Sainte-Croix (Ain)
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Sainte-Croix | |
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Pays | France |
Région | Rhône-Alpes |
Département | Ain |
Arrondissement | Arrondissement de Bourg-en-Bresse |
Canton | canton de Montluel |
Code INSEE | 01342 |
Code postal | 01120 |
Maire Mandat en cours |
Roland MARRET 2001-2007 |
Intercommunalité | Communauté de communes de Montluel |
Latitude | 45,89435 |
Longitude | 5,05321 |
Altitude | 235 m (mini) – 294 m (maxi) |
Superficie | 1 062 ha = 10,62 km2 |
Population sans doubles comptes |
529 hab. (2005) |
Densité | 49 hab./km2 |
Sommaire |
[modifier] Histoire
Le territoire de Sainte-Croix, pris en fourche entre deux voies romaines menant l’une de Montluel à Besançon (en passant par Jailleux et Villars), l’autre de Montluel à Genève (en longeant la Côtière), mais non traversé par elles, ne présente pas pourtant de trace d’implantation romaine ou prémédiévale.
Les peuplements originels semblent s'être faits autour d'une chapelle ou à l’abri d'une petite forteresse médiévale. En effet, la première citation historique de Sainte-Croix se trouve dans une bulle du pape Lucius III, par laquelle sa paroisse fut confirmée à l'abbaye de l'Ile Barbe (près de Lyon) en 1183. D’un point de vue civil, la seigneurie de Sainte-Croix semble avoir appartenu aux sires de Montluel durant une grande partie du treizième siècle, selon les historiens Guichenon et Guigue.
En 1281, le château (qui était déjà bâti mais a été beaucoup modifié depuis) passa à Hugues Palatin (originaire de Riottiers) . En 1325, une maison-forte (qui semble distincte du château et dont on ignore l'emplacement) fut détruite par les troupes du dauphin du Viennois en guerre contre les sires de Beaujeu, suzerains des lieux. Vers 1370, Sainte-Croix apparaît comme seigneurie d'une branche de la famille d'Ars (Guichard puis Agnès ). Mourant sans enfant, Agnès d’Ars légua ses propriétés vers 1406 à une parente, Philiberte de Corent, épouse d'Antoine du Bourg.
Sainte-Croix resta à la famille du Bourg jusqu’en 1524 puis arriva par alliance à la famille savoyarde de la Forest qui la conserva sur trois générations. Une succession rapide de ventes fit passer la seigneurie à un « citoyen de Lyon », Justinian Panse, puis à des « gentilhommes italiens », François et Mario de Turetin dont les héritiers firent affaire avec Guy ou Christophe de Crues vers 1650.
C’est de cette époque que date la première petite étude sociologique du village, grâce au travail de l’intendant Bouchu. Outre les possessions des personnes les plus aisées (quatre domaines, deux tuileries, un moulin, un étang et une rente noble), on y lit notamment qu’il «ne s’y fait aucun commerce, que du labourage » et qu’« il y a environ 40 familles qui font 200 communiants, pauvres à l’exception de deux ».
La famille de Crues resta à Sainte-Croix jusqu’à la Révolution. Son dernier seigneur, Pierre-François Dubreuil de Crues, fut guillotiné à Lyon en 1793. Sous son règne, l’état de la population ne varia guère, comme en témoigne le second « état des lieux » historique du village, celui de J.B. Riboud (1786), qui écrivait : « les propriétaires nobles ont beaucoup acquis et étendu leurs possessions » (ils ont quatre-cinquièmes des fonds) mais « les habitants sont pauvres » et « il n’y a point de communaux ». P. F. Dubreuil de Crues possédait, quant à lui, « six domaines, un moulin, une tuilerie, d’amples prairies, quantité de bois taillis, une rente noble, maison-forte et accessoires ».
En 1828, les successeurs de Dubreuil de Crues vendirent toutes leurs propriétés aux frères Crozier, bourgeois lyonnais, dont les héritiers, conservateurs et catholiques, domineront les municipalités jusqu’en 1929, avec de rares intervalles républicains, très mouvementés car mal acceptés par les précédents …
Sources principales : - GUICHENON. Histoire de la Bresse et du Bugey. 1650. - BOUCHU. Déclaration des biens des communes de Bresse. 1665-70. - Cartulaire de l’abbaye de Savigny. 1853. - DEBOMBOURG. Atlas historique du département de l’Ain. 1860. - GUIGUE. Topographie historique de l’Ain. 1873. - RIBOUD. Notes sur les pays de Bresse. 1886.
