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Église Notre-Dame de La Neuveville-sous-Châtenois

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Sommaire

[modifier] Dédiée à la Sainte Vierge

Dès l’origine, l’église de La Neuveville-sous-Châtenois avait été placée sous le patronage de la Sainte Vierge. La fidélité des paroissiens à son culte est attestée par les nombreuses confréries qu’ils établirent à son honneur : Confrérie de la Nativité, du Scapulaire, de l’Immaculée conception, et surtout du Rosaire :

« Considérant le grand bien et fruit spirituel que la confrérie du Rozaire produit ès lieux où elle est canoniquement érigée », le maire, les échevins et les habitants demandent et obtiennent, le 9 septembre 1635, qu’elle soit établie dans leur paroisse. En même temps, la communauté et les particuliers lui assurent des revenus assez considérables.

On peut encore juger de leur dévotion à la Sainte Vierge par la supplique qu’ils adressent en 1775 à l’évêque de Toul au sujet de la fête patronale. Celui-ci l’avait fixée pour toutes les paroisses de son diocèse au dimanche qui suit les Quatre Temps de septembre. Le retard pour les habitants de La Neuveville dans la célébration de leur fête n’était que de quelques jours, néanmoins ils demandent son maintien au 8 septembre et le motif qu’ils donnent leur fait honneur :

« Supplient très humblement les paroissiens de La Neuveville-sous-Châtenois, disant qu’ils ont pour fête patronale la Nativité de la sainte Vierge, qu’ils auront moins de facilité par la fixation de cette cérémonie à un jour commun pour toutes les paroisses du diocèse, attendu qu’alors il leur est impossible d’avoir des confesseurs que la circonstance répandra dans quelques endroits seulement tandis que les autres se seront privés, que les suppliants ne pourront donc pas se procurer la consolation de s’approcher des Sacrements à l’occasion de leur fête patronale, ce considéré, plaise à Votre Grandeur leur permettre de célébrer patronalement la Nativité de la Sainte Vierge le 8 septembre, jour de son échéance. »

Cette requête fut exaucée. Le culte des habitants de La Neuveville pour la Sainte Vierge, patronne de leur église et de leur paroisse, s’était même répandu dans les alentours. On venait de loin prier Notre Dame de La Neuveville, ici, dans son sanctuaire, l'invoquer ou la remercier. On a parlé de miracles, de statue miraculeuse. A défaut de preuves, on lit, par exemple, dans la Bulle de canonisation de Saint Stanislas KOSTKA, que le 24 novembre 1602, Anne Théodore de Ligniville, Demoiselle de Houécourt en Lorraine, qui avait perdu complétement l’usage de ses jambes, s’était fait transporter dans l’église de sa paroisse et ayant invoqué le saint fut guérie subitement, et que le soir du même jour, elle se rendit à pied, par un temps mauvais et des chemins difficiles à l’église de La Neuveville, « lieu où la Vierge Sainte est l’objet d’une dévotion particulière » pour la prier d’offrir à Dieu l’hommage de sa reconnaissance. L’abbé NORROY, lorsqu’il était curé de Houécourt, a eu la bonne pensée de conserver le souvenir de ce fait dans un vitrail placé au chœur de son église. Les paroissiens de La Neuveville conservèrent jusqu'au moins la Première Guerre mondiale le culte de la Sainte Vierge.

[modifier] La paroisse et l’administration religieuse

La paroisse de La Neuveville a fait successivement partie de trois diocèses : de celui de Toul jusqu’en 1802, de celui de Nancy jusqu’en 1823, enfin de celui de Saint-Dié dont elle dépend toujours.

Appartenant dès l'origine au diocèse de Toul, La Neuveville dépendait de l’archidiaconé de Vittel et, autrefois comme aujourd’hui, du doyenné de Châtenois

Le pouillé de Benoît PICARD signale la chapelle de Saint-Nicolas à La Neuveville.
  • En 1736, le sieur MOUZON, curé d’Aouze et le doyen rural de Châtenois, fait une enquête à La Neuveville au sujet de certains désordres dont la fête du scapulaire était l’occasion.
  • Après celle faite par le sieur JOUMAR, curé de Darney-aux-Chênes et de son doyen rural de Châtenois, l’évêque de Toul menace d’interdire l’ancienne église de La Neuveville en 1787 et en ordonne la reconstruction.

Pour les aider dans leurs fonctions, les doyens ruraux avaient un ou plusieurs échevins, choisis également par les prêtres du doyenné parmi leurs collègues. On lit par exemple dans l’acte de décès de François SIMONIN, curé de La Neuveville de 1729 à 1772 : « Il avait mérité l’estime respectueuse de ses confrères qui l’avaient choisi pour échevin dans leur doyenné. » Il semble résulter de ce témoignage qu’il n’y avait qu’un échevin dans le doyenné de Châtenois.

La Neuveville fut une de ces cures "unies" (terme désignant un paroisse dépendant d’un chapitre, d’une collégiale, d’un monastère d’une manière étroite, et intégrée à la communauté), unie d’abord au Chapître Saint-Etienne de Toul jusqu’en 1627, puis à l’abbaye devenue Chapître noble de Poussay jusqu’à la Révolution. Dans les procès qui eurent lieu au XVIIIème siècle au sujet des réparations de l’église, François SIMONIN rappelle qu’autrefois le Chapitre de Toul était « curé primitif » et le curé de La Neuveville « son vicaire perpétuel. » D’autre part on lit au Pouillé de 1689 :

« Mesdames de Porsas sont collatrices et primitives de l’église dudit La Neuveville en tout temps, étant audit lieu vicariat perpétuel. »

L’État temporel des paroisses de Rice en 1703 confirme la chose :

« La cure de La Neuveville est séculière et a toujours été possédée par des curés séculiers. Le patronage en appartient à l’Abbesse, Chanoinesse et chapitre de Porsas en tout temps. »

A La Neuveville cependant, deux des privilèges du collateur (préséance à l’église et se voir payé le droit de sauvegarde) appartenaient au Duc de Lorraine, seigneur du lieu. Dans l’acte d’ascensement fait en 1783 au profit du sieur de SIVRY, il est dit que Sa Majesté lui cède son droit de préséance à l’église de La Neuveville. D’autre part, nous trouvons rappelée maintes fois l’obligation de verser chaque année au Domaine, trois reseaux moins trois pots de blé pour droit de sauvegarde. Pourquoi ces deux avantages n’appartenaient-ils pas ici aux collateurs eux mêmes ? C’est que les patrons ecclésiastiques, tels le Chapître de Toul et celui de Poussay, incapables de protéger efficacement leurs paroisses contre les usurpations, avaient recours à un avoué, à un protecteur laïc, auquel ils abandonnaient quelques uns de leurs privilèges.

