses dont les flots brillent d'ambre gris.
Cependant, il n'y a aucune nourriture et ses compagnons meurent les uns après les autres, jusqu'à ce qu'il se retrouve seul. Par son don à s'échapper, il trouve la ville du roi de Serendib (Sri Lanka). Le roi est curieux par ce que Sinbad lui raconte à propos de Haroun al-Rashid et lui demande d'apporter des présents de sa part à Baghdad : une coupe taillée dans un unique rubis, un lit fait de la peau du serpent qui avala un éléphant, cent mille pots d'aloès indienne, une jeune et belle esclave, ainsi que d'autres présents.
Lorsque Sinbad retourne à Baghdad, le calife est très intéressé par ce qu'il lui dit de la terre du Serendib .
[modifier] Le septième voyage
Sinbad reprend la mer avec le résultat habituel.
Perdu sur une île désolée, il se fabrique un radeau et flotte jusqu'à une grande ville. Là-bas, le chef des marchands marie Sinbad à sa fille, le nomme comme héritier et meurt.
Les habitants de cette ville se transforment une fois par mois en oiseaux et Sinbad se fait porter par l'un d'eux jusqu'au plus haut du ciel, où il entend les anges glorifier Allah. Cependant, l'entendant, les anges lui lancent du feu qui consume l'homme-oiseau. Les hommes-oiseaux sont fâchés contre Sinbad et l'isolent sur le sommet d'une montagne où deux jeunes, les servants de Allah, lui donnent un bâton doré.
De retour en ville, Sinbad apprend par sa femme que les hommes-oiseaux sont maléfiques, mais qu'elle-même et son père ne sont pas comme eux. Suivant les suggestions de sa femme, Sinbad vend tous ses avoirs et retourne avec elle à Baghdad, où, finalement, il finit par vivre tranquille, ne recherchant plus d'aventures.
Dans une seconde version du septième voyage, on ajoute que Sinbad se voit demander par le calife Haroun al-Rashid de retourner un cadeau au roi de Serendib. Bien que réticent à reprendre la mer, ses aventures ayant été assez malheureuses, Sinbad entreprend son seul voyage diplomatique. Le roi de Serendip est très heureux des cadeaux du calife et enrichit Sinbad de présents. Au retour, la catastrophe habituelle se produit : Sinbad est capturé et vendu comme esclave. Son maître lui demande de tuer des éléphants avec un arc et des flèches, ce qu'il fait jusqu'à ce que le roi des éléphants le transporte au cimetière d'éléphants. Le maître de Sinbad est tellement heureux par la quantité d'ivoire qu'il y trouve qu'il libère Sinbad qui retourne à Baghdad, riche en ivoire et en or.
[modifier] Conclusion
Ici se termine l'histoire de Sinbad le marin, alors que le roi Shahryar est content de l'histoire de Shéhérazade, sans autre mention de Sinbad le livreur.
[modifier] Anecdote
Sinbad le marin est un des pseudonymes qu'emploie Edmond Dantès dans le roman Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas.
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