Oussama Ben Laden
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Oussama Ben Laden (Usāmah bin Muhammad bin `Awad bin Lādin, أسامة بن محمد بن عوض بن لادن ), originaire du Yémen, né le 10 mars 1957 à Riyad en Arabie saoudite est le chef et fondateur du réseau terroriste Al-Qaida.
Le FBI le désigne comme le terroriste le plus recherché au monde. Toujours selon le FBI, Oussama Ben Laden est connu sous plusieurs pseudonymes dans les milieux terroristes, dont « le Prince », « l'Émir », « Abou Abdallah », « Moudjahid Cheikh », « Hajj », « le Directeur ».
S'il a pû être considéré comme un héros par certaines populations et à certains moments[1], il est très loin de faire l'unanimité parmi les musulmans. Al-Qaida ne fait non plus l'unanimité parmi les mouvements terroristes ou islamistes militarisés : par exemple, il est accusé par le Hezbollah de faire le jeu de l'administration américaine et ses actions de porter préjudice à l'islam[2]. Une fatwa a même été édictée à l'encontre d'Oussama Ben Laden[3].
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[modifier] Biographie
[modifier] Une jeunesse dorée
Ben Laden est issu d'une riche famille d'Arabie saoudite, originaire du Yémen. Son père Mohammed a réussi à bâtir un empire dont le fleuron est la Bin Laden Construction group, une importante entreprise de bâtiments - travaux publics détentrice de nombreux contrats d'exclusivité avec le gouvernement saoudien. La proximité avec la famille royale (famille princière Ibn Saoud) participe à la fortune de l'entreprise qui, devenue une des premières entreprises de construction au monde, se diversifie et devient le Saudi Binladin Group[4] aux nombreuses ramifications. Parmi elles, la Bin Laden Telecommunications, devenue depuis 1999 la Baud Telecom Company (BTC Networks)[5].
Oussama Ben Laden a 53 demi-frères et demi-sœurs (de plusieurs mères). Lui-même a une vingtaine d'enfants.
Le jeune homme fait des études commerciales et techniques à l'université de Djeddah Arabie saoudite, puis il intègre le groupe familial vers le milieu des années 1970.
Il étudie à cette période les textes principaux du wahhabisme, principale école de droit musulman en Arabie saoudite, comme le font la plupart des étudiants saoudiens.
[modifier] 1979 - 1989 : contre l'ennemi commun
En 1979, il est approché par le prince Turki Al Fayçal, alors chef des services secrets de l'Arabie saoudite (de 1977 à 2001), actuel ambassadeur d'Arabie saoudite à Londres, et fils de l’ancien roi Fayçal ben Abdel Aziz Al-Saoud (de 1964 à 1975). À l'époque, l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS vient de commencer. Le recrutement de militants islamistes internationaux débute. Ce mouvement est soutenu notamment par l'Arabie saoudite qui y voit une possibilité de diffusion du wahhabisme, le Pakistan qui se verrait à terme à la tête d'une future internationale islamique et les États-Unis qui y voient un moyen de prêter main forte aux moudjahiddins d'Afghanistan en lutte contre l'envahisseur soviétique.
Le prince saoudien Turki lui demande d'organiser le départ des volontaires pour l'Afghanistan et leur installation à la frontière pakistanaise. Le jeune homme est enthousiaste. En effet, la cause est en accord avec sa vision de la foi ; d'autre part, ce combat contre les Soviétiques est extrêmement populaire dans le monde entier, jusqu'en Occident. Enfin, il obéit ainsi aux désirs de la famille royale.
En arrivant sur place, le jeune homme découvre des militants motivés, mais très peu organisés. L'amateurisme règne. Ben Laden coordonne l'arrivée des militants à Peshawar via une organisation appelée « Bureau des services ». Il met en place une véritable organisation et assure la formation militaire et idéologique des combattants (camps d'entraînement, mosquées, écoles, etc.) ainsi que l'approvisionnement en armes. Peu à peu, il prend en charge les familles. Il s'occupe des veuves et de l'éducation religieuse des enfants. L'organisation devient alors une véritable fraternité et une nouvelle force politique dans un Afghanistan déjà morcelé.
