Arnis
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Arnis Koredas Obra Mano : art martial de combat Philippin. Arnis est dérivé du mot Espagnol "Arnes" qui veut dire "Armure défensive". Koredas, mot qui signifie "mélanger". Obra, qui veut dire "travail" et Mano, qui veut dire "main". A l'origine, les Philippins utilisaient différents types de sabres, mais comme c'est aujourd'hui une arme très dangereuse, on l'a remplacée par le bâton. Dans l'Arnis Korédas le bâton court doit être sensiblement de la même longueur que l'avant bras du pratiquant (Eskrimador) entre 50 et 53cm. Les pratiquants de Kali Arnis Eskrima s'entraînent avec un bâton de 70cm.
Ce sont les Espagnols qui ont observé cette méthode de combat philippine en assistant aux danses de combats des guerriers indigènes dont les mains étaient harnachées de gantelets décorés remarquables. Il les désignèrent sous le terme « arnis de mano » ou « armure de mains », afin de les différencier de « arnis de armas » avec des bâtons ou des épées. Les techniques philippines (combat à la machette et au kriss) se sont ensuite mélangées avec les formes de combats employées par les conquistadores espagnols, et principalement le combat à la rapière et à la dague — espada y daga.
L'Arnis Korédas Obra Mano est un art martial traditionnel Philippin, dont le grand Maître était Andres Gomban, originaire de Cébu, et décédé en 1999 à l'âge de 98 ans. Certes, Andres Gomban n'a jamais souhaité révéler son art au grand public, et cela était dû non seulement à son désir de discrétion, mais aussi afin de préserver son art dans son état originel. Néanmoins aux yeux des autres Eskrimadors (pratiquants d'Eskrima) il reste la référence même en ce qui concerne les arts martiaux Philippins, et leur originalité. Il possédait l'enseignement de plusieurs générations, dont celle de la fameuse famille Lapu~lapu qui maîtrisait pas moins de 37 systèmes d'eskrima philippin différents.
La pratique se divise en trois parties :
- la répétition des techniques de base, muestracion, ou pandalag ;
- l'assaut conventionnel, sanga at patama ou obra tabak ;
- le combat libre, larga mo iton ou labanang totohanan.
L'enseignement reprend la méthodologie originelle de l'escrime philippine, d'où le nom d'eskrima, avec ses notions d'angles et de concepts géométriques. L'eskrima s'enseigne toujours en espagnol et conserve par conséquent des techniques martiales européennes qui ont disparues en Europe. La maîtrise du bâton doit conduire le pratiquant à se familiariser avec différentes armes comme le couteau, l'épée, ou le combat à mains nues.
Des écoles aux styles différents se sont créés et affrontées depuis les années 1930. Les combats meutriers entre les champions d'eskrima s'appelaient des patayan. Ils furent interdit par les Américains dans les années 1950. Ce n’est qu’en 1969 que l'existence des arts martiaux philippins à été révélée au public occidental par Donn F. Draeger et Robert W. Smith dans Asian Figthing arts. En 1980, Dan Inosanto présentera un ouvrage sur les arts martiaux philippins qui touchera un large public. C’est aussi à partir de cette époque que l’on commence à désigner cet art martial sous le nom de « kali ». Ce terme avait été choisis comme le nom originel de l’eskrima par Dan Inosanto, bien que son étymologie fut incertaine. Le succès du « kali » poussa ainsi de nombreux maîtres eskrimadors à changer le nom de leur système afin d’être plus commercial…
En 1994, Mark V. Wiley écrit un article fondateur dans le Journal of Asian Martial Arts. En 1996, Mark V. Wiley publie le livre de référence sur l'eskrima : Filipino Martial Culture. Ce qui frappe à la lecture de cet ouvrage c’est l’incroyable capacité d’invention des maîtres eskrimadors capable de « réinventer » en permanence leurs art martial à partir de données communes, puis de les adapter au monde moderne en les confrontant aux autres arts martiaux. Bien que le terme soit quelque peu galvaudé, on peut définir les arts martiaux philippins comme appartenant à un système martial « dynamique », construit principalement pour affronter des systèmes inconnus. Cette qualité se traduit cependant par une complexité pédagogique qui fait autant appel à la dextérité, qu'a la réflexion et la capacité de synthèse.
