Chanoines réguliers de la Sainte-Croix
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[modifier] Présentation
Les chanoines de la Sainte-Croix sont des chanoines réguliers fondés par Théodore de Celles dans le diocèse de Liège (Belgique) en 1211.
Ils suivent la règle de saint Augustin, sont vêtus de blanc avec un scapulaire noir et une croix blanche et rouge par-dessus et, en chantant l'office au chœur, portent l'aumusse noire.
[modifier] Histoire de l'Ordre
Théodore de Celles, chanoine de Liège, participe à la troisième croisade (1189-1191). Dès son retour, convaincu par son expérience en Terre Sainte qu'on ne peut gagner les hommes au Christ par l'épée, il rassemble 4 compagnons, prêtres comme lui, et ils se retirent au lieu-dit 'Clarus locus', Clairlieu près de Huy. La motivation de Théodore est double : sa retraite est une réaction à la vie facile et parfois licencieuse de certains chanoines de son temps, mais il est également épris de la sainte Croix, symbole de la mort et de la résurrection du Christ - croix que les croisés avaient cousue sur leur vêtement.
Les fratres sanctae Crucis (frères de la sainte-Croix) adoptent la règle de saint Augustin et adaptent les Constitutions des Dominicains (Raimond de Pennaforte) à leurs besoins en y ajoutant des accents propres.
Comme habit religieux, ils choisissent un habit de laine blanche, un scapulaire d'abord gris puis noir avec capuchon et un manteau noir. À hauteur de la poitrine est cousue une croix pattée rouge et blanche, symbole du sang et de l'eau qui coulaient de la poitrine du Christ après le coup de lance asséné par un soldat romain. Cette croix est également cousue sur le manteau à hauteur de la poitrine.
Le pape saint Innocent IV approuve les Constitutions de l'Ordre en 1248.
L'Ordre prend de l'essor et, en peu de temps, il est présent en France, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Angleterre. Les prieurés ne comptent, en général, qu'une dizaine ou une douzaine de membres, des prêtres, des frères.
À la fin du XIVe siècle, l'Ordre souffre du Grand Schisme d'Occident et de la guerre de Cent Ans. Mais au chapitre général de 1410, une profonde réforme voit le jour sous l'influence de la Devotio moderna, un courant novateur aux Pays-Bas.
Le XVe siècle devient un siècle d'or pour l'Ordre : de nombreuses fondations deviennent des centres de spiritualité et de culture. En témoignent les nombreux antiphonaires et graduels richement illuminés, exécutés dans les scriptoria des couvents, les manuscrits et livres précieux dans les bibliothèques.
Grâce à cette revitalisation en profondeur, l'Ordre ne subit pas trop les conséquences fâcheuses de la Réforme du XVIe siècle siècle, bien que quelques prieurés en Allemagne et aux Pays-Bas passent, prieur en tête, au protestantisme. En Angleterre, le roi Henri VIII supprime tous les couvents en 1538, ce qui signe la fin de la présence de l'Ordre dans ce pays.
En Allemagne et aux Pays-Bas, l'Ordre prend part activement à la Contre-Réforme après le concile de Trente : il reçoit de plus en plus des tâches pastorales et plusieurs églises conventuelles deviennent des églises paroissiales. Les XVIe et XVIIe siècles voient diminuer le nombre des frères de la Sainte-Croix qui se font alors appeler Croisiers, Kreuzherrn (en allemand), Kruisheren (en néerlandais).
Au siècle des Lumières, l'Ordre est à bout de souffle, il s'embourgeoise et la Révolution française manque de lui donner le coup de grâce : après les sécularisations, il ne reste aux Croisiers que 2 couvents aux Pays-Bas, Sint-Agatha-Cuyk et Uden. Le roi protestant Guillaume Ier ne permet pas que les couvents accueillent des novices. Quand Guillaume II, son successeur, lève cet interdit, il ne reste que 4 pères.
À ce moment, des prêtres diocésains désireux d'entrer dans l'Ordre donnent à celui-ci une autre direction, l'Ordre devient plus apostolique tout en maintenant des caractéristiques d'un Ordre contemplatif comme l'office divin prié en commun. Des écoles secondaires sont fondées, ainsi qu'un petit séminaire d'où sortiront beaucoup de Croisiers mais également de futurs prêtres diocésains et d'autres religieux.
Ils retournent vers les couvents abandonnés et en fondent de nouveaux en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche. Puis le mouvement s'étend et des Croisiers partent fonder des communautés aux USA, au Congo, en Indonésie, en Irian-Jaya, au Brésil.
Au début des années 60, l'Ordre compte 700 membres.
Sous l'effet de la sécularisation après le Deuxième Concile du Vatican, le nombre de vocations recule en Europe tandis que l'Ordre se développe au Congo, en Indonésie et au Brésil.
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