Jean Guidoni
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Jean Guidoni, né le 3 mai 1952 à Toulon est un chanteur français originaire de Lucciana en Corse.
Il commence sa carrière dans les années 70, et sort un premier 45T en 1975 : La Leçon d'amour. Il se cherche, fait de nombreuses rencontres qui l'influencent. En 1977, arrive un tout premier album : Jean Guidoni et un 45 tours, le Têtard, sur des paroles de l'écrivain Jacques Lanzmann. Cependant, Guidoni se sent très nettement à l'étroit dans un show-biz où le compromis et le faux-semblant sont monnaie courante. En 1978, il propose pour la première fois quelques unes de ses compositions, ainsi que des chansons écrites avec Didier Barbelivien, Jean Musy ou Jean-Pierre Lang.
C'est en voyant Ingrid Caven interpréter du Fassbinder au Cabaret Sauvage que Guidoni a le déclic : il rencontre alors Pierre Philippe, cinéaste et traducteur de Fassbinder, qui va lui écrire ses premières chanson marquantes. Enfin il trouve sa voie, en 1980, le public redécouvre Jean Guidoni sur la scène du Théâtre en Rond pour sa première grande scène parisienne, comme un chanteur très différent de celui des années 70. Maquillé de blanc et vêtu de noir, Guidoni se dévoile enfin tel qu'en lui-même, avec ses blessures et ses angoisses. Les chansons savamment mises en scène dégagent un relent de sexe et de mort. C'est un énorme succès critique et public. Ceci se concrétise par son album Je marche dans les villes qui obtient en mars 81, le prix de l'Académie Charles Cros. C'est décidément sur scène que Guidoni s'épanouit, il monte un nouveau spectacle aux Bouffes du Nord, solitude, homosexualité, désespoir, ce spectacle est encore hanté par les fantômes douloureux de son existence.
L'album Crime passionnel sort à cette époque et reste un des plus populaires du chanteur : il s'agit d'un opéra pour un seul homme composé par le maître argentin Astor Piazzolla dont le livret est signé par Pierre Philippe qui écrit parmi ses plus beaux textes.
Suivront en 1983 "Le rouge et le rose" - album plus ironique très bien orchestré, comprenant le titre "Le Bon Berger", hagiographie parodique de Pétain, et "Putains…" en 1985 qui fait l'objet de tous les scandales et se voit boycotté par les grandes radios. Chacun des ces deux albums s'accompagne d'un spectacle : l'Olympia 83 où Guidoni utilise toutes les possibilités théâtrales de la scène mythique de Coquatrix et Jean-Michel Boris en reprenant ses grandes chansons et des titres d'avant-guerre, et le Cirque d'Hiver en 1985, spectacle en deux parties très scénographié qui fait scandale aussi et offre quelques pépites inédites (Rendez-moi l'enfant, Santa Maria Blanca, Chromos…)
Pour la première fois depuis longtemps, en 1987 Guidoni écrit un album sans Pierre Philippe, pour lequel il reçoit une seconde fois le prix de l'Académie Charles Cros : c'est l'album Tigre de porcelaine, cosigné avec Michel Cywie et Pascal Auriat, qui contient deux chansons très connues : Tramway Terminus Nord et Mort à Venise. Il est suivi d'un concert, l'Européen 1989 où Guidoni est accompagné de deux pianistes japonais, chante ses classiques et rend hommage à Jacques Prévert à travers de nombreux titres dont La Chanson de l'Homme ou La Chanson dans le Sang.
La fin des années 80 est pour lui difficile : des tournées épuisantes, la disparition d'Auriat, un projet mort-né avec William Sheller l'amènent à faire une dépression. Sort en 1990 l'album "Aux tourniquets des Grands Cafés", assez désenchanté où il s'en prend à la gauche caviar et aborde des thèmes tels que le sadomasochisme ("La punition"), le Mur de Berlin ("Checkpoint Charlie Gesang"), le tournage d'un film ("Vérone Véronal"), chansons très populaires parmi son public. A noter quelques récitatifs dont l'époustouflant "Impérial Palace". Mais l'on sent également le bout du tunnel avec des chansons plus enjouées telles que "La carte orange". Les arrangements et compositions sont de Bernard Estardy et Jairo.
Il reparaît sur scène en 1991, participe à un spectacle organisé au Cirque d'Hiver par le magazine homosexuel Gai-Pied. En 1992, son nouvel album Cas particulier donne lieu à un nouveau spectacle sur la scène du Théâtre de la Ville, avec notamment le titre "Manque". L'affiche, célèbre, voit Guidoni pasticher un tableau de Magritte.
