Judas Iscariote
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Pour les chrétiens, Judas Iscariote est l'un des douze apôtres de Jésus-Christ. C'est lui qui le livra aux grands prêtres de Jérusalem, qui le menèrent ensuite devant Ponce Pilate.
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[modifier] Histoire
Selon les évangiles synoptiques, Judas l'Iscariote, dernier des douze Apôtres, assurait le rôle de trésorier. Il vendit Jésus pour 30 pièces d'argent aux grands prêtres de Jérusalem. Jésus se trouvait dans les jardins de Gethsémani. Judas le désigne aux gardes en lui donnant un baiser (l'expression « baiser de Judas » désigne aujourd'hui un baiser de traître).
Les prêtres menèrent ensuite Jésus devant Ponce Pilate, gouverneur romain de Judée.
Le Nouveau Testament fait mourir Judas peu de temps après, suivant deux versions ; la version la plus souvent citée est celle de l'Évangile selon Matthieu :
- « pris de remords, il se pendit peu après sa trahison non sans avoir rendu leurs 30 pièces d'argent à ses commanditaires », Matthieu 27(5).
L'autre version, Actes des Apôtres 1(18), indique :
- « Cet homme, ayant acquis un champ avec le salaire du crime, est tombé, s'est rompu par le milieu du corps, et toutes ses entrailles se sont répandues ».
L'attribut de Judas est la bourse. Dans l'iconographie, Judas porte une bourse qui représente non seulement sa charge de trésorier au sein de la communauté des apôtres, mais aussi et surtout le salaire de sa trahison.
[modifier] Critique des textes bibliques
Il est noté qu'il n'existe pas de ville du nom de Karioth, donc il est probable que le mot Iscariote vienne du mot sicaire (du latin sicarius, le porteur de dagues), les sicaires étant un autre nom des Zélotes.
[modifier] Iconographie
Sur La Cène de Léonard de Vinci, Judas est représenté avec une bourse pendue à sa ceinture.
Une légende d'origine mal tracée - peut-être au départ un roman - décrit ce même Léonard cherchant des années pour sa Cène le modèle idéal de Judas après avoir trouvé des modèles d'apôtres à sa convenance, et un Jésus-Christ convaincant. Un jour, il croise à la sortie d'une taverne un homme au regard totalement désespéré qui lui semble enfin convenir. Il l'invite à figurer dans le tableau et se voit opposer la réponse : « Je ne le peux pas ».
- Pourquoi ? demande alors Léonard
- Parce que je vous ai déjà servi de modèle pour le Christ il y a trois ans.
Dans l'iconographie classique, Judas est souvent représenté vêtu de jaune. C'est en particulier de cet état de fait que découle l'association du jaune et de la notion de traîtrise.
[modifier] Judas et le Jugement dernier
Il est admis en théologie catholique que Judas a joué un rôle essentiel dans le processus de rédemption : sans lui, pas de crucifixion, et donc pas de rachat des péchés des hommes selon la vision chrétienne. Le problème est de savoir quelle a été la sanction de sa participation à cet acte essentiel.
S'il se trouve en enfer, c'est en particulier lui, et non Jésus qui aura été l'intervenant qui aura le plus souffert pour assurer le processus de rédemption (du moins si l'on prend la vision traditionnelle de l'enfer), ce qui a plongé les théologiens dans la perplexité.
Néanmoins, comme l'ont aussi dit maints théologiens : Que les Écritures affirment l'existence d'un enfer est une chose. Qu'il se trouve qui que ce soit dedans en est une tout autre.
Cela étant, la majeure partie des théologiens considère aujourd'hui que ce n'est pas tant le problème de la trahison de Judas qui pose problème, car elle est pardonnable, mais son suicide qui, dans ce cas précis, marque un refus de l'Espérance, de la Miséricorde et du pardon.
Ce problème théologique a été abordé de manière littéraire dans une nouvelle de Jorge Luis Borges, « Trois versions de Judas » (in Fictions, Folio). L'écrivain argentin imagine un théologien danois du XIXe siècle dont la thèse était que Dieu s'était fait homme jusqu'à l'infamie, Judas étant en fait le fils de Dieu. La fiction borgésienne s'appuie sur de nombreux arguments et contre-arguments théologiques qui rendent compte de la complexité symbolique de la figure de Judas.
Dans un évangile apocryphe et dans les romans La Dernière Tentation de Nikos Kazantzakis et L'Évangile selon Pilate de Eric-Emmanuel Schmitt, on adopte l'hypothèse selon laquelle Judas aurait trahi Jésus en suivant les recommandations de ce dernier, afin que s'accomplisse son destin. Sa « trahison » serait en fait un sacrifice.
Voir Évangile de Judas pour plus d'informations.
[modifier] Juda et Judas
Selon l'hypothèse midrachique, les récits du Nouveau Testament sont composés à partir de Midrash, c'est-à-dire de commentaires et paraboles issus de l'Ancien. En l'occurrence, le personnage de Judas, qui vend Jésus, serait inspiré de celui de Juda, quatrième fils de Jacob, celui qui convainc ses frères de vendre Joseph plutôt que de le tuer (Genèse 37, 26-27). La valeur guématrique de Juda YHWDH est 30, d'où les 30 deniers. Et si le corps de Judas est enseveli dans le "champ du potier" (Matthieu 27, 7), c'est que la Genèse compare l'Eternel YHWH à un potier façonnant le corps d'Adam à partir de l'argile.
Voir
- Armand Abécassis : Judas et Jésus. Une liaison difficile, 2000
- Pierre-Emmanuel Dauzat : Judas. De l'Evangile à l'Holocauste. Bayard, 2006
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- Judas dans la littérature, des origines du christianisme au 20e siècle (Jacqueline SAYERLE)
- Et si Judas n'avait pas trahi Jésus ? 17 siècles après ... la vérité sur la vraie personnalité de Judas !
