Antonius Saturninus
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Antonius Saturninus est le général romain qui mena en Germanie supérieure une révolte infructueuse en 89 contre l'empereur Domitien (81-96).
Vers l'an +75 après Jésus Christ, Lucius ANTONIUS Saturninus reste l'un des derniers ANTONII à apparaître au Sénat de Rome, avec le prêteur ANTONIUS Naso, ancien tribun du prétoire, et proprêteur en Bithynie en +78, avant d’être le gouverneur de la barbare tribu des Copelliani, dans la région du Danube. Lucius ANTONIUS Saturninus pourrait être apparenté à ANTONIUS Honoratus, sénateur de Rome.
Saturninus détiendrait de puissants domaines en Gaule dont l’un près de Lugdunum (Lyon), et possède le droit ancien de planter des vignes. La Gaule est devenue une richissime province, florissante à plus d’un titre. Elle regorge d’hommes puissants, Gaulois romanisés ou Romains migrants. Saturninus est alors le patron de puissantes corporations comme celles des Nautes (navigateurs) du Rhône, et celle de Saône et Loire. Saturninus devient préteur en +87, propréteur de la province romaine de Germanie supérieure en +88.
Au début du mois dédié à Auguste, Août 88, Lucius ANTONIUS Saturninus apprend que l’empereur Domitien veut restreindre la vigne en Gaule, en interdisant l'implantation de nouvelles vignes. Dans le même temps, de grandes célébrations sont prévues à Lyon, en présence des représentants des soixante tribus de la Gaule entière.
Soixante cités prospères envoient leurs chefs et leurs émissaires et l’on ne parle que de l’affront de Domitien à propos des vignes en Gaule. Le gouverneur de Lyon est Lucius MINUCIUS Rufus. Assuré de la neutralité et de la bienveillance de tous ces hommes puissants réunis à Lyon, Saturninus rejoint ses quatre légions de Germanie, basée à Strasbourg, Windisch, et Mayence. La province est paisible, après 140 ans de pacification romaine.
Fort de ses troupes et de ses appuis, Saturninus emprunte deux légions à son collègue de Germanie inférieure et se met en marche en avril 89. Il traverse le grand fleuve Rhin, bénéficiant d’une saison exceptionnellement clémente, si douce que ses troupes d’auxiliaires germains, soit deux légions sont emportées par la débâcle du fleuve. C’est la déroute. Ses légions sont séparées par le fleuve impraticable, et attaquées par les trois légions de Germanie inférieure à l’est, et les troupes du jeune général Trajan futur empereur à l’ouest.
Saturninus est battu, pourchassé, sa révolte écrasée dans l’œuf. Domitien laisse éclater sa colère et se venge sur des centaines d’innocents, ses victimes choisies parmi ses ennemis réels ou supposés, hommes, femmes et enfants, torturés avec raffinement. Saturninus disparaît de l'histoire.