[modifier] La Révolution

Malgré les démarches faites pour les conserver, l’église de Saint-Mansuy, de laquelle dépendait toujours la paroisse de La Neuveville, même après la création des diocèses de Saint-Dié et de Verdun en 1777, l’antique église de Toul fut anéantie. Le concordat ayant été adopté le 8 avril 1802, les nouveaux diocèses aussitôt pourvus, les évêques arrivés dans leurs diocèses ayant dû élaborer un projet de circonscription des cures et succursales, le décret épiscopal d’érection signé le 20 octobre 1802 puis approuvé le 10 décembre suivant par le Premier Consul, la Gravière, qui au temporel formait un ban séparé et dépendait au spirituel de la paroisse de La Neuveville, fut rattaché à Dombrot-sur-Vair dont elle faisait déjà partie au point de vue communal depuis le commencement de la Révolution.

Le 21 janvier 1803, l’abbé RELLOT, de retour à La Neuveville depuis le 12 mai précédent, en devenait officiellement et pour la seconde fois le curé. Il prêtait serment à Neufchâteau, le 16 février, et il rentrait définitivement dans son ancien presbytère, le 13 novembre après avoir été logé quelque temps dans la maison d’école.

Nommé à l’évêché de Saint-Dié, Mgr JACQUEMIN fit son entrée solennelle dans sa ville épiscopale le 22 février 1824, c’est depuis cette époque que la paroisse de La Neuveville fait partie du diocèse de Saint-Dié.

Nous avons dit que le premier diocèse de ce nom avait été créé avec celui de Nancy en 1777, il n’eût qu’un seul évêque, Mgr de CHAUMONT de la GALAIZIERE dont le père et le frère furent successivement Intendants de Lorraine. Ce diocèse ne comprenait que les paroisses situées à l’est de Mirecourt, voilà comment La Neuveville continua d’appartenir au diocèse de Toul jusqu’à sa suppression en 1802. Mais le nouveau diocèse de Saint-Dié rétabli en 1822 était plus vaste, il comprenait tout le département des Vosges. Depuis cette époque, il a subi quelques modifications, en particulier après la guerre de 1870. A l’heure actuelle, il compte 29 doyennés, 354 succursales, 430 000 habitants. Il est divisé en deux archidiaconés ayant chacun à leur tête un vicaire général : l’archidiaconé de Saint-Dié qui comprend les archiprêtres de Saint-Dié, de Remiremont et les trois cantons nord de celui d’Epinal, l’archidiaconé d’Epinal qui se compose des archiprêtres de Mirecourt, de Neufchâteau et les trois cantons sud de celui d’Epinal. La Neuveville fait partie de l'Archidiaconé d’Epinal, de l’archiprêtré de Neufchâteau, du doyenné de Châtenois. Sa population qui était de 535 habitants à la réorganisation du culte en 1802, a baissé considérablement pendant un siècle pour reprendre et même dépasser son ancien chiffre par suite de l’établissement de la cité ouvrière. Tous sont catholiques par le baptême et la plupart le sont aussi par la pratique religieuse.

Après ces considérations générales sur la paroisse, nous allons parler de notre église. Nous avons dit qu’elle date de l’époque de transition, qu’elle a été bâtie au XII° ou XIII° siècle. Nous pouvons l’affirmer en toute certitude après un examen attentif, fait par des personnes compétentes, du chœur actuel qui est celui de l’ancienne église. Partout il a conservé son caractère primitif, à l’exception des fenêtres qui ont été gothisées vers le XV° siècle.

[modifier] Histoire de l'église

L'abbé Petitjean avait considéré facile de reconstituer l’ancienne église de La Neuveville telle qu’il la montrait à la dernière page de son bulletin paroissial(travail sur lequel s'appuie cet article). Les archives des Vosges ont conservé le procès verbal de la visite faite le 15 janvier 1788 au moment de sa reconstruction. Cette église, fort délabrée, l’une des plus anciennes de la contrée, a une nef de 36 pieds de longueur et de 22 de largeur, éclairée de chaque côté par des vitraux que protègent quatre barreaux et 2 traverses de fer. Elle a un pavé sous les bancs, une tribune, un lambris. A l’extrémité de la nef et à l’entrée du chœur se trouve la tour qui est carrée et mesure 21 pieds à l’extérieur et 14 à l’intérieur. Suit la description du chœur et de la sacristie tels qu’ils sont encore aujourd’hui. D’autres documents indiquent qu’un avant-toit protégeait la porte d’entrée de l’église, que la tour renfermait une horloge, qu’elle était surmontée d’une flèche. En admettant que l’horloge était de date récente, que les fenêtres ont été gothisées ainsi qu’il a été dit vers le XV° siècle, que la sacristie a été bâtie au XVIII° comme nous le verrons par la suite, on peut se représenter l’ancienne église de La Neuveville telle qu’elle était au début de son existence.

Par qui fut-elle construite ? Il existe quelque raison de croire qu’elle fut l’œuvre des Templiers dont nous avons signalé « l’accord » avec le Duc de Lorraine pour l’établissement des marchés et foires de La Neuveville en 1306, dont les cantons des Chevaliers et du Cugnot la Baillie rappellent encore aujourd’hui le souvenir. Mais il ne suffisait pas de bâtir une église, il fallait l’entretenir. Une ancienne ordonnance répartit ainsi les charges.

  • Nous lisons d’abord à la date du 26 octobre 1501 dans le registre capitulaire de Toul conservé à Nancy qu’un mandat de 16 francs a été délivré pour la couverture de l’église de la Neuveville.
  • Nous trouvons ce qui suit aux archives des Vosges ou de la commune. D’abord un traité passé le 6 juillet 1606 entre Florent GRILLOT et Didier MONTARDE, Chanoines de Toul, et Simon PICQUOT de La Neuveville s’engage à recouvrir l'église et à entretenir cette toiture pendant dix ans pour la somme de 38 fr. De plus, il réparera le lambris pour 15 fr. avec faculté de prendre 25 planches de sapins à Vicherey dans les terres du Chapitre.
  • En 1626, l’église eut encore besoin de réparations. Comme les décimateurs faisaient la sourde oreille aux réclamations de la communauté, celle-ci fit saisir les dîmes. Le 1er août au logis de François VERNET, prévôt de Châtenois, comparurent Sébastien JOBAL, chanoine de Toul, et Nicolas GILLOT, maire de La Neuveville. Ledit chanoine demanda et obtint mainlevée, après avoir approuvé qu’il avait traité avec Jean CHAULLOT et Claudot GARDEUX pour faire les réparations nécessaires. La même année, le Chapitre de Toul échangeait ses droits à La Neuveville contre ceux que le Chapitre de Poussay possédait à Lagney. Ce fut là, sans aucun doute la raison pour laquelle il ne s’était point pressé d’exécuter les travaux que réclamait la communauté.

