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Jacques Lafleur

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Jacques Lafleur, est un homme politique français, né le 20 novembre 1932 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie).

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Issu d'une grande famille calédonienne, il est le deuxième fils de l'industriel et propriétaire de mine Henri Lafleur qui fut longtemps sénateur de la Nouvelle-Calédonie et de Claudine Spahr. Il suit les cours au lycée Lapérouse de Nouméa, où tous les enfants des grandes familles nouméennes vont alors étudier, il poursuit ses études en métropole où il obtient une licence en droit à la faculté de Paris. Il reprend ensuite, avec ses frères, une partie des affaires de son père.

[modifier] Entrée en politique

Il entre en politique en 1972 en étant élu à l'Assemblée territoriale. À l'époque, la vie politique calédonienne est dominée par un parti, l'Union calédonienne de l'ancien député Maurice Lenormand. Mais, depuis le début des années 70, ce dernier est de plus en plus contesté en raison de sa main mise autoritaire sur le parti et parce qu'on le soupçonne d'être de plus en plus tenté par l'idée de l'indépendance. De nombreux petits partis se créent, parmi eux l'Entente démocratique et sociale EDS d'Henri Lafleur et de son fils Jacques. Aux élections territoriales de 1972, l'Union calédonienne ne réussit par à obtenir la majorité absolue mais contrôle toujours le conseil de gouvernement, auquel Jacques Lafleur est élu jusqu'en 1977. Au cours de ce mandat, la défection d'un des alliés politiques de l'Union calédonienne entraîne une véritable instabilité politique où aucun parti n'a la majorité et ne peut donc diriger les affaires locales.

[modifier] La création du RPCR

[modifier] Le RPC

Dans le même temps, l'indépendantisme trouve de plus en plus d'écoutes. Aux municipales de 1977, des indépendantistes font une percée spectaculaire tandis que lors de son congrès de la même année à Bourail, l'Union calédonienne prend officiellement position pour l'indépendance. Face à cela, Jacques Lafleur décide de fédérer tous les partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France en vue des élections territoriales du 11 septembre 1977. Ainsi, le 17 avril 1977, lors d'un grand congrès à Nouméa dans une ambiance de kermesse "à l'américaine", est créé le Rassemblement pour la Calédonie (RPC) unissant les grandes tendances loyalistes et autonomistes non-indépendantistes et des représentants des grands partis de droite de métropole : des chiraquiens (Dick Ukeiwé, Jacques Lafleur) et des giscardiens (le maire de Nouméa Roger Laroque, le sénateur Lionel Cherrier).

[modifier] Les premières victoires électorales

Ce nouveau parti remporte les élections territoriales avec 16 sièges sur 34, sa majorité est complétée par les deux élus du Mouvement libéral calédonien MLC, un parti anti-indépendantiste dissident de l'UC et dirigé par Jean Lèques. Au conseil de gouvernement, dont les compétences ont été élargies par une loi de 1976, il y a, sur 7 membres, 5 RPC et 2 UC et c'est un membre du Rassemblement, André Caillard, qui devient vice-président de ce conseil.

[modifier] La députation

Mais Jacques Lafleur, lui, ne s'est pas présenté sur la liste RPC aux élections territoriales: il se réserve pour un autre scrutin, les législatives de 1978 où il briguera le siège de député dans une nouvelle circonscription tout juste créé tandis que Dick Ukeiwé se présentera contre Rock Pidjot dans la circonscription déjà existante. Le 12 mars 1978, il est élu député pour la première fois tandis que Dick Ukeiwé réussit à mettre en ballotage Rock Pidjot : à l'Assemblée, Lafleur s'inscrit au groupe RPR et transforme bientôt son RPC en Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) en l'affiliant au parti de Jacques Chirac. Mais en novembre 1978, lors du renouvellement du conseil de gouvernement, le RPCR n'obtient que 3 élus, à égalité avec l'Union calédonienne qui s'associe avec un élu du Parti socialiste calédonien PSC pour faire accéder Maurice Lenormand à la tête de l'exécutif. Mais finalement, après une loi en 1979 augmentant le nombre d'élus à l'Assemblée territoriale et créant un conseil de gouvernement formé par une seule liste élue, le renouvellement de l'Assemblée du territoire voit une nouvelle fois la victoire du RPCR et Jacques Lafleur est élu en tête de liste, mais il démissionne immédiatement pour ne pas avoir à cumuler de mandats. Sinon, il est sans cesse réélu député jusqu'à nos jours (pour la 1re circonscription, c'est-à-dire Nouméa et l'Île des Pins, il est élu à chaque fois au premier tour : réélu le 14 juin 1981, le 5 septembre 1982 après avoir démissionné le 6 juillet 1982, le 16 mars 1986, le 5 juin 1988, le 21 mars 1993, le 25 mai 1997 et le 16 juin 2002). Son suppléant a longtemps été Jean Lèques jusqu'en 1986 avant qu'il ne devienne maire de Nouméa, puis Simon Loueckhote qui devient sénateur en 2002 et enfin Gaël Yanno, l'actuel premier adjoint au maire de Nouméa.

