Mohamed Ennacer Latrèche
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Mohamed Ennacer Latrèche est un militant musulman franco-algérien, né, peut-être en 1954, en Tunisie d'une famille d'origine algérienne. Il est dénoncé par ses détracteurs comme un agitateur controversé aux propos, parfois jugés racistes et flirtant avec la légalité.
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[modifier] Biographie
Son père Kennazi Latrèche, (mort en 2002) fut un membre respecté de la communauté musulmane de Strasbourg. Dans les années 1970, lors de ses études religieuses à Damas, à l'institut Al-Fath fondé par le cheikh Salah Al-Farfour, il suit un enseignement traditionnel et conservateur. Il passa sept années en Syrie.
[modifier] Fondation du PMF
De retour en France, il fonda le 30 avril 1997, le Parti des musulmans de France (PMF), un mouvement créé à Strasbourg pour « libérer les musulmans de France de l'influence du Parti Socialiste » qu'il jugeait «sionisé» et pour proposer une voix politique aux «7 millions de musulmans qui ont renoncé à rentrer dans leur pays». Il se dit seulement un «sympathisant» du Hamas et du Hezbollah. En fait à travers le PMF il veut fédérer la détresse des jeunes de banlieue d'origine musulmane et les pousser à l'activisme politique.
Son parti, le PMF, a obtenu moins d'1% des voix aux législatives de 2002. Mais avec environ 2000 adhérents revendiqués, il représenterait une force non négligeable. Selon certains spécialistes, il pourrait en fait compter sur un peu plus de 200 militants.
[modifier] Le soutien à Saddam Hussein
Au printemps 2003, il crée l'événement en allant en Irak se portant volontaire pour être « bouclier humain » ce qui lui a valu l'attention des médias.
Selon Jean-Claude Meyer, de la LCR en Alsace, : « Mohamed Latrèche soutenait Saddam Hussein. Il est allé plusieurs fois en délégation à Bagdad et a tenté de monter une opération de boucliers humains », il se souvient que lors d'une manifestation, le 15 février 2003, Latrèche est parvenu à détourner le cortège de son parcours.
[modifier] La loi sur la laïcité
Concernant les mesures gouvernementales sur la laïcité, il fut un des maîtres d'œuvre du combat des musulmans radicaux contre la loi française sur le voile et contre laquelle il organisa en 2003 et 2004 des manifestations dans toutes les villes de France. Lors de cette manifestation, il affirma qu’une bonne musulmane se doit d’être voilée : « Bravo à toutes les sœurs voilées et non voilées [...]. Vous avez osé sortir. C’est comme ça que vous gagnerez ». Il brandit la loi contre l'interdiction du port du voile à l'école comme une nouvelle humiliation contre les musulmans et il multiplia les interventions dans les journaux et à la télévision : « Celui qui nous insulte, il faut le terroriser politiquement » lança-t-il à Jacques Chirac, en particulier lors de la manifestation du 17 janvier 2004 à Paris.
[modifier] Accusations d'antisémitisme
En parlant des Français de confession juive, il déclara : « ils ont tout. Nous n'avons rien ».
En novembre 2000 : Raphaël Nisand, avocat, membre du bureau exécutif de la LICRA et président de la section du Bas-Rhin, déposa une plainte contre Mohamed Latrèche, pour des propos antisémites qui auraient été tenus à l'issue d'une manifestation propalestinienne à Strasbourg, des slogans « mort aux juifs » auraient été scandés lors du rassemblement.
Antisioniste convaincu, Latrèche publie, en 2002, en collaboration avec La Pierre et l’Olivier — une association propalestinienne radicale, présidée par Ginette Skandrani — un livre intitulé «Le Manifeste judéo-nazi d’Ariel Sharon» qui prêtait au premier ministre israélien des propos violemment racistes. Selon l'Observatoire du communautarisme, «ce texte regorge de fantasmes antisémites et s'inscrit dans la lignée du Protocole des sages de Sion, faux antisémite célèbre qui continue à s'écouler en particulier dans le monde arabo-musulman».
Le 22 janvier 2004, La LICRA et le CRIF ayant porté plainte pour ses propos jugés racistes et antisémites, le ministre Dominique Perben, demanda au procureur de la République de Paris, d'ouvrir une enquête sur les propos tenus par Mohamed Latrèche, et le 4 juin 2004 il a été mis en examen pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ».
[modifier] Controverses et avis
Lors d'une réunion du PMF consacrée à la guerre en Irak, organisé avec le révisionniste Serge Thion, ancien du CRNS, et lors de manifestations propalestiniennes, ses propos ont souvent pu être considérés comme excessifs par ses adversaires. Il a par exemple développé l'idée que Ariel Sharon et George W. Bush sont comparables à Adolf Hitler.
Selon Mohamed Latahy, aumônier musulman des hôpitaux d'Alsace, ancien directeur de la Grande Mosquée de Strasbourg : « Mohamed Latrèche essaie toujours de récupérer les exclus, et il est très facile de mobiliser les gens sur des questions aussi sensibles que la Palestine, la guerre en Irak ou le port du voile ».
Selon Driss Ayachour, président de la Grande Mosquée de Strasbourg : « Mohamed Latrèche fait partie du monde politique, et nous du monde religieux. Nous n'avons aucune relation avec lui et nous regrettons que cette action des femmes soit récupérée par des partis politiques de tous bords ».
Selon Raphaël Nisand, les tracts que distribue régulièrement Mohamed Latrèche « sont d'un antisionisme qui est évidemment antisémite. On y retrouve toutes les vieilles lunes de l'antisémitisme traditionnel. Et son projet politique, c'est la disparition d'Israël (... cet homme est) une provocation ambulante» ».
Selon l'Observatoire du communautarisme : « En réduisant la question de l'immigration maghrébine à sa dimension religieuse, on a ouvert la voie aux idéologues musulmans et aux surenchères communautaires de démagogues comme Mohamed Latrèche ».
Selon Jean-Claude Meyer, de la LCR en Alsace, : « Cet homme est à la tête d'un groupuscule, mais c'est un vrai organisateur, quelqu'un de méthodique et de charismatique. Il a une parole qui peut entraîner des centaines de personnes dans son sillage. ».