Le Chapitre de Poussay, nouveau décimateur, mit encore plus de lenteur à réparer l’église de La Neuveville. Nous devons cependant l’excuser du moins dans le début. A cette triste époque où la peste, la famine et la guerre ravagèrent la Lorraine, il ne lui était plus possible de percevoir les dîmes, il se trouva réduit lui-même à la dernière misère. De là pour notre église un état de délabrement dont se plaint en ces termes le curé APPARU dans une épître curieuse que nous publierons un jour en entier :

« Chère amy lecteur, sachez et apprenez à la postérité qu’ayant permuté de bénéfice du lieu appelé Cercueil vers Nancy et ayant tout trouvé tout désert et en piètre estat à mon arrivée à la Neufville tant à l’esglise paroissiale qu’à la maison de cure, j’ay esté obligé pour la plus grande gloire de Dieu de renouveler les ornements d’esglise … »

Avec des temps meilleurs, l’œuvre de restauration continue de s’accomplir. C’est ainsi que le 21 octobre 1666, le Chapitre de Poussay traite avec Dominique GUENEL et lui abandonne les dîmes de La Neuveville pendant 4 ans pour réparer le lambris et la toiture de notre église. Nous signalerons vers la même époque la pose de deux cloches, données non plus par les décimateurs mais par les habitants et de généreux bienfaiteurs. Voici les actes de leur bénédiction : « Le 25 juillet 1653, fut béniste la cloche de la Neufville, appelée Françoise, avant la célébration de la Sainte messe. Parrain : M. Claude PERRIN, curé de Houécourt ; marraine : Françoise de VERONCOURT, comtesse de Ligniville et dame dudit Houécourt. » « Le 6 décembre 1680, fuste sacrée la grosse cloche de la Neufville, pesant 319 livres, et fust nômée Françoise-Marie par moy (le curé APPARU) et François VERNET. Jeune hôme que l’on dict estre prevst de Chastenoy, et dame Anne de Houécourt » Si on se rappelle le pèlerinage d’actions de grâces fait en 1602 à La Neuveville, par Anne-Théodore de Ligniville, on peut conclure que sa famille avait conservé le même attachement pour notre église. Avec le XVIII° siècle et le règne de Léopold, commence pour la Lorraine, une période de prospérité. La population de La Neuveville augmente rapidement ; on construit sans cesse de nouvelles maisons. C’est à cette époque, vers 1710, que les habitants bâtissent la sacristie actuelle. Ceci résulte non seulement de l’aspect de l’édifice, mais aussi d’anciens comptes qui accusent cette année de multiples achats et en particulier de meubles pour la sacristie. Disons ici en passant que notre église servit alors pour les deux paroisses de La Neuveville et de Houécourt. L’église de cette dernière paroisse, située dans le parc du château à droite de l’entrée, ayant été interdite par l’évêque de Toul, les habitants de Houécourt durent se rendre à La Neuveville avec leur curé pour les baptêmes, mariages et enterrements. Et il en fut ainsi tant que dura la construction de l’église actuelle qui fut bénite le jour de Pâques, 1er avril 1725.

[modifier] Procès liés aux réparations de l'église

Nous allons voir surgir maintenant les grosses difficultés au sujet de notre église. Le 3 mai 1741, les habitants de La Neuveville donnent plein pouvoir à Nicolas GERMAIN, leur syndic, pour les représenter au procès qu’ils intentent aux Dames de Poussay au sujet du lambris. Ils rappellent les traités précédents pour montrer qu’ils ont été déchargés de tout temps de son entretien. Ils rédigent de longs mémoires en décembre 1741, en avril 1742, en juin 1744. Enfin ils obtiennent gain de cause, et le 18 juillet 1744, le tribunal de Mirecourt condamne les décimateurs à réparer le lambris à perpétuité et aux dépens.

Dans le même temps, le 19 août 1741, le curé leur intente un nouveau procès pour les faire condamner à réparer le chœur. Nous avons dit que ces réparations incombaient au curé quand il avait le tiers de la grosse dîme. François SIMONIN démontre qu’elles ne peuvent être mises à sa charge pour les raisons suivantes :  Les Dames de Poussay sont seules décimatrices de la grosse dîme à La Neuveville  Quand elles ont échangé Lagney avec La Neuveville, elles ont pris les charges avec les bénéfices ; or le Chapitre de Toul a toujours entretenu le chœur  Le préciput de 25 réseaux de blé et de 10 d’avoine que reçoit le curé doit être considéré comme une portion canonique ; il ne doit pas être assimilé au tiers de la grosse dîme comme le voudrait le Chapitre de Poussay. Ce second procès dura longtemps ; ce ne fut qu’au bout de onze années, le 16 mai 1752, que la Cour de Nancy rendit son arrêt. Les Dames de Poussay devaient prendre à leur charge les réparations du chœur ou les mettre au compte du curé en lui donnant au lieu de son préciput le tiers des grosses dîmes. Le 30 du même mois, l’abbesse s’engageait à entretenir dorénavant le chœur. Ces réparations auxquelles le Chapitre était condamné furent exécutées la même année et l’année suivante. La communauté fière de son triomphe sur les décimateurs, donna elle-même l’exemple de la générosité dans la dépense. L’intérieur de l’église fut reblanchi, les bancs furent appropriés, le confessionnal fait à neuf, la chaire aussi, sans toutefois ressembler à celle de Longchamp comme il était convenu au devis. On fit une armoire pour les ornements, on recouvrit le toit de la sacristie, l’avant toit qui protégeait la porte d’entrée, et la flèche, on releva à cinq pieds les murs du cimetière. Tous ces travaux adjugés le 24 juillet 1752,à Pierre-François PINOT de La Neuveville coûtèrent à la communauté la somme de 522 livres.