[modifier] L'arrivée au pouvoir de la gauche en France

En 1981, François Mitterrand est élu président de la République en mai et la gauche remporte les législatives de juin. Le nouveau gouvernement, ainsi que le nouveau secrétaire d'État à l'Outre-mer, Henri Emmanuelli, se rapprochent des indépendantistes et tiennent à affaiblir la droite locale (il faut savoir qu'en Nouvelle-Calédonie, Mitterrand n'a obtenu que 35 % des voix contre 65 % à Valéry Giscard d'Estaing). C'est un socialiste, Christian Nucci, qui est nommé haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie tandis qu'en 1982, à la faveur d'un changement d'alliance à l'Assemblée territoriale, des indépendantistes entrent au conseil de gouvernement et leur chef, Jean-Marie Tjibaou, en devient vice-président. Pour protester, les loyalistes descendent dans la rue et investissent l'Assemblée territoriale mais ils sont repoussés par la police. Pour rétablir l'ordre et montrer au gouvernement de Paris qu'il a le soutien de la population calédonienne, Jacques Lafleur démissionne de son siège de député le 6 juillet 1982 pour être réélu triomphalement le 5 septembre avec 92 % des voix.

Mais bientôt, tout s'accélère pour mener aux Événements: en juillet 1983, à Nainville-les-Roches, le nouveau ministre de l'Outre-Mer, Georges Lemoine, réunit les chefs des deux camps pour négocier un nouveau statut. Les indépendantistes croient alors obtenir que seuls les Kanaks, soit environ 60 000 habitants sur les 127 000 que comptait alors la Nouvelle-Calédonie, voteraient lors du référendum d'autodétermination prévu pour 1989. Mais Lafleur s'insurgea contre cela, et le gouvernement français démentit avoir jamais promis une telle chose. Mais Tjibaou et les indépendantistes voulaient que cela soit acquis, et de préférence avant les prochaines échéances électorales de 1984 où le RPCR était pressenti pour obtenir une importante victoire. Le 24 septembre 1984, Jean-Marie Tjibaou réunit tous les indépendantistes derrière lui au sein du Front de libération national kanak socialiste (FLNKS) et appelle à boycotter les élections territoriales de novembre 1984. Les indépendantistes dressent des barrages à certains endroits pour empêcher d'aller voter tandis qu'Eloi Machoro fait scandale en brisant une urne avec un casse-tête traditionnel kanak. Ce sont là les premiers pas vers les Événements. Mais, avec une forte participation qui n'atteint pas néanmoins les 50 %, le RPCR remporte une victoire écrasante avec 34 élus sur les 42 de l'Assemblée territoriale. Dick Ukeiwé, membre important du RPCR et chef coutumier kanak, est élu président du nouveau gouvernement.

[modifier] Les événements

[modifier] Les deux camps face à face

Lorsque la situation s'envenime entre loyalistes et indépendantistes, avec des heurts sanglants en brousse, Jacques Lafleur s'impose bientôt comme le principal rempart contre l'indépendance mais il appelle, de même que Jean-Marie Tjibaou de son côté, à la paix tout en demandant au gouvernement français de faire dissoudre et interdire le FLNKS. Mais partout, des milices sont constituées (les Foulards rouges pour les indépendantistes, des Caldoches de Brousse et des milices loyalistes à Nouméa).

[modifier] La succession des statuts

En attendant, les statuts se multiplient. Le statut Fabius-Pisani de 1985 prévoit la création d'un Congrès à la place de l'Assemblée territoriale, de quatre régions (Sud, Centre, Nord et Îles) et d'un Conseil exécutif composé du président du Congrès et des quatre présidents de régions. Le RPCR gagne les élections au Congrès (président : Dick Ukeiwé) et dans la Région sud (président : Jean Lèques puis Pierre Frogier), mais le FLNKS dirige les trois autres régions (Jean-Marie Tjibaou dans le Nord, Léopold Jorédié dans le Sud, Yeiwéné Yeiwéné, bras droit de Tjibaou, dans les Îles). En 1986, la droite revient au pouvoir, et les deux députés calédoniens sont désormais RPCR: Jacques Lafleur et Maurice Nénou. Le nouveau ministre de l'Outre-Mer, Bernard Pons, met en place un nouveau statut visant à contrer l'indépendance et défendant le droit commun face au droit coutumier. En janvier 1988, un nouveau statut Pons est mis en place: référendum d'autodétermination auquel toute la population calédonienne participera, le Congrès est maintenu, nombre de Régions aggrandi à cinq (Sud, Ouest, Est, Îles Loyautés) et modification de la composition du Conseil exécutif (1 président, les 5 présidents de régions et 5 membres élus par le Congrès). Le FLNKS rejette ce nouveau statut et appelle à boycotter les élections aux conseils de régions et au Congrès du 24 avril 1988, si bien que Jacques Lafleur et son parti remportent une victoire écrasante dans toutes les régions : Jacques Lafleur devient président de la Région Sud, Harold Martin, qui depuis toujours organise les campagnes du député, est élu en Région centre, Henri Wetta à l'Est et Simon Loueckhote dans les Îles Loyautés, tandis que Dick Ukeiwé reste le chef de l'éxécutif. Pour ce qui est des cinq autres membres du Conseil exécutif, il y a 4 RPCR et 1 Front National.

