Utilisateur:Cédric Boissière/Brouillon

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Corfou (en grec moderne Κέρκυρα) est une île grecque de la mer Ionienne. Elle est la plus septentrionale de l'archipel des îles ioniennes.
L'île est à la frontière (symbolique) entre l'Occident et l'Orient. Corfou est la région grecque la plus proche de l'Italie. Elle est aussi à moins de trois kilomètres de la côte albanaise. Sa position géographique lui confère une riche histoire.^[1] Elle était une étape évidente sur la route du Levant, dans les deux sens, et à la sortie de la mer Adriatique.
Dans l'antiquité, elle s'appelait Corcyre. La ville byzantine serait devenue Korypho (à partir de Κορυϕαί, les deux pics sur lesquels est construite la forteresse de la ville ou Πόλις τών Κορυϕών) vers le XIV^e siècle. Le nom aurait été corrompu lors de la présence vénitienne en Stous Korphous puis Corfou.^[2]
Après la création de l'Empire ottoman, elle fut la dernière terre chrétienne avant le monde musulman.

Sommaire 1 Préhistoire 2 Antiquité 2.1 Colonie de Corinthe 2.2 La guerre du Péloponnèse 2.3 Des dominations successives 2.4 Corcyre sous domination romaine 3 Empire byzantin 4 Epoque moderne 5 Epoque contemporaine 6 Liens internes 7 Bibliographie 8 Notes

[modifier] Préhistoire

Avant la colonisation par Corinthe, l'île aurait été habitée par un peuple de marins^[3] auquel on identifie les Phéaciens homériques.

[modifier] Antiquité

[modifier] Colonie de Corinthe

La première mention de Corcyre se trouve chez Hérodote. Il nous apprend que Corcyre était une colonie de Corinthe et que depuis la fondation, les deux cités ne cessaient d'être en désaccord.^[4]
Corcyre aurait été fondée par Corinthe vers la XVIIe Olympiade (734 avant l'ère commune).^[5] L'île était une étape sur la route vers une autre colonie corinthienne : Syracuse. L'oikiste aurait été un Héraclide : Khersikratès.^[6] La première cité (sur le site appelé de nos jours Paleopolis) fut installée sur un promontoire de la côte est de l'île, ce qui permettait d'avoir un port de chaque côté. Ce promontoire fut appelé Korkyra ou Kerkyra, la « queue ».^[2] Au nord dans la baie de Kastradès (aujourd'hui Garitsa), se trouvait le port d'Alkinoos et au sud sur la lagune Kalikiopoulo, le port Hyllaïque.^[7]

La cité devint très vite très puissante, au point de fonder ses propres colonies : Épidamme et Apollonia en Épire vers 626 ou 625 avant l'ère commune. Épidamme aurait été fondée par Corcyre qui avait pour cela fait appel à un Corinthien, Phialos, fils d'Ératocléidès, un Héraclide, pour se charger du rôle d'oikiste et des colons venus de Corinthe et des pays doriens s'étaient joints au mouvement.^[8] Cette ambiguité donna à Corinthe des arguments pour revendiquer des droits sur la colonie.
La rivalité avec la métropole, Corinthe, fut telle que les deux cités s'affrontèrent dans une bataille navale, peut-être aux îles Sybota vers 660 avant l'ère commune.^[9]

Lorsque Hippocrate, tyran de Géla vainquit Syracuse, ses habitants furent sauvés par Corcyre après leur défaite militaire.^[10]

À l'époque où les Pisistratides furent renversés à Athènes, le dernier roi de Corcyre aurait eté Lycophron. Il aurait été remplacé par un gouvernement républicain.^[6]

Corcyre fut sollicitée par les Grecs lors des guerres médiques^[11]. L'île promit d'envoyer son aide et arma soixante navires. Ils ne dépassèrent pas le cap Ténare, attendant d'abord de connaître l'issue de la bataille pour savoir dans quel camp se ranger. L'excuse était prête : « à cause des vents étésiens, ils n'avaient pas pu doubler le cap Malée ».^[12]
En fait, Corcyre avait refusé d'entrer dans une quelconque alliance depuis sa victoire sur Corinthe au VIIe siècle avant l'ère commune, ni contre les Carthaginois ni contre les Perses.^[13] La cité avait aussi refusé de conclure des conventions d'arbitrage de litiges maritimes avec les autres cités, ce qui lui permettait de conserver intacte sa puissance maritime et commerciale.^[14]

Lorsqu'il fut ostracisé, Thémistocle se réfugia sur Corcyre.^[6]

[modifier] La guerre du Péloponnèse

Article détaillé : Guerre du Péloponnèse.

