Jean Meschinot
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jean Meschinot (1420-1491) est un poète breton de langue française à la cour des ducs de Bretagne. Il est né aux Mortiers, environ 30 km au nord de Nantes, capitale du duché, et était issu de la petite noblesse.
Ecuyer de la maison ducale sous Jean V, il sera en grande faveur sous les ducs Pierre II et Arthur III, et compose rondeaux et ballades. Sur le point de devenir "poète officiel" il connaît la défaveur du duc François II et en est très affecté.
Il est le maître d’hôtel de la jeune Anne de Bretagne à partir de 1488. Mort en 1491 avant le mariage d'Anne, il ne connaît pas la Bretagne annexée.
Sommaire |
[modifier] Représenté dans un manuscrit
Le poète est représenté dans un manuscrit contenant ses poésies (manuscrit 24314) détenu par la bibliothèque nationale de France. Il est assis dans un fauteuil de sa bibliothèque.
[modifier] Sur ses œuvres
Il a composé diverses ballades et rondeaux. Son poème Princes qui mains tenez a été mis en musique par le groupe Tri Yann.
Il est également l'auteur des Lunettes des Princes, poème didactique moral, imprimé après sa mort, en 1493. Historiquement c’est le premier livre imprimé à Nantes, où l'imprimerie n'est apparue qu'après les autres villes bretonnes de Tréguier et Rennes, voir Jean Brito.
Le poète est considéré comme l'un des « grands rhétoriqueurs » du XV ème siècle, enraison de ses audaces formelles.
[modifier] Citations
« Rondeau de ceux qui se taisent
Ceulx qui deussent parler sont muts
Les loyaulx sont pour sots tenus ;
Je n'en vois nuls
Qui de bonté tiennent plus compte ;
Vertus vont jus, pechié haut monte,
Ce vous est honte,
Seigneurs grans, moyens et menus.
Flateurs sont grans gens devenus
Et a hauts estats parvenus,
Entretenus,
Tant qu'il n'est rien qui les surmonte.
Ceux qui deussent parler sont muts.
Nous naquismes povres et nuds.
Les biens nous sont de Dieu venus,
Nos cas congnus
Luy sont pour vray, je vous le conte ;
Pape, empereur, roy, duc ou comte,
Tout se mescompte,
Quant les bons ne sont soustenus.
Ceulx qui deussent parler sont muts. »
Rondeau amoureux
M'aimerez vous bien,
Dictes, par vostre ame ?
Mais que je vous aime
Plus que nulle rien,
M'aimerez vous bien ?
Dieu mit tant de bien
En vous que c'est basme,
Pour ce je me clame
Vostre. Mais combien
M'aimerez vous bien ?
[modifier] Voir aussi
Portail de la Bretagne – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la Bretagne. |