[modifier] La crise d'Ouvéa

Mais à la même époque, pour protester contre le statut Pons, un commando du FLNKS a attaqué la gendarmerie d'Ouvéa, les gendarmes résistent: 4 d'entre eux sont tués et 27 sont emmenés en otage dans les grottes de Gossanah. C'est le point culminant des événements. Les preneurs d'otage donnent pour condition à la libération des gendarmes l'annulation des élections régionales, le retrait des forces de l'ordre de l'île et la nomination d'un médiateur. Le 25 avril, l'île d'Ouvéa est interdite aux journalistes tandis que le ministre Bernard Pons arrive sur le territoire avec des renforts de gendarmerie, dont des membres du GIGN. Jacques Lafleur demande la dissolution du FLNKS tandis que des milices loyalistes sont provoquées à Nouméa en mai. Entre les deux tours de l'élection présidentielle, le 5 mai 1988, le Premier ministre Jacques Chirac et Bernard Pons (avec l'accord du président de la République semble-t-il, bien que celui-ci l'ait démenti par la suite) décident de libérer les otages en ordonnant l'assaut par le GIGN de la grotte de Gossanah : "l'opération Victor" fait 21 morts (19 preneurs d'otage et 2 militaires). Ces événements font prendre conscience à l'État (le nouveau Premier ministre, Michel Rocard, appelle à la négociation dès son entrée en fonction), à Jacques Lafleur et à Jean-Marie Tjibaou que les choses ont été trop loin. Des négociations tripartites commencent le 11 juin 1988.

[modifier] Des Accords de Matignon aux Accords de Nouméa

[modifier] Les Accords de Matignon-Oudinot

Le 26 juin 1988, les Accords de Matignon sont signés par Michel Rocard, Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou. On voit alors en première page des journaux calédoniens, et métropolitains, la poignée de main historique entre les deux leaders des camps antagonistes. De nouvelles institutions sont mises en place et seront soumises à un référendum national, organisation d'un scrutin d'autodétermination sur l'indépendance en 1998, amnistie des preneurs d'otages d'Ouvéa. Les Accords d'Oudinot (signés au ministère de l'Outre-Mer, rue Oudinot à Paris) le 19 août viennent préciser ceux de Matignon sur le plan institutionnel : le corps électoral est constitué de tous les habitants de la Nouvelle-Calédonie citoyens français, trois provinces (Sud, Nord et Îles Loyautés) viennent remplacer les 5 Régions du statut Pons et l'amnistie des preneurs d'otages est confirmée. Le 6 novembre 1988, lors du référendum sur les accords, le "oui" l'emporte mais avec 60 % d'abstentions sur l'ensemble de la France. Nouvelle-Calédonie, 36,7 % se sont abstenus et 33,1 % des inscrits ont voté "oui", contre 24,9 % pour le "non".

[modifier] Une paix difficilement rétablie

Mais la paix n'est pas encore acquise: le 11 septembre 1988, l'une des organisations du FLNKS, le Front uni de libération kanak FULK appelle à voter contre les accords et fait finalement sécession en 1990 avant de se dissoudre en 1992. Le 4 mai 1989, lors d'une commémoration à Ouvéa en l'honneur des morts indépendantistes de l'incident de Gossanah, Jean-Marie Tjibaou et son bras droit Yeiwéné Yeiwéné sont assassinés par un intégriste indépendantiste, Djubelly Wéa, qui est lui-même immédiatement tué par les gardes du corps des deux hommes.

[modifier] La victoire de Lafleur et du RPCR

Aux élections provinciales du 11 juin 1989, le FLNKS obtient le contrôle prévu des Provinces Nord (président: Léopold Jorédié) et Îles (président : Richard Kaloi). Mais le RPCR obtient la victoire dans la Province de loin la plus importante : la Province Sud, où Jacques Lafleur devient pour la première fois président de l'Assemblée de Province. Le RPCR est également majoritaire au Congrès du Territoire (27 élus sur 54), et Simon Loueckhote est élu président de cette assemblée. Commence alors le véritable règne politique de Jacques Lafleur tandis qu'une sorte de pacte de non-agression est instauré dans les assemblées entre l'UC et le RPCR. Entre la fidélité sans faille des anti-indépendantistes en raison de son rôle historique et le respect des indépendantistes modérés pour les accords de Matignon, Jacques Lafleur passe de chef de l'un des camps de la Nouvelle-Calédonie au statut de chef du territoire.