D'après Thucydide, l'origine de la guerre du Péloponnèse serait un conflit entre Corcyre et sa métropole Corinthe à propos de la colonie de Corcyre Épidamme en 435 avant l'ère commune.
Épidamme était en proie à des attaques répétées de ces voisins, des « barbares » alliés au parti aristocratique expulsé quelques années plus tôt. La cité appela à son aide sa métropole Corcyre qui refusa de lui porter secours.^[15] La fondation d'Épidamme s'étant faite grâce à un oikiste et à des colons venus aussi de Corinthe, l'oracle de Delphes conseilla aux Épidammiens de faire appel à la métropole de leur métropole. Celle-ci avait des griefs contre sa colonie qui ne lui témoignait pas tout le respect qui lui était dû.^[16] De plus, avec l'autonomie croissante de Corcyre, Corinthe perdait le contrôle de la route commerciale vers la Sicile et la Grande Grèce. Corinthe envoya donc des troupes et des colons à Épidamme. Corcyre exigea leur départ, mais aussi le rappel des aristocrates bannis. Le refus épidammien entraîna l'envoi par Corcyre de quarante de ses cent-vingt navires qui mirent le siège devant la colonie.^[17] Les négociations échouèrent. Corinthe, aidé de quelques autres cités grecques, envoya soixante-quinze navires et 2.000 ou 3.000 hoplites. La flotte rencontra quatre-vingts navires corcyréens au cap Leukimmè, au sud de Corcyre. Corinthe perdit quinze navires. Les prisonniers (sauf les Corinthiens) furent égorgés. Le même jour, Épidamme était prise. Corcyre, vainqueur, envoya ses navires ravager Leucade, colonie de Corinthe et Kyllène, port d'Élée qui s'était alliée à Corinthe.^[18]
Les deux années suivantes (434 et 433 avant l'ère commune), les cités ne s'affrontèrent pas, mais Corinthe s'arma et Corcyre se chercha des alliés. L'île se tourna vers Athènes.^[19]

[modifier] Des dominations successives

En 299 avant l'ère commune, Corcyre assiégée par Cassandre fut dégagée par Agathoclès, tyran de Syracuse qui devint ainsi maître de l'île.^[20]

En 295 avant l'ère commune, Pyrrhus s'empara de l'île.^[2]

[modifier] Corcyre sous domination romaine

Au IIIe siècle avant l'ère commune, Corcyre avait à se plaindre des pirates qui opéraient depuis l'Illyrie. La cité se tourna donc vers Rome. Des ambassadeurs romains furent envoyés par le Sénat à Teuta, la reine d'Illyrie, afin de demander que toute attaque contre le nouvel allié romain cessât.^[21]
La reine fut irritée par l'attitude d'un des ambassadeurs et le fit exécuter. Rome se prépara au conflit. Teuta arma une flotte qui s'empara d'Épidamme puis de Corcyre où une garnison commandée par Démétrios de Pharos fut installée^[22] en 229 avant l'ère commune.

avant de la perdre immédiatement face à Rome.[2]

[modifier] Empire byzantin

En 336, l'île fut rattachée à l'Empire Romain d'Orient. Elle servit de bases dans les guerres contre les Goths, les Vandales, les Lombards, les Sarrasins, les Normands et même contre les Latins de la Quatrième croisade.^[2]

En 562, déplacement de la ville, du site antique (au sud ville actuelle) pour la presqu'île, plus facile à défendre lors d'une invasion des Goths.^[23]

Château Saint-Ange construit au XIIIe siècle par Ange Comnène, despote d'Épire.

1267-1386 : Domination des rois angevins de Naples (Charles Ier d'Anjou). 1347 : fondation du monastère du Pantocrator sur le Mont Pantocrator.

[modifier] Epoque moderne

Domination vénitienne.

1537 : attaque ottomane repoussée.

1550 : construction du Vieux Fort, Fortezza Vecchia ou Frourion.

Fin XVIe : construction du Fort Neuf, Fortezza Nuova et du fort Abramo

1716 : attaque ottomane repoussée grâce au comte de Schulenburg. Création d'un arsenal dans la rade de Govino.^[24]

[modifier] Epoque contemporaine

Article détaillé : République des Sept-Îles.

De 1808 à 1814, la garnison française de Donzelot résista au blocus anglais et n'évacua l'île qu'après le Traité de Paris, sans capitulation.

Les gouverneurs britanniques : Sir Thomas Maitland (1816-1824), Sir Frederic Adam (1824-1832) ; Sir Howard Douglas.

Résidence des gouverneurs britanniques construite en 1816, devenue palais royal.

Villa Achilleion contruite en 1890-1891 par architecte italien Cardito pour Sissi. Achetée 1907 par Guillaume II.

En 1911^[25] : population de l'île : 95.451 ; population de la ville de Corfou : 27.397, dont 4.000 catholiques, 2.700 juifs et 1.400 Maltais ; Garitsa (fxbg) 2.411 ; Anemomylos (fxbg) 681 ; Stratia (fxbg) 274 ; Fbgx San Rocco 2.551. Ds île : Analipsis 153 ; Kondokali 261 ; Govino 244 ; Hypso 50 ; Spartillas 783 ; Skripéro 953 ; Pellékas 825 ; Santi-Déka (Haghii Déka) 889 ; Gastouri 1.181 ; Benizza 344.

[modifier] Liens internes

[modifier] Bibliographie

• M. Brunet de Presle et Alexandre Blanchet, La Grèce depuis la conquête romaine jusqu'à nos jours., Firmin Didot, 1860.
• Gustave Fougères, La Grèce, Guide Joanne, Hachette, 1911.
• Louis Lacroix, Îles de la Grèce., Firmin Didot, 1853.

[modifier] Notes