Louis Ramond
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Louis François Élisabeth Ramond, baron de Carbonnières est un homme politique, un géologue et un botaniste français, né le 4 janvier 1755 à Strasbourg et mort le 14 mai 1827 à Paris.
Son père est Pierre-Bernard Ramond (1715-1796), trésorier de guerre, et sa mère est Reine-Rosalie Eisentraut (1732-1762).
Il commence à étudier le droit à l’université de Strasbourg en 1775 et devient avocat en février 1777. Il se lie d’amité avec un autre étudiant, Jakob Michael Reinhold Lenz (1751-1792), écrivain du courant Sturm und Drang. Ramond découvre alors la littérature romantique allemande et notamment les Souffrances du jeune Werther de Goethe (1749-1832), ce qui le décide à se lancer dans l’écriture. Il fait paraître en 1777 Les Dernières aventures du jeune d’Olban.
Ramond entreprend en mai 1777 un voyage en Suisse. Il y rencontre des écrivains et des poètes mais aussi des savants : le théologien Johann Kaspar Lavater (1741-1801), les zoologistes Albrecht von Haller (1708-1777) et Charles Bonnet (1720-1793) ; il retrouve aussi son ami Lenz. Les deux hommes partagent une expérience extatique à la contemplation de la vallée du Rhin. Quelques jours plus tard, Lenz vit sa première crise de démence. Il se prend de passion pour la haute montagne.
Il fait paraître les Élégies en 1778 empreintes de son amour pour la nature. Des extraits sont publiés la même année dans le Journal des Dames de Claude-Joseph Dorat (1734-1780). En 1779, Ramond et son père s’installent à Paris. Louis fait paraître en 1780 La Guerre d’Alsace pendant le Grand Schisme d’Occident, épopée romantique et historique. Mais la capitale n’est pas encore sensible au romantisme venu d’Allemagne et il ne rencontre pas l’accueil qu’il espérait.
Il quitte alors Paris et retourne à Strasbourg où il se met au service du cardinal de Louis René Édouard de Rohan, prince de Rohan et cardinal-archevêque de Strasbourg (1734-1803), célèbre pour avoir pris part à l’affaire du collier de la reine. Ramond, auprès du prince, voyage beaucoup et rencontre de nombreuses personnalités. Le cardinal est envoyé en exil à La Chaise-Dieu en juin 1786. Il part en Auvergne accompagné par son fidèle secrétaire, s’il s’ennuie, Ramond découvre la flore de cette région. Le cardinal, souhaitant aller dans une ville thermale dans les Pyrénées, Ramond part en éclaireur. Les deux hommes y passent l’été et l’automne 1787 à Barèges. Afin de mieux connaître la formation géologique de cette montagne, qui fait alors l’objet de controverse notamment alimentée par la théorie de Déodat Gratet de Dolomieu (1750-1801), et de savoir si elle granitique, comme les Alpes, ou calcaire, comme les montagnes plus anciennes, Ramond commence à explorer ce massif.
Ramond quitte le carnial en décembre 1788 lorque celui-ci est autorisé à revenir à Strasbourg. Il s’installe à Paris et fait paraître en 1789 ses premières Observations faites dans les Pyrénées, pour servir de suite à des observations sur les Alpes. Il se lance également dans la politique et est élu en septembre 1791 comme député de Paris. Il appartient au club des Feuillants. Il défend en 1792 les prêtres réfractaires dont la déportation avait été votée. Ramond soutient passionnément l’action de La Fayette (1757-1834) qui tente d’apaiser les ardeurs notamment des jacobins.
Il fuit Paris en août et se réfugie dans les Pyrénées. Il est arrêté en 1794 et est accusé d’être un ennemi de la Révolution. Il échappe de peu à la guillotine et se consacre alors exclusivement à l’histoire naturelle. Il correspond avec Philippe Picot de Lapeyrouse (1744-1818) et divers botanistes comme René Desfontaines (1750-1831), Jean Thore (1762-1823) et Dominique Villars (1745-1814).
Il commence à enseigner en 1795, à l'Ecole centrale de Tarbes, ses cours rencontrant immédiatement un grand succès. En 1797, il peut enfin mener à bien un projet qui l’habite depuis longtemps : Mont-Perdu (3 355 mètres). L’expédition, qui comprend une quinzaine de personnes dont Picot de Lapeyrouse et plusieurs de ses élèves, trouvera de nombreux fossiles mais n’atteint pas le sommet. Le récit de celle-ci paraît en 1797 sous le titre de Voyage au Mont-Perdu. Il recommence la même année, toujours accompagné de ses élèves dont Charles-François Brisseau de Mirbel (1776-1854).
Mais ce n’est qu’en 1802 qu’il atteint enfin le sommet, Ramond relate cet exploite dans le Journal de Mines (en thermidor an XI) qui lui vaut une reconnaissance certaine des savants de son époque. Il correspond notamment avec René Just Haüy (1743-1822) Alexandre Brongniart (1770-1847), Boudon de Saint-Amans. Il devient membre de l’ Académie des sciences en janvier 1802.
De 1800 à 1806, il siègle à l’Assemblée et participe aux travaux de la Société des Observateurs de l'homme. Il épouse en 1805, Bonne-Olympe, veuve du général Louis-Nicolas Chérin, la fille de son ami Bon-Joseph Dacier (1742-1833). En 1806, il devient préfer du Puy-de-Dôme. Il passe plus de temps à herboriser où à faire des relever météorologiques qu’à s’occuper d’administration. Ce qui ne l’empêche pas d’être fait baron d’Empire en décembre 1809. Il fait paraître en 1815 Nivellement des Monts Dores et des Monts Dômes disposé par ordre de terrains. La même année, il est élu député du Puy-de-Dôme. En 1818, il est nommé au Conseil d'État et ne quitte plus la capitale que pour se rendre en Auvergne.
En 1821, il passe l’été en Auvergne avec René Desfontaines et deux jeunes naturalistes Victor Jacquemont (1801-1832) et le comte Hippolyte Jaubert (1798-1874). Il fait paraître en 1825 Sur l’état de la végétation au sommet du Pic du Midi. Il est enterré au cimetière de Montmartre.
[modifier] Source
Benoît Dayrat (2003). Les Botanistes et la Flore de France, trois siècles de découvertes. Publication scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle : 690 p.
Ramond est l'abréviation botanique officielle de Louis Ramond. Consulter la liste des abréviations d'auteur ou la liste des plantes assignées à cet auteur par IPNI |
Portail de l'histoire de la zoologie et de la botanique – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l'histoire de ces disciplines. |