[modifier] Les premières dissidences

Mais bientôt, Jacques Lafleur ne fait plus l'unanimité. À l'approche des élections présidentielles de mai 1995, il surprend tout le monde en apportant son soutien au Premier ministre Édouard Balladur contre Jacques Chirac. Une fois ce dernier élu, les relations entre les deux hommes, que l'on considérait jusque là comme des amis, se refroidissent. Dans le même temps, à la veille des élections provinciales, certains partisans de la candidature de Jacques Chirac, réunis autour de l'ancien chef de la fédération patronale locale Didier Leroux, font sécession pour créer un parti dissident du RPCR, "Une Nouvelle-Calédonie pour Tous" (UNCT). Aux élections de juin 1995, le RPCR est en recul avec 25 800 voix et 22 sièges sur 54 au Congrès (-5). L'UNCT elle a remporté 10 800 scrutins et 7 sièges. Toutefois, Jacques Lafleur est confortablement réélu président de l'Assemblée de la Province Sud, et une très large majorité des anti-indépendantistes, qui restent majoritaires, est toujours fidèle au député.

[modifier] Vers les Accords de Nouméa

En attendant, l'échéance de 1998 approche, et il apparaît très net alors que l'indépendance ne sera pas alors choisi par les électeurs : Jacques Lafleur et Rock Wamytan, le président du FLNKS, sont d'accord sur ce plan. Et Jacques Lafleur craint alors qu'une défaite du "oui" au référendum ne soit pas acceptée par les indépendantistes et que les affrontements recommencent. Il propose alors au FLNKS de reprendre les négociations pour repousser la date du référendum et pour mettre en place un nouveau statut. Ces négociations, réalisées sous la médiation de l'État qui dépêche en Nouvelle-Calédonie l'ancien Haut-Commissaire Alain Chrisnacht, aboutissent à la signature des Accords de Nouméa le 5 mai 1998 par le Premier ministre Lionel Jospin (au nom de l'État), Jacques Lafleur (au nom du RPCR) et Rock Wamytan (au nom du FLNKS). Encore une fois (et cela tout le monde s'accorde à le dire, même ses plus grands opposants), Jacques Lafleur a su tendre la main au bon moment pour maintenir la paix et sa légitimité s'en trouve alors renforcée : ses partisans le comparent à un visionnaire, d'autres pensent qu'il s'agit juste d'un pragmatique et ses plus grands détracteurs parlent d'un habile politicien et manipulateur.

[modifier] La victoire concrétisée

Aux élections provinciales de 1999, il est réélu président de l'Assemblée de la Province Sud où il dispose toujours d'une confortable majorité de 25 élus sur 40. Au Congrès, le RPCR améliore sa représentation avec 24 sièges sur 54, mais n'a toujours pas la majorité absolue qu'il complète en formant une coalition avec un petit parti indépedantiste modéré (la Fédération des Comités de Coordination des indépendantistes FCCI, 4 sièges au Congrès). Au gouvernement collégial, le RPCR obtient 6 postes sur 11, la FCCI 1, et le maire de Nouméa, Jean Lèques devient président de ce gouvernement jusqu'en 2001 avant d'être remplacé par Pierre Frogier, l'un des dauphins potentiels de Jacques Lafleur

[modifier] Les dernières années

[modifier] La préparation de la succession et les dissidences

Car bientôt, Jacques Lafleur fait de plus en plus allusion à son départ prochain et tient à préparer sa succession à la tête du RPCR, de la Province Sud et à la députation. Il y a plusieurs candidats possibles: Pierre Frogier, l'autre député, ancien président du Congrès et de la Région Sud et vice-président de l'Assemblée de la Province Sud, ou encore Harold Martin, maire de Païta et depuis le début l'organisateur des campagnes de Jacques Lafleur. Mais cette annonce n'est jamais suivie de faits, et de plus en plus s'impatientent : Marie-Noëlle Thémereau, vice-présidente RPCR du Congrès, démissionne de toutes ses fonctions et se retirent du parti pour protester contre le fait que c'est à la Province Sud que l'on prend toutes les décisions pour le Territoire. Puis, lors des municipales de mars 2001, au cours desquelles le RPCR soit dit en passant augmente son assise électorale, il provoque la sécession d'Harold Martin en décidant de refuser à celui-ci la tête de liste RPCR à Païta qu'il confie à un cousin d'Harold et son prédécesseur à la mairie, Ronald Martin. Harold Martin se maintien et est réélu, il est suspendu du RPCR malgré les oppositions d'autres maires de brousse (Philippe Gomès à La Foa, Philippe Martin à Bourail).

[modifier] Le seul dirigeant du Territoire

Impliqué dans plusieurs affaires de corruption, on lui reproche un autoritarisme de plus en plus grand mais, d'un autre côté, il est le seul à être écouté et à pouvoir prendre des décisions face à un gouvernement qui agit rarement sans son consentement. Ainsi, en 2002, lorsque les syndicats locaux manifestaient pour obtenir une augmentation du SMIC à 100 000 Francs CFP (environ 838 euros), aucun accord ne put être trouvé, et la situation dégénérait (un rond-point à Nouméa fut détruit par les manifestants), jusqu'à ce que Jacques Lafleur prenne la parole lui-même pour annoncer que cette augmentation aurait lieu. La même année, une nouvelle crise ethnique apparaît à Saint-Louis, tribu de la commune du Mont-Dore au sud de Nouméa : les Kanaks de la tribu n'acceptent pas l'installation non loin de là d'une communauté wallisienne, des tireurs embusqués ont tiré sur les habitations des Wallisiens ou sur des véhicules, deux mélanésiens furent tués et plusieurs personnes grièvement blessées dont le commandant de gendarmerie tué dans le dos au fusil de chasse. On parlait déjà d'un "nouvel Ouvéa" et il a fallu attendre que Jacques Lafleur, encore une fois, intervienne pour que la situation se calme: "Nous ne revivrons pas ce que nous avons connu par le passé et cette fois-ci nous prendrons les devant".