[modifier] Reconstruction

Nous arrivons maintenant au point le plus intéressant de l’histoire de notre église ; nous allons parler de sa reconstruction qui eut lieu de 1785 à 1790. Malgré les réparations faites en 1752, l'église de La Neuveville était fort délabrée, mais surtout elle était insuffisante pour contenir une population qui depuis un siècle avait passé de 15 à 110 ménages, de 115 à 473 habitants. Sans doute, on avait placé des bancs un peu partout ; aux 11 bancs à 7 places qui occupaient chaque côté de la neuf, on avait ajouté un banc à une place, 6 bancs à 4 places, et un à trois places de chaque côté de l’allée près des stalles et sous la tour. Mais c’était trop peu encore, et bon nombre de paroissiens devaient assister aux offices dans le cimetière. Cette situation ne pouvait durer, il fallait absolument une église plus vaste. Ce fut en 1785 que la communauté de La Neuveville prit sa première délibération pour la reconstruction de l’église. Elle l’adressa aux Dames de Poussay qui se contentèrent d’en prendre connaissance, sans faire davantage pour le moment. Cependant l’année suivante, elles envoyèrent un député sur les lieux, et celui-ci dut reconnaître combien était juste la demande de la communauté. Le Chapitre proposa alors d’élargir la nef de chaque côté ; mais les habitants repoussèrent ce projet. En l’admettant ils feraient une dépense considérable pour reconstruire la tour, tandis que le Chapitre en serait quitte à peu de frais, de plus on ne pourrait pas élargir suffisamment la nef pour contenir tous les paroissiens, enfin l’église manquerait de cachet si elle était aussi large que longue. Puisque de part et d’autre, on était disposé à faire des sacrifices, il fallait reconstruire à neuf toute l’église. Naturellement l’autorité diocésaine devait agir dans la question. L ‘évêque de Toul chargea le sieur JOUMAR, curé de Darney aux Chênes et doyen rural de Châtenois, de faire une enquête sur les lieux. Les conclusions ayant été conformes aux dires des habitants, l’ordonnance du 21 juillet 1787 prescrivait pour les deux raisons indiquées, vétusté et petitesse du lieu, de bâtir une nouvelle église le plus tôt possible, d’en faire et signer tous les devis et marchés pour le 1er décembre, et ce sous peine d’interdit. Suivant les instructions reçues, l’abbé RELLOT, curé de La Neuveville lut en chaire cette ordonnance le 29 juillet et en adressa copie aux Dames de Poussay.

Le Chapitre ne se pressait toujours point. Loin de se décourager, les habitants de La Neuveville multiplièrent les démarches. Le 2 septembre 1787, ils rédigent une supplique à l’intendant de Lorraine pour qu’il leur soit favorable ; ils insistent sur la nécessité, l’urgence des travaux. De son côté l’abbé RELLOT écrit dans le même sens au subdélégué de Neufchâteau ; puis il se rend à Mirecourt chez le prévôt du Chapitre de Poussay, l’abbé de VERNET. Celui-ci n’est pas hostile à la reconstruction de l’église de La Neuveville, il demande seulement un répit jusqu’après l’élection de la nouvelle abbesse.

Enfin le 15 novembre, le Chapitre propose un plan. La nef aura 57 pieds de long, 35 de large, 19 de hauteur sous le lambris. On laissera un avant chœur de 12 pieds et une allée de 5 pieds dans le milieu. Il restera de chaque côté l’emplacement nécessaire pour 18 bancs qui contenant chacun 10 personnes donneront ainsi place à 360 paroissiens. Le chœur actuel subsistera ; sans doute il est petit, mais il est suffisamment agrandi par l’avant chœur projeté.

Le 26 décembre, l’abbé RELLOT fait de nouveau appel à la diligence du subdélégué ROUYER. « Il faut voir, dit il, pour bien comprendre la nécessité où je suis de presser les choses, l’indécence avec laquelle s’accomplit le service divin : les paroissiens viennent jusque sur l’autel ! » Sur la réponse qu’on n’a rien reçu à Neufchâteau, il s’adresse encore une fois à l’abbé de Vernet, il le supplie d’envoyer les pièces nécessaires. Celui-ci les remet enfin au subdélégué avec une lettre ainsi conçue :

« Je vous envoie les délibérations de la communauté, un plan de la nef que le Chapitre offre de faire construire avec un devis explicatif. Je ne pense pas que ni vous, ni M. l’Intendant, ni l’assemblée provinciale puissent autoriser la communauté à faire au Chapitre un procès pour destruction du chœur actuel qui est bon, solide et décent ; d’autant plus que cela entraînerait la construction d’une sacristie neuve à la charge des habitants. »

Il ne semble pas que ce fut cette considération, la peur d’une charge nouvelle, mais plutôt la crainte de ne pouvoir s’entendre, qui fit céder les habitants sur la question du chœur de l’église. Désormais, ils n’imposent plus comme auparavant sa démolition. Sans doute si l’ancien chœur subsiste, il faudra renoncer à placer l’église au centre du village, à la Bouchère, comme on l’avait projeté, il faudra rebâtir sur le même emplacement, mais cela ne vaut il pas mieux que d’attendre les mauvais jours de la Révolution qui s’annoncent, que le Chapitre prévoit, qui sont la seule cause de ses retards ? En se montrant trop exigeante, la communauté court le risque de traîner les choses en longueur à ses dépens.

L’assemblée provinciale nomma comme expert, l’architecte CARON, de Neufchâteau. Celui-ci examina le plan du Chapitre, le 8 janvier 1788, puis le 15 il se transporta à La Neuveville pour faire la visite des lieux contradictoirement avec le sieur EIGSTER, architecte du Chapitre. Etaient présents à cette opération : le subdélégué ROUYER, les sieurs RELLOT, curé, Jean François PIERROT, syndic, Gabriel L’HOTE, maire, Jean DURAND, lieutenant du maire, François PERRIN, Michel GUILLAUME, Hubert D’HABIT, etc. Après un examen attentif des lieux, les deux parties intéressées admirent ce qui suit : • La nef actuelle a 36 pieds de longueur et 22 de largeur ; la nouvelle que doit bâtir le Chapitre aura 64 pieds de longueur, 35 de largeur et 20 de hauteur. Le pavé qui est à la charge des habitants pourra resservir, du moins pour un tiers ; le mobilier sera renouvelé également à leurs frais • La tour actuelle, à la charge des habitants, se trouve entre la nef et le chœur ; elle est carrée et mesure14 pieds à l’intérieur et 21 à l’extérieur. La nouvelle, à la construction de laquelle les matériaux de l ‘ancienne pourront être employés, sera élevée à l’entrée de la nef, elle aura 50 pieds de maçonnerie avec un dôme ou une flèche au-dessus • Quoique le chœur soit fort petit, les décimateurs sont décidés à le conserver parce qu’il est encore solide et qu’on supplée à son insuffisance par l’avant chœur projeté. Il accepte cependant d’en ouvrir l’entrée et de lui donner toute la largeur du chœur. • La sacristie qui est à la charge des habitants est en état de subsister • Les murs du cimetière sont en ruine, il faut les reconstruire à neuf. A ce sujet, il a été observé par le sieur curé qu’il convient de supprimer les deux passages publics qui s’y trouvent, l’un au levant, l’autre au midi. Celui-ci qui mène à la Gravière est inutile, l’autre qui conduit à Houécourt pourrait être déplacé en rapprochant de 4 ou 5 pieds vers l’église le mur de gauche du cimetière.