C'est ainsi que le jeune homme timide prend de l'autorité. Il participe lui-même à quelques combats[6]. Son prestige grandit parmi ses hommes. En 1989 son mentor et ami, le Palestinien Abdallah Youcef Azzam, est assassiné. Oussama Ben Laden se retrouve alors à la tête de l'organisation. Elle est la base d'Al-Qaida, logistique du djihadisme international.
Durant toute cette décennie, Ben Laden rend régulièrement compte au prince Turki. Ses voyages en Arabie saoudite sont nombreux.
Cependant, la situation de l'organisation est complexe. Beaucoup de moudjahiddins se méfient de cette organisation d'étrangers fondamentalistes. Le commandant Massoud, notamment, refuse toute alliance. Oussama Ben Laden se rapproche alors de Gulbuddin Hekmatyar, un chef fondamentaliste local. Ce dernier est à la tête d'une force politique et le Pakistan voudrait le voir à la tête du pays après le départ des Soviétiques.
En février 1989 les Soviétiques annoncent leur retrait d'Afghanistan. Les djihadistes veulent poursuivre le combat jusqu'à la prise du pouvoir à Kaboul. Cependant, les États-Unis qui ont atteint leur objectif, et l'Arabie saoudite, stoppent le financement et le soutien logistique massif.
[modifier] 1989 - 1993 : la rupture
Oussama Ben Laden se sent trahi, mais à son retour en Arabie saoudite, il est considéré en héros. Il organise des conférences dans les mosquées, dans les écoles, à l'université sur son djihad contre l'armée soviétique.
La rupture intervient avec la Guerre du Koweït (1990-1991). Oussama Ben Laden propose au roi Fahd d'utiliser sa milice pour défendre le pays contre une éventuelle invasion des troupes irakiennes. Ce dernier refuse et préfère ouvrir son territoire à l'armée des États-Unis. Pour Oussama Ben Laden, le sol sacré de l'Arabie saoudite est souillé par les Infidèles
Il se fait alors de plus en plus critique vis-à-vis de la famille royale. Il va jusqu'à accuser les princes de corruption. Il est déchu de la nationalité saoudienne en 1994.
Pressé de quitter le pays, il se rend alors à Khartoum, au Soudan. Il est accueilli par Hassan al-Tourabi, chef du groupe islamiste Front national islamique soudanais (FNI). Il s'installe dans le pays, y investit et fait quelques affaires (routes, exportations agricoles, acquisitions foncières, activités bancaires en accord avec les principes de la banque islamique)
Il reste cependant en relations discrètes avec certains membres du régime saoudien (la famille royale est en effet peu unie). De même, il garde des relations avec la CIA ; son nom de code aurait été « Tim Osman »[7]
[modifier] 1993 - février 1996 : les années troubles
Ben Laden suit et finance des groupes islamistes issus du combat contre les Soviétiques et revenus dans leur pays d'origine (ils y sont surnommés « les Afghans »). Il finance également des camps d'entraînement.
Dès décembre 1992 un groupe financé par Ben Laden est responsable d'un attentat au Yémen contre les soldats américains en route pour l'opération Restore Hope en Somalie.
La même année, un attentat touche le World Trade Center. Il fait 6 morts. Un groupe lié à Oussama Ben Laden est soupçonné. Cependant, l'enquête du FBI est freinée par la CIA.
Oussama Ben Laden profite en effet de la politique d'une partie de l'administration Clinton, soutenue par le lobby pétrolier. Celle-ci a plusieurs objectifs : le soutien à des régimes stables en Asie centrale afin de permettre l'acheminement du pétrole, la lutte contre l'influence russe dans la région et une politique résolument engagée contre l'Iran chiite. Pour cela, il faut soutenir l'islamisme sunnite issu notamment du Pakistan et de l'Arabie saoudite. C'est pourquoi Oussama Ben Laden n'est pas perçu uniquement comme une menace. Cependant, cette stratégie est infléchie dans les derniers temps du mandat de Bill Clinton.
En février 1996, Oussama Ben Laden lance un appel à attaquer les intérêts américains partout dans le monde. Il devient dès lors un ennemi officiel des États-Unis. Les Américains obtiennent son expulsion du Soudan. Il se réfugie alors en Afghanistan, passé sous contrôle des talibans depuis 1996.
