Poésie dans l'Égypte antique
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Hymnes religieux, eulogies royales, contes mythologiques ou populaires, chants d'amour, de nombreux textes sont composés en vers, selon des règles très précises. Toutefois, la poésie dans l'Égypte antique, à la différence des poésies grecque ou latine[1] ou de la poésie française classique[2], présente généralement une succession de distiques comportant un nombre fixe d'unités accentuelles.
C'est sous le Nouvel Empire que les textes poétiques amoureux font leur apparition sur les papyrus ou sur des ostraca. L'éclosion de ce genre littéraire trouve probablement son origine dans les conditions de vie du Nouvel Empire, période faste et propice à l'épanouissement des arts. La prospérité ambiante transforme les mœurs, qui deviennent plus libres, la simplicité n'étant plus une vertu. La poésie amoureuse, exaltant les sentiments personnels mais aussi l'attirance physique, combine cette liberté et cette préciosité tout en cherchant à en exprimer la dimension esthétique.
Sommaire |
[modifier] Métrique égyptienne
[modifier] Le distique
Le distique le plus représentatif de la poésie égyptienne présente la caractéristique d'être toujours constitué d'un premier vers plus long que le second. Le premier possède quatre unités accentuelles, tandis que le second n'en possède que trois.
Le découpage d'un texte littéraire égyptien en distiques et en vers est souvent facilité, dans les textes en hiératique, par une marque formelle spécifique de ponctuation.
Après avoir terminé une page, le scribe ajoutait fréquemment, à l'encre rouge, des points destinés à séparer les uns des autres les distiques et les vers.
De même, la fin d'une strophe était parfois signalée par le signe de la pause : |
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En outre, le début d'une nouvelle strophe pouvait être en « rubrique », c'est à dire écrit à l'encre rouge.
Exemple d'un distique : Le Grand Hymne à Hâpy[3] :
wȝḏ | kȝ jw=k Ḥˁpy |
wȝḏ wȝḏ |
kȝ jw=k kȝ jw=k |
Verdis | et tu viendras, | verdis | et tu viendras, |
Hâpy, | verdis | et tu viendras ! |
[modifier] Le tristique
Le tristique, est un distique auquel s'ajoute une séquence de deux unités accentuelles. Il se présente sous la forme d'une succession de trois vers, le premier composé de quatre unités accentuelles, le second de trois et le troisième de deux.
Exemple d'un tristique : deux strophes du Grand Hymne à Amon[4] :
jr.ty=fy | brg(=w) ḥˁ.wt |
ˁnḫ.wy=fy nb.(w)t m-ḫt |
wn=w wnḫ(=w) psd=f |
Ses yeux sont brillants, ses oreilles sont ouvertes, | |||
et tous les corps sont vêtus | |||
dès qu'il brille ; | |||
p.t | m nbw tȝ |
Nwn st=y wbn=f |
m ḫsbd m mfkȝ.t jm=s |
Le ciel est d'or, le Noun est de lapis-lazuli, | |||
et la terre est rayonnante de turquoise | |||
quand il s'y lève ! |
[modifier] La poésie amoureuse
Les Égyptiens donnent à ces recueils des titres divers : « Doux Vers », « Chant du divertissement », etc Il est possible que les textes aient été dits —ou chantés (?)— avec un accompagnement musical. Ces poèmes mettent toujours en scène le « frère » (l'amant) et/ou la « sœur » (l'amante). Le texte fait parfois alterner, stance après stance, les paroles de l'un et de l'autre :
« (lui) : L'Unique, la bien-aimée, la sans-pareille, la plus belle du monde...
(elle) : De sa voix, mon bien-aimé a troublé mon cœur... »
L'espace amoureux est très souvent composé de leurs deux maisons respectives : « Ne tarde pas, rejoins-le (chez lui !) », avec, malgré tout, s'il s'agit de chastes relations, une prépondérance de la maison de la jeune fille. Tout un parcours amoureux est ainsi mis en scène, qui doit aboutir au mariage.
Comme toutes les formes de l'art égyptien, la poésie amoureuse préfère la sensualité suggérée à l'érotisme affiché.
[modifier] Notes
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