[modifier] Patrimoine
D’un point de vue civil, le château, acquis en 1967 par le comité d’entreprise d’E.D.F., est la construction dont l’origine est la plus ancienne (il a été bâti avant 1281). Cependant, il a été beaucoup remanié à plusieurs reprises, Cet édifice, autrefois de forme carrée et fait de briques rouges, comme plusieurs châteaux de la Dombes, a subi au moins deux remaniements sévères dans son histoire. Au 19e siècle d’abord, les frères Crozier détruisirent une aile et une tour ronde, ce qui lui fit perdre une certaine similitude avec le château de Bouligneux. En 1995, le propriétaire a défiguré ce qui était devenu une jolie villégiature du 19e pour en faire un restaurant. La seule partie intéressante encore visible est la tour d’accueil carrée avec ses jolies archères en forme de croix. Il serait souhaitable que l’occupant fasse tout pour la conserver.
La commune compte deux anciens moulins, privés donc non visitables, qui ont conservé leur roue et, pour l’un d’eux son glacis : le moulin des Vernes (probablement le plus ancien : au moins 1760 d’après la carte de Cassini, et peut-être 1650 d’après Guichenon) et, à quelques pas de l’église, le moulin de la Combe (près de l’église ; au moins 1828).
Un esthétique bâtiment, privé lui aussi et situé au bout de la route qui fait face au monument aux morts, a abrité l’école et la mairie au 19e siècle aux temps glorieux de l’école républicaine de Jules Ferry. Le puits-fontaine (1888) qui lui fait face est un témoin de la politique publique hygiéniste de la fin du 19e siècle dans une Dombes considérée comme malsaine à cause de ses étangs et marais. La mairie et l’école actuelles datent de 1903.
Enfin, un groupe de bénévoles du Syndicat d’initiative a achevé en 2004 la jolie halle en bois qui jouxte l’église.
D’un point de vue religieux, l’église actuelle date de 1888. De style néogothique, elle abrite notamment deux bénitiers, dont l’un date de 1650, d’élégantes stalles en bois de chêne et deux grandes peintures à l’huile sur toile marouflée. Ses vitraux ont été entièrement restaurés en 1997.
La construction de cette église a coïncidé avec la destruction de l’ancienne dont il ne reste que la chapelle datant vraisemblablement du 16e siècle (peut-être 1565). Cette chapelle se trouve dans l’ancien cimetière qui a été installé sur les fondations de l’église d’origine. L’élégant porche de cette dernière a été conservé et placé à l’entrée de la chapelle. L’intérieur comporte quelques éléments architecturaux bien dégradés, mais non restaurés en raison de la pauvreté de la commune qui a cependant protégé l’ensemble en le mettant hors d’air et d’eau en 1990. La dalle funéraire de Camille de Crues donne la généalogie de la dernière famille seigneuriale de Sainte-Croix. Elle a été classée sur l’inventaire des monuments historiques en 1920. On peut observer également une fenêtre gothique à meneaux, une croisée d’ogives retombant sur quatre culs-de-lampes très endommagés, des restes de fresques et d’une litre seigneuriale aux armes des de Crues, ainsi qu’une piscine liturgique renaissance surmontée d’une tête de mort.
On peut parfois visiter l’église et la chapelle lors des journées du patrimoine.
Sources : - Sources historiques déjà citées. - Plans datant du 19e siècle. - Carte de Cassini (environ 1758). - Préinventaire du patrimoine du canton de Montluel. - Articles de Colette Messaz dans divers bulletins municipaux.
[modifier] Géographie
Le bourg s’est installé au creux du vallon de la Sereine, impétueuse rivière issue de nombreux torrents et de l’écoulement des étangs de la Dombes. Ce cours d’eau a entaillé le plateau de la Dombes perpendiculairement à sa côtière sud.
Les deux plateaux comportent des cultures, des fermes isolées et des habitations. Les terres sont très argileuses. Les bois couvrent 30 % de la surface totale. Les étangs ont presque tous été asséchés (on en dénombrait treize en 1863).
