Lohengrin
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Lohengrin est un opéra de Richard Wagner composé de 1845 à 1848 et créé en 1850. L'histoire du « chevalier au cygne » provient de la littérature médiévale allemande, notamment Parzival de Wolfram von Eschenbach et sa suite anonyme, Lohengrin.
Lohengrin fut un succès immédiat, et plusieurs extraits sont devenus célèbres, dont les préludes des premier et troisième actes, l'air de Lohengrin In fernem Land, et le chœur nuptial, qui est joué traditionellement lors des mariages en Occident, connu communément sous le nom de Voici la mariée.
Le jeune roi Louis II de Bavière fut très touché par cet opéra féérique ; il fit construire plus tard un château tout droit sorti d'un conte de fées, qu'il nomma Neuschwanstein (« la nouvelle pierre du cygne »). La scène d'ouverture de l'opéra peut être interprétée comme une exhortation à peine voilée, adressée à Louis II, d'unifier l'Allemagne sous son drapeau. Ce fut le mécénat de Louis II qui donna à Wagner les moyens de construire une salle, le Palais des festivals de Bayreuth, et de composer, puis de monter son opéra, L'Anneau du Nibelung.
Sommaire |
[modifier] Fiche technique
- Titre : Lohengrin
- Description : Opéra romantique en trois actes
- Durée : Trois heures trente minutes environ
- Catalogage : Wagner-Werke-Verzeichnis 75
- Livret du compositeur
- Langue : Allemand
- Composition :
- Dédicataire : Franz Liszt
- Création : Großherzogliches Hoftheater, Weimar, 28 août 1850. Direction musicale : Franz Liszt [1]
- Entrée au répertoire du Festival de Bayreuth : 1894
- Publication : Breitkopf & Härtel, Leipzig, 1852
[modifier] Personnages
- Henri l’Oiseleur (Heinrich der Vogler), roi de Germanie (basse)
- Lohengrin (ténor)
- Elsa von Brabant (soprano)
- Le duc Gottfried, son frère (rôle muet)
- Friedrich von Telramund, comte brabançon (baryton)
- Ortrud, sa femme (soprano)
- Le héraut d’armes du Roi (basse)
- Quatre nobles du Brabant (ténors et basses)
- Quatre pages (sopranos et altos)
- Comtes et nobles saxons et thurigiens, comtes et nobles brabançons, dames, pages, vassaux, femmes et serfs
[modifier] Argument
[modifier] Acte I
- Une prairie sur les bordes de l’Escaut près d’Anvers.
Henri l'Oiseleur, roi de Germanie, qui assemble les tribus allemandes pour expulser les Hongrois de ses terres, est arrivé au Brabant. Le comte Telramund régit le duché pour le duc Gottfried, qui est mineur, et frère d'Elsa. Gottfried a mystérieusement disparu, et, incité par son épouse, Ortrud, Telramund accuse Elsa de son meurtre, et réclame le duché par la même occasion.
Elsa apparaît, entourée de sa suite. Se sachant innocente, elle se déclare prête à se soumettre au jugement divin à travers l'épreuve du combat. Elle choisit pour champion un chevalier qu'elle a vu dans ses rêves. (« Einsam in trüben Tagen… »). Elle tombe à genoux et prie Dieu de la soulager. Telramund, à la demande du Roi, accepte le combat. En premier lieu, le héraut appelle le chevalier inconnu en vain, mais au deuxième appel, un miracle survient : un navire apparaît sur le fleuve, tiré par un cygne, à l'intérieur duquel se trouve un chevalier à l'armure étincelante. Il débarque, écarte le cygne, salue le Roi avec respect et demande à Elsa si elle le veut pour champion.
Elsa se met à genoux devant lui et lui confie son honneur. Il ne pose qu'une condition : elle ne devra jamais lui demander qui il est ni d'où il vient (« Nie sollst du mich befragen… »). Elsa n'y voit pas d'objection ; les prières sont récitées et les préparatifs du combat sont organisés. Telramund est vaincu. Le vainqueur le laisse en vie, puis prenant Elsa par la main, déclare son innocence et la demande en mariage.
[modifier] Acte II
- Dans le château d’Anvers.
Telramund et Ortrud, qui ont été bannis, apparaissent de nuit, en loques, dans la cour de la cathédrale. Ortrud s'efforce de ranimer le courage de son époux. Elle projette d'induire Elsa à poser les questions interdites. Quand celle-ci apparaît sur le balcon, le matin suivant, elle aperçoit Ortrud et se prend de pitié pour elle. Telramund, passé inaperçu, se retire dans l'ombre d'une maison.
