George II de Wurtemberg
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George II de Wurtemberg (mort en 1699) participa à la Guerre de la ligue d'Augsbourg et joua un rôle dans l'histoire de la Franche-Comté.
[modifier] Biographie
Au XVIIe siècle, Georges II est issu du second mariage de son père Louis-Frédéric, avec Anne-Eléonore, fille de Jean-Casimir, comte de Nassau-Saarbruck-Weilbourg. Louis-Frédéric, lors de son premier mariage, eut un fils : Léopold-Frédéric. Ce dernier et Georges étaient donc frères consanguins. Au décès de Léopold-Frédéric, le comte Georges II lui succéda dans tous ses états. La guerre de Trente Ans avait laissé le pays exsangue, et les affaires au décès de son demi-frère étaient en pleine déroute morale et matérielle. Les premiers soins du nouveau comte, Georges II, furent de pallier aux situations les plus urgentes. Mais Louis XIV venait de déclarer la guerre aux Pays-Bas. Dès lors, le monarque pouvait relancer sa conquête sur la Franche-Comté voisine. L'Empereur Léopold Ier, et d'autres princes d'Allemagne, les rois d'Espagne et de Danemark formèrent avec les Hollandais, une coalition contre la France.
Le paisible petit pays de Montbéliard allait-il connaître une fois de plus, les invasions ? En présence de ce conflit généralisé, la Principauté n'avait sans doute qu'une chose à faire : rester neutre, et si besoin de se défendre. Le 15 mai 1674, la ville de Besançon capitulait, et la citadelle se rendait le lendemain.
La guerre faisait rage en Alsace ; plusieurs victoires des français obligèrent des régiments impériaux à repasser le Rhin. Mais au bout du compte, ils reprirent du terrain et conquirent l’Alsace. Louis XIV était déterminé à souder la Principauté de Montbéliard à ses conquêtes d'Alsace et de Franche-Comté. Le séquestre allait se réaliser quelques semaines plus tard : le 5 novembre 1676, le maréchal de Luxembourg à la tête de plusieurs régiments fit entourer la place de Montbéliard qu'il somma de se rendre. La cité n’était pas en état de se défendre, ni de résister à un siège. Alors, le comte Georges II demanda une entrevue au puissant maréchal.
Lors du retour de cette entrevue, les ponts-levis du Grand Pont sur l'Allan étaient abaissés pour permettre au cortège de pénétrer dans la ville. Ceux-ci n'eurent pas le temps de se relever qu'un régiment français qui le suivait de près, se précipita à toute allure en se saisissant des postes de garde, puis de la ville. La surprise fut totale ... Le prince Georges, courroucé et trahi, se retira alors au château qu'il abandonna peu de temps après pour se retirer à Bâle avec toute sa famille. Il allait y résider pendant deux ans. Les Français imposèrent partout d'énormes réquisitions et s'emparèrent des Quatre Terres.
Le comté passa sous l'administration de la France ; les revenus du prince furent séquestrés, et on ne jugeait plus en son nom, mais au nom du roi de France. Au début de l'année 1677, les Français commencèrent à démolir la citadelle et le fort le « Chat », en dépit d'un l'avis contraire de Vauban. Quelques semaines plus tard, on commença d'abattre les fortifications du faubourg et les tours de la ville ; quatre cents paysans furent employés à ces tâches. Le château fut aussi menacé de destruction ; déjà, il était miné, lorsqu'il fut sauvé in-extremis par Vauban ; l'ingénieur du roi n'avait pas admis ce démantèlement. L'occupation française cette fois, allait durer vingt et un ans.
Dépité et dépouillé de revenus, le prince Georges II alla se réfugier en Silésie accompagné de sa famille, auprès d'une de ses filles, la duchesse Eléonore-Charlotte ; car entre temps, ses possessions d'Alsace (de Riquewihr et le comté d'Horbourg), avaient été saisies par la France. Les habitants, comme ceux de Montbéliard, furent contraints de prêter serment de fidélité au roi. C’est alors qu’un rebondissement diplomatique se fit jour : le duc Frédéric-Charles, parent de Georges II, et gouverneur du Wurtemberg, fit savoir au gouvernement français qu'il se trouvait dans l'obligation de rendre foi et hommage au roi de France, afin de conserver au jeune Léopold-Eberhard, fils de Georges II, la possession et le domaine utile du comté de Montbéliard. Georges II, vexé, se brouilla avec son cousin.
Mais la guerre se ralluma en 1688. Louis XIV la déclara au Saint Empire germanique ; il s’opposait à la coalition formée depuis juillet 1686, par l’Empereur d’Allemagne, le roi d’Espagne, le roi de Suède et le roi d’Angleterre. Cette coalition appelée Ligue des Augsbourg, reprochait au roi de France de mener une politique trop agressive depuis la paix de Nimègue. Autrement dit, il fallait que la France revienne à ses limites du congrès de Westphalie. Le conflit allait encore s'éterniser pendant dix ans.
La paix fut enfin signée en 1697 à Ryswick au Pays-Bas ; elle mettait fin à la Guerre de la ligue d'Augsbourg. Le traité de Ryswick allait enfin rendre le Pays de Montbéliard à son légitime propriétaire, Georges II. Il revint de la lointaine Silésie avec toute sa famille et fut accueilli dans la liesse populaire. Mais la restitution du pays à la famille de Wurtemberg allait être de courte durée …
Le 1er juin 1699, Georges II mourut au château de Montbéliard, à l’âge de 73 ans. Ses obsèques furent pompeuses. Son fils Léopold-Eberhard lui succéda dans tous ses états.
[modifier] Sources
Sources : "Le Roman d'une Principauté". D. Seigneur. Editions Cêtre - Besançon.