1995 est l'année des retrouvailles avec Michel Legrand. Les deux hommes unissent leur talent sur l'album Vertigo. Legrand en écrit toutes les musiques qui se marient parfaitement avec les thèmes récurrents du répertoire de Guidoni, sida, mensonge, intolérance mais aussi humour. Le duo Legrand/Guidoni se retrouve au Casino de Paris pour un spectacle du nom de Comment faire partie de l'orchestre, chaleureusement salué par la critique.
1999 sonne l'heure des retrouvailles avec Pierre Philippe pour un spectacle "Fin de siècle" qui donne lieu à deux albums, à l'écriture duquel ont participé notamment Matthieu Gonet et Juliette.
2000 est une année marquée par la reprise au Cabaret Sauvage du Crime passionnel par son créateur, Jean Guidoni, dans une version plus acoustique, moins électrique que l'originale.
Trente ans de carrière jalonnés de rencontres et de collaborations avec les plus grands, Michel Legrand, Catherine Sauvage, Astor Piazzolla, Alain Bashung et Michel Cywie entre autres, mais Guidoni reste boudé par les radios; peut-être sa personnalité et son ton sulfureux effraient-ils.
Jean Guidoni publie en 2003 un roman auto-biographique Chanter n'est pas jouer, ainsi qu'un longbox 4 cd reprenant majoritairement sa carrière scénique.
Son dernier album : Trapèze sort en octobre 2004 et reçoit des critiques dythirambiques de la presse de droite comme de gauche. C'est un Guidoni métamorphosé, vieilli physiquement mais avec une fraîcheur retrouvée qui nous offre un album qui ne parle que de mort mais avec distance et humour. Il s'est associé les services de musiciens chevronnés tels qu'Edith Fambuena des Valentins (qui soigne les arrangements du presque tube "La Farce Bleue" avec des guitares à la Hank Marvin) ou Daniel Lavoie, ainsi que d'écrivains fameux telles que Jean Rouaud ou Marie Nimier.
En 2004-2005, il remplit quatre salles parisiennes d'un public fervent : le Café de la Danse, L'Européen (ex-Théâtre en Rond de ses débuts), l'Elysée Montmartre et le Théâtre Vingtième. De l'avis de beaucoup, le concert du 30 juin 2005 à l'Elysée Montmartre est excetpionnel, avec la reprise de l'excellente "Tu mourras ce soir" qu'il n'avait plus chantée depuis 1983. En 2006, il travaille sur un nouveau disque pour lequel il collabore avec Dominique A, Jeanne Cherhal et Philippe Katerine pour l'écriture de certains titres.
[modifier] Discographie
ALBUMS STUDIOS
Guidoni 77
- Le Têtard (J.Lanzmann)
- Tout me parle de toi
- Tisane...Tisane
- L'amour cerise
- La croisade des enfants
- L'oiseau humain (J.P. Lang)
- C'était vraiment grand (J.P. Lang)
- La fugue (J.P. Lang)
- Le Père Noel (Jacques Lanzmann)
- Danser sous les étoiles (Jean Pierre Lang)
Guidoni 78
- Il pleut sur Bali
- Sur les chemins d'hier (D. Barbelivien)
- Quand j'aurai du temps (P. Delanoé)
- Les scarabées (D. Barbelivien)
- Je jure qu'elle m'a tout apris (F. Thomas/J.P. Bourtayre)
- Judy (C. Lemesle)
- Chut…Chut…Sweet Lucille
- Le Bonheur (F.Mallet-Joris - M. Grisolia / M.P. Belle)
- Nana (C. Lemesle)
- Juste après la mousson
- Le têtard (J. Lanzmann/Y. Spanos)
Je Marche Dans Les Villes, 1980 Paroles : Pierre Philippe (sauf Sirroco : Jean Guidoni) Musique : Michel Cywie
- Je Marche dans les villes
- Chez Guitte
- Le Voyage
- Sirroco (est-ce que c'est bon l'amour avec les militaires ?)
- Midi-Minuit
- Il y a
- Viril
- Djemila
- Chanson pour le cadavre exquis
- La chanson optimiste
Crime Passionnel, 1981 Paroles : Pierre Philippe Musique : Astor Piazzolla
- Le haut mur
- Masque Noir
- Coups de cœur
- Solo
- Weidmann
- Qui crie ?
