Ciguatera

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La ciguatera est un ichtyosarcotoxisme, c'est-à-dire une intoxication alimentaire due à l'ingestion de chair de poisson.

La manifestation la plus évocatrice est un prurit féroce (particulierement à la paume des mains et la plante des pieds) d'où le nom de gratte donné à la maladie, mais accompagnée de signes d'intoxication alimentaire (vomissements, diarrhée, douleurs abdominales...) et neurologiques (paresthésies du nez, de la langue, des mains et des pieds...).

Parmi les symptômes plus ou moins typiques, l'inversion de sensation pour la température et la sensation d'eau pétillante en buvant de l'eau plate.

Cette intoxication est connue depuis le XVI^e siècle (décrite par Christophe Colomb, Vasco de Gama, Locke...).

En fait, ce sont des micro-algues (se developpant sur le corail mort) ingérées par les poissons qui sont en cause, en particulier le dinoflagellé Gambierdiscus toxicus (ainsi appelé car il a été découvert pour la première fois dans les îles Gambier). Ce micro-organisme produit diverses toxines dont les ciguatoxines et la maïtotoxine, qui sont essentiellement des neurotoxines. Les toxines commencent par s'accumuler dans les poissons herbivores qui consomment les micro-algues, puis sont concentrées dans les poissons carnivores. D'autres dinoflagellés voisinent G. toxicus dans les milieux tropicaux. Certains appartenant au genre Prorocentrum produisent des toxines diarrhéïques (l'acide okadaïque et une suite de molécules dérivées. Un autre genre, Ostreopsis, contient également des toxines ayant une activité neurologique. Toutes ces toxines peuvent s'accumuler dans les poissons en même temps que les toxines de G. toxicus. Ceci explique la diversité des symptômes associés à la ciguatera.

De très nombreuses espèces de poissons des mers chaudes peuvent devenir toxiques. Ces poissons sont d'autant plus toxiques qu'ils sont plus gros, les visceres sont particulierement concentrés en toxine:

• perches de mer
• mérous
• carangues
• brochets de mer
• poissons-chirurgiens
• murènes
• perroquets
• barracudas
• balistes
• tétrodons
• etc.

[modifier] Traitement

Il n'y a pas de traitement spécifique. Dans les formes neurologiques graves, la perfusion intraveineuse de mannitol à 20% conduit à une amélioration rapide des troubles neurologiques. Certains proposent de la vitamine B12. Dans les cas graves, la réanimation est symptomatique (ventilation, réhydratation, etc.).

La guérison survient spontanément en quelques jours ou semaines, rarement années. Mais une personne infectée conserve longtemps une hypersensibilité à la toxine expliquant la diversité de la symptomatologie d'un patient à l'autre lors d'un repas ou le meme poisson a été consommé.