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Opération militaire en Slavonie, Septembre 1991 - janvier 1992
Carte de la Bataille de Vukovar
Le chateau d'eau de Vukovar en 2005
La ville de Vukovar est assiégée au cours du mois d'août 1991 par les forces serbes au cours de leur offensive en Croatie et subit un bombardement intensif qui confine la population dans les caves pendant trois mois, sans aucune aide humanitaire. Après 87 jours de siège, le 18 novembre, les 1500 combattants croates du commandant Mile Dudakovic qui défendaient encore la ville se rendent, laissant la population en proie aux exactions des troupes serbes de Vojislav Seselj qui pénètrent dans une cité réduite à un champ de ruines et de cendres. La population est alors réunie dans le stade, les hommes en âge de se battre sont séparés des femmes, des enfants et des vieillards. On ne reverra jamais les premiers. Le même sort attend les 420 blessés de l'hôpital où se trouvait un mercenaire français. Quelques jours plus tard, la Croix Rouge arrive enfin sur les lieux, mais ne peut que constater les dégâts générés par une bataille qui se sera distinguée par sa violence inouïe.
Aujourd'hui encore les stigmates d'un des épisodes les plus sanglants du conflit yougoslave sont loin d'être effacés. Croates et Serbes cohabitent difficilement, on peut le comprendre, dans la ville de Vukovar reconstruite et évitent de se féquenter. Les écoliers des deux communautés continuent à suivre leurs enseignements dans des établissements séparés. La population Croate pardonnera peut-être un jour, mais les atrocités commises par les Serbes ne doivent pas faire oublier que les exactions et la barbarie ont aussi accompagné certaines opérations militaires croates dans d'autres phases du conflit alors que les médias occidentaux ont largement présenté la crise yougoslave de manière manichéenne entre les « agresseurs » Serbes et les peuples Croates et Bosniaques « épris de liberté ».