Bataille du Saint-Laurent
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
La « Bataille du Saint-Laurent » ( ou Bataille du golfe du Saint-Laurent ) est une partie de la « Bataille de l'Atlantique » qui opposa, à partir de 1942, les sous-marins ( U-Boots ) allemands de l'amiral Karl Dönitz à la Marine royale canadienne et à ses alliés dans le fleuve et le golfe Saint-Laurent.
Sommaire |
[modifier] Contexte
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les forces sous-marines allemandes sous le commandemant de l'amiral Dönitz attaquèrent les convois alliés qui, à partir de l'Amérique du Nord, ravitaillaient la Grande-Bretagne. C'est ce qui fût appelé : « La Bataille de L'Atlantique ». D'un point de vue stratégique, les allemands décidèrent qu'ils étaient plus profitable de perturber la circulation maritime au niveau du Saint-Laurent par où transitait plus de marchandises qu'à partir de l'ensemble de tous les ports de la côte est du Canada. De plus, le golfe du Saint-Laurent ne possède que deux voies de sortie, soit le détroit de Belle Isle entre Terre-Neuve et le Labrador, soit par le détroit de Cabot entre Terre-Neuve et l'Île du Cap-Breton. Le « Ottawa Journal » qualifia cette portion de « La Bataille de l'Atlantique » de « Bataille du Saint-Laurent ».
[modifier] Préparatifs défensifs
En 1940, les autoritées canadiennes décidèrent, face à la menace d'une invasion de la Grande-Bretagne par la Wehrmacht, de transformer le petit port de Gaspé (Québec) en base navale pour accueillir les navires de la Royal Navy. La base s'appelait le NCSM Fort Ramsey et fut inaugurée le premier mai 1942. Elle ne possédait qu'un seul navire, l'arraisonneur NCSM Venning de 18 mètres. De plus, des installations d'observation côtière furent réparties sur les côtes Gaspésiennes, du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord. Un aérodrome millitaire d'entraînement a aussi été aménagé à Mont-Joli (Québec).
[modifier] Été-automne 1942
Le 11 mai 1942 au large de Pointe-à-la-Frégate, le U-Boot U-553 sous le commandement du capitaine Karl Thurmann attaque et coula le Nicoya, un navire marchand britanique, entraînant dans la mort six membres de l'équipage. Le lendemain, il envoya par le fond un navire hollandais, le Leto, et dix marins.
Dans les jours qui suivirent ces attaques, l'Aviation Royal du Canada (ARC) envoya des renforts à Mont-Joli et déplaça le 117e Escadron (bombardement et reconnaissance), équipé de Canso et de Catalina, à North Sidney (Nouvelle-Écosse) dont un détachement fut installé à Gaspé.
Le 6 juillet, convoi QS-15 (Québec-Sidney) est attaqué par l'U-132 du capitaine Ernst Vogelsang et vit trois de ses douze navires coulés en moins de trente minutes. Deux étaient des navires britaniques, le Dinaric, le Hainaut et l'autre, un navire grec, l'Anastassios Pateras. Le sous-marin fût chassé par le navire d'escorte, le dragueur de mines de classe Bangor, NCSM Drummondville mené par le lieutenant J.P. Fraser qui lança une série d'attaques à la grenade sous-marine. Quatre chasseurs Curtiss Kittyhawk du 130e Escadron basé à Mont-Joli se lancèrent à la recherche du U-boot. Le commandant d’aviation J.A.J. Chevrier qui dirigeait cette mission n'en revint jamais, son appareil fût porté disparu.
Le capitaine Vogelsang et son U-132 coulèrent le navire brittanique Frederika Lensen dont dix matelots trouvèrent la mort le 20 juillet près de Pointe-à-la-Frégate.
Au mois d'août, l'amiral Karl Dönitz déploit trois U-boots dans le détroit de Belle Isle pour attaquer les convois de matériaux pour la construction de la base américaine de Goose Bay (Labrador) ou ceux qui se rendait de Sidney au Groenland. Il y avait en autre le U-517 du capitaine Paul Hartwig et le U-165 du capitaine Eberhard Hoffman. Le capitaine Paul Hartwig, après la guerre, deviendra vice-amiral de la Marine de la République Fédérale d'Allemagne.
Le 27 août, deux convois, le SG-6 (Sidney-Groenland) et le LN-6 (Québec-Goose Bay), entrent dans le détroit de Belle Isle. Le U-517 attaque et coule le transport de toupe américain Chatham. Treize hommes perdirent la vie malgré les efforts des gardes-côtes américains et de la corvette NCSM Trail sous les ordres du lieutenant G.S. Hall. Le lendemain, le navire marchand Laramie fut torpillé et endommagé par le U-165 et le U-517 coula le bâtiment américain Arlyn avec neuf marins. Ces deux navires faisaient aussi partie du convoi SG-6.
En septembre, une partie du 113e Escadron de Yarmouth (Nouvelle-Écosse), équipé de Hudson, est détaché à Chatham (Nouveau-Brunswick) pour la chasse aux sous-marins.
Le trois septembre, le laquier ( navire pouvant remonter les écluses du Saint-Laurent pour rejoindre les Grands lacs ) Donald Stewart est envoyé par le fond avec trois de ses membres d'équipages. Le NCSM Weyburn, une corvette commandée par le lieutenant Tom Golby, attaqua le U-517, mais sans l'atteindre. Plusieurs heures plus tard, un Digby du 10e Escadron (Gander) piloté par le lieutenant J.H. Sanderson de l'aviation royal du Canada lança ses grenades contre le sous-marin mais sans l'endommager.
