Margaret Murray
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Margaret Alice Murray, née à Calcutta le 13 juillet 1863, morte en 1963, fut une anthropologue et égyptologue britannique, célèbre pour son étude du folklore et de la sorcellerie.
[modifier] Biographie
Après des études de linguistique et d'anthropologie à l'University College de Londres, elle accompagne l'archéologue William Petrie dans ses ampagnes de fouille en Palestine et en Égypte. À son retour, elle obtient un poste de lectrice à University College. En 1921, elle publie son ouvrage le plus célèbre, The Witch Cult in Western Europe. Trois ans plus tard, elle devient professeur assistant d'égyptologie, toujours à University College, poste qu'elle conserve jusqu'à sa retraite en 1935.
[modifier] Travaux
La renommée de Marguerite Murray est née de son ouvrage The Witch Cult in Western Europe. Pour elle, les descriptions de sabbat effectuée au cours des procès de sorcellerie sont des retranscriptions de rituels d'un culte organisé, lui-même lié à une religion païenne pré-chrétienne de la fertilité, ayant survécu partout en Europe. Le livre fait d'abord l'objet de comptes-rendus assez défavorables, puis connaît une grande popularité : Margaret Murray se voit alors confier la rédaction de l'article « Witchcraft » de l'Encyclopedia Universalis. Ses idées sont en partie à l'origine de la création de la Wicca et du néo-paganisme.
Cependant, sa théorie subit ensuite des revers : on lui reproche de surinterpréter ses sources. Elle est également accusée de manipuler ses sources textuelles pour écarter tout élément gênant, comme les aveux de vol nocturne pour se rendre au sabbat ou les transformations en animaux. Des ouvrages comme Europe's Inner Demons (Les démons de l'Europe) de Norman Cohn (1973) ou A Razor for a Goat d'Elliot Rose (1962) constituent des critiques systématiques des œuvres de Margaret Murray. Carlo Ginzburg, dont les Batailles nocturnes (1980) semblent accréditer la thèse d'une religion liée à la fertilité, explicite ensuite son opposition aux thèses de Murray dans Le Sabbat des sorcières (1989) : il lui reproche de confondre des aveux et des faits ainsi que des manipulations textuelles. Il déclare ainsi que « presque tous les historiens de la sorcellerie sont aujourd'hui d'accord pour juger que les livres de Margaret Murray (comme l'ont fait les premiers auteurs de comptes-rendus sont des travaux d'amateurs, absurdes et dépourvus de toute valeur scientifique » (Le Sabbat des sorcières, Gallimard, 1992, p. 16).
Les partisans des théories de Murray voient dans ces critiques une réticence à accepter le modernisme des thèses qu'elle avança, parfois de façon maladroite ou sujette à controverses comme celle relative à Jeanne d'Arc. Ils soulignent cependant qu'elle a été une réelle pionnière, et l'une des premières à investir un domaine où les femmes ont depuis fait leurs preuves.
[modifier] Principaux ouvrages
- The Witch Cult in Western Europe (1921) (Le Culte des sorciers en Europe occidentale) [lire en ligne]
- The God of the Witches (1933) (Le Dieu des sorcières)