Toutes choses étant ainsi réglées le 16 janvier entre les deux architectes avec l’approbation des habitants, il ne manquait plus que celle du Chapitre. Elle fut donné le 22 avec promesse de commencer les travaux au printemps de 1789. enfin, après deux années de discussion, l’accord était fait à la satisfaction de tous. C’est la note qui ressort de deux lettres écrites à ce moment au subdélégué ROUYER, l’une pour l’abbé VERNET, l’autre par l’abbé RELLOT. La 1er est du 23 janvier : « Je vous renvoie, y est il dit, le procès verbal de la visite que le Chapitre a agréé sous les réserves que j’y ai mises. Je ne comptais pas finir aussi tranquillement avec une communauté dont les principales têtes étaient exaltées et échauffées par les insinuations du curé, qui voudrait bien pouvoir se promener dans une cathédrale. Nous attendions à avoir un procès et nous étions décidés à le soutenir pour nous défendre de la reconstruction du chœur. Je suis persuadé que nous l’aurions gagné, mais il vaut mieux n’en point avoir. » La lettre de l’abbé RELLOT est du 3 février : « Je suis charmé, dit-il, que tout soit pacifié pour l’affaire de notre église. Le Chapitre a reconnu que nous n’étions pas trop exigeants et que nous ne voulions que la justice. Il me paraît que la hauteur de 20 pieds fera une église bien écrasée. Pour ce qui est d’obtenir promptement la vente du quart de réserve, j’ai fait parler à quelqu’un qui approche de M. le Grand-Maître (des Forêts) à Paris. »

De retour à Neufchâteau après la visite du 15 janvier, l’architecte CARON dressa le plan de la nouvelle église. Il choisit un dôme de préférence à une flèche, parce qu’un dôme de 28 pieds « sera en proportion avec une tour de 50 pieds » tandis qu’une flèche à laquelle il faudrait donner 40 pieds « éprouverait trop de fatigue ». En même temps, il établit un devis des travaux à la charge des habitants ; nous en citerons quelques extraits. Pour la démolition de l’ancienne tour, de la tribune, des vitraux, pour descendre l’horloge et les cloches et les reposer au bout du cimetière avec leur beffroi : 280 livres. Pour les fouilles de fondation de la nouvelle tour : 80 livres, pour la maçonnerie : 2059 livres, pour les pierres de taille neuves : 2411 livres, pour retailler les anciennes : 594 livres, pour la couverture du dôme : 600 livres, pour un coq en cuivre poli rendu posé : 23 livres, pour la tourelle : 425 livres, etc. Le total de la dépense prévue pour la tour s’élève à 8567 livres. Suivent les dépenses pour l’intérieur de la nef : 1086 livres pour le pavé, 450 livres pour deux autels collatéraux, 220 livres pour deux confessionnaux, 714 livres pour 42 bancs nouveaux, etc. soit un total de 3238 livres. Ajoutons à cela 475 livres pour les murs du cimetière, et quelques autres frais, et nous avons un devis de 12598 livres. Avec le dixième à l’entrepreneur la dépense à la charge des habitants, s’élevait à la somme de 13857 livres, cours de Lorraine, soit 10595 fr. 55 de notre monnaie (rappel ces écrits datent des environs de 1910)

Le mois suivant, 11 mars 1788 avait lieu l’adjudication des travaux. Tous les entrepreneurs de Neufchâteau étaient présents. Ce fut Nicolas CHAFFAUT qui resta adjudicataire à l’extinction des feux pour la somme de 13400 livres, mais le lendemain Nicolas FLAMMERION devenait l’adjudicataire définitif pour 11166 livres, 6 sols, 8 deniers, soit 8538 fr.

Grande dut être l’impatience des gens de La Neuveville quand on songe que le devis du Chapitre ne fut fait qu’un an plus tard. Mais ils étaient prévenus que les travaux ne commenceraient qu’au printemps de 1789 ; d’autre part il fallait attendre la vente du quart de réserve qui eut lieu le 10 octobre 1788 et produisit 37000 fr. Enfin on se mit à l’œuvre au mois de juin 1789. Le 7 juillet, le sieur EIGSTER, architecte du Chapitre, visitait les fouilles de la nef et aussi celles de la tour sur la demande de la municipalité ; il reconnaissait qu’elles étaient bien creusées et que le fond était le roc bien nivelé. Le lendemain avait lieu avec les cérémonies prescrites par l’église la bénédiction de la première pierre. Le mois suivant les murailles sortaient de terre comme l’indique l’inscription qui se trouve près des fonts de baptême : « Cette pierre a été posée par MM. C. Léopold RELOT, curé de La Neuveville, Christophe NINOT, ancien curé dudit lieu, F. PERRIN, syndic, Claude GOURDOT, membre de l’Assemblée municipale, ce 17 août 1789. » L’hiver suspendit les travaux ; on recouvrit pour ce moment les ouvrages commencés, l’ancienne tour à moitié démolie, et aussi les cloches situées au bout du cimetière considérant « qu’on ne peut les sonner par le mauvais temps ». Le syndic fut même autorisé à faire « avec le plus d’économie possible » une enceinte autour des cloches « parce que les passants les sonnent sans cesse. »

Avec le printemps, on reprit les travaux qui occupèrent tout le reste de cette seconde année. Il est facile d’en suivre la marche dans les dépenses du compte de 1790 et 1791, le plus intéressant des anciens comptes qui nous ont été conservés. C’est une vraie page d’histoire locale, concernant la construction de l’église, l’organisation de la garde nationale, le départ des premiers volontaires, les arrangements ou les procès de la commune avec les décimateurs après la suppression de la dîme et bien d’autres choses. Nous le publierons un jour en entier. Ce compte nous apprend par exemple, en ce qui concerne l’église, que Pierre POULET reçut 3 livres, 17 sols, 6 deniers parce qu’on avait pendant les travaux célébré les offices dans sa maison (occupée aujourd’hui (en 1909) par M. Justin DORGET), que Joseph AUBRY remonta et recoiffa les cloches au mois de septembre, que COUTINOT, charpentier, enleva en novembre les planches qui fermaient le chœur de l’église etc.

Tout était donc terminé pour la fin de l’année. La réception eut lieu le 27 décembre par l’architecte CARON, en présence du sieur FEPOU, délégué du Directoire de Neufchâteau, et de la municipalité de La Neuveville. L’ouvrage fut reconnu conforme au plan sauf sur les points suivants. La tour n’avance pas dans la nef comme les habitants l’avaient demandé pour faciliter l’emplacement des confessionnaux et des fonts de baptême, le Chapitre s’y étant opposé. Les autels ne seront terminés qu’après qu’on aura élargi l’entrée du chœur. Les bancs ne sont pas assez polis, mais ils rachètent ce défaut par leur solidité. Les murs du cimetière ont été construits dans une mauvaise saison ; il faut refaire les mortiers. En somme tout est bon et recevable.