Le navire marchand grec Aeas fût coulé le 6 septembre par le U-165 alors qu'il faisait partie du convoi QS-33. Deux personnes périrent au cour de cette attaque. Dans la nuit qui suivit, le yacht armé NCSM Racoon qui était parti à la poursuite du sous-marin fût atteint et coula avec les trente-sept marins à son bord. Le lendemain, le U-517 attaqua le reste du convoi. Les bâtiments grecs Mount Pindus et Mount Taygetus sombrèrent avec deux pertes de vie pour le premier et cinq pour le second. L'Oaktor, un navire marchand canadien coula ensuite avec trois de ses marins.
Le 9 septembre, la fermeture du St-Laurent au navires transatalantiques est décidée par le gouvernement canadien. Dix-sept corvettes quittent le Saint-Laurent pour l'invasion de l'Afrique du Nord. Seul le transport côtier se poursuit donc. Toujours le 9, le sous-lieutenant R.S. Keetley du 113e Escadron attaque le sous-marin U-165 sans grands dommages pour celui-ci.
L'U-517 envoya par le fond le NCSM Charlottetown, une corvette, le 11 septembre. Il y eu dix pertes de vie. Des gens assistèrent au naufrage depuis la grève.
Le 15 septembre, le convoi SQ-36 sous escorte du HMS Salisbury de la Royal Navy a été attaqué par les U-Boots U-165 et U-517. L'U-165 coula le Joannis, alors que l'U-517 envoya par le fond le Saturnus et l'Inger Elisabeth. Le sous-lieutenant R.S. Keetley du 113e Escadron attaqua l'U-517 le lendemain sans réussir à l'atteindre.
Le dragueur de mines de classe Bangor, le NCSM Georgian qui escortait le convoi QS-38, aperçu le U-517 avant que celui-ci n'ait le temps de tirer ses torpilles et se porta à l'attaque. Le sous-marin dût s'enfuir. Cela se passa le 21 septembre.
Les 24 et 25 septembre, le U-517 subit trois attaques aériennes de la part des appareils du 113e Escadron. Deux de ses attaques ont été dirigées par le lieutenant M.J. Bélanger. Aucunes ne parvint a coulé le submersible.
Le lieutenant Bélanger mena encore une fois le 113e à l'assaut le 29 septembre contre l'U-517 sans plus de résultats.
Le 9 octobre, le vraquier Carolus coula en emportant onze membres de l'équipage suite à l'attaque du U-69.
Le Waterton du convoi BS-31 fût coulé par le U-106 du capitaine Hermann Rasch le 11 octobre. Le yacht armé, NCSM Vison et les appareils du 117e Escadron réussir à mettre le forcer à l'immersion.
Le traversier S.S. Caribou, sous le commandement du capitaine Ben Taverner, qui effectuait la liaison entre Sidney et Port-aux-Basques (Terre-Neuve), fût coulé par le U-69. Cent trente-sept passagers et membres de l'équipage trouvèrent la mort dans cette tragédie. Le NCSM Grandmère, un dragueur Bangor, commandé par le lieutenant James Cuthbert tenta de touché le sous-marin avec ses grenades mais n'y parvint pas. Puis il se porta au secours des naufragés.
À la mi-novembre, un espion allemand fût débarqué sur la côte près de Gaspé. Il sera arrêté presque aussitôt dans le train entre Gaspé et Québec.
Ce sera le dernier événement de la saison 1942 avant que le fleuve ne se couvre de glaces.
[modifier] Saison 1943
En 1943, une station météorologique fut installée par les allemands sur la côte du Labrador. Il s'agit de la station de Martin Bay (WFL-26).
Le 6 mai, une tentative d'évasion de prisonniers de guerre par sous-marin ( U-262 ) fût déjouée par les autoritées dans le secteur de North Point à l'Île-du-Prince-Édouard.
En juin, l'U-119 mouille des mines à Halifax.
Le 28 septembre, nouvelle tentative ratée d'évasion de prisonniers, cette fois par le U-536 à Pointe de Maisonnette (Nouveau-Brunswick).
Le U-220 mouille des mines à Saint-John en octobre.
[modifier] Automne 1944
En 1944, les U-Boots sont équipés de schnorchels et peuvent rechargé leurs batteries en plongée ce qui les rend plus difficiles à repérer.
Le 14 octobre, la frégate NCSM Magog est lourdement endommagé par le U-1223 près du phare de Pointe-des-Monts sur la Côte-Nord. Le navire pourra rallier Québec par ses propres moyens mais sera néanmoins déclarer perte total à son arrivée.
Le U-1223 endommagea le céréalier Fort Thompson près de Matane le 2 novembre.
La corvette NCSM Shawinigan va sombrer avec quatre-vingt-onze personnes suite à l'attaque du U-1228 le 25 novembre.
Le 24 décembre, le U-806 coule le NCSM Clayoquot, un dragueur Bangor.
[modifier] 1945
Le U-190 va couler le dernier navire de la Bataille du Saint-Laurent le 16 avril près d'Halifax. Il s'agit du NCSM Esquimalt, un dragueur Bangor. Le U-Boot se rendra à la Marine royal du Canada le 11 mai et il sera intégré à la flotte en juin sous le nom de NCSM U-190. Il sera sabordé en 1947 sur le site du naufrage de l'Esquimalt.
[modifier] Sources
- Musé maritime du Québec.
- Musée virtuel du Canada.
- L'Encyclopédie canadienne.
- Gouvernement du Canada - Anciens Combattants Canada.
|
|