[modifier] L'influence du wing chun
L'arnis désigne en fait l'arme utilisée pour cet art martial en même tant que le nom de l'art. L'arnis reprend des techniques de wing chun chinois, principalement dans les techniques de corps à corps. Mais différemment à cet art à mains nues, l'arnis se pratique avec une arme : le solo baston, un bâton fait en yantok de 50cm et 53cm,(ou de 70cm utilisé la plus part du temps pour les entraînements) et plus récemment, le sinwali, avec deux bâtons courts. Le but de l'arnis est d'enchaîner une série de cinq frappes consécutives en variant les zones d'impact. Pour les pratiquants de wing chun, cet art est tout particulièrement intéressant pour son jeu de jambe. Celui-ci doit être le plus stable comme le plus vif (les techniques avec le bâton étant très similaires des attaques avec les mains en wing chun).
De nos jours, la version moderne de l'arnis fait son chemin, en incorporant des techniques de jujutsu ou kempo, et en étant représenté dans les compétitions sportives (Philippines Arnis Association).
Le sayoc est le système d'arnis de la famille Sayoc. Ce système est spécialisé dans le combat au couteau.
[modifier] La controverse
Puisqu'il est assez courant aujourd’hui de voir l’arnis-eskrima et des arts martiaux comme le kempo ou le wing chun, être pratiqués ensemble, est rapidement née une querelle sur l'origine des arts martiaux philippins. La connexion avec le wing chun date de Bruce Lee et de Dan Inosanto dans les années 1960, elle peut donc être facilement écartée.
La connexion avec le kempo semble plus ancienne et remonte à la période coloniale d'Hawaii ou l’eskrima aurait pu être transmit entre les immigrants chinois et philippins s'installant dans le protectorat américain. Les partisans de cette hypothèse affirment que ces arts martiaux sont très semblables et complémentaires. C'est un fait cependant, qu’il est devenu chic et très vendeur, pour de nombreux arts martiaux, d’offrir des leçons d'eskrima. À ce titre, certains maîtres philippins reconnaissent que les systèmes enseignés hors des écoles philippines, ne sont, au plus, que des sous-systèmes, bien loin de la pédagogie réelle de l'eskrima. Ces emprunts, malheureusement, sont souvent récupérés par de nombreux arts martiaux, et revendiqués comme étant des techniques originales, sans faire mention de leur origine philippine, ce qui dans la plupart des cas n’est pas un mal.
Cette confusion s'accroît lorsque l'on sait qu'au XXe siècle, les arts martiaux philippins ont intégré de nombreuses techniques étrangères venant du karaté, du judo, de la boxe ou du wing chun… Ces apports paraissaient combler certaines lacunes dans le combat à main nue de nombreux eskrimadores, qui n'enseignaient que le combat en armes... L'évolution du monde moderne et des lois en vigueur, ainsi que l’obligation d’adaptation, ont conduit les maîtres à « moderniser » leurs techniques en incluant le combat à main nues dans leur cursus. Nous aurions tort de croire cependant que ces techniques spéciales n'existaient pas dans l'eskrima, mais les systèmes de corps à corps, appelées « serrada », furent toujours considérés comme des techniques secrètes ne devant être enseignés qu’à quelques rares privilégiés. La raison en était simple, ils sont extrêmement violents et dangereux, s'apparentant au close combat militaire, et donc inapte à la pratique civilisée. L'emprunt à des techniques externes plus douces s'expliquerait par la volonté d’offrir un succédané valable aux pratiquants contemporains.
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