Les États Unis, épaulés par le Pakistan, négocient avec le régime, mais les talibans soufflent le chaud et le froid. Les attentats du 11 septembre 2001 stoppent brutalement cette négociation.
[modifier] Depuis 1996 : le terrorisme de masse, la traque et la communication
Les États Unis le tiennent pour responsable des attentats à la bombe dirigés contre les ambassades américaines de Nairobi au Kenya (213 morts dont huit Américains) et de Dar es Salaam en Tanzanie (onze morts, tous Tanzaniens) le 7 août 1998. Le gouvernement américain offre 25 millions de dollars pour toute information conduisant directement à sa capture, et une prime additionnelle de deux millions de dollars est offerte conjointement par la « Airline Pilots Association » et la « Air Transport Association ». À chaque agression, Ben Laden se réjouit des attentats, mais ne les revendique pas. À partir de ce moment, les États-Unis veulent officiellement Ben Laden « mort ou vif ».
En août 2001, le prince Turki est limogé par le régime saoudien.
Oussama Ben Laden est considéré par les pays occidentaux comme le principal responsable des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone. Il n'a lui même jamais revendiqué les attentats contre le World Trade Center du 11 septembre 2001 bien qu'il se soit félicité de leur tenue. À ce titre, le site du FBI ne recherche pas Ben Laden pour cet acte, mais pour d'autres actes terroristes (attaques contre l'ambassade des États-Unis de Nairobi et de Dar El Salem)[8].
La chaîne qatarie Al-Jazira publie le 12 novembre 2002 un message sonore reconnu par les autorités des États-Unis comme provenant d'Oussama Ben Laden. Celui-ci met en garde et menace plusieurs pays occidentaux de nouveaux attentats s'ils continuent à soutenir « le gang des bouchers de la Maison Blanche ».
Après les attentats du 11 septembre 2001, le président des États-Unis George Walker Bush déclenche une guerre en Afghanistan dans le but déclaré d'anéantir Al-Qaida. Ben Laden échappe toujours totalement à ses poursuivants. La CIA pense qu'il se cache dans les régions tribales au nord-ouest du Pakistan. Selon l'Institut Dalle Molle d'intelligence artificielle perceptive (IDIAP) de Lausanne en Suisse au moins un des messages de Ben Laden authentifiés par la CIA (celui du 12 novembre 2002) serait un faux.
Une vidéo diffusée par la chaîne d'information en arabe Al-Jezira quatre jours avant les élections présidentielles aux États-Unis tendrait à montrer qu'Oussama Ben Laden est toujours en vie au moment de l'enregistrement malgré les rumeurs persistantes de décès dans les montagnes à la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan. Ce dernier renvoie dos à dos les deux candidats et annonce de futurs attentats. Il affirme que contrairement à la thèse de dirigeants américains, son but n'est pas de lutter contre la liberté, auquel cas il se serait attaqué à des États nordiques. Il estime que les attaques contre le World Trade Center sont une mesure de rétorsion contre les « tueries » organisées par les militaires américains.
Le 27 décembre 2004, la chaîne de télévision Al-Jezira a diffusé un enregistrement audio, attribué à Oussama Ben Laden, désignant le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui comme son adjoint en Irak et appelant à un boycott des élections prévues le 30 janvier 2005.
Le 19 janvier 2006, après un an de silence, Al-Jezira diffuse un nouvel enregistrement audio où Oussama Ben Laden annonce la préparation de nouvelles opérations terroristes et propose une « trêve » en échange d'un retrait des troupes américaines en Irak et Afghanistan : « Nous n'avons pas d'objection à vous offrir une trêve (hudna) de longue durée dans des conditions justes que nous respecterons, parce que nous sommes une nation à laquelle Dieu interdit la traîtrise et le mensonge ». Une trêve aussitôt refusée par la Maison Blanche. L'absence d'images alimente de nouvelles spéculations selon lesquelles Oussama Ben Laden serait malade ou blessé et peut-être même mort.
Dans un autre enregistrement audio diffusé le 23 avril, Oussama Ben Laden évoque pour la première fois la situation au Soudan en appelant ses partisans à « se préparer à une guerre de longue durée au Darfour ».[4]
[modifier] Organisation
Oussama Ben Laden a besoin de recruter des personnes prêtes à se sacrifier. Il utilise pour cela le ressort religieux.
