Obélix et compagnie
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Obélix et compagnie est le vingt-troisième album de la série de bande dessinée Astérix le Gaulois de René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin), prépublié en 1976 dans l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur puis publié en album en 1976.
- Tirage original : 1'350'000 exemplaires
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[modifier] Synopsis
Après une énième défaite contre les Gaulois, Jules César est à la recherche d'un nouveau moyen pour soumettre ce petit village gaulois qui résiste toujours à l'envahisseur romain. Le jeune Caius Saugrenus propose de les corrompre avec de l'argent, à l'image de Rome.
Saugrenus part donc pour la Gaule et il achète tous les menhirs d'Obélix. « Un acheteur de menhirs et un livreur de menhirs sont faits pour s'entendre. » À cause du volume de travail croissant, Obélix n'a même plus le temps de chasser des sangliers avec Astérix. Rapidement, la faim d'Obélix est plus forte que son désir de vendre des menhirs, mais Astérix refuse de partager son repas. C'est alors qu'Obélix a l'idée magnifique d'acheter un sanglier. Petit à petit, Obélix créé une énorme entreprise de menhirs et aussi beaucoup d'emplois dans le marché du sanglier. Au bout d'un certain temps, la moitié du village fait des menhirs et l'autre moitié la nourrit. Pendant ce temps à Rome, grâce à une campagne marketing extaordinaire de Saugrenus, les menhirs se vendent comme des petits pains. Au village, les seuls qui ont compris le plan de Saugrenus sont Abraracourcix, Panoramix et Astérix. Astérix est chargé de trouver une solution.
Astérix trouvera-t-il une solution avant que le village ne devienne Gallo-romains ?
[modifier] Caractéristiques de l'album
Il est à noter que cette bande dessinée est étudiée dans certaines classes d'économie pour son analyse pertinente de l'intervention de l'État, la dénonciation des économies mono-produit, ainsi que la caricature de Jacques Chirac alors jeune Premier ministre.
[modifier] Analyse économique
L'album présente avec adresse les avantages et les désavantages de l'intervention de l'État dans l'économie. Par le biais de la commande de menhirs l'ensemble de l'activité du village est stimulé. On observe la description de nombreux phénomènes économiques.
Les commandes initiales de l'État, provoquent l'emploi d'Obélix, puis de ses chasseurs, de la femme d'Agecanonix...
Le Menhir, objet inutile par excellence (de nos jours, personne n'essaierait de vendre quelque chose de complètement inutile) n'a pas de prix, ("ça coûte combien ? - Ben je ne sais pas…"). Mais Saugrenus va arbitrairement lui en donner un, qui va de plus monter rapidement. Voyant les profits réalisés par Obélix, de nombreux habitants du village vont abandonner leurs productions respectives et utiles (poissonnerie, forge, etc.) afin de se consacrer au Menhir, secteur dont l'avenir n'est qu'une illusion entretenue par l'État et qui n'apporte rien à la société. Les économies de nombreux pays font de même (Égypte, Rome, Grèce, Phénicie…). De fait, de nombreux libéraux estiment que toute intervention de l'État, parce qu'elle modifie artificiellement la pertinence des prix, détourne les facteurs de production de leur allocation optimale.
A Rome, le besoin se fait sentir de vendre des menhirs. Ici rentre en jeu le marketing, présenté comme une méthode scientifique pouvant faire vendre n'importe quoi, notamment sur la base de lois sociales comme le snob effect ("ce qui rend jaloux les voisins"). Le tout sans négliger les produits dérivés.
L'échec final de cette stratégie marketing provoque la ruine de l'État (César en l'occurrence). Saugrenus tente donc de mettre fin aux aides accordées à l'industrie du menhir. Le résultat est la grande bagarre finale. Ainsi en économie la loi de Wagner explique que l'État ne peut revenir sur les aides qu'il a accordé, souvent considérées comme des acquis sociaux, sans provoquer la colère de la rue.
A Rome, César se résigne à dévaluer le Sesterce afin de limiter les dettes de l'État, contractée suite à la grande crise du menhir. L'inflation est souvent vue par les libéraux comme l'aboutissement essentiel des politiques de relance de l'État.
D'un point de vue plus général, l'album se montre critique vis à vis du capitalisme dans son ensemble, illustrant le "désenchantement du monde" (Max Weber) qu'il provoque.
[modifier] Caricatures
- Jacques Chirac (Caius Saugrenus)
- Stan Laurel et Oliver Hardy (duo de légionnaires)
- Pierre Tchernia (un légionnaire)
- René Goscinny (un légionnaire)
- Albert Uderzo (un légionnaire)