Aviation légère de l'armée de terre
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
En France, l'aviation légère de l'armée de terre (ALAT) est la cavalerie légère aérienne associée directement aux forces au sol. Sa principale composante est à base d'hélicoptères, dont les différents rôles sont l'éclairage des forces au sol (chars et infanterie), le repérage de cibles pour l'artillerie, l'engagement des forces d'éclairage adverses, ainsi que la récupération de soldats en zone ennemie.
Elle regroupe environ 70 % des hélicoptères de l'armée française et elle est rattachée hiérarchiquement à l'armée de terre, et sert principalement à l'appui des troupes au sol, que ce soit au combat (par exemple antichar), ou bien par ce qu'on appelle les « mesures actives de sûreté aérienne » ou MASA (combat avec des tireurs d'élite embarqués sur hélicoptère) ou en ravitaillement.
Son équivalent dans l'US Army est l'US Army Aviation.
Sommaire |
[modifier] Effectifs et matériels en 2002
L'aviation légère de l'armée de terre compte en 2002 environ 4 500 personnels, dont 3 844 répartis dans les forces proprement dites et 424 aéronefs, soit 409 hélicoptères et 15 avions.
L'armée de terre française disposait de :
- 265 Gazelle toutes catégories
- 101 hélicoptères de transport Puma
- 21 hélicoptères de transport Cougar
- 18 hélicoptères léger AS 555 Fennec, dérivés du modèle civil Écureuil
- 10 avions légers TBM 700 et Caravan II pour la liaison, 5 Pilatus pour la logistique.
[modifier] Programmes futur
L'ALAT souffre actuellement du vieillissement de son matériel.
En 2005, l'ALAT a reçu après une longue attente ses premiers Tigre, qui sont les premiers hélicoptères spécifiquement conçus pour le combat développés en France, et dont seuls 80 exemplaires ont été commandés à ce jour pour remplacer les Gazelle.
Les Puma ne seront remplacés par le NH90 qu'à partir de 2011 jusqu'à 2018 au plus tôt.
En 2004, un programme de rénovation à minima est décidé pour 45 Puma et 24 Cougar (mise aux standards de navigation actuels, autoprotection...). 1 Puma et 1 Cougar en 2006, 4 Puma et 3 Cougar en 2007, 10 Puma et 6 Cougar chaque année de 2008 à 2011. En comparaison, avec le coût de cette rénovation, seuls 18 NH90 auraient pu être acquis avant 2011.
[modifier] Matériels en 1982
L'ALAT dispose à l'époque de :
- 206 SE 3130 et SA 318 Alouette II
- 68 SE Alouette III équipées de missiles SS-11
- 134 hélicoptères de manœuvre SA 330 Puma dont certains équipés d'un canon de 20 mm en sabord
- 175 SA-341F Gazelle
- 86 SA-342M Gazelle équipées de missiles Hot
- 19 avions Max-Holste Broussard
- 40 avions Cessna L-19
[modifier] Matériels en 2006
- Eurocopter Tigre (80 commandés))
- NH-90 (11)
- Fennec
- Super Puma et Cougar
- Gazelle (267)
[modifier] Composantes
L'ALAT comprend en 2002 :
- Le commandement de l'aviation de l'armée de terre (COMALAT) à Villacoublay
- La 4e brigade aéromobile, dont le PC est situé à Essey lès Nancy, regroupe l'essentiel des formations de l'ALAT :
- Le 1er Régiment d'Hélicoptères de Combat (1er RHC) de Phalsbourg doté de 19 Gazelle, 16 Puma, 16 Cougar et 4 Cougar équipés du système Horizon, ces derniers spécialisés dans le renseignement aéromobile et l'éclairage du champ de bataille,
- Le 3e Régiment d'Hélicoptères de Combat (3e RHC) d'Étain doté de 43 Gazelle et 16 Puma
- Le 5e Régiment d'Hélicoptères de Combat (5e RHC) de Pau doté de 29 Gazelle et 24 Puma,
- Le 6e Régiment d'Hélicoptères de Combat (6e RHC) de Compiègne doté de 38 Gazelle et 8 Puma
- L'ALAT « spécialisée ». Cette entité regroupe des unités ne relevant pas de la 4ème brigade aéromobile et devant remplir des missions particulières. A l'exception du détachement des opérations spéciales, ces unités ne sont pas projetables.
- Les autres unités spécialisées
- l'École franco-allemande de formation des équipages Tigre de Le Cannet-des-Maures
- L'École d'Application de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (EAALAT) sur deux sites, Le Cannet-des-Maures et Dax
- L'escadrille d'avions de l'armée de terre (EAAT) basée sur l'aérodrome de Rennes Saint-Jacques avec une dizaine d'avions légers et l'escadrille d'hélicoptères de l'armée de terre (EHADT) basée sur celui de Compiègne avec 6 Gazelle.
- Le Groupement Aéromobilité De la Section Technique de l'Armée de Terre (GAMSTAT) basée à Valence
[modifier] Historique
Depuis sa création en tant que telle en 1954, elle a participé à quasiment tout les engagements militaires français dans le monde : Indochine, Algérie, Irak, Koweït, Tchad, Djibouti, Somalie, ex-Yougoslavie, Kosovo, Timor, République de Côte d'Ivoire, Indonésie.
Cependant, la notion de groupe aérien de soutien d'artillerie est beaucoup plus ancienne : l'aviation militaire, qui est apparue au tout début de la Première Guerre mondiale, dépendait alors entièrement de l'armée de terre, et son rôle était uniquement l'observation, et ultérieurement le guidage d'artillerie. Le premier haut fait de cette arme nouvelle, dont l'apport a peut-être été décisif, a eu lieu le 3 septembre 1914 : des avions d'observation de l'escadrille REP 15, rattachés à le 6e armée (Maunoury), rendent compte que « les colonnes de von Kluck filent vers le sud-est […]. Il ne peut plus être question d'une attaque sérieuse vers Paris. » L'espoir venait de renaître dans le camp français, renforcé par les rapports concordant des avions du corps expéditionnaire britannique. Dans les heures qui suivent, les aviateurs repèrent minutieusement les différents corps d'armée allemands. Un trou s'est formé entre la Ire armée (von Kluck) et la IIe armée (von Bülow). Les rapports parviennent à Joffre, qui décide de profiter sans plus attendre de cette opportunité. Le 6 septembre 1914, la bataille de la Marne est lancée, et interrompt définitivement l'avancée allemande.
[modifier] Liens externes
- (fr) ALAT sur defense.gouv.fr
- (fr) description de l'ALAT et de ses composantes
- (fr) Rapport du Sénat français; Les hélicoptères de l'armée de Terre : situation et perspectives
[modifier] Bibliographie
- L'histoire de l'aviation légère de l'armée de terre 1794-2004, général André Martini, Editions Lavauzelle, 2005, ISBN 2702512771