Le choix de cibles particulièrement spectaculaires, dans le cadre de ses opérations terroristes, montre tant un sens de la préparation tactique que de l'utilisation des médias.
Concernant la conceptualisation du terrorisme et le volet « idéologique » d'Al Qaida, le "cerveau" est Ayman al-Zawahiri. [9] Ben Laden se serait contenté de financer les attentats du 11 septembre, et l'opération aurait été proposée et orchestrée par Khalid Cheikh Mohammed, selon les aveux de ce dernier et les conclusions du rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis. [10] Une vidéo diffusée par Al-Jazira le 7 septembre 2006 montrerait cependant Ben Laden et ses lieutenants, dont Mohammed Atef (mort en Afghanistan en novembre 2001), préparant les attentats du 11 septembre.
Al-Qaida fonctionne comme une franchise du terrorisme islamiste. Des groupes comme celui d'Abou Moussab Zarqaoui en Irak ou ceux responsables des attentat de Bali, attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, attentats du 11 mars 2004 à Madrid, Istanbul, attentats du 7 juillet 2005 à Londres ou attentats du 23 juillet 2005 à Charm el-Cheikh, se revendiquent d'Al Qaida mais ont une existence autonome. Il n'y a pas de hiérarchie pyramidale, on parle plutôt d'une nébuleuse. L'organisation d'Oussama Ben Laden aurait ainsi financé de nombreux groupes terroristes islamistes sans s'impliquer dans leur fonctionnement.
La transmission du message médiatique est une méthode fondamentale pour Oussama Ben Laden. Les cassettes enregistrées et diffusées, souvent par la chaîne Al Jazira en exclusivité, poursuivent plusieurs objectifs :
- maintenir la psychose du terrorisme dans les démocraties occidentales, parfois en s'immisçant dans le jeu politique comme lors des élections américaines en 2004.
- rappeler son existence aux opinions publiques des pays musulmans en abordant des thèmes qui les touchent, pour faciliter le recrutement d'Al Qaida.
- réactualiser les objectifs du djihad d'Al Qaida.
On suppose que les cassettes de Ben Laden sont acheminées depuis sa cachette au Pakistan ou ailleurs, après un trajet long et compliqué, et ne sont diffusées que plusieurs jours ou semaines après l'enregistrement. Paradoxalement, cet isolement n'empêche pas l'exploitation des ressources de la mondialisation des communications.
[modifier] Motivations
Ben Laden condamne l'évolution de la civilisation islamique depuis la suppression du Califat (le dernier calife était le sultan ottoman jusqu'en 1924) [11]. Cet objectif passe par un renversement des gouvernements arabes « laïcs » et « impies » protégés par les États-Unis. La plupart des actions terroristes revendiquées ou probablement exercées par Al Qaida visent à déstabiliser ces régimes.
Parmi les positions politiques d'Oussama Ben Laden se retrouve la lutte contre ceux qu'il considère comme les « croisés occidentaux », en premier lieu les Américains. Ce fut l'une des raisons principales de son rejet par la famille royale d'Arabie saoudite. Lors de son interview[12] par le journaliste Robert Fisk en 1996, il avait notamment déclaré :
« Le peuple comprend maintenant les discours des oulémas dans les mosquées, selon lesquels notre pays est devenu une colonie de l'empire américain. Il agit avec détermination pour chasser les Américains d’Arabie saoudite. […] La solution à cette crise est le retrait des troupes américaines. Leur présence militaire est une insulte au peuple saoudien. »
Pour Oussama Ben Laden, les bases militaires présentes en Arabie saoudite ne sont pas acceptables. Il souhaite que la présence américaine au Moyen-Orient disparaisse, afin, selon sa rhétorique, de recouvrer la « liberté » du peuple musulman. Si en 1991 Oussama Ben Laden s'insurge contre le pouvoir royal saoudien qui accepte l'installation des militaires américains, c'est parce que le territoire saoudien est considéré comme sacré (avec les lieux saints Médine et La Mecque) et que la présence de troupes « infidèles » sur son sol natal est donc un sacrilège pour tout islamiste radical fondamentaliste. À l'origine ces bases américaines devaient être provisoires, le temps de remporter la guerre contre Saddam Hussein. Lors de la dernière guerre en Irak, l'état-major américain n'a pas fait partir l'offensive américaine d'Arabie saoudite, Riyad ayant refusé pour éviter des manifestations d'hostilité de la part des mouvances islamistes locales.