[modifier] Les controverses

Mais les controverses contre celui que l'on appelle le "Chef", ou encore "Jacquot", s'accumulent.

  • La "vrai fausse démission" : en 2002, il décide de démissionner de ses fonctions politiques suite à une nouvelle mise en accusation devant la justice, mais un large rassemblement de ses partisans à Nouméa est organisé et durant lequel ses fidèles l'appellent à rester. Ses opposants et une grande partie de l'opinion publique calédonienne ont vu dans cette démission une véritable mascarade.
  • A l'automne 1987, Le Canard enchaîné révèle que ce dernier, actionnaire de 21 sociétés locales, n'a pas payé d'impôt sur le revenu pour l'année 1985, alors même qu'il déclarait pour la même période 1 million de francs de dividende, qui en vertu de dispositions fiscales locales n'étaient pas fiscalisées. Il fait condamner en première instance le journal à 8 000 F de dommages et intérêts au nom de l' atteinte à sa vie privée. Le journal fait appel, le marathon juridique dure 6 ans. La Cour de Cassation estime une 1ere fois que le respect dû à la vie privée de chacun n'est pas atteint par la publication de renseignements d'ordre purement patrimonial. Lafleur contre-attaque en vain. A l'été 1993, la cour d'appel de Versailles le condamne à verser 10 000 F au journal et à payer les dépens du procès au motif que les électeurs d'un homme politique sont en droit d'être informé de tout ce qui concerne leur élu, pour leur permettre de conserver à son égard la confiance qu'ils ont mise en lui pour gérer la chose publique.
  • L'affaire Les Nouvelles Calédoniennes : on lui a reproché d'avoir la main-mise sur les médias calédoniens comme en témoigne la bataille qu'il a mené face à Philippe Hersant. En effet, le Groupe Hersant est propriétaire du seul quotidien calédonien, Les Nouvelles Calédoniennes. Or, il existait depuis plusieurs années un accord entre "Les Nouvelles" et "L'Hebdo", un journal politique hebdomadaire réalisé par des fidèles du député : en effet, le quotidien imprimait gratuitement, et même moyennant paiement, "L'Hebdo" qu'il distribuait en même temps que son journal chaque semaine, le jeudi. Apprenant cela, le magnat de la presse écrite métropolitaine décida de mettre fin à cette situation en changeant la direction des "Nouvelles" et en nommant à la tête du quotidien local un ancien des Dernières Nouvelles d'Alsace, Bruno Franceschi. Jacques Lafleur réagit violemment : il appela alors au boycott des "Nouvelles". Le mot d'ordre est alors qu'il ne faut plus le lire ni y émettre d'annonces et même boycotter ceux qui y annoncent. Mais cela ne marche pas, certains de ses amis ne pouvant se passer de publier de la publicité dans le seul quotidien, et les ventes des "Nouvelles" augmentent tandis que celles de "L'Hebdo" baissent. Néanmoins, ce dernier reste encarté toutes les semaines avec le quotidien. Mais Jacques Lafleur ne se laisse pas démonter, il multiplie les lettres d'insulte au directeur du journal qu'il traite de "petit télégraphiste", phrase pour laquelle il est condamné pour "injures publiques". Il va même plus loin, en se rendant un jour directement à la direction du journal après la publication d'un article métant en cause les intérêts financiers de son fils, Pascal Lafleur, dans le départ du Club Méditerranée de Nouméa : une grave altercation a lieu entre les deux hommes. Quelques minutes plus tard, sous les coups de la colère, Jacques Lafleur remonte dans sa voiture et emboutti un autre véhicule quelques mètres plus loin. Ces "coups d'éclat" mettent mal à l'aise de plus en plus de ses partisans.
  • L'affaire Van Peteghen: faisant partie d'une association de riverains de Port-Moselle, Bruno Van Peteghen s'est opposé aux réalisations immobiliaires de la Province Sud et du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Peu à peu, il a canalisé derrière lui la "contestation" à Jacques Lafleur, sa cause s'étendant bientôt à d'autres domaines (comme la protection de l'environnement et du lagon). Un soir, sa voiture est incendiée par des individus cagoulés, mais il est impossible d'établir si Jacques Lafleur était véritablement à l'origine de cela. Sinon, en 2003, lors du retrait de la compagnie Air France du territoire sur laquelle Bruno Van Peteghen était stewart, il était prévu que tout le personnel de la compagnie national soit repris par la compagnie locale, Aircalin, mais Van Peteghen fut le seul à ne pas bénéficier de ce plan.
  • L'Usine du Sud : on a souvent reproché à Jacques Lafleur de favoriser la Province Sud au détriment du rééquilibrage prévu par les Accords de Nouméa. D'un autre côté, on l'a accusé de "brader" le sol calédonien en vendant pour "presque rien", ont dit ses détracteurs, en concession l'exploitation de la latérite dans le sud du Territoire au géant canadien INCO. À ce projet s'ajoute la construction d'une usine colossale sur le site de Goro, entraînant l'opposition des dirigeants écologistes. Après plusieurs années de blocage, la construction de l'usine a repris en 2004. Pour les défenseurs du projet, il s'agit d'un extraordinaire moyen de développer économiquement le territoire et cela devrait créer de nombreux emplois. Pour les détracteurs, la construction de l'usine, présentée comme ne répondant pas aux normes internationales, il s'agit d'une destruction pure et simple de l'environnement du Grand Sud.

