Marcabru
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Marcabru est un des premiers troubadours dont les textes nous soient parvenus. Tout d'abord jongleur il s'avère un poète très doué. Il est l'auteur de la plus ancienne pastourelle découverte.
On sait qu'il a été actif dans les années 1130, vraisemblablement à la cour de Poitiers. En 1137, le roi de France Louis VII le Jeune épousa Aliénor d'Aquitaine, petite fille du premier troubadour connu, Guillaume IX d'Aquitaine. La cour d’Aquitaine s'arrêta de fonctionner à ce moment-là, du moins jusqu'à l'arrivée des Plantagenêt dans la région, dans la seconde moitié du XIIe siècle. Il semble qu’il ait suivi Aliénor d’Aquitaine à la cour de Paris, mais en ait été chassé par son époux Louis VII, qui n’appréciait les déclarations que Marcabru chantait à la Dame de ses pensées.
Du coup, il est probable que Marcabru ait été obligé de s'exiler pour vivre de son art, et on retrouve sa trace en Espagne. En soi, cela n'a rien de surprenant, dans la mesure où les ducs d'Aquitaine avaient mené depuis 100 ans une politique d'ouverture en direction de l'Espagne, qui comptait aussi des souverains lettrés.
Les autres indications sur la vie de Marcabru sont peu sûres. La biographie médiévale qui lui est consacrée (ou vida) mentionne qu'il aurait peut-être été un enfant naturel de la noblesse limousine, rejeté par son père. En réalité, on ne saura jamais rien de sa naissance ni de sa mort, car tout est perdu.
Marcabru est remarquable dans sa poésie pour une chose : c'est l'un des précurseurs du trobar clus (poésie fermée, hermétique), qui s'oppose au trobar leu (poésie légère, facile à comprendre). Il utilise des métaphores complexes, joue sur les rimes rares. Ces textes sont accessibles, aujourd'hui, seulement aux spécialistes de la langue occitane du Moyen Âge.
Marcabru a également développé un style moralisateur qui, semble-t-il, lui assura autant de partisans que d'adversaires. Dans le contexte du Moyen Âge, moralisateur veut dire misogyne. Ses poèmes sont donc souvent tournés vers la dénonciation de la lascivité des femmes.
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