Déjà pour cette époque la communauté avait versé 8000 livres à l’entrepreneur ; elle paya aussitôt le reste de sa dette, soit 3166 livres, 8 sols, 6 deniers auxquelles il fallut ajouter 930 livres, 15 sols pour imprévus. Les murs du cimetière devaient coûter 475 livres, la dépense fut doublée, les ouvriers ayant dû creuser les fondations à 4 pieds plus bas que ne l’avait prévu le devis. Les anciens fonts de baptême devaient être reposés, mais ils furent brisés pendant les travaux et il fallut en faire des nouveaux. En somme la dépense de la communauté pour démolir l’ancienne tour, construire la nouvelle, parer et meubler la nef, refaire les murs du cimetière, s’éleva à une somme totale de 12097 livres de Lorraine, soit 9365 livres de France ou 9250 francs. Après avoir reçu le 27 décembre les travaux à la charge des habitants, l’architecte CARON examina le lendemain ceux à la charge du Chapitre de Poussay. Il reconnut de même que tout était conforme au plan. Le prix de ces ouvrages dont l’entrepreneur fut Pierre VERGNAT, de Belmont, s’éleva à 4 047 livres 15 sols pour la maçonnerie et la charpente de la nef, auxquelles il faut ajouter « ce qui a été fourni séparément par le Chapitre pour les sapins, ferrements, main d’œuvre, couverture et tuiles. » Le Chapitre ayant été supprimé dès le début de la Révolution, ceux qui avait pris ses biens se virent dans la nécessité de payer ses dettes, or on voit par le compte de 1790 qu’ils n’y mirent pas beaucoup d’empressement.

Enfin après cinq années de pénibles efforts, on put inaugurer la nouvelle église. Voici dressé par le curé RELLOT, le procès verbal de sa bénédiction : « Ce jourd’huy 30 décembre 1790, la nouvelle église de La Neuveville a été bénite par Monsieur NINOT, ancien curé dudit lieu. Après la bénédiction, on a chanté une messe solennelle pendant laquelle Monsieur l’abbé BOUTON, vicaire de Morelmaison, a prononcé un discours relatif à la cérémonie ; en mémoire de quoi j’ai dressé le présent acte qui a été signé par ledit Monsieur NINOT et Monsieur l’abbé LAGRANGE, vicaire de Baudricourt. » L’abbé LAGRANGE était de Mirecourt comme les abbés NINOT et RELLOT ; l’abbé BOUTON, originaire de Dombrot, ancien Bouzey, était cousin de Marie Reine BOUTON, épouse de Claude GOURDOT, maire de La Neuveville en 1790. Ceci nous explique leur présence à la cérémonie

Pourquoi cependant un procès verbal aussi succinct ? Pourquoi ne parle t-on pas « d’un concours de peuple », suivant le style de l’époque ? Pourquoi l’absence des prêtres du voisinage, du doyen rural lui-même dans une circonstance aussi solennelle ? C’est que les mauvais jours de la Révolution avaient sonné. Sans doute les habitants de La Neuveville étaient heureux d’avoir leur église, mais ils ne pouvaient prévoir dès lors qu’ils allaient perdre leur pasteur. La Constitution civile du clergé avait été imposé le 26 décembre 1790 ; un mois plus tard, le 23 janvier, invité à prêter le serment schismatique, l’abbé RELLOT refusa courageusement. Ce fut la cause de son départ et de son long exil. Il fut remplacé en mai 1791 par un prêtre assermenté que la spoliation progressive devait chasser à son tour

Après les terres de la cure, le bouvrot, dont le revenu depuis l'établissement de la paroisse constituait le traitement du curé, on vendit celles de la Fabrique donnés par des particuliers pour s'assurer des messes à perpétuité, puis ce fut le tour des objets mobiliers. Dans les premiers jours de décembre, les deux plus grosses cloches de notre église à peine installées dans la nouvelle tour, étaient enlevées et transportées au magasin du district de Mouzon-Meuse (Neufchâteau). Le 9 du même mois, les objets en or et en argent étaient aussi déposés à Neufchâteau : un calice, une coupe de calice, deux patènes, un ciboire, un ostensoir, trois boîte d’onction, un porte viatique. Six mois plus tard, en mai, juin et juillet 1794, les ornements sacrés, les linges d’autel, les objets en cuivre, en étain et en fer y compris l’appui de communion et la porte du cimetière, prenaient le même chemin. Après cette dévastation sacrilège, il ne restait plus rien ; l’église fut fermée.

[modifier] Fermeture de l'église à la Révolution

La loi du 21 février 1795 rendit au culte quelque liberté. Puis ce furent pendant six longues années des alternatives de persécution et de paix. Les paroissiens de La Neuveville profitaient des moments de calme et du passage de quelques prêtres catholiques pour faire dans leur église des offices auxquels ils assistaient en foule. Enfin le Concordat vint rendre à la France la paix religieuse. Après douze années de triste mémoire, notre église ouvrait ses portes toute grande à son pasteur légitime, à celui qui avait tant peiné lors de sa construction, et qui allait consacrer les 22 dernières années de sa vie à réparer les ruines accumulées par la tourmente révolutionnaire.

[modifier] Restauration du culte après la Révolution

Nous allons reprendre l’histoire de notre église à l’époque où nous l’avons laissée, c’est à dire à la restauration du culte après la Révolution. Pour mieux suivre les modifications apportées à l ‘édifice sacré depuis un siècle, nous le considérerons successivement dans ses diverses parties : la tour, la nef, le chœur et la sacristie.