[modifier] Origines revendiquées du 11 septembre
[modifier] La Palestine et le Liban
Oussama Ben Laden utilise dans sa propagande la référence à l'occupation israélienne du Liban sud lors de l'« opération Paix en Galilée » en 1982. Oussama Ben Laden affirme avoir été affecté par les bombardements israéliens contre les réfugiés palestiniens au cours de la guerre du Liban.
« Je vous le dis, Allah sait qu'il ne nous était pas venu à l'esprit de frapper les tours. Mais après qu'il fut devenu insupportable de voir l'oppression et la tyrannie de la coalition américano-israélienne contre notre peuple de Palestine et du Liban, j'ai alors eu cette idée. Les évènements qui m'ont affectés de manière directe ont commencé en 1982, lorsque l'Amérique a permis aux Israéliens d'envahir le Liban et que la sixième division aérienne américaine les a aidés. Ce bombardement a commencé et a fait de nombreux morts et blessés, ainsi que des personnes terrorisées et réfugiées. Je ne pourrais pas oublier ces scènes, le sang, les membres déchiquetés, des femmes et des enfants gisant partout. Les maisons détruites ainsi que leurs occupants, des amoncellements de gravats sur leurs corps, des bombes qui pleuvaient sur nos maisons sans pitié. »
« Cette situation était comme un crocodile rencontrant un enfant sans défense. Est-ce que le crocodile peut comprendre une conversation qui n'inclurait pas une arme ? Et le monde entier a vu, et entendu, mais il n'a pas répondu. »
Oussama Ben Laden exploite un sentiment de rancœur chez une grande partie des musulmans de Palestine et du Moyen-Orient face à ce qui est ressenti comme une agression israélienne soutenue par les États-Unis. Oussama Ben Laden qualifie lui-même les opérations israéliennes de « tyrannie » et d'« oppression ».[13]
[modifier] La première Guerre d'Irak, et l'embargo
Ben Laden a présenté l'embargo économique contre l'Irak et les bombardements réguliers de ce pays entre les deux guerres, comme une preuve que les États-Unis, par l'intermédiaire de leur président George H. W. Bush, étaient des « assassins d'enfants ».[14]
L'embargo contre l'Irak aurait fait 500 000 morts parmi les enfants iraquiens, selon l'Organisation des Nations unies (ONU)[15].
[modifier] Le 11 septembre
Selon Oussama Ben Laden, le 11 septembre est une réponse à ce qu'il présente comme une agression générale et continue des États-Unis contre les musulmans. Cette « agression » est initialement pour Oussama Ben Laden une question religieuse : présence militaire en Arabie saoudite (profanation d'une terre sainte) et soutien à Israël qui occupe Jérusalem (lieu saint). La rhétorique sur la souffrance des Palestiniens ou des Irakiens est utilisée pour sensibiliser l'opinion du monde arabe à son combat mais n'est pas au centre des préoccupations d'Al Qaida.
« Avec ces images en tête, les évènements du 11 septembre sont venus comme une réponse à ces terribles erreurs. Comment un homme pourrait-il être blâmé pour défendre sa maison ? Se défendre et punir l'agresseur est-il du terrorisme ? »
Ces actions terroristes, ayant entraîné la mort d'innocents, sont condamnées par la plupart des musulmans. En effet, certains passages du Coran condamnent la mort d'innocents[16].
En outre, la présence indirecte américaine, incarnée par le soutien inconditionnel à l'État israélien, justifie pour Oussama Ben Laden, des attaques partout dans le monde des intérêts américains.
