Gaspard IV de Coligny

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Gaspard IV de Coligny (1620-1649), fils de Gaspard III de Coligny.

Comte de Coligny puis duc de Coligny et pair de France (1648), baron de Beaupont & Beauvoir, Montjuif, Roissiat et Chevignat,
sgr de Montmuran et Tinténiac,
duc de Chastillon et pair de France
lieutenant-général des armées du Roi; maréchal de France.

En 1646, le Roi confirma l’érection —faite au profit de son père sous le nom de Coligny— de la terre de Châtillon en duché-pairie —sous le nom de Châtillon—.
En novembre 1648, ce fut le comté de Coligny, en Bresse, qui fut en sa faveur érigé en duché, sous son nom originel.

Sommaire

1 Vie personnelle
2 Vie militaire
- 2.1 Mort glorieuse
- 2.2 Famille

[modifier] Vie personnelle

Il nâquit à Châtillon le 09 juin 1620, et fut tenu sur les fonts baptismaux protestants le 20 du même mois par le duc de Lesdiguières et Madame de La Trémouille.

Nommé d’Andelot du vivant de son frère. Son frère étant mort, il prit le nom de Marquis de Chastillon.

Il abjura l’hérésie calviniste en mai 1643 à l’instigation de Marion Delorme dont il avait les faveurs.

Il existe plusieurs portraits de Gaspard IV.

[modifier] Vie militaire

Gaspard IV fit ses premières armes sous le maréchal de Chastillon son père, et servit comme aide de camp aux sièges d’Yvoy (1637) et de Saint-Omer (1638), et à la levée du siège de Mouzon par Picolomini (1639).
Nommé mestre-de-camp du régiment de Beauce à la mort du comte d’Onsain (1639), il marcha à la reprise d’Yvoy.
Le 21 juin 1640, Gaspard leva un régiment d’infanterie de son nom (Andelot), qui fit le siège d’Arras, servit lors de l’affaire de La Marfée, et fut licencié en 1641.
Au siège d’Arras (1640), les ennemis assaillirent le fort Rantzau que les Français furent contraints d’abandonner; Andelot, soutenu par le comte de Grancey, parvint à y pénétrer et à en chasser les Espagnols; il y fut blessé à la main, et reçut un grand coup de mousquet sur ses armes, dont on le crut tué. À la défaite de La Marfée (juillet 1641), il se retrouva presque seul avec son père sur le champ de bataille.
Il délaissa ensuite le régiment de Beauce pour prendre le commandement de celui de Piémont dont il venait d’être nommé mestre de camp en remplacement du marquis de Senecey.
En 1642, Gaspard était, sous le maréchal de Grammont, au combat d’Honnecourt, et combattit ensuite à Rocroi (mai 1643) sous le duc d’Enghien (futur “grand Condé”), à qui il était très lié.
Nommé maréchal des camps et armées du Roi (27 mai 1643), il servit en cette qualité au siège de Thionville (juillet-août 1643), où il fut blessé deux fois, puis au siège de Sirk.
En mars 1644, il se démit du régiment de Piémont et se trouva au siège de Gravelines.
Passé en Allemagne sous le duc d’Enghien, il combattit à Norlingue (Nördlingen) (1645) et concourut à la prise de Trèves.
Choisi par le Roi pour succéder à son père dans la charge de général des troupes françaises entretenues en Hollande (1646), il servit au siège de Courtray.
En 1647, Chastillon servit en Catalogne sous le prince de Condé, comme colonel-général de la cavalerie-légère de l’armée du Roi en Catalogne; le Roi le destina à prendre le commandement du corps de troupe séparé que Condé pourrait former, mais cela ne se fit point. Il se trouvait au siège de Lérida levé le 17 juin 1647.
Créé lieutenant-général des armées du Roi (22 mars 1648), il servit, toujours sous Condé, au siège d’Ypres. Lors de la célèbre bataille de Lens, il commandait le corps de bataille, et apporta à la Cour la nouvelle de la victoire (1648).

[modifier] Mort glorieuse

Le parlement s’étant soulevé contre Mazarin, Gaspard, nouvellement créé duc de Coligny, commandait une partie de l’armée royale, et fut chargé par Condé de reprendre Charenton; il fut mortellement blessé au cours de l’attaque, et l’on dut le transporter au château de Vincennes où il mourut, le 09 février 1649, âgé de 28 ans et demi. Le Roi venait de le créer maréchal de France. Sa valeur, unanimement reconnue, le promettait à la plus brillante destinée, et sa mort fut pleurée.
Le Roi ordonna, par un privilège exceptionnel, qu’il fût inhumé dans la nécropole royale de Saint-Denis; ses obsèques eurent lieu le 20 février suivant, la harangue funèbre étant prononcée par le R.P. Favre, cordelier.

[modifier] Famille

[modifier] Femme

Isabelle-Angélique de Montmorency, seconde fille de François de Montmorency, comte de Bouteville et de Luxe, qui fut décapité comme duelliste en 1627 sur la place de Grève à Paris, et d’Élisabeth-Angélique de Vienne; sœur du futur maréchal de Luxembourg, le célèbre “tapissier de Notre-Dame”.
Elle nâquit à Paris et fut baptisée catholique le 08 mars 1627.
Gaspard de Coligny en tomba amoureux, l’enleva, ce qui fit grand bruit dans le monde, et l’épousa (par contrat passé à Paris le 18 juin 1645) contre le gré du maréchal de Chastillon son père, en présence du prince de Condé, qui l’avait autrefois aimée, et de plusieurs autres.
Elle se remaria, une fois veuve, à Christian-Louis duc de Mecklembourg (février-mars 1664), dont elle se sépara peu après.
Elle œuvra le restant de ses jours dans les intérêts de la diplomatie française en Europe.
En 1675, elle fonda à Châtillon le couvent des Bénédictines de l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement» pour instruire les jeunes filles et favoriser la conversion des Réformés.
Elle mourut à Paris le 24 janvier 1695 à l’âge de 69 ans. Son corps fut inhumé aux filles du Saint-Sacrement du fauxbourg Saint-Germain, et son cœur aux Carmélites du fauxbourg Saint-Jacques.
Après la mort de son jeune fils, elle racheta à ses belles-sœurs Anne et Henriette la terre de Chastillon, qu’elle transmit à son neveu en faveur de qui cette terre fut à nouveau érigée en duché (1696).
Il existe plusieurs portraits d’Isabelle de Montmorency.

[modifier] enfant

HENRY-GASPARD, ou LOUIS-GASPARD

duc de Coligny, baron de Beaupont & Beauvoir, Montjuif, Roissiat et Chevignat, sgr de Chastillon etc., pair de France.
Il nâquit posthume le 10 ou 11 juillet 1649.
Le roi confirma en sa faveur l’érection en duché-pairie du comté de Coligny, en Bresse, accordée à son feu père.
Il eut pour tuteur son cousin Gaspard de Coligny-Saligny, puis Jean de Coligny-Saligny son fils (le futur vainqueur de Saint-Gothard)
Il mourut en 1657 (octobre-novembre). Avec lui s’éteignit le nouveau duché de Coligny qui, passé à ses tantes Henriette et Anne, redevint comté.

[modifier] Sources

Notice extraite du Duché de Coligny (1648-1657), par Roch de Coligny (Axor-Danaé, 1998). Modification du texte interdite (respect moral de l'œuvre de l'auteur).