[modifier] Les élections du 9 mai 2004

Bientôt approchent le renouvellement des Assemblées de Province et du Congrès. Les indépendantistes sont divisés : le FLNKS n'a plus de président et en son sein le PALIKA appelle à maintenir le dialogue ouvert tandis que l'UC, qui a boycotté la visite de Jacques Chirac sur le territoire en 2003, tient à ce que les Accords de Nouméa soient respectés à la lettre, notamment sur les questions de l'identité Kanak. De nombreux mouvements indépendantistes dissidents existent, dont certains qui envisagent la possibilité que l'indépendance n'ait jamais lieu (notamment la FCCI). Donc ce n'est pas le camps indépendantiste qui peut encore inquiété Jacques Lafleur, mais bien les dissidents au sein du mouvement anti-indépendantiste. Car tous ses opposants se sont réunis au sein d'une liste commune : l'Avenir ensemble, dont les dirigeants sont des anciens caciques du RPCR (Marie-Noëlle Thémereau est tête de liste, suivie d'Harold Martin, Philippe Gomès) mais aussi les membres de l'UNCT qui entre-temps est devenue l'antenne locale de l'UDF sous le nom de l'Alliance et qui est toujours dirigée par Didier Leroux). À cela s'ajoute des militants syndicaux et des membres de la société civile. Ils dressent un bilan amer du mandat précédent, appellent à un plus grand respect des Accords de Nouméa, à une politique sociale (inspirée par Marie-Noëlle Thémereau) plus active, à la construction d'un « destin commun » par le consensus et condamnent la « politique purement politicienne ». Leur slogan semble être « Tout sauf Lafleur » et fait de plus en plus d'émules, notamment au sein des jeunes électeurs. Jacques Lafleur fait face en resserrant les rangs : un grand meeting est organisé à La Foa pour le 27e anniversaire du RPCR le 17 avril 2004. Un chapiteau de 6 000 m² est installé sur l'hippodrome, tout est préparé pour faire un véritable show à l'américaine ou à la Sarkozy. Et c'est un franc succès : entre 8 000 et 10 000 personnes se déplacent. A la fin de son discours Jacques Lafleur se jette dans un bain de foule et met plus de 45 minutes pour sortir de l'hippodrome. Enfin, pour renforcer ses liens avec le chiraquisme et l'UMP, il rebaptise son parti « Rassemblement-UMP » tout en gardant le sigle RPCR. Tout semble bien parti donc alors pour les élections de mai et, si on pressent que l'Avenir ensemble va affaiblir la forteresse Lafleur, il ne fait aucun doute que le RPCR va enregistrer une nouvelle victoire. Mais les organisateurs de la campagne font l'erreur d'axer celle-ci uniquement sur la critique de l'Avenir ensemble qui est présenté comme un conglomérat arriviste et opportuniste, alliance « hétéroclite » et « contrefaite » qui n'a qu'un seul but, conquérir le pouvoir pour ensuite mieux se diviser. Ce que les fidèles à Jacques Lafleur appellent les « Trahir ensemble » gagnent néanmoins de plus en plus de voix grâce à l'image de femme intègre de sa tête de liste et à un programme politique annoncé clairement.