Introduction du discours de Ben Laden, novembre 2004, vidéo diffusée sur Al-Jazeerah
« Avant de commencer, je vous dis que la sécurité est un pilier indispensable de la vie humaine, et que les hommes libres ne compromettent pas leur sécurité, contrairement à la falsification de George Bush, qui dit que nous détestons la liberté. Si c'était le cas, qu'il explique pourquoi nous ne frappons pas, par exemple, la Suède ? »
« Non, nous combattons parce que nous sommes des hommes libres, qui ne peuvent dormir sous l'oppression. Nous voulons restaurer la liberté de notre nation »
[modifier] Les manipulations américaines selon Ben Laden
Oussama Ben Laden estime que George Bush cache les raisons du 11 septembre, et ce, afin de tromper le peuple américain.
« Même si nous sommes dans la quatrième année après les évènements du 11 septembre, Bush continue la désinformation, et vous cache les causes réelles [des évènements du 11 septembre] […] C'était le message que je cherchais à vous faire comprendre en faits et gestes, de façon répétée, et ce, bien avant le 11 septembre. Et vous pouvez lire tout cela, si vous le souhaitez, dans mon interview avec Scott, dans le Time Magazine, en 1996, ou avec Peter Arnett, sur CNN, en 1997, ou lors de ma rencontre avec John Weiner, en 1998. […] Et vous pouvez lire mon interview avec Abdul Bari Atwan, et encore mes interviews avec Robert Fisk. »
Il considère la nouvelle guerre d'Irak de 2003, comme une tentative de George W. Bush de « supprimer un vieil agent Saddam Hussein, et de le remplacer par une nouvelle marionnette, qui permettra le pillage du pétrole d'Irak et d'autres outrages. »
Oussama Ben Laden n'a aucun lien prouvé avec Saddam Hussein. Au contraire, il semblerait[17]que Ben Laden considérait Saddam Hussein comme un « socialiste » infidèle[18].
[modifier] Actualité et rumeurs
[modifier] Traque
D'après Éric Denece, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement[19], les commandos français en Afghanistan ont eu, pendant la première quinzaine de septembre 2004, Oussama Ben Laden de visu dans leurs jumelles longue distance. Cependant, prévenues, les forces américaines leur auraient demandé de ne pas intervenir.
[modifier] Maladie ou décès de Oussama Ben Laden
Ben Laden souffrirait d'insuffisance rénale chronique nécessitant des traitements et serait sous dialyse.
Le chef d'Al Qaida a de nombreuses fois été annoncé mort. En janvier 2002, le président du Pakistan, Pervez Musharraf estimait que l'islamiste serait mort de déficience rénale. En juillet 2002 le chef du FBI Dale Watson pensait qu'il n'était "probablement plus de ce monde". En décembre 2002, c'est le chef de la diplomatie pakistanaise, Khurshid Kasuri, qui affirme que Ben Laden avait succombé à la suite d'opérations militaires américaines.
Le 23 septembre 2006 L'Est Républicain révèle l'existence d'une note classée "confidentiel défense" de la DGSE qui indique que les services secrets saoudiens seraient convaincus qu'Oussama Ben Laden serait mort le 23 août 2006 d'une crise de fièvre typhoïde. Jacques Chirac, surpris de la divulgation de l'information, a déclaré que "cette information n'est en rien confirmée".
[modifier] Références
- ↑ « Ben Laden, héros secret de nombreux Tunisiens », Le Monde, 10 novembre 2001 ;
« Ben Laden et les nouveaux martyrs du Djihad », La Rivista del manifesto, n°24, janvier 2002 : « À toute cette population qui cherche à se rehausser symboliquement à ses propres yeux, faute de pouvoir remédier aux maux quotidiens qui l'assaillent, la défaite symbolique infligée à l'Amérique par Ben Laden suffit pour en faire un héros, un héros en passe de devenir un martyr, un martyr en passe de se muer, avec le temps, en saint » ;
« Pour qui travaille Ossama Ben Laden ? », Solidaire, n°36, 26 septembre 2001 : « Oussama Ben Laden semble être devenu le héros d’une partie de la population du monde musulman qui, humiliée par des dizaines d’années d’oppression impérialiste, voit en lui un symbole de l’anti-impérialisme. Mais il faut distinguer entre la colère justifiée de la population à l’encontre des USA et les motivations profondes d’un certain intégrisme musulman. » - ↑ Ria Novosti : « Le Hezbollah nie toute collusion avec Al-Qaïda »
- ↑ Fatwa de la Commission islamique d’Espagne, mars 2005
- ↑ Site officiel du groupe
- ↑ Site officiel de l'entreprise. (in :[1])
- ↑ Selon le témoignage d'un de ses hommes paru dans le journal Le Monde du 7 décembre 2001
- ↑ (en) [http://www.whatreallyhappened.com/binladen_cia.html Osama bin Laden, A.K.A. CIA Asset Tim Osman], When Osama Bin Ladin Was Tim Osman de J. Orlin Grabbe et Tim Osman was Bin Laden ? (point de vue sceptique)
- ↑ fiche de Ben Laden sur le site du FBI
- ↑ L'Express, [2]
- ↑ Le Monde, "Comment j'ai préparé le 11-septembre"
- ↑ Le Monde diplomatique, "Al Qaida, une secte millénariste", "Pour en finir avec le monde arabe" ; The Daily telegraph, "Fanatics around the world dream of the Caliph's return" ; The Observer, "Where terror begins" ; The Hindu, "Zarqawi — terrorist or Islamist crusader?".