La foule s'assemble et le héraut annonce que le Roi a nommé Lohengrin duc du Brabant, mais l'interessé refuse et annonce qu'il souhaite n'être connu que sous le nom de « Gardien du Brabant ». Alors que le Roi, Lohengrin, Elsa et leur suite se préparent à entrer dans l'église, Ortrud apparaît, richement vêtue, et accuse Lohengrin d'être un magicien, dont Elsa elle-même ne connaît pas le nom. Telramund apparaît à ce moment là et clame qu'il a été vaincu frauduleusement, ne sachant pas le nom de son opposant. Lohengrin refuse de révéler son identité : selon lui, seule Elsa a le droit de connaître ses origines. Elsa l'assure de sa confiance, et ils entrent dans l'église.
[modifier] Acte III
- Premier tableau : La chambre nuptiale.
Elsa et Lohengrin sont conduits à l'intérieur, accompagnés par le fameux choeur nuptial. Ils se déclarent leur amour mutuellement, mais sa conversation avec Ortrud induit Elsa, malgré les avertissements, à poser la question fatale. Telramund se précipite pour attaquer le chevalier, mais il est tué par Lohengrin, qui se tourne vers Elsa avec douleur et lui demande de le suivre jusqu'au Roi, à qui il va révéler le mystère.
- Deuxième tableau : La prairie sur les bords de l’Escaut.
Les troupes arrivent, prêtes au combat. Le cadavre de Telramund est amené, et Lohengrin explique son acte. Une chose reste à faire, il doit dévoiler son identité au Roi et à Elsa. Il leur raconte l'histoire du Graal et révèle qu'il est Lohengrin, chevalier du Saint Graal, et fils du Roi Perceval. L'heure de son retour a sonné, il n'a attendu que pour prouver l'innocence d'Elsa.
Alors qu'il fait tristement ses adieux à sa fiancée, le cygne apparaît. Lohengrin prie pour qu'Elsa retrouve son frère, et à ce moment là, le cygne plonge dans le fleuve et réapparaît sous la forme de Gottfried, qui avait été victime d'un sortilège d'Ortrud. Une colombe descend des cieux, et, prenant la place du cygne, ramène Lohengrin au château du Saint Graal.
[modifier] Discographie
Les chanteurs mentionnés sont respectivement Lohengrin, Elsa, Heinrich, Telramund et Ortrud.
- Joseph Keilberth (1953), Orchestre du Festival de Bayreuth, Wolfgang Windgassen, Eleanor Steber, Josef Greindl, Hermann Uhde, Astrid Varnay. Decca 1954, rééd. Teldec 1997 ou Naxos Historical 2005
- André Cluytens (1958), Orchestre du Festival de Bayreuth, Sándor_Kónya, Leonie Rysanek, Kieth Engen, Ernest Blanc, Astrid Varnay. Réédition Myto 1994
- Rudolf Kempe (1962–1963), Wiener Philharmoniker, Jess Thomas, Elisabeth Grümmer, Otto Wiener, Dietrich Fischer-Dieskau, Christa Ludwig. Réédition EMI Classics, 2000
- Silvio Varviso (1966), Kungliga Teaterns Hovkapellet, Nicolai Gedda, Aase Nordmo-Løvberg, Rolf Jupither, Barbro Ericson, Bengt Rundgren. Ponto Records, 2002
- Herbert von Karajan (1975–1981), Berliner Philharmoniker, René Kollo, Anna Tomowa-Sintow, Robert Kerns, Siegmund Nimsgern, Dunja Vejzovic. Réédition EMI Classics, 1997
- Georg Solti (1985–1986), Wiener Philharmoniker, Placido Domingo, Jessye Norman, Dietrich Fischer-Dieskau, Siegmund Nimsgern, Eva Randowa. Réédition Decca, 2003
- Claudio Abbado (1991–1992), Wiener Philharmoniker, Siegfried Jerusalem, Cheryl Studer, Kurt Moll, Hartmut Welker, Waltraud Meier. Deutsche Grammophon, 1995
- Colin Davis (1994), Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Ben Heppner, Sharon Sweet, Bryn Terfel, Sergei Leiferkus, Eva Marton. RCA Red Seal, 1995
- Daniel Barenboïm (1998), Staatskapelle Berlin, Peter Seiffert, Emily Magee, Roman Trekel, Falk Struckmann, Deborah Polaski. Teldec, 1998
[modifier] Bibliographie
- Argument emprunté de (en) The Opera Goer’s Complete Guide de Leo Melitz (1921).
- (de) John Deathridge, Martin Geck, Egon Voss, Wagner-Werke-Verzeichnis. Verzeichnis der musikalischen Werke Richard Wagners und ihrer Quellen, Schott, Mayence, Londres et New York, 1986, pp. 305–326
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