Finalement, c'est le « tremblement de terre » politique du 9 mai 2004. Si, sur l'ensemble du territoire et en nombre de voix, le Rassemblement reste le premier parti du Territoire (avec 21 880 voix, suivi de près par l'Avenir ensemble qui en a obtenu 20 328 voix, il est le seul parti représenté dans les trois provinces mais a perdu près de 7000 suffrages par rapport à 1999), il perd son bastion traditionnel : la Province Sud (17 100 voix pour le Rassemblement, soit 31,18% des suffrages et 16 sièges sur 40, soit plus de 6 000 voix de moins et 9 sièges perdus par rapport à 1999 et derrière l'Avenir ensemble qui a obtenu 18 584 voix soit 33,9% des suffrages et 19 sièges, manquant la majorité absolue à deux élus prêts). C'est un désaveu personnel de Jacques Lafleur qui était tête de liste en Province Sud, puisque dans les autres provinces les listes RPCR s'en tirent plutôt bien, ne perdant qu'un siège dans le Nord avec 3 élus et en gagnant un dans les Îles avec deux représentants. L'Avenir ensemble elle n'a pas présenté de liste dans les Îles et n'a obtenu qu'un siège dans le Nord, ce qui fait que finalement le RPCR et le nouveau grand parti calédonien font jeu égal au Congrès avec 16 sièges. Jacques Lafleur, qui reconnaît sa défaite et comme il l'avait promis lors de sa campagne s'il ne gagnait pas nettement les élections en Province Sud, démissionne de ses fonctions d'élus de l'Assemblée de Province et du Congrès et ne conserve que son mandat de député tout en restant président du Rassemblement. Certains ont vu cette décision comme la volonté de ne pas avoir à négocier de lui-même avec le Front national, qui dispose des 5 sièges restant à l'Assemblée de Province et de 4 sièges au Congrès, afin de former une coalition pour conserver la majorité à la Province Sud. Mais finalement le Front national décide de s'abstenir lors du vote pour désigner le nouveau président de la Province, ce qui fait que le candidat de l'Avenir ensemble, Philippe Gomès est élu au troisième tour de scrutin à la majorité restreinte (19 voix contre 16 à Pierre Maresca et 5 abstentions) pour succéder à Jacques Lafleur.

La nouvelle équipe dirigeante accusa alors l'ancien président d'avoir préalablement vidé son bureau et de s'être débarrassé de bons nombres de dossiers, ce que Jacques Lafleur et ses collaborateurs ont toujours démenti. Au Congrès, il se passe le même phénomène qu'à la Province Sud, alors que le Rassemblement et l'Avenir ensemble ont autant d'élus (16 plus le soutient officiel d'un élu LKS pour l'Avenir ensemble, 16 plus le soutien officiel de son allié traditionnelle, la FCCI, qui elle aussi a un élu, pour le Rassemblement). Mais l'UC, qui dispose de 7 élus au Congrès, ainsi que le Front National et ses 4 élus, apportent leurs voix au candidat de l'Avenir ensemble à la présidence de l'assemblée délibérante : Harold Martin est élu ainsi à la majorité absolue (28 voix contre 17 à Jean Lèques et 9 abstentions). Mais une véritable crise institutionnelle se met en place suite à l'élection le 9 juin par le Congrès du nouveau gouvernement : sur 11 membres, l'Avenir ensemble obtient 5 postes, le RPCR 3, le FLNKS 3 dont 2 pour le Palika et 1 pour l'UC. Marie-Noëlle Thémereau est sans surprise élue présidente de ce gouvernement, et Déwé Gorodey, du FLNKS - Palika, est reconduite en tant que vice-présidente. Mais, le même jour, les membres RPCR de ce gouvernement décident de démissionner, entraînant la démission du gouvernement tout entier. En effet, Pierre Frogier, ancien président de gouvernement et tête de la liste RPCR pour l'élection des membres de l'exécutif, estime que le Rassemblement n'a pas fait le plein de ses voix au Congrès et qu'il n'est pas normal qu'il ait deux représentants de moins que l'Avenir ensemble, le mettant à égalité avec les indépendantistes. En fait, l'origine de ce problème revient à un bulletin nul déposé lors du vote par l'une des élues du Rassemblement : Suzie Vigouroux, celle-ci, élue pour la première fois, ayant inscrit sur son bulletin le nom de Pierre Frogier alors qu'il fallait voter pour une liste. Erreur d'une novice manquant d'expérience quant au mode de fonctionnement des élections au Congrès, ou manipulation ? Le Rassemblement semble pencher pour la deuxième solution. Après un entretien avec Jacques Lafleur, Suzie Vigouroux déclare avoir reçu des pressions de la part des dirigeants de l'Avenir ensemble. S'ensuit une véritable bataille judiciaire entre le Rassemblement et l'Avenir ensemble, le premier attaquant le second pour déni de démocratie et en retour le deuxième attaquant le premier pour diffamation. Finalement, la crise se résoud le 25 juin par l'élection d'un nouveau gouvernement où le Rassemblement a pu obtenir le nombre de sièges prévu avec 4 membres à égalité avec l'Avenir ensemble suivi des 3 indépendantistes, et enfin le 29 juin lorsque les ministres Rassemblement et Avenir ensemble s'accordent pour élire Marie-Noëlle Thémereau présidente.