- ↑ Retour à Al-Khobar, article du magazine Politis, Denis Sieffert.
- ↑ « Dans ces moments difficiles, de nombreuses idées difficiles à décrire me sont venues à l'esprit, mais à la fin, elles me procuraient une sensation intense de rejet de la tyrannie, et faisait naître en moi la résolution de punir les oppresseurs. »
- ↑ « Ben Laden, dans la vidéo de 2005, dénonçait l'oppression et l'embargo qui causa des millions de morts, orchestré par Bush senior en Irak, est le plus grand massacre d'enfants que l'humanité n'ait jamais connue. »
- ↑ In absolute terms we estimate that perhaps about half a million children under 5 years of age have died, who ordinarily would not have died had the decline in mortality that was prevalent over the 70s and the 80s continued through the 90s,, Anupama Rao Singh, directrice de l'UNICEF
- ↑ Coran - Sourate 5 - La table, 35 : « C'est pourquoi nous avons donné ce précepte aux enfants d'Israël : Celui qui aura tué un homme sans que celui-ci ait commis un meurtre ou exercé des brigandages dans le pays, sera regardé comme le meurtrier du genre humain; et celui qui aura rendu la vie à un homme sera regardé comme s'il avait rendu la vie au genre humain.»
- ↑ Un revirement journalistique de MSNBC, sur les connexions supposées entre Ben Laden et Saddam Hussein [3]
- ↑ Les socialistes sont des infidèles où qu'ils soient, à Bagdad ou à Aden, extrait de la bande enregistrée de février 2003
- ↑ Biographie d'Éric Denece sur le site du Centre français de recherche sur le renseignement
[modifier] Liens externes
- (en) Profile: Osama bin Laden - Center for Cooperative Research
- (fr) Biographie d'Oussama Ben Laden
- (fr) Déclarations et interviews de Ben Laden entre 1995 et 1998
- (fr) Article sur les tentatives d'assassinats du pape et de destructions d'avions de ligne dans les années 1990
- (fr) Avis de recherche sur Ben Laden
- (en) Transcription de la bande de février 2003
- (en) Transcription de la vidéo de 2004
[modifier] Bibliographie
- La guerre des Bush : Les secrets inavouables d'un conflit, Éric Laurent, Plon, Résumé
- Ben Laden, la destruction programmée de l'Occident, Roland Jacquard et Attame Tazaghart, 2004, ISBN 2-86477-204-3
- Oussama, la fabrication d'un terroriste, Jonathan Randal, 2004, ISBN 2226155708
- Le voile déchiré, Carmen Ben Laden, 2003
- Ben Laden et le XXIe siècle, Michel Tatu, 2002, ISBN 2-9517925-1-4
- Ben Laden - La vérité interdite, Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié, Gallimard, 2002. Les auteurs de ce livre se sont publiquement rétractés, le 26 octobre 2006 et ont retiré cet ouvrage de la vente (Source : Le Temps, 27 octobre 2006).
- Au nom d'Oussama Ben Laden, Roland Jacquard et Attame Tazaghart, Picollec, 2001
- L'ombre des Talibans, Ahmed Rashid, Autrement, 2001
- L'islamisme - Une révolution avortée ?, Antoine Basbous, Hachette Littérature, 2000