[modifier] Économie et démographie
La commune était essentiellement rurale jusqu’au milieu du 20e siècle. Les seuls métiers non agricoles étaient les métiers de subsistance et de services : meunier, tuilier, sabotier, maréchal-ferrant, épicier, cafetier. Au 19e siècle cependant, des jeunes avaient commencé à travailler pour les manufactures de Montluel. Comme la plupart des communes rurales, Sainte-Croix a vu sa population fondre jusqu’en 1975 (408 habitants en 1896, 303 en 1926, 226 en 1946, 169 en 1975). Devant les menaces de fermeture de son école, la municipalité a autorisé l’installation progressive de quelques lotissements.
Il reste moins d’une dizaine de foyers de cultivateurs (9 % de la population active). Ils accompagnent souvent leurs tâches agricoles de prestations annexes : chambres d’hôtes, élevage et gardiennage de chevaux, élevage et vente de volailles, travaux paysagers, maraîchage, … Outre trois restaurateurs et quelques artisans du bâtiment (gros œuvre, décoration, restauration, menuiserie d’art), les autres résidents travaillent dans la région proche, jusqu’à Lyon voire plus loin : le recensement de 1999 dénombrait parmi les actifs 27 % d’employés, 25 % d’ouvriers, 25 % de professions intermédiaires, 12 % de cadres et assimilés. La commune est financièrement la moins dotée du canton, mais son appartenance à la communauté de communes de Montluel lui permet l’accès à des installations sportives et culturelles d’envergure convenable.
Sources :
- Registres d’état-civil.
- I.N.S.E.E.
[modifier] Tourisme
Une randonnée pédestre de deux heures, alliant paysages et observation du patrimoine, peut partir de la halle et de l’église.
Après avoir emprunté la route de Montluel jusqu’à l’ancien restaurant des Chasseurs, on monte ensuite jusqu’au cimetière qui abrite la chapelle. Après une visite extérieure, on prend à gauche du cimetière le caillouteux chemin de la Cassière qui mène à une petite route goudronnée sur le plateau est. Au bout de 200 mètres, suivre la montée à droite, puis encore à droite pour observer l’ancienne tour du château, depuis l’entrée du domaine du CCAS, et de plus près si les responsables, toujours sympathiques, vous accordent le passage, hors période de colonies.
On revient en sens inverse sur la route du château et on la prolonge pour une descente vers l’étang de Botte, pas toujours en eau, mais souvent peuplé de quelques échassiers et cols-verts.
Au niveau de l’ancestral mûrier du petit carrefour avec la route de Pizay, on prend la petite route à gauche qui longe quelques maisons, puis à gauche encore pour quelques centaines de mètres sur une voie calme bordée de cultures. On arrive à la croix de pierre, au lieu-dit La Tuilerie, dont le bâtiment remanié est observable de la route et qui servait vraisemblablement de fournisseur de briques au château. Puis on descend une route sinueuse (attention aux voitures, marchez à gauche) appelée autrefois le « Creux dollens », car les habitants y enterraient les victimes de la peste aux périodes tourmentées .
On revient au village, avec ses cafés-restaurants aux menus alléchants, connus jusqu’à Lyon et à l’étranger. Un petit détour par la Sereine peut être fait grâce à l’amabilité des habitants du « lotissement de l’étang », qui est privé.
Retour à l’église, en passant devant l’ancien travail à ferrer les bœufs installé devant la mairie. En repartant de la halle, on peut encore aller jeter un coup d’œil, au-delà du pont sur la Sereine, à la roue conservée du moulin de la Combe (on ne pénétrera dans la cour privée) puis au bout de la route au bâtiment qui servit de mairie et d’école au 19e siècle et au puits-fontaine de 1888.
Des hébergements sont possibles, soit à l’hôtel « Chez nous » de Pierre Vincent, restaurateur émérite de la Dombes, soit dans les chambres d’hôtes très soignées de l’aimable famille Bertrand, sur le plateau ouest. Appréciables également sont les saveurs, provençales en été et plus dombistes en hiver, de la cuisine de Sébastien Martel, chef du restaurant « La Fontaine ».
[modifier] Voir aussi
- Liste des Communes de l'Ain