[modifier] Le départ forcé du Rassemblement

Jacques Lafleur, quant à lui, prépare lentement sa succession en laissant Pierre Frogier diriger de fait le RPCR, position qu'il veut rendre officielle par des élections internes en 2005. Seulement, au dernier moment, Jacques Lafleur fait marche arrière et décide de se représenter à sa propre succession à la tête du Rassemblement contre son dauphin, estimant que ce dernier n'est pas assez ferme dans son opposition à l'Avenir ensemble. Jacques Lafleur perd alors l'ensemble de ses soutiens qui ne comprennent pas ce dernier revirement de situation alors que tout était prêt pour organiser l'« après Lafleur » et que celui-ci avait encore l'occasion de se retirer dans « les honneurs ». Lors du congrès de Rivière Salée à Nouméa le 2 juillet 2005, Jacques Lafleur est largement battu par Pierre Frogier. Finalement, une rumeur court en décembre 2005 selon laquelle il démissionnerait du Rassemblement pour créer un nouveau parti : le 28 décembre 2005, il confirmera sa démission du parti, dénonçant le « congrès braquage » de juillet et une nouvelle équipe dirigeante « inapte », mais niera vouloir créer un nouveau parti. Néanmoins, il fait paraître en janvier 2006 un nouveau journal politique où il critique fortement les décisions de l'Avenir ensemble mais aussi celles de la nouvelle direction du RPCR. Dans ce "Bulletin d'Information", qui paraît tous les mois ou tous les deux mois, il s'applique ainsi à faire la distinction entre un "petit Rassemblement", celui de Pierre Frogier, qu'il compare à un petit parti électoraliste incapable de s'opposer à l'Avenir ensemble et ne servant qu'à faire des ronds de jambe à Nicolas Sarkozy en Métropole, et un "grand Rassemblement", incarné par lui et par certains élus qui lui sont restés fidèles (notamment le sénateur Simon Loueckhote). Partant de ce principe, il décide finalement de créer un parti qui reprend le nom du RPCR des origines: le Rassemblement pour la Calédonie. Ce retour sur la scène politique est aidé par le fait que l'Avenir ensemble est confronté à ses premiers gros problèmes depuis son arrivée au pouvoir (incertitude quant à la finalisation du projet de l'usine du Nord, les nombreux rebondissements dans l'affaire de l'usine du Sud, la polémique sur le corps électoral figé ou glissant, les grèves à répétition qui provoque un sentiment de ras-le-bol de plus en plus fort dans l'opinion publique à l'encontre du principal syndicat du Territoire, la très controversée Union syndicale des travailleurs kanaks exploités USTKE) et que les nouveaux dirigeants du RPCR n'arrivent pas à présenter une véritable nuance ni avec le RPCR du temps de Lafleur ni avec l'Avenir ensemble. Ainsi, de nombreux observateurs pensent que Jacques Lafleur pourrait envisager une nouvelle candidature à sa succession comme député de la 1re circonscription lors des législatives de 2007.

[modifier] Poids économique

À l'origine, Jacques Lafleur a hérité de la fortune de son père et de ses mines dans le Nord. En 1991, il les a revendues à la Société minière du Sud Pacifique SMSP, une nouvelle société d'exploitation calédonienne qui depuis peu est associée au groupe canadien Falconbridge pour construire l'usine du Nord. Mais il a fait fructifier sa fortune en l'investissant dans divers domaines et en créant un groupe familial dirigé aujourd'hui par son fils Pascal Lafleur, mais aussi par ses neveux Henri et Frédéric Lafleur et un petit cousin Patrick Lafleur. Le groupe possède et contrôle de nombreuses entreprises locales, notamment Cellocal qui s'occupe de l'importation et de la vente de produits d'hygiène quotidienne, la gestion du MacDonald local ou encore la Société LeFroid de production de boissons qui a sous licence des grandes marques (Coca Cola, Orangina…) et qui produit ses propres gammes (les sirops Tulem notamment). Ses opposants l'ont souvent accusé d'utiliser ses fonctions politiques pour favoriser ses activités financières ou celles de ses proches. On considère généralement qu'il s'agit de l'une des plus grosses fortunes de Nouvelle-Calédonie, sinon la plus grande.

[modifier] Mandats

[modifier] Bibliographie

  • Lafleur, Jacques, L'Assiégé : 25 ans de Vie politique, ed. Plon, Paris, 2000 : Autobiographie.
  • Lafleur, Jacques, Ce que je crois, Impr. réunies de Nouméa, 2002, 32 p.

[modifier] Citations

  • "S'exclure complètement de notre Nation, c'est se priver du ciment qui unit les communautés entre elles, c'est la certitude de courir à l'échec à l'exemple de certains États insulaires de la région ou d'autres, sur d'autres continents, pénalisés justement parce qu'orphelins d'une nation." (Ce que je crois, 2002)
  • "Pendant que les autres restent englués dans l'accord de Nouméa, les signes identitaires ou qu'ils font des propositions dérisoires, ce qui nous préoccupe d'avantage, c'est l'avenir" (congrès de La Foa, avril 2004)
  • "Petit télégraphiste" (en parlant du directeur des Nouvelles Calédoniennes)
  • "Il y a deux chefs au Rassemblement" (après sa défaite face à Pierre Frogier aux élections internes pour désigner un président au RPCR en juillet 2005)
  • "Tout le monde sait que c’est un « congrès braquage » contre moi qui avait été organisé, avec des adhésions et des procurations achetées à l’avance… Ce parti avait besoin de se référer au passé pour construire l’avenir. Je considère que l’équipe dirigeante du Rassemblement est totalement inapte. Les élus capables, il y en a, subissent l’autorité de gens inaptes et ineptes. L’état-major du Rassemblement les conduit au vide, alors que les enjeux pour la Calédonie sont énormes." (lors de sa démission du Rassemblement, Les Nouvelles calédoniennes du 28 décembre 2005).

[modifier] Voir aussi

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