- Lames
- Fleurs Fanées
- Mandat d'amener
- Les draps blancs
Le Rouge et le Rose, 1983 Paroles : Pierre Philippe
- Tout Va bien (Astor Piazzolla)
- Smoking Blanc (Philippe Dubosson)
- Un Enfant (Philippe Dubosson)
- Rouge (Carlos d'Alessio)
- Rose (Yani Spanos)
- Grand'mère Fait Du Strip-Tease (Lewis Furey)
- L'Amour Monstre (Carlos d'Alessio)
- Le Bon Berger (Yani Spanos)
Putains, 1985 Paroles : Pierre Philippe Musique : Alain Bashung-Thierry Matioszek (sauf Les Fantomes de Marseille : Philippe Servain, Suburre : Sapho)
- Tous des putains
- Les fantomes de Marseille
- Eros Palace
- Drugstore, 18 heures
- Alice et Alfred (retraités)
- Chiens
- Proxo-song
- Suburre
- Le carnet de Griselidis
Tigre de porcelaine, 1987 Paroles : Jean Guidoni Musique : Pascal Auriat et Michel Cywie
- Tramway terminus nord
- Midi sans soleil
- Ce sont des choses qui arrivent
- L'Homme syncopé
- Dakota, Central Park West, 75e rue
- Mort à Venise
- Les vacances de larmes
- La bête humaine
- Marseille
Aux Tourniquets des grands cafés, 1990 Paroles : Jean Guidoni Musique : Bernard Estardy & Jairo
- Le placard
- Aux tourniquets des grands cafés
- Le miroir à trois faces
- Peur
- La carte orange
- Les premiers et derniers jours de l'amour
- Simbad est de retour
- Papiers tatoués
- Check Point Charlie gesang
- Vérone véronal
- L'autre
- La punition
- Impérial Palace
Cas Particuliers, 1993 Paroles : Jean Guidoni Musique : Servain, Gubitsch et Perathoner
- Quelques Jours De Trop
- De Passage
- Manque
- Pour Qu'on Les Aime
- Un Livre Anglais
- La Veste A Brandebourg
- La Bretagne
- Plus Loin
- Cas Particulier
- Le Commandeur
- O Signore, Cosa C'e?
Vertigo, 1995 Paroles : Jean Guidoni Musique : Michel Legrand
- Il fait beau
- Le roi des oceans
- Le naufragé
- L'amour à contre-courant (En duo avec Michel Legrand)
- N'oublie jamais qui tu es
- Le masque
- Le ciel violet
- Les concubines de la gloire
- Rien ni personne (Nobody Knows)
- La grande dame blanche de Colombie
- Les faux monnayeurs
- Duo du haut (En duo avec Michel Legrand)
Fin de siècle, 1999 : 2 CD Paroles : Pierre Philippe
- Ouverture (Matthieu Gonet) (1)
- J'ai marché dans les villes (François Hadji-Lazaro)
- Toulon
- Voluptés d'orient (Juliette)
- J'habite à Drancy (Philippe Dubosson)
- Une valse de 1937 (Romain Didier)
- Ces chanteurs qui n'aiment pas les femmes
- Les boîtes (Philippe Dubosson)
- La grande expo de l'an 2000
- Fin de siècle (1)
- Ouverture (2) (Matthieu Gonet)
- Le bon berger (Yani Spanos) 7'24
- Les ombres (Jean-Claude Vannier) 4'58
- Etoile en morceaux (François Hadji-Lazaro) 6'34
- Monocle et col dur (Juliette) 4'24
- Particules élémentaires (Matthieu Gonet)
- Berceuse pour le tyran
- Je ne me souviens pas
- Fin de siècle (2)
Trapèze, 2004
- Je reviens de loin (Jean Guidoni/Edith Fambuena-Annika Grill)
- Pise (Jean Rouaud-Daniel Lavoie)
- Néant, néon (Marie Nimier-Jean Rouaud/Daniel Lavoie)
- La naïade (Marie Nimier-Jean Rouaud/Daniel Lavoie)
- Évidemment (Léo Arthaud/Léo Arthaud)
- Offense (Jean Guidoni/Edith Fambuena-Annika Grill)
- Le miroir (Marie Nimier-Jean Rouaud/Daniel Lavoie)
- Thé de Chine (Christophe Mali)
- L'ogre (Marie Nimier-Jean Rouaud/Daniel Lavoie)
- La farce bleue, en duo avec Edith Fambuena (Eléonore Weber/Edith Fambuena)
- Maman maman (Marie Nimier-Jean Rouaud/Daniel Lavoie)
- Trapèze, en duo avec Anika Grill (Jean Guidoni/Edith Fambuena-Annika Grill)
- Le dernier bal (Jean Guidoni/Edith Fambuena-Annika Grill)
- Chanter sur Titannic (Jean Guidoni-Marie Nimier/Raphaël Drouin)
[modifier] Lien externe
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