Domus aurea
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La Domus aurea ou Maison dorée est un immense palais impérial de la Rome antique, construit par Néron, qui couvrait une partie importante de Rome intra muros. Elle comportait plusieurs bâtiments distincts, de vastes jardins, un lac artificiel. Après la mort de Néron, l'espace occupé fut rendu aux Romains : le lac devint par exemple le Colisée, amphithéâtre dédié aux jeux. Ensevelie pendant des siècles, la Domus aurea fut en partie redécouverte à la Renaissance. Diverses fouilles modernes et de longs travaux de restauration ont permis en 1999 de réouvrir son accès aux visites publiques, après une vingtaine d'années de fermeture. Malheureusement, de nouvelles dégradations ont obligé une nouvelle fermeture en décembre 2005.
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[modifier] La construction de la Domus aurea ou "maison dorée"
La Domus transitoria ayant été détruite par l’incendie de 64 apr. J.-C., l’empereur Néron confie à deux architectes, Severus et Celer (Tacite, Annales, XV, 42), la construction d’un somptueux palais qui doit s’étendre du mont Palatin au mont Cælius, partie avancée de l'Esquilin. Constitué de vastes appartements et de salles d’apparat, l’ensemble comprend en outre des bains, des maisons de campagne, des cryptoportiques et des jardins où se dressent des colonnades qui se reflètent dans des nymphées.
Suétone, quoiqu’il n’ait pu l’avoir vu personnellement car il écrit sous Hadrien, en donne une description riche en superlatifs :
— Vie des Douze Césars, Néron, 31
Tacite confirme cette description :
— Annales, XV, 42
Pour la décoration des nombreuses salles, Pline l'Ancien mentionne le peintre de fresque Fabullus, qui associe avec talent le chromatisme des fresques aux effets fastueux du stuc doré (Histoires naturelles, XXXVI, 111).
[modifier] Une révolution architecturale
La construction de la Domus transitoria et de la Domus aurea voit l'introduction dans le monde romain de d’innovations architecturales et artistiques remarquables :
- multiplication des salles en voûte et des coupoles. La salle de banquet arrondie avec sa coupole de 13 m de diamètre, ouverte à son sommet par un oculus et supportée par 8 piliers préfigure l'architecture du Panthéon de Rome ;
- fontaines d'intérieur monumentales (nymphées) diffusant la fraîcheur et des reflets lumineux dansant dans les salles ;
- premières mosaïques placées pour la première fois dans le monde antique sur des parois verticales ou des voûtes, technique qui se généralisera après Néron et se perpétua pendant des siècles ;
- fresques murales d'inspiration fantastique, représentant des architectures en trompe l'œil, préfiguration des derniers styles de peinture pompéiens.
Les bâtiments de la Domus aurea atteignaient un gigantisme inégalé et extraordinaire :
Les fouilles du XXe siècle réalisées sur les pentes de l’Oppius ont permis de dégager un ensemble monumental de 240 m de long (longueur d’origine estimée à 370 m), construit en briques et en béton, comportant près de 200 pièces (environ 150 ont été dégagées). Les voûtes intérieures atteignaient 10 m de hauteur. Curieusement, aucune installation nécessaire à l’habitation (cuisines, latrines) n’a été repérée, ce qui laisse supposer que cette partie du palais adossée à la colline était plus un décor ou un vaste espace de représentation, qu’une résidence impériale permanente.
[modifier] La disparition de la domus aurea ou maison dorée
Othon, un des successeurs de Néron, fit voter par le Sénat en 69 un crédit de 50 millions de sesterces pour terminer les travaux de la Domus aurea (Suétone, Vie des douze Césars). Mais après 69, l'espace occupé fut rendu au public romain et progressivement réaménagé :
- Vespasien créa dans la partie Est un vaste jardin public, le forum de la Paix ;
- la partie adossée au Cælius fut ensevelie sous des remblais lors de l’édification des thermes de Titus et de Trajan, sur le plateau du Cælius ;
- à l’emplacement du lac, Titus bâtit un amphithéâtre, qui prit le nom Colisée (Colosseum), inspiré par la statue colossale de Néron, conservée comme statue d’Hélios et transportée sous Hadrien à proximité de l’amphithéâtre.
- à l’emplacement du vestibule de la Domus aurea, Hadrien fit construire le vaste temple de Vénus et de Rome
Ainsi remblayée, la Domus aurea disparaissait aux yeux des Romains, mais était involontairement protégée et mise en réserve pour les siècles suivants.
[modifier] La redécouverte de la Domus aurea plus connue sous le nom de la maison dorée
À la fin du XVe siècle, un jeune Romain tomba dans un trou sur les pentes de l’Oppius et se retrouva dans une sorte de grotte couverte de peintures surprenantes. D’autres jeunes artistes explorèrent à leur tour ces salles étonnantes. Les fresques ainsi découvertes inspirèrent un nouveau style de décoration plein de fantaisie, que l’on baptisa « grotesques ». Les célèbres artistes Domenico Ghirlandaio, Raphaël et Michel-Ange descendus à leur tour eurent la révélation de ce qu’était l’art antique oublié. On pense que Raphaël en tira une partie de son inspiration pour la décoration des fameuses Loges du Vatican.
D’autres visiteurs célèbres y laissèrent leur signature, comme le marquis de Sade, Giacomo Casanova et le peintre Filippino Lippi. Ces visites firent malheureusement pénétrer l’humidité dans les salles jusque là protégées, et provoquèrent un lent processus de dégradation des fresques.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Yves Perrin, «La Domus Aurea et l'idéologie néronienne », Le système palatial en Orient, en Grèce et à Rome, Strasbourg, 1987, 358-381.
- Bernard Andreae, L’art de l’ancienne Rome, 1973, éditions d’Art André Mazenod.
[modifier] Lien externe*
- (it) Site officiel de la Maison dorée, avec plusieurs photographies (mosaïque sous voûte, fresque, salle de banquet) et un plan.
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