La Tour bâtie par la communauté en 1789 et 1790 n’a subi aucun changement notable. On s’est borné à la recouvrir de temps à autre. C’est à dire en 1807, le conseil municipal décide de recouvrir la tour de l’église. Vingt plus tard, parmi les travaux urgents énumérés pour obtenir la vente du quart de réserve figure encore la couverture de la tour. En 1858, la commune paye 385 fr. 65 à PUCELLE de Châtenois pour réparations faites l’année précédente à la tour. En 1868, nouvelle dépense de 417 fr. 60 pour le même objet. La couverture actuelle en ardoises, plus belle et plus durable date de 1893 ; elle a coûté 895 fr. 61. Nous avons vu précédemment que la tour abritait les cloches de l’ancienne église, que les deux plus grosses furent enlevées à la Révolution, que seule la petite resta pour sonner le tocsin et annoncer les assemblées civiques au temple décadaire. A la restauration du culte, les cloches manquaient donc pour célébrer le triomphe de la religion et la joie du peuple chrétien. Mais il fallait pourvoir aux choses les plus nécessaires et le digne abbé RELLOT mourut avant que l’église qu’il avait bâtie ait retrouvé son joyeux carillon. Du moins, il eut la consolation de voir que son vœu serait bientôt exaucé. C’est en effet, le 10 mai 1822 que le Conseil municipal de La Neuveville considérant « qu’il y avait autrefois trois cloches dans la paroisse, que maintenant il n’en reste plus qu’une d’un poids très modique, laquelle ne saurait être entendue par l’autre hameau du village, que la commune a des fonds disponibles, » demanda d’être autorisée à faire fondre deux cloches. Le 19 avril 1823, le conseil renouvelait sa demande. L’autorisation fut accordée l’année suivante. On fondit les cloches devant l’église en 1825 et elles furent installées dans la tour. Voici le procès verbal de leur bénédiction : « L’an 1825, le 4 septembre, le jour de l’Exaltation de la sainte Croix, je soussigné, prêtre de Houécourt, administrateur de La Neuveville, déclare qu’en vertu d’une permission spéciale de Monseigneur l’Evêque de Saint Dié, j’ai béni en présence des habitants de la commune, suivant les cérémonies indiquées dans le Rituel et pour l’usage de l’église paroissiale, trois cloches dont la première a reçu le nom de Marguerite, la deuxième celui d’Eugénie, la troisième celui de Marie. En foi de quoi j’ai dressé le présent acte souscrit par les parrains, marraines, maire, adjoints et membres du conseil municipal. » Ainsi l’abbé THUUS bénit trois cloches au lieu de deux votées par le conseil municipal. Il est probable que pour avoir une sonnerie mieux harmonisée, on céda au fondeur l’ancienne cloche. Mais là n’est pas la difficulté. L’histoire de nos cloches devient embarrassante quand après avoir pris connaissance de ce procès-verbal, on s’avise d’en lire les inscriptions. On lit sur la petite : « L’an 1826, j’ai été bénite par Monsieur JAUGEON, curé de La Neuveville. J’ai eu pour parrain Claude GILBERT, garçon, et pour marraine Demoiselle Marie Françoise VOILQUIN, fille, tous deux de La Neuveville. » La moyenne porte cette inscription : « L’an 1826, j’ai été bénite par Monsieur JAUGEON, curé de La Neuveville. J’ai eu pour parrain Claude Michel GUILLAUME, garçon, et pour marraine Demoiselle Eugénie PAYEN, jeune fille, tous les deux de La Neuveville. » On lit enfin sur la grosse : « L’an 1830, j’ai été bénite par Monsieur JAUGEON, curé de La Neuveville.J’ai eu pour parrain Monsieur François Léopold DAUTREY fils et pour marraine Modeste MORLOT, fille de Jean Baptiste MORLOT. Et Léopold DAUTREY et François GOURDOT, adjoint. »

La situation de notre église au sommet d’une élévation sans abri nous donne le motif de multiples réparations faites aux vitres pendant le siècle dernier. On trouve souvent dans les comptes de la commune et de la fabrique une dépense de 20 ou 30 francs pour les vitres. Quelquefois les réparations sont plus importantes, comme celle que fit l'abbé ROBIN en 1889 après avoir recueilli 120 francs par souscription. Mais il y a eu aussi des restaurations complètes. Nous lisons, par exemple au compte de fabrique de 1827 : « Versé à Philippe Dieudonné PIERROT, vitrié à Neufchâteau, 216 francs pour six vitres faites à neuf dans l’église ». La dernière est de 1900. Le 11 novembre 1899, le Conseil municipal votait une première somme de 500 francs pour faire des fenêtres neuves à l’église ; l’année suivante, il inscrivait au budget additionnel un nouveau crédit de 600 francs. Voici les noms des conseillers qui ont contribué par leur vote à la pose des vitraux actuels : • J. BONNARD • A. BRUNCHER • G. DAUTREY • J. D’HABIT • J. DORGET • E. HENRY • J. MAILLARD • L. MANIGUET • C. PIERROT, étant maire

A ces diverses réparations faites à l’immeuble, ajoutons, si l’on veut, le plancher sous les banc. Il a été posé en juin 1903 et a coûté la somme de 313 francs.

[modifier] Mobilier garnissant la nef

Nous allons parler maintenant des objets mobiliers qui garnissent la nef de notre église. Avant tout, les autels attirent nos regards et méritent notre attention. Refaits à neuf en 1790, au moment de la reconstruction de l’église, les deux autels collatéraux furent réparés en 1815, et remplacés en 1843 par ceux qui existe aujourd’hui et qui ont été remis en état à diverses reprises, notamment en 1856. Quand au vocable de ces autels, il a également varié avec le temps. L’autel de droite, toujours appelé autel du rosaire de 1635 à la Révolution, est redevenu comme auparavant l’autel de la Sainte Vierge. Celui de gauche, dédié de tout temps à l’Ange Gardien, est devenu depuis 1900 l’autel du Sacré Cœur. La grande croix de l’église est récente. Elle a été achetée par souscription à la fin de la mission que prêchèrent ici en 1890 deux religieux Rédemptoristes, les Pères NURDIN et JANVRESSE. Le chemin de croix actuel qui a coûté 1600 francs a été posé vers 1855 par l’abbé GRANDJEAN. Il a été restauré depuis en 1878 par l’abbé LECLERE, en 1900 par M. JACQUOT. Plusieurs statues ornent la nef de notre église. Autrefois elles étaient moins nombreuses : à droite sur l’autel la statue de la Sainte Vierge posée par l’abbé RENARD pour remplacer celle en pierre qu’il avait transportée à l’extérieur de l’église ; à gauche celle de l’Ange gardien achetée en 1862 pour la somme de 333 Francs à la place de l’ancienne « qui est toute vermoulue ». En 1871, à la mort du chanoine COLY, sa famille donna à l’église 800 francs qui servirent à l’acquisition de deux nouvelles statues, celle de Saint Joseph et celle du Sacré Cœur. C’est grâce encore, du moins pour une bonne part, à la générosité de cette famille que M. JACQUOT a pu acheter en 1899 et les années suivantes la statue de Saint Pierre FOURIER, de Saint Antoine de Padoue, de Saint Nicolas, de Notre-Dame de Pitié. La statue la plus récente est celle de Saint Michel ; elle a été placée en 1903 et a coûtée 218 francs, produit des offrandes de tous les paroissiens. Des autres objets garnissant la nef de notre église, nous dirons peu de choses. Nous dirons seulement que la chaire est toujours celle de 1752, que les fonts baptismaux et le confessionnal ont été faits à neuf en 1790 à la reconstruction de l’église, que les trois lampes de cuivres suspendues devant les autels figurent déjà à l’inventaire de 1812, que le Conseil de Fabrique vote en 1822 la somme de 30 francs pour l’achat d’un lustre qui sera placé au milieu de l’église, celui sans doute qui s’y trouve encore aujourd’hui avec une autre valeur. Mais nous allons quitter la nef et entrer dans le chœur de l’église. Le chœur est toujours celui de la première église ; c’est même la partie la plus ancienne de l’édifice actuel. Nous avons vu que les habitants de La Neuveville demandèrent en vain au chapitre de Poussay de le démolir. Depuis le projet fut repris plusieurs fois, mais sans plus de succès. En 1827, le Conseil municipal revint trois fois sur ce sujet : Comme le chœur est trop petit et tombe en ruines, il faut en faire un plus vaste. On profitera de la circonstance, pour allonger l’église d’une croisée, afin qu’elle puisse contenir toute la population. Ce fut ensuite le Conseil de fabrique qui proposa de renverser le chœur. « Considérant, dit il dans sa délibération du 3 avril 1853, que le chœur de l’église n’est pas en proportion avec la nef, qu’il est si étroit qu’on ne peut y faire convenablement aucune cérémonie, le Conseil de fabrique demande à M. le Préfet d’autoriser la commune à voter une somme de 8000 francs pour étendre le chœur à la place de la sacristie actuelle et en construire une nouvelle, comme il est projeté depuis plus de vingt ans. » Même délibération le 15 avril 1855 ; comme la première fois, elle demeura sans réponse. Quelques années plus tard, le Conseil municipal reprenait le projet d’agrandissement du chœur, alors dans un état déplorable. A cette époque, on parlait de défricher le bois Grand May pour le convertir en terres et en prés. Avec le bénéfice de cette opération, on se proposait de faire dans la commune des travaux considérables parmi lesquels la démolition du chœur. Mais le défrichement n’eut pas lieu, et le chœur de l’église resta ce qu’il était. L’abbé GRANDJEAN résolut du moins de le restaurer de son mieux. C’était en 1865. Un tableau de la Sainte Famille, qui surmontait le maître autel fut enlevé et vendu, dit on, pour payer une partie de frais. Avait il la valeur que quelques uns lui ont attribuée ? pour juger, il faudrait le voir et être connaisseur. Ce qui est certain, c’est que la Fabrique l’avait acheté en 1825 pour 40 francs, chez GREGOIRE de Mirecourt. On posa ensuite les deux vitraux du chœur et les boiseries. D’après les comptes de 1865 et 1866, il semble bien que l’abbé GRANDJEAN, qui quitta alors la paroisse, n’accepta pas ce que lui offrait la Fabrique et voulut payer lui même ces boiseries.

Restait le maître autel. Restauré comme les autels collatéraux, il avait alors un tabernacle et des gradins en très mauvais état. Monseigneur CAVEROT, qui donnait la Confirmation à La Neuveville en 1868, menaça l’église d’interdit s’il n’était pas remplacé au plus tôt. Ce fut l’œuvre de l’abbé LECLERE qui fit construire le maître autel actuel.

Le chœur fut restauré de nouveau en 1899 par M. JACQUOT qui peignit les boiseries, les murs, la voûte, et plaça derrière l’autel la statue de Notre Dame de Grâces.

Les derniers travaux entrepris dans le chœur de l’église ont eut lieu en 1905, quelques semaines avant la Confirmation à La Neuveville. L ‘appui de communion posé en 1850 a été ouvert par le milieu, un carrelage a remplacé l’ancien pavé, les stalles ont été mises dans le chœur pour dégager l’avant chœur et permettre d’y placer un plus grand nombre d’enfants. Une somme de 260 francs donnée par les paroissiens a été consacrée à ce travail.

Pour être complet en parlant du chœur, nous ajouterons que pendant longtemps, le maître autel fut adossé au mur, de telle sorte que les paroissiens qui allaient à l’offrande traversaient ensuite la sacristie. Entrons y avec eux pour en faire l’histoire après celles des autres parties de l’édifice sacré.

Bâtie au commencement du XVIII° siècle, la sacristie, comme le chœur, a fait partie de l’ancienne église. Elle ne fut pas épargnée à la Révolution, et il fallut ensuite de longues années pour reconstituer ce qui était nécessaire au culte. Dans l’inventaire de 1804, il est fait mention d’un calice, d’un ciboire, de deux burette, le tout en étain, mais ces objets appartiennent à M. NINOT. Une délibération communale de 1805 signale la détresse de la Fabrique, ses dettes, la difficulté qu’elle a pour se procurer du linge et des ornements. En 1812, elle peut faire l’acquisition d’un calice en argent et des chandeliers pour les autels. En 1830, l ‘abbé JAUGEON achète des ornements avec les 300 francs que M. NINOT laisse à l’église par testament. Avec M. RENARD, la sacristie possède les objets nécessaires pour le culte ; il n’y a plus qu’à les entretenir et à les renouveler.

En 1852, la commune vote 450 francs pour éteindre la dette de la Fabrique au sujet du plafond, acheter un ornement et un calice en argent. Peu après son arrivée, en 1867, l’abbé LECLERE achète un ornement en drap d’or, puis une niche pour l’exposition du Saint Sacrement. Nous devons à son successeur, l’abbé ROBIN, la chape actuelle qu’il a payée 210 francs. Quant à M. GUYOT, il a renouvelé le plancher de la sacristie, acheté un nouveau dais, plusieurs bannières et ornements.

Nous ne parlerons pas de ce qui a été fait à la sacristie depuis dix ans. Nous ferons plutôt remarquer que les objets acquis depuis un siècle pour le culte l’ont été de manière différente : ou bien la Fabrique en a fait l’acquisition avec ses ressources, ou bien la commune les a achetés pour l’église, ou bien ils lui ont été donnés par des particuliers. La Fabrique étant mineure n’a pu d’après notre législation, acquérir la propriété des objets à elle donnés qu’autant elle a été autorisée à les accepter. Or ici, comme dans la plupart des paroisses, cette autorisation n’a jamais été demandée pour les objets mobiliers. Quand donc la loi déclare les communes propriétaires des objets mobiliers achetés par les Fabriques, elle commet une spoliation ; quand elle rend aux communes ce qu’elles ont donné aux Fabriques, il n’y a pas d’injustice ; quand les particuliers reprennent ce qu’ils ont donné à la Fabrique, ils usent d’un droit incontestable, ils rentrent légitimement en possession d’objet dont ils n’ont pas perdu la propriété, puisque la Fabrique n’a pas été autorisée à les accepter. Il est bon de rappeler ces principes et ces conclusions à l’heure actuelle.

Notre église a revu en effet les jours malheureux qu’elle connut au début de la grande Révolution. Le 2 mars 1906, en vertu de la loi de séparation, le receveur des Domaines faisait l’inventaire malgré les protestations du Curé et du Conseil de Fabrique. Cette triste opération dura deux heures. Le 13 décembre, tous les biens de la Fabrique étaient placés sous séquestre. Ils devaient demeurer ainsi une année entière ; mais une loi nouvelle, celle du 2 janvier 1907, en a autorisé la dévolution immédiate. C’est cette dévolution qui vient de sanctionner pour les Vosges le numéro du Journal Officiel dont nous avons parlé plus haut. Du moins notre Eglise n’aura pas connu le ridicule et l’odieux des procès verbaux, dressés du 13 au 20 décembre 1906 contre les prêtres coupables de célébrer la messe dans leur église sans une déclaration préalable. Ici personne n’a bougé, ni les particuliers pour accomplir la nouvelle formalité, ni le maire, ni le garde-champêtre pour verbaliser.

[modifier] Bibliographie

  • Monographie de l'abbé Petitjean (curé de La Neuveville-sous-Châtenois, avant 1914), publiée dans le bulletin paroissial du village.

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